A PROPOS DES ELECTIONS

Mgr Cottanceau   En ces jours où l’actualité oriente nos regards vers les élections présidentielles, la conférence des évêques de France propose quelques réflexions susceptibles de nous éclairer. En voici l’essentiel.

« A la lumière de l’Evangile qui inspire son Enseignement social, l’Eglise catholique veut éclairer les consciences en donnant des éléments pour le discernement. Ainsi, n’appelle-t-elle pas à voter pour l’un ou l’autre candidat mais, en rappelant les enjeux de l’élection, elle souhaite donner à chacun des éléments pour son discernement propre... Dépositaire du message de l’Evangile qui inspire l’Enseignement Social, l’Eglise catholique en rappelle certains principes fondateurs comme la recherche du bien commun, la destination universelle des biens, la mise en œuvre de la fraternité, l’attention aux plus fragiles, la dignité de la personne humaine …

Pour que notre démocratie ne se transforme pas en société de violence, il faut favoriser un véritable débat sans posture, petite phrase, ni ambition personnelle ; un débat favorisé par un rôle ajusté des médias, un débat dans lequel le fait religieux a une place et les religions ont un rôle. Quelle société voulons-nous construire ? A quel projet de société pouvons-nous aspirer ? Nous croyons en une société où l’être humain est plus qu’un élément du processus économique ou technologique. La dignité de notre société se reconnait au respect des plus faibles de ses membres depuis le début de leur vie jusqu’à leur fin naturelle.

C’est par un véritable pacte éducatif que les familles et l’école se rapprocheront alors qu’un climat de concurrence ou de méfiance ne peut que les éloigner. Et c’est en soutenant la famille, tissu nourricier de la société, en respectant les liens de filiation, que l’on fera progresser la cohésion sociale. Une société vivante repose nécessairement sur la recherche du bien commun et la mise en œuvre de moyens de solidarité efficaces.

L’État doit intégrer la solidarité dans la construction du projet de société et mettre en œuvre concrètement sa préoccupation des plus pauvres, des personnes âgées, des personnes handicapées, des chômeurs. Négliger les plus fragiles revient à diviser la société... Aujourd’hui, le risque principal serait de renoncer à lutter pour l’avenir et de céder à la tentation du fatalisme. Notre foi chrétienne nous appelle à l’Espérance : les difficultés que nous rencontrons ne sont pas un appel au renoncement. Au contraire, elles nous invitent à investir toutes nos capacités pour construire une société plus juste, plus fraternelle dans ses diversités et plus respectueuse de chacun. »

  Ces éclairages sont valables en tout temps et à toutes les échéances électorales.  En les accueillant, puissions-nous, à la suite des pèlerins d’Emmaüs, passer des chemins de désespoir et de fatalisme aux chemins d’espérance où Jésus nous rejoint. N’est-il pas sorti vivant du tombeau ?

+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU