Un voyage historique sous le signe de l’œcuménisme

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Le voyage du pape François en Terre Sainte, du 24 au 26 mai, aura une portée historique aux plans œcuménique et politique. Mais il représentera aussi pour le Souverain Pontife un exploit « sportif », une sorte de « marathon » puisqu’il prononcera 14 discours, allocutions ou homélies, fera une déclaration historique, assurera plus de 25 rendez-vous, célébrera trois messes (une à Amman, une à Bethléem, et une messe privée au Cénacle).

Le Père Frederico Lombardi, porte-parole du Saint Siège a donné tous les détails de ce voyage à multiples facettes puisque le pape ira sur les pas de Paul VI et du patriarche orthodoxe Athénagoras, cinquante ans après leur rencontre historique (4-6 janvier 1964) ; mais aussi sur les pas de Jean-Paul II et de Benoît XVI.  Et pourtant c’est un voyage au programme original, typique de la manière de François, avec pour sommet la prière publique historique avec Batholomaios Ier au lieu de la résurrection du Christ le dimanche 25 mai.

Le cardinal français Jean-Louis Tauran  (pour le dialogue interreligieux), ainsi que les cardinaux Leonardo Sandri (Eglise orientales catholiques) et Kurt Koch (Unité des chrétiens) accompagneront le pape François. Celui-ci, pour signifier l’esprit de paix entre les religions qu’il veut prévaloir, a invité deux amis argentins : le rabbin Abraham Skorka et le professeur musulman, Omar Ahmed Abboud.

Après avoir rencontré le roi et les autorités de Jordanie, Sa Sainteté François célèbrera la messe dominicale au stade d’Amman. Il se rendra à Béthanie « au-delà du Jourdain » où Jésus fut baptisé par Jean. Par hélicoptère il rejoindra Bethléem où il célébrera la messe sur « la Place de la Mangeoire », le parvis de la basilique de la nativité.

A Jerusalem, sur l’esplanade des mosquées, au « Dôme du roc », il s’entretiendra avec les autorités musulmanes. Comme Jean-Paul II et Benoît XVI il priera au pied du Mur des Lamentations.

Instant important et émouvant, il déposera une gerbe de fleurs au Mont Herzl et ranimera la flamme au Mémorial de la Shoah de Yad VaShem et rencontrera des survivants des camps d’extermination.

Au siège du Grand rabbinat il s’entretiendra avec les deux grands rabbins représentant les traditions sépharade et ashkénaze.

Aux plans politique et diplomatique il rencontrera le président palestinien Mahmoud Abbas,  le président israélien Shimon Peres, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Le cœur du voyage du pape François -en mémoire de la rencontre entre Paul VI et Athénagoras- sont prévues quatre  rencontres avec le patriarche œcuménique  Bartholomaios Ier.  La première aura lieu à la Délégation apostolique, le pape et le patriarche signeront et publieront une Déclaration commune et échangeront des cadeaux. La seconde rencontre se fera au Saint-Sépulcre où les rejoindront le patriarche grec orthodoxe Théophilos, le patriarche arménien apostolique Nouhran Ier, le Custode de Terre Sainte, le P. Pier Luigi Pizzaballa, OFM, tous trois représentant les « communautés du Statu Quo ». Le dîner sera le moment de la troisième rencontre et la quatrième est prévue au siège du patriarche orthodoxe de Jérusalem.

« Le moment fondamental du voyage » sera marqué par l’entrée dans l’édifice qui abrite le tombeau du Christ, haut lieu de la chrétienté, le pape François et le patriarche Bartholomaios Ier, toujours accompagnés des trois chefs des communautés du Statu Quo, béniront les personnes présentes, avant de se rendre au site du Golgotha. La « prière commune au Saint-Sépulcre de Jérusalem » sera une « première » en ce dimanche 25 mai : une date « historique » dans l’histoire de l’œcuménisme. Des représentants chrétiens d’autres confessions seront présents, notamment des Eglises réformée  et anglicane.

A son retour à Rome, au cours de l’audience du mercredi 28 mai, le pape devrait évoquer ses trois jours de voyage en Terre Sainte et en dresser un premier bilan.