Règles imposées par l’Eglise

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LES ABUS SEXUELS COMMIS PAR DES PRETRES

Les quatre règles que s’impose l’Eglise

Les médias ont mis l’accent sur plusieurs cas de pédophilie dans l’Eglise, en Irlande, en Allemagne… allant jusqu’à mettre en cause Benoît XVI lorsqu’il était archevêque de Munich. Nous reproduisons ici une intervention du Père Lombardi, porte-parole du Saint-Siège qui rappelle les règles strictes que s’impose l’Eglise face aux « delicta graviora » - c’est-à-dire les crimes que l'Eglise considère comme les plus graves, ceux commis contre l'Eucharistie ou le secret de la confession, ou bien des viols sur mineurs de la part du clergé -.

Voici ce qu’a déclaré le Père Frederico Lombardi : « Reconnaître la véritéaider les victimesrenforcer la prévention et collaborer avec les autorités, y compris les autorités judiciaires de l'Etat – pour le bien commun de la société- : voilà les quatre règles adoptées par les évêques d'Allemagne et confirmées par le Vatican pour traiter les cas d'abus sexuels sur mineurs.

A propos de la question des abus sexuels commis par des ecclésiastiques, le porte-parole du Saint-Siège souligne au micro de Radio Vatican la ligne claire et rigoureuse établie par les évêques allemands et la ligne tout aussi rigoureuse établie par l'Eglise, alors que le cardinal Ratzinger était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Autant d'éléments qui manifestent « l'échec » de la tentative d'impliquer le pape Benoît XVI dans ces affaires que le droit ecclésiastique classe dans les délits les plus graves.

Faire la vérité

Le P. Lombardi fait trois séries d'observations. La première, que « la ligne adoptée par la conférence épiscopale allemande a été confirmée comme la route juste pour faire face au problème sous ses différents aspects », c'est ce qu'indiquait la déclaration du président de la Conférence Episcopale d’Allemagne, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg, après sa rencontre avec le pape (12 mars 2010) en énonçant les quatre règles adoptées par les évêques allemands…

Célibat et pédophilie, distinguo

Pour ce qui est du célibat sacerdotal, le P. Lombardi relève que la question n'est pas là : « Mgr Zollitsch a aussi rappelé sans hésitation l'opinion des experts selon lesquels la question du célibat ne doit absolument pas être confondue avec celle de la pédophilie ».

Mais il indique que ces règles adoptées par l'Eglise d'Allemagne peuvent valoir partout où des cas se présentent : « Le Saint-Père a encouragé la ligne des évêques allemands qui – en tenant compte de la spécificité du contexte de leur pays – peut être considérée comme un modèle utile et inspirateur pour les autres conférences épiscopales qui se trouvent à faire face à des problèmes analogues ».

Ne rien occulter

La deuxième série d'observations du P. Lombardi concerne « l'entretien important et riche accordé par le Promoteur de Justice de la congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Charles Scicluna qui « explique en détail la signification des normes canoniques spécifiques établies par l'Eglise ces dernières années, pour juger les très graves délits d'abus sexuels sur des mineurs par des ecclésiastiques ».

Il fait observer que ces normes « n'ont en aucun cas favorisé la couverture de tels délits, mais au contraire elles ont suscité une intense activité pour faire face, juger et punir adéquatement ces délits dans le cadre du droit ecclésiastique ». Des accusations ont été proférées par un ministre allemand et réfutées déjà par le diocèse de Ratisbonne. L'évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Ludwig Müller, parlait même de « diffamation ».

Plus encore, « tout cela a été imposé et mis en œuvre quand le cardinal Ratzinger était préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi » et « sa ligne a toujours été celle de la rigueur et de la cohérence pour affronter même les situations les plus difficiles », relève le P. Lombardi.

La question munichoise

Enfin, troisième série d'observations : le P. Lombardi démonte la campagne pour impliquer le pape dans le cas d'un prêtre venu de Essen à Munich en Bavière à l'époque où le cardinal Ratzinger était archevêque de la ville, un prêtre qui s'était ensuite rendu coupable d'abus.

L’archidiocèse de Munich a répondu dans un communiqué ample et détaillé. « Le communiqué met en lumière, souligne le porte-parole du Saint-Siège, comment l'archevêque est resté complètement étranger aux décisions à la suite desquelles les abus ont pu être commis ».

La protection de l'enfance et de la jeunesse 

Il déplore que « ces derniers jours, on ait cherché des éléments – avec un certain acharnement, à Ratisbonne et à Munich – pour impliquer personnellement le Saint-Père dans les questions d'abus ». Or, ajoute-t-il, si l'on est objectif, «  ces efforts ont échoué ».

Enfin, cette façon de répondre de l'Eglise peut aider aussi la société tout entière : « Malgré la tempête, conclut le P. Lombardi, l'Eglise voit bien le chemin à suivre, sous la conduite sûre et rigoureuse du Saint-Père. Comme nous avons déjà pu l'observer, nous espérons que ce « travail » pourra à la fin aider la société dans son ensemble à prendre toujours mieux en charge la protection et la formation de l'enfance et de la jeunesse ».