Année de la réconciliation : pardon

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Introduction

Nous voulons être aimés, nous voulons aimer, mais force nous est, de reconnaître que dans notre vie de tous les jours, l’amour est souvent mis à mal. Les autres nous blessent et nous blessons les autres.

Comment arriver à vivre réellement dans l’amour les uns avec les autres ?

Le seul chemin est celui du pardon. C’est ce que Jésus nous montre par la parabole de l’enfant prodigue. Et nous allons donc prendre le temps de lire ensemble cette parabole

Mais que signifie le mot pardonner ? Cela veut donner par de là. C’est à dire aimer l’autre au delà de ce qu’il a pu nous faire. Pardonner ce n’est pas simplement dire « je n’ai plus mal » ou encore « ce n’est pas grave ! ». Non, pardonner c’est rétablir pleinement une relation abîmée avec la cicatrice même de la blessure passée ! Le pardon n’a rien à voir avec le refoulement, l’oubli forcé. Il est assimilation de la blessure et acception de vivre au delà de cette blessure !

Pardonner c’est refuser d’emprisonner l’autre dans sa faute ! Pardonner c’est prendre le chemin de la guérison et de la libération pour l’offensé comme pour l’offenseur.

Ce n’est pas un chemin facile. Humainement, dans certains cas, vu la gravité et la profondeur des atteintes cela s’avère même impossible, mais Dieu est là et c’est avec lui qu’il nous faut apprendre à vivre ce chemin de pardon et de libération . Avec Lui tout devient possible.

Mais prenons maintenant le temps de lire la parabole

L’enfant prodigue (Luc 15/11.31)

« un homme avait deux fils : le plus jeune dit à son père : « Père donne moi ma part de fortune qui me revient. »

La racine du péché se trouve dans notre esprit d’indépendance, notre égoïsme, notre orgueil.

Comme le jeune fils, nous nous jugeons capables de gérer notre vie tout seul, en dehors de la présence du Père qui tout amour qu’il soit, canalise nos envies, bride nos désirs personnels. Nous voulons faire ce que bon nous semble, comme bon nous semble.

Comme le jeune fils nous nous jugeons bien assez forts pour faire face à la vie et prendre seul nos décisions sans tenir compte des conseils de notre Père. Qu’avons-nous besoin de nous embêter avec la loi de Dieu ?

Comme le jeune fils, nous refusons de nous plier à l’autorité paternelle, nous refusons de lui obéir, et de reconnaître sa sagesse.

Comme le jeune fils, nous voulons bien profiter de la fortune du Père … mais surtout sans rien lui donner en retour … qui me coûterait un tant soit peu !

« Le Père partagea ses biens »

Quelle est la réponse du Père ? Il donne à son fils ce que celui-ci lui demande. Il ne discute pas. La fortune qu’il a gagnée il ne l’a pas gagné pour lui même mais pour ses enfants alors, il donne. Il donne sans condition, sans rien demander en retour. Il aime bien trop son fils pour lui faire ce marchandage !

Dieu est comme cela aussi avec nous, il nous comble de son amour, il nous comble de ses dons, de ses grâces, gratuitement, c‘est à dire sans que nous ayons rien fait pour les mériter, et surtout sans rien exiger de notre part en retour.

Dieu n‘est pas un maître chanteur ! Je te donne ceci ; mais toi tu vas me donner cela ….sinon gare à toi ! Non, Dieu nous aime et nous comble par amour !

« Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l’inconduite. »

Que voyons-nous là ? Le fils ne prend pas le temps de remercier son père …. Cet argent ne lui était-il pas dû ? Après tout c’est pour lui que son père avait économisé cet argent ! Alors il prend cet argent et part très loin, il coupe les ponts avec son Père, il met une grande distance, afin que son père n’intervienne pas dans sa vie et afin de ne pas le croiser au carrefour d’un chemin ! Et il va vivre selon son désir; et bien sur, en suivant ainsi son plaisir, son argent va bien vite disparaître! Il a vécu sa liberté hors des enseignements de son père ! Et cette inconduite le mène à la ruine !

Nous pouvons regarder ce jeune homme du haut de notre jugement; d’homme et de femme responsables. Mais pourtant n’est-ce pas là notre conduite avec Dieu? Il nous a appris à respecter certaines règles de vie (les dix commandements par exemple) mais par souci de confort, d’apparence aux yeux des autres, par orgueil, nous les oublions afin de vivre ce qui nous arrange.

Pourtant nous savons bien que Dieu nous aime. Il nous l’a prouvé bien souvent par ses grâces dans notre vie. Ces grâces nous les avons reçues. Peut être avons nous dit merci sur le moment… Et puis bien vite nous nous éloignons de Dieu pour vivre selon notre désir, notre volonté, dilapidant ainsi notre héritage. Ainsi peut-être, un jour avons nous été guéri d’une maladie physique… mais aujourd’hui qu’en faisons nous ? Vivons-nous dans l’action de grâce selon l’évangile ou en profitons-nous pour courir après la réussite sociale … en marchant sur la tête des autres, en les écrasant au besoin !

Ne regardons donc pas de trop haut notre jeune homme car si nous prenons le temps d’examiner notre vie, nous nous apercevrons rapidement que nous gaspillons nous aussi, bien trop souvent les grâces et les dons que Dieu nous a fait dans son amour !

Peut être pourrions nous prendre à l’occasion le temps de faire silence , prendre le temps d’un moment de prière personnelle et nous arrêter vraiment devant le Seigneur pour regarder toutes les grâces, tous les dons qu’il nous a fait. Et regardons en vérité ce que nous en avons fait ou ce que nous en faisons encore aujourd’hui !!! Mettons ainsi notre vie dans la lumière, car c’est à cette condition essentielle que nous pourrons apprendre à vivre le chemin du pardon … du pardon à demander, et aussi du pardon à donner !

Mais pour l’instant continuons notre lecture

« Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d’un des habitants de cette contrée, qui l’envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui même, il se dit : « Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance et moi je suis ici à périr de faim ! » Je veux partir, aller chez mon Père et lui dire : « Père j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils, traite moi comme l’un de tes ouvriers. » il partit donc et s’en alla vers son Père. »

Que voyons-nous ? Il lui faut vraiment une bonne dose d’épreuves à notre jeune homme pour se remettre en question ! Non seulement il n’a plus un sou parce qu’il a tout dépensé mais encore il doit faire face à la famine !!! L’envers de sa vie de plaisirs ! Et où sont ses amis ? Il n’en a plus, personne pour l’aider. Il n’est plus intéressant pour les autres car il n’a plus d’argent! Alors que fait-il? Va-t-il reconnaître tout de suite son erreur ? Non ! Dans son orgueil , il va encore essayer de s’en sortir « tout seul » en acceptant pour survivre un travail non seulement dégradant mais impur ( il faut savoir que pour les juifs , le cochon est un animal impur et que celui qui travaille avec eux est aussi impur et devient par là même comme un rebut, un paria , un « intouchable ». Il va lui falloir toucher le fond de l’indignité, sans parvenir à combler sa faim, pour prendre conscience de sa faute et pour décider de la confesser. Certes cette confession n’est pas dictée par un vrai repentir d’avoir fait le mal, mais par la «loi du ventre » ! …. C’est le début de la conversion !

Mais nous mêmes ne sommes nous pas souvent comme cela ! Ne nous est-il jamais arrivé de dire, ou d’entendre dire, alors que l’on est dans des situations humaines très difficiles …« Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? » … « Pourquoi m’arrive-t-il tous ces problèmes, toutes « ces tuiles » ? Il nous faut bien le reconnaître c’est bien souvent lorsque l’adversité nous atteint que nous nous remettons en cause devant Dieu ! Pourtant Dieu ne nous punit pas. Nous nous sommes simplement coupés de sa grâce en nous détournant de Lui pour faire nos quatre volontés. Et lorsque nous revenons ainsi vers Dieu qu’elle est alors l’attitude de Dieu envers nous ? Va-t-il nous juger et nous condamner ou va-t-il nous accueillir dans le pardon ?

Jésus lui-même nous en donne la réponse :

« Alors qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié, il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement. »

Le père n’attend pas que son fils soit devant lui mais il va lui même au devant de son Fils. Il n’attend pas non plus que son fils « s’aplatisse »devant lui. Non, en fait il ne lui laisse même pas le temps de s’exprimer il le prend dans ses bras. Il ne lui fait pas de morale, il l’embrasse ! Tant il est heureux de le revoir ! L’amour du Père c’est cela et l’amour de Dieu pour nous : c’est cela !

Dieu ne nous regarde jamais du « haut de sa grandeur », il nous a créés, il connaît notre faiblesse et c’est au sein même de cette faiblesse qu’il nous aime. Il attend simplement que nous revenions vers lui pour nous entourer encore plus de son amour ! Voilà pourquoi il est important de lui faire confiance et de regarder aujourd’hui en vérité notre vie avec lui. N’attendons pas un raz de marée de problèmes pour nous reposer les bonnes questions de notre vie, mais apprenons à vivre dans l’amour de Dieu pour nous ! Aucune faute humaine n’est si importante que Dieu ne puisse nous la pardonner. Et le nombre de nos péchés fut il aussi important que les poissons de la mer, n’arrêtera pas non plus l’amour de Dieu envers nous. N’est-ce pas merveilleux de savoir qu’avec Dieu il n’est jamais trop tard et que nous pouvons toujours tout recommencer à zéro avec Lui ?

Regardons maintenant dans cette parabole comment le Père se conduit avec son fils après son retour

« Le fils dit : « Père j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils » mais le père dit à ses serviteurs : « vite, apportez la plus belle robe et l’en revêtez, mettez lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras et tuez le mangeons et festoyons, car mon fils que voilà, était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! Et ils se mirent à festoyer.

Le père ne met pas de condition au retour de son fils, il ne lui impose pas de « refaire ses preuves » .Il ne le tolère pas dans sa maison comme un ouvrier, mais, il le RÉTABLIT IMMÉDIATEMENT DANS SA CONDITION DE FILS ! Il ne se pose pas la question de savoir si son fils ne va pas lui refaire le coup de repartir, et de dilapider encore ce qu’il lui aura confié. Non, il n’y a aucune considération de ce genre, simplement un amour inconditionnel qui balaie toutes les fautes sans exception.

Quand nous allons prendre ce temps de silence pour regarder en vérité notre vie, ne perdons pas de vue, cet amour inconditionnel de Dieu, et ayons assez confiance en lui pour reconnaître TOUTES nos fautes, TOUS nos manquements. Ne cachons rien, ne refoulons rien au fond de notre cœur, mais soyons vrais, car Dieu qui nous connaît, bien mieux que nous mêmes, nous attend pour nous prendre dans ses bras et nous serrer contre son cœur.

Souvent quand, à l’église nous lisons cette parabole nous nous arrêtons là, pourtant la seconde partie aussi est très intéressante. Elle est très intéressante car elle nous situe, dans notre relation avec les autres. Or vous le savez, on ne peut pas dire que l’on aime Dieu si l’on n’aime pas son prochain. Voyons donc ce que nous montre cette seconde partie.

« Son fils aîné était au champs. Quand à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un serviteur il demanda ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : « c’est ton frère qui est arrivé et ton père a tué le veau gras parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé. ». Il se mit en colère et refusa d’entrer. »

Ne sommes nous pas nous aussi comme ce frère aîné ; lorsque nous refusons d’accueillir l’autre dans sa misère, lorsque nous lui ressassons toujours ses anciennes fautes, alors qu’il en a demandé pardon ….et alors même qu’il a changé de vie ? Et par exemple, faisons-nous vraiment confiance à quelqu’un, alors que nous savons que dans le temps il a été un voleur ? …..

Pourtant nous savons bien par notre propre vie, que nous avons besoin de la confiance et du pardon de ceux qui nous entourent pour être heureux et dans la paix. Combien de fois n’avons nous, pas souffert nous mêmes des jugements et des regards des autres sur nous ? Prenons le temps de réfléchir à cela et regardons notre vie aujourd’hui !

Que fait le père lorsqu’il voit son fils aîné qui refuse de rentrer dans la maison ? … Il va vers lui :

« Son père sortit l’en prier. Mais il répondit : « Voilà tant d’année que je te sers sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres ; jamais tu ne m’as donné un veau à moi, pour festoyer avec mes amis, et puis ton fils que voilà revient-il après avoir dilapidé tes biens avec des prostituées, tu fais tuer le veau gras pour lui ! »

Le père ne fait pas de différence, il aime ses deux fils de la même manière et il va vers les deux de la même façon.

Et le fils aîné alors laisse éclater toute sa colère … et sa suffisance ! « Quoi, moi le juste, qui t’ai toujours obéi tu n’as pas fait la fête pour moi, mais ce pécheur, ce moins que rien, tu l’accueilles et tu lui fais un banquet ! ». Nous voyons bien la que ce que le fils aîné désire c’est « la justice » ; au sens de : « tu as péché donc tu dois payer ! …Tu es parti de la maison, tu n’as pas à y revenir maintenant ! Tu as dilapidé ton bien, alors ne viens pas prendre celui des autres…et surtout pas le mien ! »

Combien de fois n’avons nous pas eu, ou n’avons nous pas encore ce comportement envers ceux qui ont péché autour de nous ? Envers ceux qui nous ont blessés ? …Combien de fois ne refusons nous pas de pardonner et de recommencer une vie, une relation fraternelle avec ceux qui nous ont porté atteinte d’une manière ou d’une autre ?… Combien de fois ne disons nous pas : « Je veux bien pardonner… mais qu’il fasse ses preuves ! » ? Combien de fois ne disons nous pas : « Pardonner oui ! Mais il y a des limites et là, il est allé vraiment trop loin ! Je ne veux plus le voir ; je ne veux plus lui parler ! » .

Et le père de répondre :

« Mon enfant, toi tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! »

Dieu nous dit à nous aussi la même chose ! Réjouissons nous donc vraiment pour nos frères et sœurs repentants qui se convertissent et accueillons les avec tout notre cœur. Et surtout n’oublions jamais que nous aussi nous sommes chacun à notre tour des pécheurs, et que nous avons aussi besoin du pardon non seulement de Dieu mais aussi de nos frères et sœurs. Non seulement nous en avons besoin, mais nous l’attendons… et nous souffrons lorsque celui-ci tarde à venir ! Alors ne refusons pas par orgueil, égoïsme, ou peur, aux autres ce que voulons pour nous mêmes !

Si nous avons pris ici le temps le faire la lumière dans notre vie devant Dieu, alors il nous reste encore à voir comment vivre le pardon avec Lui et les autres et pour cela il y a le sacrement de réconciliation que nous appelons aussi confession

Le sacrement de réconciliation

Qu’est-ce qu’un sacrement ?

C’est un signe sacré par lequel Dieu non seulement nous montre son amour mais nous le communique. Recevoir un sacrement c’est recevoir la grâce de Dieu en nous, c’est recevoir la force de Dieu pour vivre notre vie de tous les jours avec Lui.

Vivre le sacrement de réconciliation, c’est rencontrer Dieu, et nous livrer en vérité à lui, en lui demandant la grâce de son pardon et la force de son amour pour vivre désormais selon ses commandements.

Peut être me direz vous : « Oui, mais ne puis-je pas me confesser ainsi directement à Dieu, pourquoi me faut-il passer par un prêtre ? »

Parce que c’est Jésus lui-même qui nous l’a demandé. Voici ce qu’il dit à ses disciples réunis le soir après sa résurrection : « Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Jean 20/22.23

Ce texte est très important, parce qu’il nous montre bien que la confession n’est pas une invention humaine mais la volonté même de Dieu. Ensuite, nous nous rendons compte que ce n’est pas l’homme qui pardonne de par ses propres forces, mais qu’il a reçu l’Esprit Saint qui lui permet de pardonner. Ainsi l’Église a eu le pouvoir de pardonner les péchés, et c’est par elle que nous devons passer pour recevoir effectivement le pardon de Dieu dans notre vie.

Il faut bien savoir que lorsque nous péchons, nous péchons généralement à trois niveaux :

Contre Dieu, puisque nous faisons ce qu’il ne veut pas.

Contre les autres, puisque d’une manière ou d’une autre nous leur manquons d’amour.

Contre nous-mêmes, puisque en péchant, nous nous coupons de l’amour et de la grâce de Dieu, sans compter les souffrances physiques et psychologiques que notre péché entraîne. (par exemple lorsque je me drogue, je suis malheureux et je détruis mon corps)

Si nous reprenons la parabole de l’enfant prodigue, nous voyons bien cela : il a péché contre Dieu en vivant contre la loi de Dieu ( vie d’inconduite ) , il pèche contre son père ( en coupant les ponts avec lui et en dilapidant l’héritage que celui-ci lui a laissé ) et contre lui même ( dégradation humaine marquée dans le texte par le fait d’en arriver pour survivre … à garder cochons , métier impur pour les juifs )

Ainsi, péchant contre Dieu et contre les hommes, il est juste que nous soyons réconciliés non seulement avec Dieu, mais aussi avec les hommes, c’est à dire avec l’Église qui est le peuple de Dieu. Et le sacrement de réconciliation opère en nous cette double guérison. Ce qui ne serait pas le cas si je me contentais de me confesser directement. Dieu est sage et sa sagesse est amour ; ce qu’il nous demande, n’est que pour notre bien, alors même si cela nous déplait d’avoir à nous humilier humainement devant un homme ; rappelons nous que ce n’est pas l’homme qui nous pardonne nos péchés… mais le prêtre, c’est çà dire Jésus lui même qui agit par lui et en lui.

Que faut-il maintenant pour que ma confession soit vraie et bonne?

D’abord, il me faut dire TOUS mes péchés. En cacher volontairement un seul est tricher avec Dieu, et tricher n’est pas vivre dans l’amour ! D’autant plus que Dieu sait déjà tout ce que nous avons fait, il attend simplement que nous le reconnaissions pour nous en délivrer, pour nous en guérir. Que penseriez vous d’un malade qui allant voir son médecin ne lui dirait pas tout ce dont il souffre… cela ne rimerait à rien n’est-ce pas ? Eh bien il en va de même avec le Seigneur, il faut tout lui dire, tout lui donner ; c’est à cette condition qu’il pourra nous guérir !

Ensuite, et c’est impératif, il nous faut vraiment avoir le regret de nos fautes. A quoi servirait en effet de confesser une faute en ayant encore dans le cœur le désir de la recommencer ou du moins le manque de volonté de lutter contre ! Il est possible que quelqu’un n’ait qu’un regret limité de sa faute, ou qu’il la regrette mais qu’il se sente pour le moment totalement incapable de lutter contre. Que va-t-il faire ? Il va aller à la confession et bien expliquer cette difficulté et avec le prêtre demander à Dieu la force qui lui manque .Dieu ne saurait l’abandonner dans sa difficulté, il viendra à son secours s’il l’appelle avec foi, vérité et humilité.

Il nous faut être précis dans notre confession. Arriver devant le prêtre et lui dire, « Tu sais père, j’ai tout fait sauf tuer ! » n’est guère valable, en fait c’est escamoter la vérité, c’est fuir l’humiliation de dire réellement nos fautes… mais comment voulez vous que Dieu nous guérisse si nous ne reconnaissons pas devant lui le mal dont nous souffrons ? Dieu est amour, il nous connaît et il nous aime, il veut nous guérir, alors acceptons de passer par le chemin de la vérité et de l ‘humilité et nous verrons vraiment notre vie se transformer.

Enfin pour que la confession soit valable, il faut vivre la pénitence imposée par le PRETRE, et la vivre sans la bâcler mais avec un réel sentiment d’amour envers Dieu, qui vient de nous libérer du poids de notre péché ! Cette pénitence n’est pas là pour nous faire payer, pour nous punir, mais pour nous donner l’occasion de marquer concrètement notre retour à Dieu ; considérons la donc toujours comme une grâce et non comme une contrariété ! Par le péché, quel qu’il soit, nous avons manqué d’amour. La pénitence, c’est vivre un acte d’amour, et c’est le prêtre qui nous la donne en fonction de ce que nous avons confessé, et à travers le prêtre c’est Dieu lui même qui nous le demande, alors aimons notre Seigneur et vivons ce qui nous est demandé. Peut-être la pénitence sera-t-elle simplement une prière, et cela ne sera pas difficile à vivre, mais peut-être aussi sera-t-elle une démarche de réconciliation, une aide concrète à apporter à quelqu’un que nous aurions pu blessé, et cela est plus dur à vivre, mais rappelons nous : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » Jean 15/13 et Jésus nous aime à un tel point que c’est sa vie et son sang qu’il a donné pour nous. « Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement, le rang qui l’égalait à Dieu, mais il s’anéantit lui–même prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, en obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur la croix ! » Philippiens 2/6.8 … alors répondons avec amour nous aussi en vivant la réparation qui nous sera demandé, dans l’amour : l’amour de Dieu, l’amour des autres mais aussi l’amour de nous mêmes.

Vivre le pardon

Maintenant que nous avons vu le pardon avec Dieu, prenons le temps de voir la question du pardon aux autres et à nous mêmes

Demander pardon aux autres

Nous savons que le premier commandement de Dieu est celui de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force ; et ton prochain comme toi même. » Luc 10/27. Mais force nous est de reconnaître que nous ne savons pas aimer et que bien souvent, nous faisons mal aux autres, même à ceux que nous aimons le plus. Faut-il alors simplement se contenter de déplorer cette situation ? Ou au contraire ne faut-il pas essayer de vivre cet amour concret qui nous est demandé par Jésus ? Que pouvons nous donc faire dès lors pour aimer si ce n’est réparer cette rupture dans l’amour en allant demander pardon à celle ou celui que nous avons blessé ou à qui nous avons porté préjudice d’une manière ou d’une autre. Il est vrai qu’il n’est pas toujours possible de demander verbalement pardon, car l’aveu de la faute ferait plus de mal que de bien ; ainsi lorsque j’ai médit sur Y , je lui ai porté préjudice devant les autres mais Y ne le sait pas , ce que je peux faire alors c’est reconnaître mon tort devant les auditeurs de ma critique « Oubliez ce que je vous ai dis sur Y , j’ai eu tort , je vous en demande pardon . » et par rapport à Y , peut-être peut-on poser un geste d’amour concret tel que lui rendre un service …ou lui faire un cadeau. L’amour est quelque chose de concret, d’exigeant, il implique de notre part la vérité et l’humilité. On ne peut aimer le Christ si on n’aime pas les autres, et on n’aime pas les autres si on ne vit pas concrètement cet amour !

Pardonner aux autres et se pardonner à soi-même

Jésus ne nous a pas dit « aimez moi et oubliez les autres ». Non, il nous a dit : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés, aimez vous les uns les autres, à ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Jean 13/34.35. Jésus s’est-il contenté de mots ? S’est il contenter de nous dire «Je vous aime! »… Ou s’est il investi dans cet amour ?

La réponse vous la connaissez !… Il nous a montré le chemin ; il a écouté les gens, il a parcouru bien des chemins à pied pour les enseigner, il les a guéris, il n’a ménagé ni sa peine, ni sa fatigue et il est même allé jusqu’au bout, en mourant sur la croix pour eux… et pour nous! Si nous disons que nous aimons Jésus, alors nous devons vivre comme lui et nous engager auprès des autres comme lui, et cela commence par notre propre entourage. Tout le monde peut aimer, il n’y a pas besoin de diplômes pour cela ! Ce qu’il nous faut simplement c’est le courage de notre foi, c’est à dire aimer l’autre comme Jésus l’aime , en lui pardonnant tous ses torts envers nous, comme le Seigneur nous pardonne tous nos torts ….et si nous pardonnons alors pourquoi refuser notre aide, notre soutien ! Combien de fois n’entendons nous pas dire : « Moi, je veux bien lui pardonner, mais là franchement il exagère, il est allé trop loin ! C‘est impardonnable ce qu‘il a fait ! » Ou encore : « Je veux bien lui pardonner mais encore faut-il qu’il me prouve qu’il a changé ! Qu’il ne le refera plus ! » Ou encore : « Fiu, de lui pardonner ! Il recommence sans cesse malgré ses promesses de se corriger ! »

Honnêtement est-ce cela ce que le Seigneur nous enseigne ? Est comme cela qu’il agit envers nous ? Est-ce que le Seigneur a mis avec nous des limites à son pardon ? Est-ce qu’il attend que nous soyons des « petits saints » pour nous accorder son pardon ? Et ce que le Seigneur nous donne, nous refuserions de le donner aux autres ? Sommes nous donc supérieurs à Dieu pour nous permettre de savoir quand il faut pardonner et quand il ne le faut pas ? … Non ! Suivre Jésus, aimer Jésus, c’est pardonner aux autres comme Jésus pardonne !

Certains diront peut-être « Oh je voudrai bien pouvoir pardonner ce qu’un tel m’a fait, mais c’est au dessus de mes forces, je ne peux, j’ai trop mal ! Je suis encore trop en colère ! » Cela ne vous dispense pas de l’effort à faire pour parvenir au pardon. C’est à dire à vivre le sacrement de réconciliation, en disant cela clairement au prêtre et en demandant avec lui au Seigneur, de venir guérir votre cœur et de vous accorder la grâce de pouvoir pardonner. Car le pardon est avant tout grâce de Dieu, il ne dépend pas de nos pauvres forces humaines, il nous faut donc nous appuyer sur la grâce de Dieu. Ayant donc fait cette démarche dans le sacrement de réconciliation, je vais mettre en pratique ma foi en la miséricorde de Dieu, en demandant chaque jour dans ma prière au Seigneur, de bénir cette personne qui m’a tant fait mal et en demandant pour elle, la grâce de la conversion. Vivant cela, non seulement vous guérirez de votre souffrance mais Dieu qui n’est jamais en reste dans l’amour vous comblera bien au delà de votre demande !

Il est un autre aspect du pardon qui est important, c’est le pardon à soi-même. Il arrive plus souvent que l’on ne croit, que les gens aillent se confesser d’une faute, reçoivent le pardon de Dieu, … et continue à s’en sentir coupable .Certain même n’iront pas communier ; malgré le sacrement du pardon. Dieu vous a dit de vous aimer vous mêmes comme il vous aime de vous aimer vous mêmes comme vous aimez les autres « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur … et ton prochain comme toi même . » Dieu t’aime, il a donné sa vie pour toi et il t’a accordé le pardon afin que tu vives dans la paix et le bonheur et toi, par ce sentiment de culpabilité que tu gardes en toi, tu refuses le cadeau qu’il te fait ! Est-ce aimer quelqu’un que de refuser ses cadeaux ? Est-ce aimer quelqu’un que de refuser de le rencontrer, de le recevoir ? C’est pourtant ce que l’on fait avec le Seigneur, lorsque l’on refuse de recevoir son Corps dans l’Eucharistie. Il ne faut pas être plus dur avec nous mêmes que Dieu ne l’est ! Il faut apprendre à regarder l’amour du Christ pour nous, il faut apprendre à se laisser regarder par le Christ, il faut apprendre à se laisser aimer par le Christ … alors nous saurons répondre à son amour !

Réparation du mal que j’ai commis ….et indulgence .

Nous avons vu que l’amour est exigeant et que quand nous avons fait le mal il nous faut le réparer. Cependant, il faut bien comprendre que cette réparation n’est pas une peine juridique, une sentence de tribunal, mais un acte d’amour pour réparer un manque d’amour.

A chaque fois que nous péchons, quelque soit notre faute, si nous regardons bien, il y a manque d’amour, envers Dieu, envers les autres, envers nous mêmes. C’est toute l’Eglise, c’est à dire le Corps du Christ, qui en est touchée et c’est l’église qui nous demande de réparer le mal commis. Si nous refusons, nous ne pouvons être pardonnés, car il y a là un refus même d’aimer Dieu et son peuple. Autrefois, les réparations demandées étaient lourdes difficiles, c’était réellement des démarches de pénitence (jeûne, pèlerinage à pied, aumône voir même excommunications …), aujourd’hui les réparations sont bien plus symboliques et se traduisent la plupart du temps par une prière à faire. Mais ce n’est pas pour cela qu’il nous faut la bâcler, profitons en au contraire pour y mettre tout notre cœur, et toute notre reconnaissance d’être pardonnés ! Comme notre péché est un manque d’amour il nous faut donner à Dieu des signes d’amour pour lui manifester, non seulement notre joie d’être réconciliés avec lui, mais aussi notre ferme volonté de marcher avec lui !

Regardons la parabole du débiteur impitoyable en Matthieu 18/ 23.33 Voilà un débiteur qui doit une grosse somme, il vient demander grâce à son créancier et celui-ci dans sa bonté lui remet sa dette. Mais à peine sorti, ne voilà -t-il pas notre débiteur qui rencontre quelqu’un qui lui doit une petite somme et que fait-il ? Il l’agresse et le fait jeter en prison !… Sans doute, êtes vous choqués par un tel comportement… eh bien ! Ce comportement, c’est le nôtre à chaque fois que nous refusons de pardonner aux autres !

Le sacrement de réconciliation doit déboucher sur des actes de réconciliation, sur des réparations et des décisions concrètes qui engagent l’avenir ! Venir se confesser ce n’est pas seulement guérir le passé, c’est aussi se lever pour construire notre avenir avec le Seigneur.

Je voudrai ici dire un petit mot sur les indulgences pour ceux et celles qui ne savent pas ce que c’est.

Dans le passé, nous l’avons dit, les pénitences étaient très lourdes, et parfois l’église accordait des indulgences en remplacement de ces pénitences trop lourdes. L ‘Église montrait ainsi non seulement sa miséricorde mais elle privilégiait aussi certains actes de dévotion. Paul VI et Jean Paul II ont développé l’enseignement sur les indulgences en précisant bien qu’aucune indulgence ne peut être obtenue sans la conversion du cœur. Ils nous y rappellent qu’il est nécessaire de réparer les péchés, même quand ils ont été pardonnés par le sacrement de pénitence. Non seulement le mal fait contre Dieu mais aussi le mal fait contre le prochain ; et le manquement à l’amour ne peut être réparé que par un acte d’amour !

Et voici ce que nous disait Mgr Hubert Coppenrath au sujet même de l’indulgence plénière lors de l’année jubilaire. « L’indulgence plénière signifie que l’on est quitte de toutes les pénitences imposées par l’Église en réparation des péchés personnels mais elle ne nous dispense jamais de nous purifier de toutes les conséquences du péché et de travailler à la réparation du mal commis dans le monde .Aussi faut-il voir dans les indulgences proposées à l’occasion du jubilé l’occasion de répondre à la miséricorde de Dieu en nous convertissant en profondeur en nous purifiant et en purifiant l’église de tout le mal qui s’est accumulé par l’infidélité des hommes . »

Aujourd’hui l’année jubilaire est passée, mais ce n’est pas pour cela, bien au contraire, qu’il faut se laisser aller ! Non, il nous faut poursuivre le chemin de la conversion, le chemin de l’amour. Nous avons notre avenir à construire, et les grâces de l’année jubilaire que nous avons reçues doivent devenir le ferment de notre civilisation de demain, c’est à dire la civilisation de l’amour, et plus que jamais nous devons recourir à la grâce des sacrements et à la réparation du mal ! D’ailleurs, plus une âme avance dans la vie spirituelle, c’est à dire dans une vraie relation d’amour avec Jésus, plus elle aime et plus elle veut réparer, non seulement le mal qu’elle a commis elle même, mais aussi le mal commis par les autres. Elle le veut, non parce qu’elle se sent meilleure ou supérieure aux autres, mais parce qu’elle se sait aimée d’un amour incommensurable et qu’elle veut répondre à cet amour de Dieu pour elle et pour chacun de ses enfants.

Comment persévérer dans la grâce de la conversion

Maintenant que j’ai reçu le pardon de Dieu, qu’Il m’a fait don de sa grâce ; il ne faut pas que je la gaspille, que je la perde.

Mais comment vais-je pouvoir vraiment persévérer sur le chemin de la conversion, alors que je suis faible, et que, comme Saint Paul, je fais ce que je ne veux pas :

« Vraiment ce que je fais, je ne le comprends pas, car je ne fais pas ce que je veux mais je fais ce que je hais .; » Romains 7/15

Il n’y a qu’une seule solution : s’appuyer sur Dieu. Ce que nous ne pouvons pas, Lui, le peut en nous et à travers nous !

Et pour s’appuyer sur Dieu, le premier pas est la prière, c’est à dire le dialogue vrai avec Dieu. Le second estl’examen de conscience et le troisième pas est la fréquentation des sacrements : réconciliation et eucharistie.

La Prière

Le Notre Père

A ses apôtres qui ne savaient pas comment prier Jésus a donner la prière du Notre Père. Nous la connaissons tous, mais savons nous vraiment la réciter en pensant à ce que disons et surtout savons nous la dire avec tout notre cœur.

Prenons donc un peu le temps de la regarder ensemble.

Elle se divise en deux parties : la première est toute tournée vers Dieu, la seconde exprime nos besoins .

Dieu est Dieu, et nous sommes ses enfants, il vient en premier, nous venons en second, c’est lui l’autorité et c’est nous qui devons lui obéir ; Il n’est pas là « à notre service ».

Ce découpage même de la prière exprime notre respect de Dieu. Quand nous récitons la première partie, c’est vraiment avec tout notre être que nous inclinons devant Dieu en disant : « que ton Nom soit sanctifié que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »

Dans toute cette partie, nous sommes devant la grandeur de Dieu, qui est saint, qui règne sur toute sa création, et dont nous nous soumettons à la volonté. Cette première partie marque notre adoration, et notre obéissance à Dieu.

Ensuite seulement peuvent venir nos doléances, car Dieu n’est pas à notre service, c’est nous qui sommes au sien.

« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour »

Nous demandons à Dieu ce qui nous est vraiment nécessaire et non pas ce qui est futile, inutile. Nous lui demandons notre pain, c’est à dire notre nourriture pour notre corps mais aussi notre nourriture spirituelle pour notre âme (la parole et l’eucharistie sont cette nourriture pour mon âme) Remarquons bien que nous lui demandons notre pain quotidien et non pas notre pain pour une semaine, un mois ou un an ! Car Dieu est toujours avec nous, et c’est chaque jour que nous devons nous aussi vivre avec lui.

L’économie de Dieu est différente de celle des hommes ; nous, nous travaillons et nous économisons pour nos projets à venir, pour nos vieux jours. Dieu lui nous apprend à vivre au jour le jour, non pas dans l’inconscience, mais dans la foi en lui, dans la foi en son amour, en sa providence. Les Hébreux dans le désert ont fait l’expérience de cette économie divine avec la manne et les cailles et plus près de nous des saints tels St François d’Assise ont eux aussi vécu dans cette confiance. Cela ne veut pas dire que nous devons dépenser ce que nous avons, sans compter, mais nous devons apprendre à vivre dans la confiance dans l’amour du Père qui ne peut nous abandonner

« Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés »

Nous voilà au cœur de l’amour ! Aimer les autres comme Dieu nous aime ! Pensons-nous vraiment toujours cette phrase quand nous récitons le « Notre Père »… Pourtant cela implique que nous acceptons le fait que Dieu ne nous pardonne pas si nous même ne pardonnons pas ! Dorénavant, faisons l’effort dans cette prière de vivre le pardon, et si nous nous apercevons qu’il y a une personne à qui nous en voulons, à qui nous refusons notre pardon, alors allons voir le prêtre, et demandons la grâce de Dieu, comme nous l’avons vu plus haut !

« et ne nous soumets pas à la tentation mais délivre nous du mal. »

Nous reconnaissons que nous sommes faibles, que nous ne pouvons lutter contre le mal et la tentation de par nos propres forces, c’est pourquoi nous demandons à Dieu, notre Père d’avoir pitié de notre faiblesse en nous tenant éloigné des tentations et de nous délivrer du Malin. Nous voulons aimer Dieu mais nous avons réellement besoin de sa protection. Nous nous confions à lui, nous sommes sûrs de son amour pour nous.

je confesse, le psaume 51, l’acte de contrition

Pour persévérer sur le chemin de la conversion, il faut aussi vivre avec humilité devant le Seigneur .Lorsque nous nous apercevons de notre faute, prenons immédiatement le temps de nous arrêter et demandons pardon au Seigneur, soit avec nos propres mots, soit par un acte de contrition, soit par le « Je confesse » soi encore par la lecture du psaume 51. Cela ne remplace pas, bien sur, la confession, mais ça nous maintient en vérité devant Dieu, et nous pourrons toujours aller nous confesser dès que possible. Cette démarche intérieure est importante, car elle rend vraie et vivante, parce que concrète, notre relation au Seigneur et qu‘elle est aussi cet appel au « pain quotidien » du «Notre Père » . C’est en effet chaque jour que nous avons besoin du pain de la miséricorde de Dieu.

L’adoration

Avant de clore ce chapitre sur la prière je voudrai dire un mot sur l’adoration. Dieu est là, réellement présent dans le tabernacle, il se fait proche de nous, et n’attend que nous pour nous combler de ses grâces. Vous allez peut être me dire, mais je peux adorer et prier Dieu chez moi, pourquoi aller au tabernacle ? Alors voici : vous avez un ami que vous aimez bien et cet ami est alité dans sa maison, il ne peut sortir, chaque jour vous passez devant chez lui, et pour lui signaler votre présence ; en passant vous donner un petit coup de klaxon ; il est heureux de vous entendre, il sait que vous pensez à lui, mais ne serait-il pas, bien plus heureux, si vous vous arrêtiez 5 minutes pour entrer et lui dire bonjour ! Il en est de même pour le Seigneur ! Si vous l’aimez vraiment, ne soyez pas avare de votre temps et de vos déplacements, venez vraiment à la rencontre de Celui qui vous a aimé le premier et qui vous attend chaque jour ! Il est là, il ne bouge pas, il vous attend, non pas pour lui seul, mais parce qu’il vous aime et qu’il veut vous combler de cadeaux .Et ici, je voudrai vous raconter une petite histoire

Il y avait un clochard dans une ville, et chaque jour, à midi, ce clochard entrait dans l’église. Oh, pas longtemps, juste deux minutes, et il disait « Seigneur, c’est moi, X, ton ami et je viens te dire bonjour » et puis il s’en allait. Et c’était comme ça tous les midis. Et puis un jour voilà que notre clochard tombe malade et se retrouve à l’hôpital où évidemment, il n’y avait personne pour venir le voir. Personne… sauf …Jésus, qui tous les jours à midi, venait lui dire, « Bonjour x, c’est moi Jésus » et des infirmières qui étaient de service s’aperçurent que tous les jours à midi, le visage du clochard s’éclairait de joie, elles ne voyaient rien, et elles se demandaient bien pourquoi ! Quelle ne fut pas leur stupéfaction quand notre pauvre homme leur dit : « Je suis heureux, parce que mon ami Jésus est venu me voir ! » ….

L’examen de conscience

Et j’en arrive ici à l’examen de conscience. Beaucoup ne le vive plus, car ils estiment que cela est contraignant, humiliant ! Mais ils n’en ont pas vraiment compris le sens. Et c’est dommage !

En fait, prendre le temps de s’arrêter, le soir par exemple, dans la prière pour examiner sa journée, n’a rien à voir avec un bilan comptable ou un passage au tribunal, c’est simplement prendre le temps de partager dans l’amour avec le Seigneur la journée vécue. C’est un peu comme deux fiancés qui le soir , après leur journée de travail , se retrouvent pour parler de ce qui a fait leur journée, ce qui a été bon, et ce qui a été moins bon ; ils s’écoutent, s’encouragent, se corrigent mutuellement, se pardonne. Ils vivent l’amour ! C’est cela qu’il faut vivre avec Dieu, tout lui partager, faire le point avec lui. Il est important de reconnaître le positif comme le négatif. Devant le négatif, demander pardon au Seigneur et s’engager à réparer si possible le mal commis et à faire effort pour ne pas y succomber de nouveau à l’avenir. Et surtout ne jamais terminer un examen de conscience, de vie, sans se remettre en toute confiance dans la miséricorde et l’amour du Père. L’examen en effet n’est pas là pour nous culpabiliser, mais pour nous faire grandir dans l’amour de Dieu, et nous savons bien que notre conversion, notre sainteté, ne viendra pas de nous mais de Dieu… alors ne craignons pas de la lui demander selon nos besoins !!

La fréquentation des sacrements; réconciliation, eucharistie

Pour persévérer sur le chemin de la conversion, il nous faut donc la grâce de Dieu. Il nous faut « la nourriture » qui va nous donner les forces nécessaires, et cette nourriture, il ne suffit pas de la demander dans le Notre Père ; il nous faut aussi la consommer !

Que diriez vous d’un enfant qui pleurerait parce qu’il a faim, et qui devant l’assiette que vous lui donnez, refuse de manger… Et continue de dire qu’il a faim !…. Eh bien il en est de même pour nous, lorsque nous nous contentons de la prière et que nous ne recevons pas la grâce à travers les sacrements, notamment celui de la confession, de la réconciliation qui est guérison et l’eucharistie, qui est Corps et Sang du Christ.

Par la communion, c’est Jésus qui vient en nous, c’est Jésus qui nous nourrit, nous transforme, nous guérit, nous fait grandir et nous donne la force de vivre selon son appel sur nous, selon son amour. Ce n’est pas pour rien, que le Seigneur s’est ainsi donné à son peuple, il savait très bien à quel point nous avons besoin de Lui, qui est la Vie même.

Quand nous sommes malades, nous allons voir le médecin et nous prenons les médicaments qu’il nous prescrit, parce que nous savons que sans cela nous ne guérirons pas. Eh bien ! Le médecin de nos âmes, de nos cœurs et même de nos corps, c’est Jésus, et le médicament c’est aussi Jésus à travers les sacrements. Jésus nous aime tellement qu’il vient en nous, qu’il se fait véritablement nourriture pour nous. Allons-nous le recevoir ? Ou allons nous rester là à dire que nous avons faim ?

Les sacrements sont vraiment importants et puissants dans la vie du croyant ; si le Seigneur et l’Eglise nous les offrent c’est bien parce que nous en avons besoin ! Besoin pour nous mêmes, mais aussi besoin pour servir le Royaume de Dieu. Prenons donc le temps de les recevoir, de les vivre, car ils sont germes de vie et d’amour en nous.

Qui peut m’aider à grandir sur ce chemin du pardon et de l’amour ?

Il y a les frères et sœurs qui nous entourent, mais il y a surtout, le Seigneur Jésus et l’Esprit Saint qui œuvrent en nos cœurs et qui intercèdent pour nous. Mais il y a aussi la Vierge Marie, notre maman du Ciel, il y a les saints qui par leur vie et leurs écrits nous enseignent, et qui, eux aussi intercèdent aussi pour nous et il y a encore, ne l’oublions pas, notre ange gardien.

Les frères et sœurs

Pour aimer il faut au moins êtres deux, et pour se réconcilier il faut aussi être au moins deux. Je me réconcilie avec quelqu’un, je ne suis donc pas seul. Personne ne peut être chrétien, c’est à dire disciple du Christ tout seul, on est chrétien ensemble, puisque l’Église, c’est à dire l’ensemble des croyants est le Corps du Christ. Je dois donc pouvoir compter sur mes frères et sœurs en Jésus pour grandir dans l’amour comme ils doivent aussi pouvoir compter sur moi !

Ainsi sur le chemin du pardon et de la réconciliation, je vais déjà rencontrer le prêtre qui va m’aider à voir clair dans ma vie, qui va m’écouter et me conseiller et qui par la grâce du sacrement me pardonnera mes péchés. Mais j’ai aussi autour de moi des gens, qui m’aiment suffisamment pour vivre avec moi la correction fraternelle. Un vrai frère en effet est celui qui non seulement vous encourage, vous félicite, vous aide, prie pour vous, avec vous, mais c’est aussi celui qui vous met en garde et qui vous corrige, qui tire la sonnette d’alarme : « Ne fais pas ça, ce n’est pas bien ! Reviens sur le bon chemin ou tu vas te faire mal ! »

Et cela nous est clairement montrer dans la bible : « Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends le, seul à seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. » Matthieu 18/15

Généralement nous n’aimons pas beaucoup, que les autres nous mettent en garde ainsi, ou nous corrige dans nos erreurs, parce que notre orgueil est là ! Pourtant c’est bien souvent par nos proches que le Seigneur nous parle ; alors au lieu de nous rebiffer, prenons donc le temps de l’écouter, arrêtons nous un instant, réfléchissons … et voyons en vérité s’il n’a pas raison !

Ce qui est valable dans un sens est aussi valable dans l’autre, de même que j’ai autour de moi des frères et sœurs pour me faire avancer, moi aussi je dois devenir le frère ou la sœur des autres pour les aider à avancer dans l‘amour de Dieu, et des autres.

Le Seigneur, et l’Esprit Saint

Il y a bien sur le Seigneur Jésus qui est vivant au milieu de nous « voici que je suis avec vous, pour toujours jusqu’à la fin du monde. » Matthieu 28/20, qui agit en nous, qui nous nourrit de son corps et de son Sang, « Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui. » Jean 6/ 55.56, qui nous transforme aussi par sa parole « Les paroles que je vous ai dite sont esprit et vie . » Jean 6/63. Il nous faut donc le prier, mais aussi le recevoir et lire sa parole !

Il y a aussi l’Esprit Saint que Jésus nous a promis, « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais » Jean 14/16, qu’il a envoyé sur les apôtres à la Pentecôte« Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et ils parlaient en d’autre langues selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » Acte 2/4 et que nous avons nous aussi reçu lors de notre baptême.

C’est l’Esprit Saint qui nous aide à comprendre la parole de Dieu, qui nous révèle par l’intérieur tout ce que Jésus nous dit dans sa parole « Mais le Paraclet que le Père enverra en mon Nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » Jean 14/26

Il est donc très important pour nous, non seulement de prier l’Esprit Saint mais encore de le laisser agir en nous et d’être ouvert à ce qu’il met au fond de notre cœur

La Vierge Marie

Et puis il y a la Vierge Marie, Qui intercède pour nous, qui nous montre aussi comment aimer Jésus. Nous avons une superbe prière, pour prier avec Marie : c‘est le Rosaire. Marie nous montre à travers chacun des mystères, la vie avec Jésus, et si nous prenons le temps de les méditer et de les prier avec elle, alors des fruits de conversion et d’amour ne tardent pas à germer dans notre vie. Cela ne s’explique pas avec des mots, il faut vraiment en faire l’expérience. Il faut apprendre à réciter le Rosaire non pas avec routine, mais avec son cœur, un cœur ouvert qui dit à la Vierge : « montre moi comment aimer Jésus » ; alors Celle qui a intercédé à Cana pour qu’il y ait encore du vin à la fête , saura bien nous conduire à son Fils bien aimé ! Prenez le temps de vivre le Rosaire avec votre cœur, en vous laissant enseigner et transformer par Marie, elle est notre mère, elle nous connaît et sait bien comment s’y prendre avec nous pour nous faire grandir dans l’amour de Jésus. Ici à Tahiti, nous avons la chance d’avoir beaucoup de groupes de Rosaire Vivant, si vous n’appartenez pas encore à un groupe, ne craignez pas d’en rejoindre un, car ce groupe, vous portera et vous aidera à prier Marie et il vous aidera aussi par son entraide fraternelle.

Les saints

Il y a aussi les saints, nos grands frères et grandes sœurs dans la foi. Nous les considérons bien souvent comme des gens du passé, ou encore comme des gens hors du commun qui ont vécu des choses impossibles pour nous. Mais ils sont bien plus proches de nous que nous le croyons. D’abord ils ne sont pas nés saints ! Ils ont dû faire face comme nous à la tentation, au péché et à tous les problèmes de la vie. Ce qui les différencie peut-être de nous, c’est qu’ils ont fait totalement confiance à Dieu pour leur vie, qu’ils lui ont tout donné. Mais même cela ne s’est pas fait du jour au lendemain, il leur a fallu bien des combats ! Et puis, il est faux de croire que la sainteté est réservée à une élite ; nous sommes tous appelés à la sainteté, parce que nous sommes tous sanctifiés par le Christ, qui est mort et ressuscité pour tous et non pas pour quelques uns. C’est à nous donc qu’il appartient de savoir si nous voulons être tout au Christ, ou si nous ne voulons que le suivre de loin, en lui donnant simplement un petit coin de notre vie …

Ne soyons pas alors surpris, de nos difficultés ; et des mauvaises herbes de notre vie puisque nous ne lui donnons qu’un petit coin « de notre jardin » à entretenir et que tout le reste se trouve en friche parce que nous, nous sommes bien trop faibles pour le défricher nous mêmes. Le saint est quelqu’un qui s’appuie sur Dieu et qui donne tout à Dieu, et tout le monde est appelé à cela, quelque soit son état : célibataire, marié, religieux, et quelque soit son travail.

Ne reléguons donc pas trop vite les saints dans le passé, mais prenons le temps de lire leur vie, de lire leurs écrits, et demandons leur d’intercéder pour nous, auprès de Jésus, afin que nous trouvions en ce monde la paix et le bonheur d’une vie vécue dans l’amour de notre Seigneur !

Notre ange gardien

Enfin, il y a notre ange gardien ! Les anges existent, nous les trouvons tout au long de la bible dans l’Ancien Testament, dans les évangiles et même dans les actes des apôtres. Ils sont à notre service, non pour nos petits besoins égoïstes, mais pour nous aider à suivre le chemin de Dieu et à répondre à son appel dans notre vie. Ne perdons pas notre temps à chercher son nom, cela n’a vraiment que peu d’importance et en plus bien souvent totalement fantaisiste. Sachez seulement que vous avez un ange gardien, que Dieu dans sa bonté met à votre service pour vous faire grandir dans l’amour, alors priez-le, soit avec vos mots personnels soit avec la prière de l’Eglise. Il n’en manque pas, en voici une qui parle d’elle même

Prière à l’ange gardien.

Béni sois tu, mon ange gardien,

Puisque dans son amour pour moi,

Dieu t’a choisi pour prendre soin de ma vie,

Toi, qui, dès le premier instant de mon existence,

Ne m’a jamais abandonné,

Qui jour et nuit,

M’assiste pour me détourner du mal

Et m’aider à faire le bien.

Je te rends grâce,

Pour tout ce que tu as fait pour moi,

Et je te demande de continuer à me protéger.

Sois mon secours dans mes besoins,

Ma consolation dans mes peines,

Mon soutien dans mes découragements,

Défends-moi contre les ennemis de mon salut,

éloigne de moi, les occasions de pécher,

Obtiens-moi la grâce de t’être docile.

Mais surtout protège moi à l’heure de la mort

Et ne me quitte pas avant de m’avoir conduit

Auprès de mon Seigneur.

O mon ange gardien, puisque dans son amour,

Le Seigneur m’a confié à toi,

Éclaire-moi, guide-moi, garde-moi et gouverne-moi.

Amen.

Conclusion

Voilà toutes les aides que Dieu nous donne pour l’aimer, pour nous aimer les uns les autres comme nous mêmes. Allons-nous encore dire que c’est impossible ? Que c’est trop dur ?

Oui c’est trop dur et impossible si nous essayons de vivre en chrétien avec notre seule force, mais si nous utilisons tout ce que le Seigneur met à notre disposition, alors cela est possible, car notre conversion et celle de ceux qui nous entourent est alors l’oeuvre même de Dieu. Nous ne sommes pas seuls, ne l’oublions jamais ! Et remercions le Seigneur tout Puissant pour sa bonté et sa prévenance envers chacun de nous.

 

Myriam de Gemma