DE L’ADORATION A LA MISSION

Cottanceau jean pierre 2015   L’Église célèbre ce dimanche la Solennité du Saint-Sacrement (ou Fête-Dieu) par laquelle nous sommes invités à adorer le Christ présent dans l'hostie consacrée. Elle donne lieu traditionnellement à de grandes processions dans les rues à la suite du Saint-Sacrement porté par le prêtre ou le diacre.

   Avant l'établissement de la fête au 13e siècle, il n'y avait pas d'exposition du Saint-Sacrement. Les hosties conservées dans le tabernacle servaient à la communion des malades et des mourants et non à l'adoration.

   Au Moyen-Âge, les fidèles communiaient peu aussi, en raison notamment des conditions d'accès au sacrement qui étaient  plus strictes qu'aujourd'hui. L'exposition du Saint-Sacrement a dès lors offert   aux chrétiens la joie de pouvoir s'unir au Christ par une communion spirituelle.

   La pratique de l'adoration du Saint-Sacrement apporte de grands bienfaits à l'Eglise et aux fidèles. D'une certaine manière, elle concrétise la parole du Christ révélant à la Samaritaine que le Père recherche des adorateurs « en esprit et en vérité » (Jn 4, 23-24).

   Nous savons aussi que le Christ est venu avant tout pour offrir son corps en partage. L'évangile de la Fête-Dieu qui rapporte le miracle de la multiplication des pains souligne la grande compassion de Jésus pour la foule qui n'a pas de quoi manger (Luc 9, 11b-17). Alors que « le jour baisse », Jésus offre la lumière du salut par le don d'une nourriture qui vient du Ciel. De façon significative, Jésus confie à ses disciples la mission de distribuer celle-ci.

   Nos ostensoirs sont en général ornés de rayons de lumière qui partent de l'hostie consacrée placée au centre. Ces traits de lumière sont autant d'envois en mission adressés à tous les fidèles. L'adoration « en esprit et en vérité » est celle qui nous oriente vers l'annonce de Jésus et vers le partage de sa Bonne Nouvelle, à l'image encore de la Samaritaine qui va à la rencontre des habitants de son village en leur disant : « Venez voir cet homme... n'est-il pas le Christ ? »

+ Père Jean-Pierre COTTANCEAU