LE MINISTÈRE DES DIACRES

Mgr CottanceauCe samedi 1° Août avait lieu en la paroisse St Etienne de Punaauia la rencontre annuelle des diacres permanents du Diocèse de Papeete, pour célébrer la fête de St Laurent, Patron des diacres. Cette fête de St Laurent tombe le 10 de ce mois d’Août, mais pour des raisons de disponibilité, elle a été anticipée au 1° Août. Ce fut pour la trentaine de diacres présents accompagnés de leurs épouses l’occasion de vivre un temps de reflexion sur la prière, cette dimension si essentielle dans la vie de tout baptisé qui se veut disciple de Jésus Christ, et plus encore lorsque ces baptisés ont reçu par la grâce de leur ordination un ministère de service et de charité.

Cette rencontre nous donne aussi l’occasion dans ces quelques lignes, de rappeler la place importante des diacres dans la vie de l’Eglise. Dans son instruction “La conversion pastorale” publiée en Juin 2020, la Congrégation pour le Clergé nous rappelle au n° 80 que “Pour sauvegarder l’identité des diacres et en vue de la promotion de leur ministère, le Pape François a tout d’abord mis en garde contre certains risques concernant la compréhension de la nature du diaconat: « Nous devons faire attention à ne pas voir les diacres comme des demi-prêtres et des demi-laïcs. […] Et l’image du diacre comme une sorte d’intermédiaire entre les fidèles et les pasteurs ne va pas bien non plus. Ni à mi-chemin entre les prêtres et les laïcs, ni à mi-chemin entre les pasteurs et les fidèles… Dans le même discours, le Saint Père a ensuite offert quelques précisions par rapport au rôle spécifique des diacres à l’intérieur de la communauté ecclésiale : « Le diaconat est une vocation spécifique, une vocation familiale qui implique le service. […] Ce mot est la clé pour comprendre votre charisme. Le service comme un des dons caractéristiques du peuple de Dieu. Le diacre est — pour ainsi dire — le gardien du service dans l’Église. Chaque parole doit être bien mesurée. Vous êtes les gardiens du service dans l’Église : le service de la Parole, le service de l’Autel, le service des Pauvres ».

Le Concile Vatican II en sa constitution dogmatique “Lumen Gentium (LG)” au n°25 nous dit : “Le ministère ecclésial divinement institué est exercé à différents degrés par ceux qui, depuis les temps anciens, ont été appelés évêques, prêtres et diacres”. La doctrine Catholique, exprimée dans la liturgie, le Magistère et la pratique constante de l’Eglise reconnaissent qu’il y a deux degrés dans la participation ministérielle au sacerdoce du Christ, l’épiscopat et le presbytérat. Le diaconat a été voulu pour les aider et les servir. Pour cette raison, le terme “Sacerdoce” dans son usage courant s’applique aux évêques et aux prêtres, mais non aux diacres. Cependant, la doctrine catholique enseigne que les degrés de participation au sacerdoce (épiscopat et presbtérat) et le degré de service (diaconat) sont tous les trois conférés par un acte sacramentel appelé “ordination”. “Que chacun honore les diacres comme Jésus Christ, les évêques comme une image du Père, et les prêtres comme le sénat de Dieu et comme l’assemblée des apôtres. Car sans eux, on ne peut pas parler de l’Eglise” (St Ignace d’Antioche). Les diacres partagent la mission et la grâce du Christ de façon particulière (LG 29).

Le sacrement de l’ordination les marque d’un caractère qui ne peut être enlevé et qui les configure au Christ qui s’est fait lui-même “diacre” ou serviteur de tous (Mc 10, 45; Lc 22, 27). Au nombre de leurs taches figurent celle d’assister l’évêque et les prêtres dans la célébration des mystères divins, surtout l’Eucharistie, celle de distribuer la sainte communion, celle de bénir les mariages, de célébrer les baptêmes, celle de proclamer l’Evangile et de prêcher, de présider les funérailles et celle de se donner eux-mêmes aux différents services de la charité. (LG 29) Mariés et exerçant une activité professionnelle, les diacres permanents doivent relever le défi de prendre soin de leur famille avec attention, d’exercer leur profession de manière irréprochable, et de mener à bien leur service dans la communauté à laquelle ils sont rattachés, en communion avec leur évêque. Très souvent, les diacres permanents de notre diocèse se voient également attribuer une responsabilité dans les communautés des îles éloignées (Tuamotu, Gambier, Australes). Ils assurent ainsi, en lien avec les prêtres en charge de ces paroisses, une part de la vie et de la communion qui doit unir ces communautés à l’ensemble du diocèse, et ils le font avec le meilleur d’eux-mêmes et avec une foi profonde. Qu’ils soient ici remerciés pour leur contribution appréciable au service de notre Eglise locale. Ne les oublions pas dans nos prières !

+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU