VOCATIONS

Mgr Cottanceau           Ce Dimanche 12 Mai, l’Eglise nous invite à prier de façon spéciale pour les Vocations… « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! » (Lc 10, 2). Mais avant d’évoquer les vocations spécifiques (prêtres, religieux, religieuses), il n’est pas inutile de rappeler que toute personne a une vocation car chacun et chacune a une personnalité unique. C’est quoi, une vocation, sinon une attirance, une disposition, un goût particulier pour une profession, un métier, un état de vie ? Toute personne a le droit de choisir librement l’état de vie qu’elle désire : se marier et avoir des enfants, ou rester célibataire par amour de sa profession ou encore rester célibataire au service de l’Eglise. Comment reconnaître ma vocation ? Elle apparaît si souvent enfouie en moi, au fond de moi, que je n’ai jamais l’idée ou l’envie de la mettre à jour. La première chose est de prendre le temps de mieux me connaître, de découvrir ma découvrir ma personnalité, de reconnaître ce qui me fait grandir, ce qui m’épanouit, me fait être davantage en accord avec moi-même.

Qu’est-ce qui caractérise une vocation ? Si la vocation s’enracine dans ce que je suis et me permet ainsi de me réaliser, elle suppose la durée. C’est un engagement définitif qui donne sens à toute ma vie. La vocation est le dynamisme qui me poussera en avant pendant toute ma vie, à travers mes actions, mes choix… Si la vocation s’enracine dans ce que je suis, elle est une aventure personnelle. Personne ne peut avoir la vocation pour moi, je ne saurais non plus être sujet d’une vocation « par procuration » ! Enfin, si ma vocation est une affaire personnelle, elle n’est pas une affaire individuelle. Elle a une dimension sociale et collective en ce que la vocation est un appel à mettre ses dons au service des autres. La réalisation de chacun s’accomplit dans le don de soi, sous quelque forme que ce soit.

Venons-en maintenant aux vocations sacerdotales : un communiqué du 6 Mars publié par le Vatican nous informe que pour la première fois depuis 2010, le nombre total de prêtres a diminué, passant de 414 969 en 2016 à 414 582 en 2017. Parallèlement, le nombre de candidats au sacerdoce a passé de 116 160 en 2016 à 115 328 en 2017. L’Europe compte 14, 9 % des séminaristes du monde, l’Amérique 27, 3 %, l’Asie 29, 8 % et l’Afrique 27, 1 % et l’Océanie 0, 9 %. Signalons qu’en revanche, le nombre d’évêques, de diacres permanents, de missionnaires laïcs et de catéchètes a augmenté de façon significative. (Sources : Zenit).

            Notre diocèse de Papeete compte actuellement 3 séminaristes, plus un candidat qui finit sa « Propédeutique », année de préparation pour entrer au Grand Séminaire. Mais nous n’avons aucune entrée en vue pour la rentrée 2019. Nous pourrions nous lamenter… en vain ! Jésus nous propose une autre façon d’agir : « Je vous le dis en vérité, si deux d’entre vous sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux Cieux ! » (Mt 18, 19) S’il en est ainsi pour deux, qu’en sera-t-il si toute une communauté, une Eglise entière unit sa prière ? C’est ce qui nous est proposé ce Dimanche. Mais y croyons-nous vraiment ?

+ Mgr Jean Pierre COTTANCEAU