WALLIS ddec

Wallis futuna

Du 15 au 19 Octobre se tenait dans les locaux de l’évêché de Wallis et Futuna la rencontre annuelle de la commission de l’Enseignement Catholique des diocèses francophones de la conférence des évêques du Pacifique : Nouméa, Port Vila, Wallis et Futuna, Taiohae et Papeete. Aux côtés des évêques étaient présents les directeurs diocésains de l’enseignement Catholique de chacun de ces diocèses, ainsi qu’un délégué du secrétariat de l’Enseignement Catholique de France.

 Cette rencontre permet de partager les réalités diverses, les avancées, les difficultés, les perspectives d’avenir que vit chaque diocèse dans cette mission d’éducation et de formation que l’Eglise confie à l’Enseignement Catholique. Voici, parmi les questions qui furent objet de discussion pendant cette session, quelques thèmes susceptibles d’interpeler tous les partenaires œuvrant dans nos établissements de l’Enseignement Catholique pour un meilleur service des jeunes :

  • Les moyens mis ou à mettre en place pour une meilleure protection des enfants et des jeunes pouvant être victimes de comportements relevant de la pédophilie, mais aussi d’actes de maltraitance. Premier objectif : prendre en compte, grâce à un accompagnement sérieux, la souffrance des victimes et les conséquences que ces actes peuvent avoir dans leur vie. Second objectif : informer l’autorité judiciaire qui jugera de la suite à donner pour les auteurs de ces comportements, mais aussi pour ceux qui, ayant eu connaissance de ces faits, n’ont rien dit.
  • La réflexion sur le rôle et la place des langues vernaculaires présentes dans chacun de nos diocèses : comment articuler l’usage de ces langues pour une meilleure transmission du savoir, avec les langues « officielles » (Français ou Anglais) ? Comment articuler la nécessité de ces langues vernaculaires indispensables à la construction d’une identité propre avec le besoin d’une langue facilitant la communication à un niveau plus large à l’heure de la mondialisation ?
  • Comment penser une éducation confrontée à la mondialisation, sachant que l’éducation est un moyen de développement, qu’elle draine des enjeux économiques énormes (certaines ONG développent aujourd’hui des propositions d’éducation à bas prix), qu’elle véhicule des enjeux idéologiques qui ne peuvent être ignorés.
  • L’ouverture à la solidarité, en harmonie avec la doctrine sociale de l’Eglise, pour permettre à nos établissements de passer d’une école de la compétition à une école de la collaboration / coopération… Comment accompagner des jeunes en échec scolaire, des jeunes manifestant des troubles de comportement en société quand des mesures d’exclusion ont été prononcées à leur encontre ?
  • Comment faire davantage percevoir et comprendre que l’Enseignement Catholique n’est pas une école pour les catholiques seulement, fermée qu’elle serait dans un replis identitaire, mais une école voulue par l’Eglise conformément à sa mission, ouverte à tous, où les valeurs de l’Evangile orientent la façon d’éduquer et de faire grandir les jeunes ? (Citons par exemple le cas qui nous a été rapporté d’établissements d’Enseignement Catholique au Maroc, en Turquie, fréquentés à 90 voire 100% de musulmans !)

Il est bon, de temps en temps, que nos institutions s’interrogent, s’enrichissent de leurs expériences et se laissent interpeler pour permettre à l’Esprit Saint d’irriguer davantage leur pratique, leurs modes de fonctionnement, leurs choix, et les conduise ainsi à approfondir sans cesse avec courage et lucidité leur raison d’être.

+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU