« NE NOUS LAISSONS PAS VOLER LA JOIE DE L’EVANGELISATION »

Affiche smm 2014

     Le dimanche 19 octobre, l’Église célèbre la Journée Missionnaire Mondiale invitant les fidèles à raviver leur désir et leur devoir moral de participer aux œuvres d'évangélisation. Le message adressé par le pape François à cette occasion insiste sur la joie donnée par la Bonne Nouvelle de Jésus Christ comme moteur de l'annonce missionnaire.

     La joyeuse évangélisation se fonde sur l'élan initial de la joie de Jésus lui-même. Lorsque dans l'évangile de Luc (10, 1-24) il choisit soixante-douze disciples pour aller proclamer la proximité du Royaume de Dieu, Jésus les voit revenir « tout joyeux » après avoir, comme ils disent, « soumis les démons » (Luc 10, 17). De sorte que la première expérience missionnaire est fondamentalement l'expérience d'une joie.

    Le vrai motif de la joie n'est pas cependant celui d'une toute-puissance exercée à l'encontre des puissances du mal. Jésus tempère ses disciples, leurs noms « se trouvent inscrits dans les cieux », voilà ce dont il faut qu'ils se réjouissent. Autrement dit, c'est le fait d'avoir été rendus participants de l'expansion du Royaume de Dieu et, en cela, d'être eux-mêmes les bénéficiaires puis les porte-voix de l'amour de Dieu pour les hommes qui motive profondément la joie d'un missionnaire de l’Évangile.

     L’Église prie pour que les chrétiens du monde entier soient animés de la flamme missionnaire et qu'ils s'ouvrent de façon spéciale au partage de leurs richesses avec les personnes pauvres. Mais soyons réalistes, la chrétienté est en souffrance. En Polynésie, on s'enorgueillit d'être un pays composé en grande majorité de chrétiens mais il suffit de regarder autour de nous pour voir des signes inquiétants. La « tristesse individualiste », que l'on attribue avec confort aux sociétés occidentales, ne nous est pas si étrangère.

     Depuis le Concile Vatican II et sous l'impulsion de Monseigneur Michel Coppenrath, notre Église locale peut compter heureusement sur un laïcat très engagé. Pourtant, le manque de vocations presbytérales et de vocations à la vie religieuse interroge. Quand une communauté chrétienne peine à engendrer le désir de l'engagement radical à la suite du Christ, il y a là le signe d'un manque de confiance dans la capacité de l’Évangile à communiquer la force de vivre avec le Christ.

     Profitons de ce moment dédié aux œuvres missionnaires pour entrer sur un chemin d'évangélisation voire de « ré-évangélisation ». Vivre avec Jésus, en communion avec les frères qui sont dans le besoin, tel est pour le chrétien le secret de la vie heureuse. 

+ Monseigneur Pascal CHANG SOI