Unitatis Redintegratio (Décret sur l'Oecuménisme)

Relisons le Décret sur l'ŒCUMENISME

Vatican II (3/12)

LE DECRET SUR L'ŒCUMENISME

(Unitatis Redintegratio)

 

Lorsque le Bienheureux pape Jean XXIII annonce le concile Vatican II, il lui donne une double mission : d'une part, annoncer la Bonne Nouvelle dans un langage et sous une forme plus actuels; d'autre part, favoriser l'unité des chrétiens. « Faire de ce concile un instrument d'unité pour les frères séparés. »

 

Avant d'être élu pape, Jean XXIII avait été longtemps légat du pape dans des pays à majorité orthodoxe. Il avait perçu la sainteté des chrétiens orthodoxes, et ressenti douloureusement le scandale de la division entre disciples du Christ.

 

En 1948, le Conseil Œcuménique des Eglises avaient été formé à Genève mais l'Eglise catholique était restée à part, estimant qu'il suffisait que les autres viennent vers Rome pour faire l'unité.

 

Pour la première fois des observateurs d'autres Eglises chrétiennes sont invités à un concile. Cinquante quatre seront présents à l'ouverture, par la suite ils seront plus d'une centaine ! Ils assistent aux débats de l'assemblée conciliaire sans y prendre part directement. Mais tous les mardis ils sont réunis pour s'exprimer sur les débats de la semaine précédente, leurs remarques et suggestions sont transmises au pape. Sans compter toutes les rencontres informelles, les contacts interpersonnels qui ont amené les évêques à s'ouvrir à l'œcuménisme.

 

Lors de la clôture du concile Paul VI a dit aux observateurs : « … Nous avons appris à vous connaître un peu mieux; nous sommes entrés en contact (…) avec des trésors chrétiens de haute valeur. »

 

Finalement les Pères conciliaires ont adopté un Décret dont l'objectif est de « promouvoir la restauration de l'unité (« Unitatis Redintegratio ») entre tous les Chrétiens ». (UR 1)

 

Le Préambule invite les catholiques à entrer dans le mouvement œcuménique (œcuménique signifie « universel »). Les Pères reconnaissent que la « division s'oppose ouvertement à la volonté du Christ », « elle est pour le monde un objet de scandale... » Né sous l'action de l'Esprit-Saint, ce mouvement vers l'unité est marqué « par l'esprit de repentir et le désir de l'union ». (UR 1)

 

Le texte du Décret comporte trois chapitres.

I. Les principes catholiques de l'œcuménisme(UR 2 à 4)

. Les divisions sont nées parfois « par la faute des personnes de l'une et de l'autre parties ».

. Les chrétiens d'aujourd'hui ne sont pas responsables des divisions. Il existe entre eux « une certaine communion véritable, bien qu'imparfaite... » L'Eglise catholique les reconnaît « à bon droit comme des frères dans le Seigneur. »

. L'Esprit-Saint se sert des différentes Eglises et Communautés chrétiennes « comme moyens de salut ».

. « Le Concile exhorte tous les fidèles catholiques à reconnaître les signes des temps et à prendre une part active à l'effort œcuménique. »

II. L' exercice de l'œcuménisme (UR 5 à 12)

. « Le souci de parvenir à l'union concerne l'Eglise tout entière, fidèles autant que pasteurs... » L'Eglise doit toujours se rénover et se sanctifier.

. « Il n'y a pas de véritable œcuménisme sans conversion intérieure » à l'Evangile.

. « … il est souhaitable que les catholiques s'associent pour prier avec les frères séparés... »

. « La collaboration de tous les Chrétiens exprime vivement l'union déjà existante entre eux (…) en travaillant à promouvoir la paix, en poursuivant l'application sociale de l'Evangile... »

. Le Concile appelle tous ceux qui croient au Christ à « apprendre comment on peut mieux se connaître les uns les autres, s'estimer davantage et préparer la voie à l'unité des Chrétiens. »

 

III. Eglises et communautés ecclésiales séparées du siège apostolique romain (UR 13 à 23)

Ce chapitre porte un regard, d'une part sur la tradition liturgique et spirituelle des Chrétiens orthodoxes d'Orient; d'autre part, sur la foi, l'amour de l'Ecriture Sainte et la vie dans le Christ des Chrétiens issus de la Réforme.

 

En conclusion (UR 24) : « le Concile souhaite instamment que les initiatives des enfants de l'Eglise catholique progressent unies à celles des frères séparés, sans mettre un obstacle quelconque aux voies de la Providence et sans préjuger des impulsions futures de l'Esprit-Saint»

[ La traduction du texte conciliaire utilisée est celle donnée dans la Collection La pensée chrétienne, 2ème édition de FIDES, 1991, Montréal & Paris]