bioethique actions des Eglises 2010

Informations relatives au projet de loi sur la bioéthique

En ce qui concerne l’usage scientifique de l’embryon humain
Extraits du Texte de la commission d'éthique protestante évangélique
(CEPE) sur les propositions gouvernementales de révision de la loi
bioéthique : (publié le 9 décembre 2010)
La recherche sur l’embryon humain
Nous nous réjouissons que le principe de l’interdiction de recherche sur
l’embryon humain soit maintenu, ce dont certains chercheurs s’indignent au
nom de leur liberté de recherche. En revanche, la transformation du motif de
dérogation est un élargissement qui est un glissement. La loi de 2004 qui
autorisait par dérogation l’utilisation d’embryons humains pour la recherche,
seulement si des « progrès thérapeutiques majeurs » étaient en vue, est
révisée en « susceptibles de permettre des progrès médicaux majeurs ».
Passer de thérapeutique à simplement médical est un élargissement
considérable. N’est-ce pas vider l’interdiction de son contenu ? Reconnaissons
cependant le caractère aléatoire de la recherche médicale : une recherche
fondamentale peut déboucher sur une application thérapeutique et à l’inverse
des essais thérapeutiques se révéler infructueux. Une autre condition
dérogatoire de la loi de 2004 était que cette recherche n’était permise qu’« en
l’absence de méthodes alternatives d’efficacité comparables ». La question des
alternatives à l’utilisation, en vue d’une thérapeutique, d’embryons humains ne
se pose-t-elle pas encore davantage aujourd’hui avec les avancées des
recherches sur les cellules souches adultes qui ont déjà des applications
thérapeutiques ? Il semble que les avis soient partagés dans la communauté
scientifique et nous ne sommes pas compétents pour répondre à cette
question, mais ces voies de recherches, éthiquement meilleures car elles
préservent l’humanité dans ses commencements, ne devraient-elles pas être
davantage favorisées dans notre pays ?
Conclusion
Cette proposition de révision de la loi de bioéthique nous paraît globalement
prudente et sage, surtout dans le domaine de l’AMP. En revanche, dans le
domaine de l’embryon humain, elle continue sur la pente glissante de son
exploitation déshumanisante. Pour l’avenir, nous considérons comme un vrai
danger, sur lequel nous alertons le politique, d’un trop grand pouvoir accordé à
l’ABM, qui aboutirait à transférer la bioéthique aux biologistes et à leurs
financeurs.
Commission d’éthique protestante évangélique réunissant :
la Fédération des Églises évangéliques baptistes de France (FEEBF),
l’Union des Églises évangéliques libres (UEEL)
et l’Union nationale des Églises protestantes réformées évangéliques de France
(UNEPREF).
Communiqué des évêques de la province de Rennes
(08/02/2011 - 15:15)
Le "bébé-médicament", une fausse piste
Vouloir guérir son frère en humanité est à l’honneur de l’homme. Tant de
personnes y consacrent leur vie ! Accompagner la souffrance de parents qui
ont un enfant gravement malade est un devoir de la société. Nous comprenons
leur détresse et leur espoir dans la médecine.
En revanche, légaliser l’utilisation de l’être humain le plus vulnérable pour
guérir est indigne de l’homme. Concevoir un enfant pour l’utiliser – même pour
soigner – n’est pas respectueux de sa dignité. Que dira l’enfant quand il se
découvrira « bébé médicament » ?
Un tel utilitarisme est toujours une régression. Il est dangereux pour une
société de ne pas respecter « l’intérêt primordial » de l’enfant stipulé par la
Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Nous encourageons la
recherche afin qu’elle trouve de plus en plus les thérapies appropriées.


Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes
Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers
Mgr Yves Le Saux, évêque de Le Mans
Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes
Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes
Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval
Mgr Alain Castet, évêque de Luçon
Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper
Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc
Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes