VERS UN SURPLUS DE PRESENCE

Mgr CottanceauLe temps de Pâques continue de répandre les bienfaits de la Résurrection du Christ dans nos communautés. Les célébrations eucharistiques avec les lectures dessinent une progression : de la Résurrection du Christ à l’événement de la Pentecôte qui marquent les commencements de l’Eglise.

Revécu tous les ans, ce mouvement peut nous apparaître évident, ne suscitant qu’un intérêt secondaire par rapport à ce qui se joue réellement. En fait, une écoute attentive des discours d’adieux de Jésus que saint Jean nous a transmis révèle quelque chose qui devrait attirer sérieusement notre attention : la première communauté des disciples est traversée par de profondes angoisses et par de terribles interrogations concernant son avenir.

C’est en cela que les dernières paroles de Jésus ont une valeur éminemment cruciale non seulement pour les disciples mais pour toutes les générations de croyants. En résumé, Jésus va mourir, il va rejoindre son Père et, dès lors, la communauté survivra-t-elle à son départ définitif ?

Au dernier soir de sa vie, Jésus donne à ses disciples toutes les clés qui vont leur permettre de dépasser les angoisses de son absence. Dans ses discours d’adieux, il opère un renversement aux implications à la fois inattendues et extraordinaires.

D’une part, la mort sur la croix ne signifie pas l’échec de sa mission, mais au contraire, le dévoilement total de la révélation divine, l’expression ultime de l’amour du Père et du Fils pour l’humanité. D’autre part, la Croix ne signifie pas la fin de la communauté des disciples. Elle ouvre une période d’abondance, un surplus de présence.

L’évangile de dimanche (Jn 14,15-21) relate le don de l’Esprit de vérité, le Défenseur. Avec l’Esprit, la présence de Dieu transcende les limites d’espace et de temps qui restreignaient l’action du Jésus terrestre. Désormais, la communauté vivra de sa présence partout et toujours.

Tout croyant de toute époque est placé dans la capacité d’accueillir le Jésus pascal et d’en témoigner devant le monde. Connaître le Père par l’action de l’Esprit, garder les commandements du Christ et l’aimer attestent l’authenticité de l’événement pascal et fondent l’unité de foi de la communauté des croyants.

+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU