TOUSSAINT ET PRIERE POUR LES DEFUNTS

Mgr CottanceauAlors que nous nous apprêtons à célébrer la Toussaint le 1° Novembre, force est de constater que très souvent, la commémoration de nos fidèles défunts, prévue dans le calendrier liturgique le 2 Novembre, prend le pas sur cette fête de tous les Saints au risque d’en occulter l’importance. Dans un article paru dans « Vatican News » du 23 Octobre 2020, le cardinal Mauro PIACENZA, Pénitencier majeur, nous aide à mieux saisir le sens de ces deux célébrations pour mieux les vivre et mieux enrichir notre Foi de leur signification profonde.

« Au Paradis, il y a tous les saints canonisés que nous connaissons, mais il y a aussi beaucoup de visages que nous ne connaissons pas, qui ont vécu une vie chrétienne en silence, sans aucune clameur, sur lesquels les projecteurs de ce monde n'ont pas été placés. Ainsi, avec tous ceux, parents, amis, voisins, qui font partie de la famille au ciel, on se retrouve dans la famille de Dieu. Il y a un beau passage d'Isaïe qui dit que Dieu a écrit notre nom sur la paume de sa main, pour dire comment il nous garde proches, et la fête de la Toussaint exprime tout cela. De plus, tous nos morts peuvent être dans le peuple du ciel. La solennité des saints est donc une ouverture de vision qui, accompagnée de la commémoration des morts et de la visite des tombes, nous donne un sens du lien. Avec la mort, la vie n'est pas enlevée mais transformée et nous entretenons une relation avec ceux qui meurent, une relation qui n'est plus physique mais qui est une relation réelle, peut-être même plus réelle car il n'y a même pas de limite de temps et d'espace. Dans la Communion des Saints, la personne qui est passée dans l'éternité peut avoir un lien très spécial avec nous qui sommes ici, donc je crois que c'est un autre aspect à essayer de ne pas perdre ou même de réinventer là où c'est un peu opaque. 
Au contraire, dans la pensée de nos défunts, nous traduisons toute notre foi dans le Christ ressuscité : nous espérons que les frères et sœurs qui ne sont pas visibles parmi nous actuellement sont en communion avec le Seigneur. Nous sommes appelés en ces jours à raviver notre certitude dans la gloire et la béatitude éternelle, et nous demandons humblement et avec confiance le pardon pour ceux qui nous ont quittés, pour leurs petites ou grandes fautes, ceux qui sont déjà sauvés dans l'amour de Dieu, et nous renouvelons notre engagement de foi. Après tout, le Paradis est la maison des fidèles serviteurs. Nous pourrions tous un jour vivre heureux à la lumière de Dieu, à condition d'avoir cru non seulement en paroles, mais aussi en actes. C'est la pensée que je voudrais laisser. »

Malgré la façon toute particulière dont nous allons vivre cette année cette démarche de Foi dans les cimetières où reposent les membres de nos familles et nos amis, gardons au cœur l’essentiel, ce message d’espérance que nous livre le Seigneur Jésus Christ : « Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu l’oracle dans lequel Dieu vous dit : « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » ? Ce n’est pas des morts mais des vivants qu’il est le Dieu ! » (Mt 22, 31)

   +Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU