JEUX OLYMPIQUES

Cottanceau jean pierre 2015Depuis quelques jours, les Jeux Olympiques de Rio captivent des millions de personnes de par le monde. Cet événement sportif était à l’origine l’occasion d’une trêve entre les peuples, les performances sportives remplaçant pour un temps les exploits de guerre. Malgré les polémiques sur l’aspect financier de ces jeux, sur les « effets collatéraux » que subissent les populations les plus pauvres des pays où se déroulent les JO, il n’est pas sans intérêt de considérer les valeurs sportives à la lumière de l’Evangile et plus largement, de la Parole de Dieu.

La pratique du sport permet de cultiver le goût de l’effort, de la persévérance, elle pousse au dépassement de soi pour arriver à de meilleures performances. Le moteur d’un tel effort n’est pas d’agir selon ses envies, mais d’arriver à un but. Cela demande du temps, de l’entrainement, car on ne devient pas champion du jour au lendemain. Cela exige bien des sacrifices librement consentis, qui n’ont de sens que parce qu’ils sont ordonnés à ce but. N’est-ce pas ce que nous sommes appelés à vivre dans notre vie Chrétienne ? Le chemin vers la sainteté à la suite du Christ demande aussi efforts, renoncements, sacrifices, mais qui n’ont de sens que si le but est clair, devenir de vrais disciples du Christ. Cela demande de l’entrainement, de la patience, de la persévérance. St Paul écrit en 1 Co 9, 25 : « Tout athlète se prive de tout ; mais eux, c'est pour obtenir une couronne périssable, nous une impérissable. Et c'est bien ainsi que je cours, moi »

La pratique du sport va de pair avec le respect du corps. Alcool, gloutonnerie, drogues, paresse ne font pas bon ménage avec la recherche de l’exploit sportif. Les athlètes savent ce qu’ils imposent à leur corps pour une condition physique optimale. N’est-ce pas ce même respect que nous devons chacun à notre corps, appelé à l’immortalité, temple de l’Esprit Saint, en nous souvenant que le Fils de Dieu lui-même a pris corps dans le sein de la Vierge Marie ? Même si nous ne cherchons pas l’exploit sportif, même si nous sommes affaiblis par l’âge, même si notre corps est marqué par le handicap, souvenons-nous que ce corps ressuscitera un jour !

La pratique du sport et de la compétition exige souvent l’esprit d’équipe. Chacun des participants doit avoir en vue l’ensemble de son équipe pour gagner. L’individualisme dans une équipe est fatal dans bien des sports. L’équipe établit des stratégies que tous doivent appliquer en concertation. N’en est-il pas de même dans nos communautés Chrétiennes ? A la suite du Christ, chacun est invité à se sentir solidaire des autres. C’est ensemble que nous avons à avancer, et non en « francs-tireurs » !

La pratique du sport implique le respect de l’adversaire pendant les compétitions, et le respect des règles du jeu. Tricherie et dopage n’ont pas leur place. Certes, il y a à terme un vainqueur et un perdant, mais l’esprit sportif, le « fair play » est essentiel si l’on veut respecter l’esprit de la compétition. Cette attitude doit être aussi la nôtre dans le dialogue avec ceux qui ne partagent pas nos idées, nos convictions, notre Foi. Agir avec la pensée d’humilier, d’écraser, d’anéantir l’adversaire ne serait pas conforme avec l’esprit de l’Evangile. Le respect de l’adversaire ne saurait être à option !

« Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix ? Courez donc de manière à le remporter. » (1 Co 9, 24) Accueillons cette invitation de l’Apôtre Paul, soyons des « sportifs de Dieu »… et ne boudons pas notre plaisir à vibrer avec les sportifs de Rio !

+ Père Jean-Pierre COTTANCEAU