dimanche 12 août 2018

 Diacre richard bodinHomélie du dimanche 12 août 2018

1Roi 19,4-8 ; Ep 4,30 à 5,2 ; Jn 6,41-51

La première lecture nous a rappelé un moment important de la vie du prophète Elie. Quand nous lisons l’ensemble de son histoire dans la Bible, nous découvrons en lui un homme courageux. Son grand souci, c’était de ramener le peuple d’Israël à la fidélité au seul vrai Dieu. Et passionné qu’il était, il a lutté toute sa vie contre les faux dieux. Puis se sentant menacé, il a dû s’enfuir. Et nous le voyons abattu par une profonde dépression : il  n’en pouvait plus !... Mais Dieu n’abandonne jamais les siens. Il envoie à Elie le pain qui lui donnera des forces pour continuer son exode.  

La bonne nouvelle de ce dimanche, c’est que Dieu continue à faire de même pour nous : il nous donne le pain dont nous avons besoin pour notre route. Ce pain, c’est parfois une bonne parole, un message, une parole d’Evangile qui nous parle, une rencontre… Dieu met toujours sur notre route les personnes - ou les signes - qui nous aident à avancer. Mais le vrai pain pour la route, nous le trouvons surtout dans l’assemblée du dimanche. Le Christ est le pain de la route par sa parole et par son Eucharistie. Elie a marché 40 jours pour rencontrer Dieu. Ces quarante jours, c’est le symbole de toute une vie. Nous chrétiens, nous avons besoin de cette nourriture que Dieu nous donne pour parcourir ce chemin qui nous mènera à Lui.

La deuxième lecture a également été écrite en période de persécution. Quand Paul écrit sa lettre aux Ephésiens, il est prisonnier. Aux communautés qui souffrent de la persécution, il rappelle leur baptême. Il les invite à vivre dans l’amour et l’unité. Ce qui est important, il insiste, c’est d’imiter Dieu. C’est en Lui seul que nous trouvons notre joie et notre bonheur, même dans les moments les plus difficiles. Ne restons pas seuls, à l’écart des autres, recherchons la communion qui fait vivre. Si nous suivons le Christ, il nous aidera à apprécier les choses simples de la vie.

Saint Jean écrit également son évangile dans un contexte difficile. Au moment où il le rédige, il est très âgé. Il a longuement médité les paroles de Jésus et ce qui le fait le plus souffrir, c’est de voir les communautés chrétiennes s’éloigner de l’Eucharistie. Alors Jean rappelle avec force ce que Jésus avait dit autrefois : Moi je suis le Pain qui est descendu du ciel. 

Cet évangile est un appel à chercher Jésus. Il n’est pas seulement l’homme de Nazareth que tous connaissent. Il est bien plus que cela ! Le Christ se présente à tous comme « le pain descendu du ciel. » Il est le plus beau cadeau que Dieu ait pu faire à l’humanité ! Comment ? En se donnant totalement pour que nous puissions vivre éternellement. C’est un cadeau imprévu et inattendu ! Nous n’avons rien fait pour le mériter : il s’agit d’un don gratuit de Dieu. Et ce don inespéré, nous n’avons qu’à l’accueillir en nos cœurs. Mais cela suppose, de notre part, un acte de foi. Et c’est là où çà se complique ! Bcp ont peur de prouver leur foi devant les hommes… ils ont peur ou ils ont honte ! Ex : Honte de porter une petite croix au cou, une médaille de Marie, un chapelet à la main, ou de faire une prière dans des lieux publics … Par contre, porter un objet sur une chaîne, porter une casquette de sportif ou des T-shirts avec les inscriptions Los Angeles, Las Vegas, Casino, San Diego, Disneyland …

En se donnant aux hommes, Jésus nous révèle qui il est en vérité. Il est de condition divine, personne ne lui enlèvera cela ! Mais cette révélation va provoquer une crise. Il y a ceux qui croient à cette annonce inouïe, et ceux qui n’y croient pas.

Cet évangile nous rejoint dans nos doutes, nos questions. Aujourd’hui comme autrefois, beaucoup ne voient en Jésus que le côté humain et ils ont du mal a reconnaître sa divinité. Cet évangile voudrait nous inviter à sortir de nos certitudes… nous savons très peu qui est Jésus véritablement. Aujourd’hui, il se présente à nous comme « le pain du ciel » c’est-à-dire une nourriture pour notre route. En prenant cette nourriture, nous faisons un pas vers Lui, et aller à lui, c’est croire à sa Parole, c’est l’accueillir en nous comme celui qui vient au plus profond de nous-mêmes de la part de Dieu.

La foi implique donc un choix. Certes, c’est un saut vers l’inconnu, mais ce choix est un risque à prendre. Aujourd’hui, plus que jamais, le Christ nous appelle à une démarche de confiance. Nous avons à choisir entre la vie et la mort. Choisissons donc la vie qui vient de Dieu. Accueillons sa parole, même si elle vient nous bousculer… Chaque dimanche, le Seigneur vient nous rassembler pour nous nourrir de cette parole et de son Eucharistie. En nous rassemblant autour de lui, il nous invite à renouveler le choix de la confiance éperdue en ce Dieu amour.

En accueillant cette nourriture que Dieu nous donne, nous pourrons continuer notre route avec plus de force et de courage… Mais si Dieu se donne à nous, c’est aussi pour nous renvoyer auprès de tous ceux que nous rencontrerons sur notre route. Toutes les semaines, l’actualité nous donne des nouvelles dramatiques. Ouvrons nos yeux, nos cœurs et nos mains à tous ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par la guerre, la maladie et les souffrances de toutes sortes. En venant nous nourrir du Corps et du Sang du Christ, nous nous engageons à être les témoins de l’espérance qui nous anime.

F/S, nous n’aurons jamais fini de découvrir et de redécouvrir la grandeur de l’Eucharistie. La messe est la prière des prières parce que c’est la prière du Christ à notre place ; la messe, c’est Dieu qui vient à notre rencontre et qui nous attend. C’est un rendez-vous d’amour qui nous est offert à tous.

Alors oui, nous pouvons te prier, Seigneur. Ouvre le cœur de tes enfants à celui que tu leur as donné comme « Pain vivant descendu du ciel ». Que grandisse en nous le désir de nous laisser attirer par toi, et qu’ainsi, nous nous tournions vers celles et ceux qui sont toujours en manque de foi.  Amen

Office Ann° 12/08/18