AUTONOMIE

 Mgr Cottanceau           Ce Vendredi 29 Juin sera célébré le 34ème anniversaire de l’Autonomie de la Polynésie Française. Dans son article « autonomie », Wikipedia la désigne comme « une situation dans laquelle l'administration locale dispose de nombreux pouvoirs, en matière de culture, d’éducation, de développement économique, mais où elle dépend d’un autre pour certaines compétences, généralement les affaires étrangères, la défense et la monnaie ». Cette situation politique ne fait pas l’unanimité, nous le savons, mais elle est celle qui prévaut actuellement. Chacun a droit au respect de ses opinions, et comme dans tous les pays qui se réclament de la démocratie et de l’état de droit, le débat, lorsqu’il respecte les personnes, et lorsqu’il recherche l’intérêt général de la société et le souci des plus démunis peut contribuer à une réflexion plus approfondie sur l’avenir de la société.

            Mais pour l’heure, cette célébration pourrait être une belle occasion de nous rassembler au-delà de nos différences, de nous mobiliser chacun à notre niveau, pour poursuivre le chantier de construction d’une Polynésie plus fraternelle, plus solidaire, d’une Polynésie qui croit à son avenir et ouvre à ses familles et à sa jeunesse des perspectives encore meilleures.

            En effet, notre Eglise ne saurait rester en dehors de cette occasion de fête. Comme le rappelle le texte du Concile Vatican II « L’Eglise dans le monde de ce temps » au n°76, §2 et 3 : « l’Eglise… ne se confond d’aucune manière avec la communauté politique et n’est liée à aucun système politique… La communauté politique et l’Eglise sont indépendantes l’une de l’autre et autonomes. Mais toutes deux, quoi qu’à des titres divers, sont au service de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes. Elles exerceront d’autant plus efficacement ce service pour le bien de tous qu’elles rechercheront davantage entre elles une saine coopération… » En tant que disciples de Jésus Christ qui a pris à bras le corps notre condition humaine, et qui a dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », nous ne pouvons déserter ce qui fait la vie de nos frères et sœurs, de notre société, à tous les niveaux de responsabilité et de décision. Que cette fête de l’autonomie soit pour chacun l’occasion de se demander ce qu’il fait, au nom de sa foi en Dieu et de sa foi en l’Homme pour le bien et l’avenir de notre Fenua.

+ Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU