UNE JEUNESSE EN QUÊTE DE DISCERNEMENT

eveche15w.jpgC’est parti pour une nouvelle année scolaire, universitaire ou professionnelle. Chaque famille a organisé du mieux possible cette rentrée : du plus petit qui sera mis à la crèche ou confié à une nounou au plus grand qui part aux études, sans oublier celles et ceux qui entrent sur le marché du travail.

Bonne rentrée à chacune et chacun.

Et cette semaine de rentrée coïncide avec la célébration de l’Assomption de la Vierge Marie. Quoi de mieux que de confier nos enfants et jeunes gens à la protection de Notre Maman du Ciel ?

La liturgie de ce dimanche nous étonnera car d’une part, elle fait référence à « une femme couronnée de douze étoiles » (Apocalypse 12, 1), à « une princesse vêtue d’étoffe d’or » (Psaume 44, 14), et d’autre part, à une humble servante qui « se rend avec empressement chez sa cousine enceinte » (Luc 1, 39).

Oui, Marie est ce modèle de femme remplie d’humilité, bien que portant en elle Celui qui est le salut du monde, oubliant peines et fatigue elle se fait servante de sa cousine âgée qui, elle aussi, attend un enfant.

C’est le lot d’un grand nombre de mamans : être au service de la famille et plus particulièrement des enfants. Pourvoyeuses de soins, elles le sont dès les premiers jours de la conception de leur enfant. Educatrices, elles le sont à tout instant en accompagnant l’enfant dans ses apprentissages. Consolatrices, elles le sont suite au petit bobo causé par une petite blessure jusqu’au premier chagrin d’amour que connait le grand fils ou la grande fille…

Hélas, beaucoup de mamans se sentent seules et insuffisamment épaulées dans l’éducation de leurs enfants. La présence d’un mari, d’un conjoint est indispensable dans la formation et la construction de la personnalité d’un enfant. Le rôle du père est fondamental. Rappelons-nous la place de Saint Joseph dans l’éducation de Jésus et le soutien qu’il apportait à son épouse : trouver un lieu pour l’accouchement ; protéger l’enfant et sa maman en fuyant le courroux d’Hérode ; partir à la recherche de Jésus, adolescent fugueur… Sans compter les mille et unes tâches que les évangiles ne nous rapportent pas : apprentissage de la lecture dans les livres Saints ; apprentissage du métier de charpentier ; éducation à la charité, à la prière … etc…

De nos jours, il est une tâche fondamentale que doivent assumer les parents -père et mère, ensemble – celle de l’apprentissage du discernement. Nul besoin d’avoir fait des études pour apprendre à un enfant à rechercher la vérité. A l’heure où les fakes news (fausses informations) pullulent sur les réseaux sociaux ; où les harcèlements de tous types (commerciaux, sexuels, incitations à la violence…) menacent les jeunes, plus que jamais il nous faut mettre en garde enfants et jeunes gens. Cela commence dès le plus jeune âge ! Comment faire ? La violence, les claques et privations de toutes sortes ne sont guère efficaces dans l’éducation, souvent ells produisent aigreurs, ressentiments, rancunes et même ruptures. Suivons les conseils des plus grands éducateurs : douceur et fermeté, patience et dialogue. Nous savons qu’en éducation il faut répéter sans cesse et vérifier que le message est bien passé. Interdire sans expliquer aboutit souvent à la révolte, principalement chez les adolescents. Eduquer prend du temps. Prenons le temps de poser des questions, de rechercher ensemble -parents et enfants- quel est le bon choix pour ne pas tomber dans les griffes de prédateurs et harceleurs de toutes sortes. Et puis, montrons l’exemple !

Souvenons-nous de cette parole de la Vierge Marie à Jésus qui avait fugué à l’âge de douze ans (!) : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » On imagine la douceur avec laquelle la maman s’est exprimée. Il ne s’agit pas d’être mou et laxiste, laisser faire aujourd’hui et demain se montrer intransigeant. Mais être vigilant en permanence et savoir saisir les bons moments pour rappeler avec fermeté les règles fixées. Il n’est pas bon de laisser les enfants seuls pendant des heures devant leurs écrans (télé, téléphone, ordinateurs…).

On est loin de la fête de l’Assomption, me direz-vous. Oui et non, car la Vierge Marie avant « d’être élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel » (dogme de l’Assomption, 1950) a connu bien des épreuves, des inquiétudes, des souffrances. Mais de l’Immaculée Conception à sa glorieuse Assomption, nous contemplons en Marie tout une vie fidèle à ce « OUI » prononcé à l’Annonciation.

Eduquer nos enfants suppose une confiance absolue en la promesse de Dieu : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » (Matthieu 6, 33-34)

Dominique Soupé