JOURNEE POUR LA VIE

Mgr CottanceauLe Dimanche 20 Janvier aura lieu dans de nombreux diocèses la « journée pour la vie » avec en perspective le processus de révision de la Loi sur la bioéthique qui devrait être débattue dans quelques mois au Parlement. Parmi les enjeux d’importance, le débat sur l’assistance médicale à la procréation (AMP). Dans un document publié en Septembre 2018 et intitulé « La dignité de la procréation », les évêques de France et des Outre-mer (dont Papeete) rappellent les enjeux mais aussi les questions posées par la procréation médicalement assistée. Parmi ces enjeux,  la place de l’enfant comme référence première, car il est par nature le plus faible et le plus vulnérable (« La qualité d’une société ou d’une civilisation se mesure au respect qu’elle manifeste envers les plus faibles de ses membres » - Document du St Siège – Documentation Catholique n° 1807 du 3 Mai 1981). Evoquant cette place de l’enfant, le texte affirme : « Si la procréation est bien l’acte de mettre au monde un enfant en faveur de lui-même et non pour satisfaire seulement un besoin de réalisation personnelle, si l’enfant est un don et non un dû, s’il est de plus reconnu comme vulnérable, le bien de l’enfant ne devrait-il pas être un argument éthique fondamental pour réguler les pratiques d’assistance médicale à la procréation ? » (n°33)

            Evoquant le désir de l’enfant, le texte des évêques précise : « Désirer un enfant, ce n’est pas l’enrôler dès sa conception à la satisfaction d’un besoin ou d’un projet parental, mais c’est être prêt à le mettre au monde dans un espace d’attentes qui ne l’enferment pas. Le désir d’accueillir diffère de la volonté d’avoir ou d’obtenir à toute force ou à tout prix. Le désir sait attendre et recevoir l’autre comme un don gratuit. Il ne se laisse pas prendre par la nécessité impérative du « maintenant » … » (n°21)

 Tout enfant a droit à un père et une mère : « Institutionnaliser l’absence de père poserait un problème éthique lourd de conséquences… Cela atteindrait le juste bien de l’enfant et l’institution de la filiation en supprimant la double généalogie…En 1988, le Conseil d’Etat a qualifié cette suppression d’«amputation » et l’a fortement condamnée : « la procréation médicalement assistée à la demande d’une femme célibataire permettrait…à celle-ci de faire naître à sa guise, un orphelin de père, dont la parenté se réduit à une seule ligne… Il parait excessif de donner à une personne la puissance extrême d’imposer à une autre l’amputation de la moitié de son ascendance » (n°38). La procréation humaine doit demeurer un acte personnel, corporel et relationnel et ne saurait être réduit à un simple processus de fécondation obtenu grâce à la manipulation de moyens techniques. « Naitre de et dans la relation aimante d’un homme et d’une femme n’est pas la survivance d’un modèle naturel d’autrefois exclusif et qui pourrait désormais cohabiter avec d’autres, mais une exigence foncière de la dignité de la personne » (n°19).

Allons-nous passer à côté de ces réflexions qui engagent le présent et l’avenir de nos familles et de notre société ? Allons-nous laisser disparaitre le projet de Dieu sur l’Homme et la Femme ? Comment allons-nous dans nos paroisses nous associer à cette journée pour la vie ? N’oublions pas, enfin, que le mouvement des AFC (Associations Familiales Catholiques) est tout disposé à apporter son aide pour une réflexion sur ces questions.

+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU