ET SI NOUS ETIONS PRIVES D’EUCHARISTIE ?

eveche15w.jpgLa propagation du coronavirus Covid-19 oblige les autorités civiles et religieuses à prendre des mesures de quarantaine à grande échelle : confinement, interdiction de circuler…

Ceci n’est pas sans rappeler d’autres épidémies plus dramatiques : la peste noire qui a décimé près de 30% de la population de l’Europe entre 1347 et 1352 ; la grippe espagnole à Tahiti faisant plus de 3 000 morts en 1918 ; la grippe H1N1 de 2009 ; la fièvre Ebola en 2014 …

L’Eglise catholique participe pleinement à la lutte contre ces épidémies puisqu’elle constitue le plus grand fournisseur non gouvernemental de services de santé au monde avec près de 26% des établissements de soins (Source : Conseil pontifical pour la pastorale de la santé / vatican.va). Les diocèses de Hong Kong, de Lombardie et de Vénétie (en Italie) ont suspendu toutes les messes et réunions pendant 15 j. Décision difficile à prendre car les fidèles soumis au confinement n’ont plus accès aux sacrements, particulièrement à l’Eucharistie.

Le curé d’Adda, petit village au Nord de l’Italie où l’épidémie a commencé, a adressé sur youtube un message de paix et d’espérance à ses paroissiens. En ce début de Carême, écoutons les conseils de Don Gabriele Bernardelli :

« Chers frères et sœurs, aucun d’entre nous n’aurait peut-être jamais pensé se retrouver dans la situation dans laquelle nous nous trouvons. (…) ce fait nous amène à considérer à quel point, dans le monde, nous sommes désormais une grande famille. Nous devons maintenant suivre les indications que les autorités ont établies, y compris la cessation de la célébration de la Sainte Messe.

Il est facile, dans cette situation, de se laisser aller spirituellement, devenant apathique envers la prière, considérée comme inutile. Je vous invite plutôt, chers frères et sœurs, à intensifier la prière, qui ouvre toujours les situations à Dieu. Nous nous rendons compte, dans des conjonctures comme celle du présent, de notre impuissance, alors crions à Dieu notre surprise, notre souffrance, notre peur. Hier, j’ai pensé au passage que nous lirons le mercredi des Cendres, tiré du prophète Joël (2,17) : ‘’Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : Pitié, Seigneur, pour ton peuple’’. Je n’ai pas honte de vous dire qu’hier, devant le tabernacle et la statue de la Sainte Vierge, j’ai moi aussi pleuré. Et je vous demande d’élever avec moi vers le Seigneur le cri de notre prière. Prier, c’est déjà espérer. (…)

Lorsque vous entendrez sonner les cloches de la Messe, joignez-vous au prêtre qui offrira le Sacrifice du Seigneur pour tous. Demain matin [dimanche 23 février], après la messe que je célébrerai à 11H, je sortirai sur le parvis et je bénirai toute la paroisse et tout le village avec le Saint-Sacrement. Avant tout, souvenons-nous de ceux qui ont été infectés par le virus et de leurs familles, afin qu’ils ne se découragent pas, mais aussi de tout le personnel médical qui se dépense pour faire face à la contagion. Restons unis dans la prière. Votre curé, don Gabriele. »

[voir : youtube.com/watch?v=sJMEQmym66w].

Si nous sommes empêchés pour diverses raisons de célébrer l’Eucharistie [comme nos frères et sœurs des îles éloignées] restons toujours unis dans la communion des saints.

                                                                                              Dominique SOUPE