FAIRE PEUPLE

Cottanceau jean pierre 2015            A l’heure où nous clôturons nos « écoles de Juillet », il est réconfortant de constater combien ces écoles mobilisent laïcs, diacres et prêtres pour donner un souffle renouvelé à notre Eglise diocésaine. La disponibilité, le temps consacré, les énergies déployées, les temps de partage et de prière, les services rendus, autant de signes positifs qui nous invitent à croire que l’Esprit est bien à l’œuvre dans les cœurs. Mais pour nous conduire où ? Dans « La Joie de l’Evangile », le pape François nous lance un appel général à une conversion pastorale à travers la « beauté de faire peuple », d’être peuple. Faire peuple,  être peuple a déjà une valeur humaine en soi, c’est quelque chose qui fait partie de la nature humaine, ce qui le  fait  homme. Le Saint Père invite à faire peuple en vivant auprès des gens. Cette proximité, dit-il,  est "source d’une joie profonde", parce que c’est une joie qui vient de l’Esprit. La  passion pour Jésus éveille forcément chez le  disciple  la passion pour les gens, parce que « le regard  de Jésus s’élargit et se dirige, plein d’affection et d’ardeur, vers tout son peuple ».  Vivre ecclésialement notre mission de disciples doit nous conduire à la proximité et la rencontre.

            Dans son exhortation, le pape François signale  quatre principaux obstacles qui nous empêchent de faire peuple et d’être proches des gens comme l’était Jésus. 

  1. Un premier obstacle, c’est l’isolement, la recherche individualiste d’autonomie qui empêche de sortir de soi-même, d’être proche des gens ; c’est l’isolement de la conscience, l’enfermement sur ses propres idées, la fermeture aux autres et particulièrement aux pauvres.
  2. Le deuxième obstacle est de s’éloigner du peuple; Ceci entraine une conséquence inévitable, qui est la paresse pastorale « qui porte à donner une plus grande importance à  l’organisation  qu’aux personnes auxquelles il s’agit de communiquer l’Evangile et d’accompagner dans le développement de leur foi
  3. Le troisième obstacle c’est la «mondanité spirituelle»,  car elle parait aux yeux du Saint Père une tentation actuelle grave. Quand nous y succombons, « nous nous attardons comme des vaniteux qui disent ce qu’on devrait faire, comme des maitres spirituels et des experts en pastorale qui donnent des instructions tout en restant au dehors. Nous perdons alors le contact avec la réalité douloureuse de notre peuple fidèle ».
  4. Enfin, le quatrième obstacle consiste à séparer vie privée et Mission d’évangélisation: « la mission au cœur du peuple  n’est ni une partie de ma vie ni un ornement que je peux quitter, ni un appendice, ni un moment de l’existence. Elle est  quelque chose que je ne peux pas arracher de mon être si je ne veux pas me détruire ».

Les écoles de Juillet sont terminées, la mission continue. Puisse l’invitation du Pape François à «faire peuple » guider notre route et éclairer notre façon de vivre ensemble cette mission.

+ Père Jean-Pierre COTTANCEAU