MESSE CHRISMALE

Mgr CottanceauCe Jeudi 4 Avril aura lieu en la cathédrale de Papeete la célébration de la messe chrismale. Pendant cette célébration eucharistique particulière, l’évêque consacre les saintes huiles pour le baptême, la confirmation et le sacrement de l’ordre (saint-chrême). Il va également bénir les huiles pour l’onction des malades et pour les catéchumènes qui se préparent au baptême. Les prêtres se rassemblent pour cette messe et y concélèbrent, car ils sont les témoins et les coopérateurs de leur évêque, eux qui partagent sa mission sacrée d’édifier le peuple de Dieu, de le sanctifier et de le diriger. Ils manifestent ainsi l’unité du sacerdoce en renouvelant pendant cette messe les promesses qu’ils avaient faites à l’évêque au jour de leur ordination sacerdotale.

Dans l’Ancien Testament, l’huile tirée du fruit de l’olivier avait une valeur symbolique très riche. Elle fait luire le visage, elle parfume, elle assouplit, elle pénètre, elle adoucit les blessures et fortifie. Elle symbolise l’amitié, le bonheur de l’union fraternelle, la joie rayonnante. Répandre l’huile sur la tête de quelqu’un signifiait lui souhaiter joie et bonheur, lui manifester une marque d’amitié et d’honneur. Pas étonnant que l’onction d’huile ait été le signe de consécration du roi. Sous le nom de saint-chrême, nous retrouvons cette huile dans les sacrements de l’Eglise.

            Au baptême, à la confirmation et dans le sacrement de l’ordre, le saint-chrême marque l’entrée dans une vie nouvelle signifiée par la consécration de la personne à une mission spécifique : prêtre, prophète et roi dans le baptême, témoin du Christ ressuscité et donateur de l’Esprit au milieu du monde dans la confirmation, ministre célébrant le culte, sanctifiant et gouvernant le Peuple de Dieu dans le sacrement de l’ordre. Le saint-chrême est utilisé également pour la consécration des autels et des églises. À l’image des personnes, autels et églises reçoivent une fonction symbolique nouvelle : l’autel n’est pas une table ordinaire mais le lieu du sacrifice du Christ, l’église n’est pas un bâtiment comme un autre mais le lieu où le peuple de Dieu se rassemble pour célébrer le culte divin.

Pour les malades et les catéchumènes, les huiles symbolisent les dons de réconfort, de paix et de force, de résistance aux tentations du malin. Ces dons proviennent de l’Esprit Saint. Par l’onction, les malades en situation de faiblesse et de détresse causée par la maladie reçoivent l’aide dont ils ont besoin. Quant aux catéchumènes, ils trouvent dans cette onction le soutien et la force du Christ dans ce combat contre le mal et pour rester fidèles à leur profession de foi.

Les huiles accompagnent donc le chrétien tout au long de sa vie, depuis ses débuts dans la naissance baptismale jusqu’à ses derniers instants avant le grand passage de cette terre à la maison du Père. Les huiles, frottées, étendues, pénètrent le corps et répandent leur parfum. Chaque chrétien, dans sa situation particulière, est fortifié par l’Esprit. Il vit et témoigne d’une joie, d’une guérison, d’une libération, d’une lumière et d’une consolation divines. Il apporte ainsi au monde la bonne odeur du Christ. A nous qui avons reçu l’onction d’huile dans les sacrements de l’Eglise de faire en sorte que cette huile ne devienne pas rance, mais que, par notre vie, notre témoignage et notre foi, elle apporte au monde la lumière, la guérison et le parfum de l’amour, de la miséricorde et de la fidélité du Christ !

+ Mgr Jean Pierre COTTANCEAU