LAICS DANS L’EGLISE

Mgr CottanceauAu moment où s’achèvent les « écoles de Juillet » par la célébration au cours de laquelle seront investis plusieurs laïcs pour servir l’Eglise, il n’est pas inutile de rappeler dans quel état d’esprit chaque baptisé est appelé à accomplir sa vocation et sa mission dans la fidélité à Jésus Christ. Comme pour nous prévenir du danger de focaliser notre mission autour de l’autel et des sacristies, l’exhortation apostolique « La joie de l’Evangile » du Pape François nous invite à « faire peuple », que nous soyons Chrétiens ordinaires ou agents pastoraux, ordonnés ou pas. Cela implique d’abord d’être citoyens. Le citoyen se sait  responsable de la marche et du sort de son pays et pour cela il participe à la vie de la société. Il ne s’agit pas  de s’esquiver, sous prétexte que  la tâche de l’Eglise serait d’ordre religieux et non politique. Le Pape François invite ensuite à faire peuple en vivant auprès des gens. La  passion pour Jésus éveille forcément chez le  disciple  la passion pour les gens, parce que « le regard  de Jésus s’élargit et se dirige, plein d’affection et d’ardeur, vers tout son peuple ».

Deux catégories de pastorales reflètent l’originalité même de l’Évangile et peuvent  également nous servir de directives pour évaluer notre manière de vivre ecclésialement notre mission de  disciples : la proximité et la rencontre. Aucune des deux n’est nouvelle, les deux nous disent comment Dieu s’est révélé dans l’histoire. C’est le « Dieu proche de son peuple», proximité  qui atteint son  maximum dans l’Incarnation. C’est le Dieu qui sort à la rencontre de son peuple. Il y a des pastorales planifiées avec des attitudes de distance qui empêchent toute  rencontre : rencontre avec Jésus Christ, rencontre avec les frères. Ce type de pastorale pourrait,  au mieux, prétendre faire du prosélytisme, mais ne parviendra jamais à une insertion en Eglise, ni à son  appartenance. Il y a des pastorales « lointaines », des  pastorales disciplinaires  qui privilégient les principes, les conduites, les procédures d’organisation... mais hélas,  sans proximité, sans tendresse, sans toucher. On y ignore  la "révolution de la tendresse" qui a conduit à l’incarnation du Verbe.

Puissent nos communautés Chrétiennes et ceux et celles qui les servent à un titre ou à un autre vivre cette proximité et cette rencontre dans la manière d’exercer nos responsabilités. Faire peuple, rejoindre nos frères, nous sentir solidaires, participer à l’édification de notre société, et célébrer avec foi celui qui nous guide et nous éclaire, celui qui nous a choisis et nous envoie en mission !

+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU