POUR UNE SAINTETE PRAGMATIQUE

veteabessert.jpgL’actualité de l’Eglise est marquée cette semaine par la publication d’une nouvelle exhortation apostolique du pape François « sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel ». Alors que nous entamons le cinquantenaire de Pâques qui mène à Pentecôte, ce texte insuffle un vent de dynamisme à une période qui est particulièrement le temps du témoignage.

Nous sommes invités à prendre connaissance d’un document qui n’est pas très long, qui plus est de lecture facile à la mesure du style simple et direct du pape François. Les médias catholiques proposent des articles de présentation sur le net, le texte étant lui-même disponible sur le site du Saint-Siège (http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/apost_exhortations).

En proposant le thème de la sainteté, notre pape est-il réaliste ? De prime abord, le sujet n’est pas très attractif. Nous nous demandons si la sainteté est bien à notre portée. Il suffit de se regarder ou de voir ce qui se passe autour de nous. La sainteté appartient au genre d’aspiration à l’apparence inaccessible ou même farfelue.

De fait, nous supposons plusieurs choses derrière le mot : la quête d’une perfection morale, la maîtrise de connaissances intellectuelles au sujet de Dieu et en matière de théologie, une vie bien rangée à force de volonté, l’observance stricte des règles de l’Eglise, une vie liturgique complète, les bons sentiments de ferveur et de consolation dans les prières d’adoration.

En réalité, tout cela ne fait que repousser les frontières de la sainteté bien au-delà de ce que nous pouvons raisonnablement espérer de la vie. Tout le génie du pape François est de proposer une sainteté ouverte, non réservée à une élite, proche de notre quotidien, simple, joyeuse, pragmatique, et non un traité doctrinal ni une liste de préceptes à suivre.

Le passage où le pape François relie la sainteté au sens de l’humour est éclairant. Ordinairement, nous n’avons pas des saints l’image de personnes joyeuses, capables de quelques bons mots suscitant le rire. Mais la sainteté n’engendre pas « un esprit inhibé, triste, aigri, mélancolique ou un profil bas amorphe ». Sans pour autant perdre pied avec la réalité, le saint « éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance ».

Bonne lecture !

B.V.