Le Seigneur m’a consacré par l’onction

 Mgr CottanceauCette semaine ecclésiale est marquée par la célébration de la messe chrismale jeudi 30 mars au soir à la Cathédrale de Papeete. Cette célébration eucharistique est particulière car les saintes huiles pour le baptême, la confirmation et le sacrement de l’ordre (saint-chrême), pour l’onction des malades et pour les catéchumènes, y reçoivent la bénédiction de l’évêque.  Dans l’Ancien Testament, l’huile tirée du fruit de l’olivier avait une valeur symbolique très riche. Elle fait luire le visage, elle parfume, elle assouplit, elle pénètre, elle adoucit les blessures et fortifie. Elle symbolise l’amitié, le bonheur de l’union fraternelle, la joie rayonnante. Répandre l’huile sur la tête de quelqu’un signifiait lui souhaiter joie et bonheur, lui manifester une marque d’amitié et d’honneur. Pas étonnant que l’onction d’huile ait été le signe de consécration du roi. Sous le nom de saint-chrême, nous retrouvons cette huile dans les sacrements de l’Eglise

 Au baptême, à la confirmation et dans le sacrement de l’ordre, le saint-chrême marque l’entrée dans une vie nouvelle signifiée par la consécration de la personne à une mission spécifique : prêtre, prophète et roi dans le baptême, témoin du Christ ressuscité et donateur de l’Esprit au milieu du monde dans la confirmation, ministre célébrant le culte, sanctifiant et gouvernant le Peuple de Dieu dans le sacrement de l’ordre.

Le saint-chrême est utilisé également pour la consécration des autels et des églises. À l’image des personnes, autels et églises reçoivent une fonction symbolique nouvelle : l’autel n’est pas une table ordinaire mais le lieu du sacrifice du Christ, l’église n’est pas un bâtiment comme un autre mais le lieu où le peuple de Dieu se rassemble pour célébrer le culte divin.

Pour les malades et les catéchumènes, les huiles symbolisent les dons de réconfort, de paix et de force, de résistance aux tentations du malin. Les dons proviennent de l’Esprit Saint. Ceux-ci en ont besoin respectivement à cause de la situation de détresse que provoque la maladie et du cheminement vers le baptême que constitue le catéchuménat.

Les huiles accompagnent donc le chrétien tout au long de sa vie, depuis ses débuts dans la naissance baptismale jusqu’à ses derniers instants avant le grand passage de cette terre à la maison du Père. Les huiles, frottées, étendues, pénètrent le corps et répandent leur parfum. Chaque chrétien, dans sa situation particulière, est fortifié par l’Esprit. Il vit et témoigne d’une joie, d’une guérison, d’une libération, d’une lumière et d’une consolation divines. Il apporte au monde la bonne odeur du Christ.

A nous qui avons reçu l’onction d’huile dans les sacrements de l’Eglise de faire en sorte que cette huile ne devienne pas rance, mais que, par notre vie et notre foi, elle apporte au monde la lumière, la guérison et le parfum de l’amour, de la miséricorde et de la fidélité du Christ

+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU