LE PRETRE

Mgr CottanceauDu Lundi 11 au Vendredi 15 Mars, les prêtres de notre diocèse et leur évêque vont vivre leur retraite annuelle à Tibériade. Se joindront à eux Mgr Pascal CHANG SOI et les deux prêtres en service du diocèse de Taiohae. Cette retraite, prêchée par le P. Roch APIKAOUA - curé de la Cathédrale de Nouméa - tombe à point nommé pour nous aider à réfléchir sur le rôle du prêtre.

Rappelons que le prêtre signifie par sa présence que l’Eglise a son centre hors d’elle-même, que sans le Christ et l’Esprit, elle ne saurait ni ne pourrait rien pour reconnaître l’amour du Père et s’y livrer. La place que tient le prêtre ne doit rien à sa valeur personnelle, ni à son savoir-faire ni même aux dons spirituels qui donnent force à leurs interventions, mais elle le doit au titre du sacrement de l’ordre et de la mission qui lui a été confiée par l’évêque. C’est une façon de signifier que personne ne peut s’approprier les dons de Dieu, et encore moins ceux qui en sont les instruments, les prêtres. Finalement, ce qu’on attend de leur ministère, et en particulier dans les sacrements, on ne l’attend pas d’eux, mais du Christ qui agit par eux, en tant qu’il est la tête de l’Eglise.

            Aimer ses prêtres, c’est bien, mais c’est mieux encore d’aimer le sacerdoce… Le prêtre ne travaille pas pour son compte, pour sa gloire ou son prestige, ou pour entretenir une cour d’admirateurs inconditionnels ! Il ne conduit pas les fidèles à lui, à sa personne, mais au Christ. Il ne cherche pas à remplir son église mais à aider les fidèles à rencontrer le Christ dont il est le serviteur. Ne tombons pas dans le piège de nous attacher « sentimentalement » à nos prêtres, au risque d’oublier que c’est au Christ que nous devons nous attacher, lui que nous devons suivre avec l’aide et le soutien de nos prêtres. Rappelons ici un extrait de ce beau texte de sœur Véronique MAGRON, présidente de la conférence des religieux et religieuses de France, texte déjà cité dans le communiqué du 12 Novembre 2018

« Je ne suis pas catholique à cause des prêtres, y compris les meilleurs. Et ils sont nombreux…

Je suis catholique à cause de l’amour de Dieu pour les plus vulnérables.

Je suis catholique à cause de Jésus, vrai homme, mortel, comme chacun.

Je suis catholique à cause de Jésus, le Christ, homme totalement vrai, accomplissant ce qu’il dit, donnant toute la vie pour ceux qu’il aime

Je suis catholique à cause de l'Eucharistie, où nous devenons le corps que nous recevons. Où nous sommes convoqués à vivre de la vie du Christ, du creux de nos simples existences ordinaires. Sans banderole et sans publicité.

Je suis catholique parce que je crois la parole de Dieu, celle qui me raconte que mon Dieu a pris la décision de faire alliance avec l’humanité, de la sauver de l’esclavage et du désespoir.

Dans son décret sur les prêtres, le Concile multiplie les allusions à leur comportement dans ce monde et au milieu des hommes. Il s’agit de bien montrer combien l’existence des prêtres en tous domaines doit être accordée à leur ministère. Il ne s’agit pourtant pas d’un simple souci de cohérence (« ce que j’annonce, je dois le vivre ») mais il s’agit de contribuer à témoigner de la croissance spirituelle du corps du Christ. Le dévouement des prêtres, leur comportement dans les multiples relations ecclésiales avec leurs frères prêtres et les fidèles, avec les croyants et les incroyants, des qualités comme la bonté, la sincérité, la force morale, la persévérance, la passion pour la justice, la délicatesse, la tempérance sont explicitement mis en rapport avec la manifestation du retour du Christ. Plus que quiconque, de par son ministère, le prêtre par son comportement, témoigne de la présence de ce Dieu venu en notre chair en Jésus Christ désormais glorifié. En voyant vivre le prêtre, on doit pouvoir dire que le Christ revient !

Prions pour nos prêtres !

+ Mgr Jean Pierre COTTANCEAU