PROTÉGEONS NOTRE MAISON COMMUNE

Mgr CottanceauDu 11 au 17 Avril avait lieu à Port Moresby (Papouasie - Nlle Guinée) l’Assemblée de tous les évêques d’Océanie, à savoir ceux d’Australie, de Nlle Zélande, de Papouasie Nlle Guinée, des îles Salomon et de la CEPAC qui regroupe toutes les autres îles d’Océanie (Guam, Carolines, Saipan, Tuvalu, Marshall, Suva, Samoa Apia et Pago Pago, Tonga, Nlle Calédonie, Wallis et Futuna, Vanuatu, Rarotonga, Kiribati) et dont font partie les diocèses des îles Marquises et de Papeete… soit près de 80 évêques. Etaient également présents à ce temps fort de l’Eglise en Océanie les trois Nonces en fonction dans cette vaste partie du monde ainsi que le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’état du Vatican, bras droit du Saint Père et à ce titre, n°2 de l’Eglise Catholique. Le thème principal choisi pour cette rencontre était (traduit en Français) : “Protégeons notre maison commune d’Océanie – Un océan de possibilités”. Un certain nombre d’experts avaient été invités pour alerter sur les menaces qui planent sur les populations, surtout en Océanie et qui portent gravement atteinte à l’équilibre écologique si fragile mais si important pour ces îles du Pacifique : changement climatique avec montée du niveau de l’océan, fréquence grandissante des cyclones… engendrant de redoutables conséquences pour les communautés humaines parfois obligées de quitter leur sol natal. Derrière ces phénomènes, furent pointées du doigt une industrialisation s’accompagnant d’émission de carbone désastreuse pour la nature et le climat, et des projets d’exploitation minière des fonds sous-marins, qui risquent fort de porter atteinte aux richesses que renferme l’océan, richesses qui doivent profiter en premier lieu aux populations locales.

            Plus encore fut rappelée l’importance d’une prise de conscience de la part de tous, particulièrement des décideurs en matière économique, et d’une solidarité grandissante entre nations industrialisées et aires géographiques impactées par les décisions prises par ces pays industriels. Car il n’est plus possible d’oublier que la terre et l’océan sont un patrimoine qui revient à tous et que tous devons en prendre soin. Les dérèglements de la nature et du climat se moquent des frontières ! Dans cette prise de conscience, l’Eglise doit avoir son mot à dire.

            Dans sa lettre encyclique « Laudato si », le Pape François nous rappelle que tous les humains sont liés par leur appartenance à une « maison commune », la terre. Il nous invite à partager le regard que Jésus portait sur la création. Jésus nous dit que Dieu prend soin de toute créature : « Regardez les oiseaux du ciel… Votre Père céleste les nourrit » (Mt 6, 26) « Ne vend-on pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu » (Lc 12, 6) Il admire la création et dans ses paraboles, il se réfère à la semence jetée en terre ou dans les épines, au grain de sénevé qui devient un arbre, au ciel qui rougeoit le soir, au vent dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va, à la perle découverte par le négociant, à la vigne qui porte du fruit, aux lys des champs plus magnifiquement parés que le roi Salomon … Plus encore, la mer et les vents lui obéissent ! Enfin, nous rappelle le Pape François, « le destin de toute création passe par le mystère du Christ qui est présent depuis l’origine de toute chose : « Tout est créé par lui et pour lui » (Col 1, 16)… Il revient à chacun de se sentir responsable à son niveau et de prendre conscience des enjeux. Voilà une belle façon d’être disciple du Christ !

+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU