VOUS AVEZ DIT « CATÉCHÈSE » ?

Mgr Cottanceau Ce Jeudi 25 Juin 2020, le président du Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation présentait le nouveau « Directoire pour la Catéchèse », approuvé par le Saint Père en date du 23 Mars dernier. Ce document Pontifical constitue une source de réflexion d’une grande richesse pour tous les baptisés appelés à réveiller en eux la mission qu’ils ont reçue d’annoncer Jésus Christ d’abord dans leur famille. Tout baptisé est en effet missionnaire, appelé à engager sa responsabilité de croyant dans l’annonce de la Foi. Le document nous rappelle que pour cela, « on peut agir selon trois principes de base : le témoignage, car « l’Église ne naît pas du prosélytisme, mais de l’attraction » ; la miséricorde, catéchèse authentique qui rend crédible l'annonce de la foi ; et le dialogue, libre et gratuit, qui n'oblige pas mais qui, à partir de l'amour, contribue à la paix. ».

Le premier lieu de cette annonce de Jésus Christ, nous rappelle le document, c’est la famille : « Elle offre une éducation chrétienne « plus témoignée qu’enseignée », à travers un style humble et compatissant. Face aux situations irrégulières et aux nouveaux scénarios familiaux présents dans la société contemporaine, l'Église nous appelle donc à accompagner dans la foi avec proximité, écoute et compréhension, pour redonner confiance et espoir à tous. » Ensuite, cette annonce de Jésus Christ déborde le cadre familial le moment venu, pour s’inscrire dans la mission de la communauté paroissiale, au travers de la catéchèse.

Le document insiste sur la formation des catéchistes : « pour être des témoins crédibles de la foi, ils devront « être catéchistes avant de faire les catéchistes » et donc travailler avec gratuité, dévouement, cohérence, selon une spiritualité missionnaire qui les éloigne de la « fatigue pastorale stérile » et de l'individualisme. Les enseignants, éducateurs, témoins, catéchistes devront accompagner avec humilité et respecter la liberté des autres. En même temps, il faudra « être vigilant avec détermination afin que toute personne, en particulier les mineurs et les personnes vulnérables, puisse se voir garantir une protection absolue contre toute forme d’abus ». Les catéchistes sont également invités à adopter un « style de communion » et à faire preuve de créativité dans l'utilisation des outils et des langues. »

Dépassant le cadre de la famille et de la paroisse, l’annonce de Jésus Christ doit atteindre également ceux et celles qui, mis « à l’écart » de la société - les prisonniers, les laissés pour compte, les pauvres - ont besoin d’entendre des paroles de réconfort au cœur de leur épreuve. C’est ainsi que « le document considère… les prisons comme une « authentique terre de mission » : pour les prisonniers, la catéchèse sera l'annonce du salut en Christ et l'écoute attentive qui montre le visage maternel de l'Église. L'option préférentielle pour les pauvres est également centrale : dans ce domaine, la catéchèse doit éduquer les gens à la pauvreté évangélique, promouvoir la culture de la fraternité et susciter l'indignation des fidèles face aux situations de misère et d'injustice. » Evoquant ensuite la place et le rôle des écoles catholiques, le document précise : « Quant aux écoles catholiques, elles sont invitées à passer de l'école-institution à l'école-communauté de foi, avec un projet éducatif basé sur les valeurs de l'Évangile. Dans ce contexte, un paragraphe est consacré à l'enseignement de la religion qui - il est souligné - est distinct mais complémentaire de la catéchèse. « Le facteur religieux est une dimension de l'existence et ne doit pas être négligé » …

Par conséquent, « c’est un droit des parents et des élèves » de recevoir une formation intégrale qui tient également compte de l'enseignement de la religion ». Le document Pontifical évoque enfin quelques autres points parmi lesquels la place du numérique, une réalité marquant de plus en plus le monde et la culture des enfants et des jeunes : « Dans ce domaine, la catéchèse devra donc éduquer à lutter contre la « culture de l’instantané », dépourvue de hiérarchies de valeurs et incapable de distinguer la vérité et la qualité. Les jeunes, surtout, doivent être accompagnés dans leur recherche d'une liberté intérieure qui les aidera à se différencier du « troupeau social ». « Le défi de l'évangélisation implique celui de l'inculturation dans le continent numérique », dit le Directoire, en rappelant l'importance d'offrir des espaces d'expérience de foi authentique, capables de fournir des clés d'interprétation pour des thèmes forts comme l'affectivité, la justice et la paix. » (Source : « Vatican News » du 30 Juin 2020)

+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU