LE PRETRE, SA MISSION

Cottanceau jean pierre 2015            Lors de la messe Chrismale célébrée jeudi soir en la cathédrale de Papeete, les prêtres présents ont renouvelé les promesses faites à leur évêque lors de leur ordination sacerdotale. Ce fut l’occasion de rappeler leur place, leur rôle et leur ministère dans l’Eglise. Voici quelques extraits de l’homélie que j’ai prononcée à ce sujet.

« Le prêtre signifie par sa présence que l’Eglise a son centre hors d’elle-même, et que sans le Christ et l’Esprit, elle ne saurait ni ne pourrait rien pour reconnaître l’amour du Père et s’y livrer. La place que tient le prêtre ne doit rien à sa valeur personnelle, ni à son savoir-faire ni même aux dons spirituels qui donnent force à ses interventions, mais elle le doit au titre du sacrement de l’ordre et de la mission qui lui a été confiée par l’évêque. En recevant le sacrement de l’Ordre, le prêtre a été consacré à Dieu d’une manière nouvelle, mis à part pour être l’instrument vivant du Christ.

Ce qui fait le prêtre, c’est son ordination. C’est dans et par l’ordination que le prêtre trouve le fondement de son agir, et non parce que c’est sa profession, ou son métier. Le Christ n’a pas laissé à son Eglise des choses à faire! Il a donné à l’Eglise des ministres. Ainsi, le prêtre n’est pas l’exécutant de quelques taches qu’on pourrait lui confier, selon les circonstances. Il est celui que le Christ a saisi pour « être avec lui dans sa mission ».

C’est par le prêtre que la communauté ecclésiale trouve son centre et son sens dans la célébration de l’Eucharistie, la rendant ainsi capable de conduire les âmes au Christ. Le prêtre est ministre de la Parole, ministre des sacrements et notamment de  l’Eucharistie, et chef de communauté. Ces trois fonctions forment un tout, elles ne peuvent être séparées l’une de l’autre, pas plus que ne peuvent être séparés les trois titres du Christ prophète, prêtre et roi. C’est au prêtre que revient la responsabilité d’éveiller, de susciter, d’animer, d’écouter, de reconnaître, de préparer, de former, de discerner, de réviser, de mettre en lien, de coordonner, de rapprocher des mentalités différentes, pour être coopérateur de l’évêque dans l’accomplissement de la mission confiée par le Christ à son Eglise.

Quant à vous, fidèles de l’Eglise, aimez vos prêtres que le Christ et l’Eglise ont choisis et mis à part pour être consacrés en vue de votre salut. Je me souviens d’une parole adressée par un groupe de laïcs à leur prêtre : « on ne te demande pas d’être un saint, on te demande simplement d’essayer ! ».  Les prêtres, au milieu desquels je me range, ne sont pas parfaits. Encore faut-il savoir de quelle perfection on parle. « Soyez parfaits comme le Père céleste est parfait » (Mt 5, 48) ; « qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité (Jn 17, 22). S’il arrive des désaccords, des incompréhensions, des différences de points de vue, que cela ne nous aveugle pas au point d’oublier la responsabilité confiée à chacun. Que notre regard et nos paroles soient toujours imprégnées de charité, d’amour et de miséricorde lorsqu’il s’agit d’avancer dans le parler vrai et la conversion, celle des prêtres comme celle des laïcs, pour la croissance de tous dans la fidélité au Christ notre Seigneur, lui qui s’agenouilla devant ses disciples pour leur laver les pieds ».

+ R.P. Jean Pierre COTTANCEAU