PERSECUTIONS

Mgr Cottanceau            Durant le temps de Pâques inauguré par la résurrection du Christ, la liturgie nous invite à relire le livre des Actes des Apôtres. Constituant la seconde partie de l’œuvre de l’évangéliste Luc, ce livre nous rapporte les débuts de l’Eglise, son extension missionnaire mais aussi les difficultés et persécutions auxquelles furent confrontées les premières communautés Chrétiennes, difficultés d’ordre extérieur (rapports avec le monde Juif ou Romain) ou d’ordre intérieur (divisions, rapports entre Chrétiens d’origine juive et Chrétiens d’origine païenne). Aujourd’hui encore, nos communautés sont appelées à maintenir ce zèle missionnaire, et elles sont toujours confrontées à de multiples difficultés et persécutions. La tentation serait alors de nous enfermer dans nos problèmes locaux et d’oublier ou d’ignorer ce qui se passe ailleurs… L’actualité de ces dernières semaines nous rappelle la situation dangereuse de nombreux Chrétiens persécutés à cause de leur foi dans plusieurs pays du monde. Le site https://www.portesouvertes.fr nous ouvre les yeux sur cette réalité et peut nous aider à prendre conscience de la chance que nous avons de pouvoir vivre notre foi et de l’exprimer en toute liberté… non pas en nous refermant sur nous mais en ouvrant nos cœurs et nos prières pour ces frères et sœurs persécutés. Quelques faits puisés dans ce site « portesouvertes » :

« On compte de plus en plus de pays où les chrétiens sont fortement persécutés. L'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2019 en recense 73, soit 15 de plus que l'année précédente.

            En Inde, le parti ayant accédé au pouvoir en 2014 veut débarrasser le pays de tous les infiltrés : « Nous débarrasserons notre pays de tous les ‘infiltrés’ : ne resteront que les bouddhistes, les hindous et les sikhs. » Les infiltrés sont les chrétiens et les musulmans, professant une « religion étrangère à l’Inde ». Depuis que le BJP a accédé au pouvoir en 2014, les minorités sont mises encore plus sous pression, victimes de violences et peu à peu exclues de la société civile. En 2018, près de cent églises ont été attaquées, plus de 200 chrétiens ont été emprisonnés et 14 tués à cause de leur foi.

            Au Burkina Faso, selon RFI, 4 personnes ont été tuées et deux grièvement blessées dans l’attaque d’une église Catholique du village de Toulfé.

  • Le 12 mai, Siméon Yampa, 34 ans, a été tué dans l’église catholique dont il était prêtre dans la ville de Dablo. Une trentaine d’hommes armés ont fait irruption dans le bâtiment et ont tiré au hasard sur les chrétiens rassemblés, faisant en tout six morts.
  • Le 15 février, le missionnaire espagnol et prêtre Antonio César Fernandez, 72 ans, rentrait du Togo quand, quelques kilomètres après la frontière, son véhicule est tombé dans une embuscade. Les islamistes l’ont fait descendre et lui ont tiré une balle dans la tête.

En Erythrée, 141 chrétiens ont été arrêtés par des agents de sécurité le 10 mai à Asmara, la capitale de l'Érythrée. Parmi-eux on compte des enfants et des personnes âgées. Ils étaient rassemblés dans un quartier d'Asmara. Parmi les prisonniers, on compte 104 femmes, 23 hommes et 14 mineurs. 

Au Nigeria, une vague de violence déferle depuis plus d’un mois sur les communautés chrétiennes du Sud de l’État de Kaduna au Nigéria.  Portes Ouvertes a recensé 168 chrétiens assassinés depuis le début de l’année dans cette région centrale du Nigéria. Plusieurs communautés chrétiennes ont été anéanties et plus de 10000 personnes ont fui. »

Au Sri Lanka, souvenons-nous de ces attaques survenues le Dimanche de Pâques, qui frappèrent trois églises ainsi que quelques hôtels, causant la mort de 258 personnes. Ces attentats ont été revendiqués par l’organisation État islamique, mais les autorités locales l’attribuent à un groupe extrémiste musulman de l’île.

Pour conclure ce tableau bien incomplet, hélas, rappelons s’il en était besoin, la force de la foi qui continue d’animer ces Chrétiens persécutés comme ceux du Sri Lanka. « Un mois après ces attentats, les églises du Sri Lanka sont plus fréquentées qu'avant encore. Les catholiques donnent un grand témoignage de foi. La majorité bouddhiste de l'île, mais aussi les hindous et les musulmans sont admiratifs de cette réaction des fidèles chrétiens, au nom de la non-violence et de la réconciliation. Dans la société sri-lankaise, l'estime pour la communauté chrétienne et l'Église catholique en particulier s'est accrue. » (Vatican New du 22 Mai 2019) Ne les oublions pas dans nos prières !

+ Mgr Jean Pierre COTTANCEAU