AFC 27.11.2017

Afc 2017L’Association Familiale Catholique de Polynésie française
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Conditions pour le service de développement humain intégral : 3 « T » travail, toit, terre

Dans une lettre au cardinal Turkson et aux participants à la Conférence internationale « De Populorum Progressio à Laudato si’ », organisé par le Dicastère pour le service du développement humain intégral au Vatican, les 23-24 novembre 2017, le pape François rappelle l’exigence de justice représentée par ce qu’il appelle les « trois T » – travail, toit terre :

« Nous ne voulons pas un système de développement économique qui augmente le nombre de personnes aux chômeurs, sans toit et sans terre. Les fruits de la terre et du travail sont pour tous et « doivent être partagés équitablement entre tous. »

Le bienheureux Paul VI, dans son encyclique Populorum progressio* (voir ci-dessous l’Encyclique), affirme que « le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique. Pour être un authentique développement, il doit être intégral », c’est-à-dire promouvoir intégralement toute la personne et aussi toutes les personnes et les peuples. Et à partir du moment où « la personne s’épanouit dans son travail », la doctrine sociale de l’Église a mis en relief, en différentes occasions que celle-ci n’est pas une question parmi d’autres, mais plutôt la « clé essentielle » de toute la question sociale. En effet, le travail « conditionne le développement non seulement économique, mais aussi culturel et moral des personnes, de la famille et de la société ».

Ce thème des trois « T », qui est essentiel doit nous faire réfléchir, particulièrement en ce temps de pré-élection avec les choix de société et les orientations à prendre pour l’avenir de la Polynésie. C’est ainsi que ce thème a été choisi pour notre prochaine Assemblée Générale du 3 février 2018.

* Populorum progressio (26 mars 1967) : Ce document, consacré au développement des peuples, a bénéficié non seulement d’un apport très solide des sciences humaines, mais également de l’apport conciliaire.

Le thème principal : le développement qui doit être intégral, culturel, moral et non réduit au secteur économique

- Réaffirme le caractère non-absolu du droit de propriété

- Proclame la dignité du travail humain

- Condamne le capitalisme libéral, les placements à l’étranger et affirme le caractère insuffisant des lois de l’offre et de la demande

- Au plan démographique, le choix du nombre d’enfants est l’apanage des couples

- Exhorte à la solidarité mondiale en surmontant le nationalisme et le racisme.

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Procès matrimoniaux : « L’évêque diocésain est le juge personnel et unique »

Au terme du séminaire organisé du 20 au 25 novembre par le tribunal apostolique de la Rote romaine  (tribunal d’appel pour les causes matrimoniale) sur le thème du « nouveau processus matrimonial et la procédure  Super Rato », (nouvelles procédures canoniques mises en place en 2015), le pape François a rappelé que « l’évêque diocésain est le juge personnel et unique » pour une procédure « courte » de déclaration de « nullité » d’un mariage célébré à l’église.

Il invite à tenir ensemble deux choses, à la fois que « l’Église est capable d’accueillir et de prendre soin de ceux qui sont blessés de différentes façons par la vie », et qu’elle « est appelée à s’engager pour la défense du caractère sacré du mariage ».

Il recommande donc « d’accorder une grande attention » aux deux motu proprio « Mitis Iudex Dominus Iesus » (Le Seigneur Jésus, doux juge) et « Mitis et misericors Iesus » (Jésus doux et miséricordieux), qui ont simplifié la procédure de déclaration de nullité dans les codes de droit canon latin et oriental. Et d’en faire une « bonne analyse ».

Comme ces deux documents ont été publiés avant le synode sur la famille de 2015 le pape souligne que cet « esprit synodal », doit arriver dans les diocèses grâce à une réflexion commune sur ce qu’est la famille aujourd’hui, la préparation au mariage, l’éducation des enfants, l’aide à apporter aux couples en difficulté.

Le pape invite aussi les évêques à un ministère de « consolation pastorale » : c’est pourquoi, la nouvelle loi « rend plus accessible et plus rapide » la procédure de déclaration de nullité.

De fait, l’évêque devient « juge né de l’Église » et joue un « rôle déterminant et exclusif, en particulier dans les procédures courtes » : un juge « proche » de ceux « qui souffrent ou qui se retrouvent seuls ».

La justice ecclésiale doit en effet les aider « de façon compétente et factuelle » afin que ceux-ci retrouvent « la paix de la conscience et la volonté de Dieu sur la réadmission à l’Eucharistie ».

Rappelons que l’Eglise, par une déclaration de « nullité », ne déclare jamais qu’une relation humaine et tout ce qu’un couple a construit a été « nul ». Mais cela signifie qu’il n’y a pas eu « mariage » valide, en dépit de la célébration, au moment des consentements. On ne déclare jamais « nulle » une relation.

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Intelligence artificielle et tentation originelle

L’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la culture (15-18 novembre 2017) portait sur le thème « L’avenir de l’humanité. Nouveaux défis à l’anthropologie », avec « trois composantes » :

- la génétique et les choix d’intervention sur l’ADN, donc notre identité profonde ;

- les neurosciences, qui ont des retombées évidentes dans le domaine de l’éthique personnelle, sur la nature humaine, la liberté, la volonté, la qualité morale des actions, l’âme et l’esprit  ;

- les perspectives impressionnantes qui ont été ouvertes par l’intelligence artificielle.

Le cardinal Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, a estimé que l’un des « grands problèmes de départ », est la volonté de « redessiner la nature humaine », notamment par « l’ingénierie génétique qui est très précieuse pour éliminer certaines pathologies… mais nous savons que si son utilisation s’étend, elle peut aussi… changer radicalement le génotype humain ».

« Il semble que l’on soit en face d’un homme qui veut devenir comme Dieu, dans l’acte de ce que les grecs appelaient hybris, défi à la divinité. Le vrai péché originel… est la tentation, le tentateur qui dit : “Vous serez comme Dieu”. » Au final, il y a le « désir subtil » d’intervenir « jusqu’au point de modifier la nature humaine ».