1er janvier, Journée de la Paix

Mgr CottanceauDans son message à l’occasion de la journée pour la Paix, le Pape François nous invite à réfléchir sur la violence et la non-violence. En regardant les infos du monde, cette violence saute aux yeux : conflits armés, guerres, attentats, meurtres etc… Mais point n’est besoin d’aller en Syrie ou au Congo pour toucher du doigt cette violence. Rappelons-nous ce qui s’est passé à Moorea avec ce garçon de 13 ans, et il y a quelques jours encore à Outumaoro…Trop souvent, nos journaux locaux déversent leur lot de violences : violence conjugales, violence engendrée par l’alcool et la drogue, la misère, violence sur la route, violence des forts sur les faibles, sur les enfants, violence sur la nature et l’environnement, non-respect de la vie d’autrui…

            Le Saint Père nous rappelle que Jésus aussi a vécu en des temps de violence : massacre des Galiléens par Pilate, et que Jésus évoque en Lc 13, crucifixions, lapidations, massacre des Saints Innocents… Face à cette violence, gardons-nous d’accuser en premier les instances politiques ou les responsables de la société… le Christ nous enseigne en effet que le vrai champ de bataille sur lequel s’affrontent la violence et la paix, c’est le cœur de chacun de nous : « c’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses… » Face à cette violence, le Christ offre une réponse opposée à la vengeance, une réponse positive, la seule qui puisse aider au progrès de l’humanité, la seule qui puisse nous aider à grandir à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il a prêché inlassablement l’amour inconditionnel de Dieu qui accueille et pardonne et il a enseigné à ses disciples à aimer leurs ennemis. Lorsqu’il a empêché ceux qui accusaient la femme adultère de la lapider et lorsque, la nuit d’avant sa mort, il a dit à Pierre de remettre son épée au fourreau, Jésus a tracé la voie de la non-violence, qu’il a parcourue jusqu’au bout, jusqu’à la croix, par laquelle il a réalisé la paix et détruit la haine en pardonnant.

Le Saint Père précise les conséquences de cet enseignement du Christ : « Si l’origine dont émane la violence est le cœur des hommes, il est alors fondamental de parcourir le sentier de la non-violence en premier lieu à l’intérieur de la famille. La famille est le creuset indispensable dans lequel époux, parents et enfants, frères et sœurs apprennent à communiquer et à prendre soin les uns des autres de manière désintéressée, et où les frictions, voire les conflits doivent être surmontés non pas par la force, mais par le dialogue, le respect, la recherche du bien de l’autre, la miséricorde et le pardon. De l’intérieur de la famille, la joie de l’amour se propage dans le monde et rayonne dans toute la société.» Plus loin, le Pape François nous rappelle qu’il y a incompatibilité totale entre Dieu et la violence : « La violence est une profanation du nom de Dieu. Ne nous lassons jamais de le répéter : Jamais le nom de Dieu ne peut justifier la violence. Seule la paix est sainte. Seule la paix est sainte, pas la guerre ! ».

Alors, frères et sœurs, que faire et comment faire ? Jésus lui-même nous donne le manuel pour construire la paix : Les béatitudes. Elles tracent le profil de la personne que nous pouvons qualifier d’heureuse, de bonne et d’authentique. Heureux les doux – dit Jésus –, les miséricordieux, les artisans de paix, les cœurs purs, ceux qui ont faim et soif de justice. C’est aussi un programme et un défi pour nous ici en Polynésie, et il est urgent de le prendre au sérieux. Accueillons dans ce sens le vœu formulé par le St Père en conclusion de sa lettre :

« En 2017, engageons-nous, par la prière et par l’action, à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence, et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune. « Rien n’est impossible si nous nous adressons à Dieu dans la prière. Tous nous pouvons être des artisans de paix ». Que Notre Dame de Paix, Maria No te Hau qui veille sur notre fenua nous soit en aide.

+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU