« Le trésor caché »

Tresorchamp

Nombreuses sont les histoires, les contes et légendes, racontées par nos ancêtres sur un trésor caché qui n’a toujours pas été trouvé de nos jours, et que certains, convaincus de leur existence, sont prêts à tout vendre pour se lancer dans une recherche hasardeuse. Celles que nous propose un nommé Jésus de Nazareth, sont des paraboles pour nous expliquer « le Royaume des cieux », dont une nous parle justement de trésor caché. Cette dernière est différente de ce que nous avons l’habitude d’entendre. Il raconte l’histoire d’un trésor caché dans un champ, qu’un homme découvre, le cache de nouveau, vend tout ce qu’il possède, et achète ce champ. Puis, il clôture son histoire par une question : « Avez-vous compris tout cela ? » On a beau faire des études, il y a des choses qu'on ne comprend pas toujours, et particulièrement, cette petite parabole. Concrètement, il aurait été plus simple de prendre directement le trésor, de partir avec, et ni vu ni connu, j'ai mon trésor. Celui-là, il a trouvé un trésor dans un champ, et comme il ne voulait pas partir incognito avec, il le réenterre, et achète le champ pour apparemment faire les choses en règle. Pourquoi pas ! Mais légalement, quand on découvre un trésor dans un champ, la moitié revient au propriétaire, et l'autre moitié à celui qui l'a trouvé. Autant dire que le propriétaire s'est fait complètement avoir ! Il s'est fait avoir par cet homme qui voulait la totalité du trésor. Il pourra toujours dire qu’il ne l’a trouvé qu'après ! Mais il aura quand même trompé le propriétaire.

Les paraboles sont des analogies qui nous permettent, en principe de comprendre ce que nous vivons dans notre situation. C'est là certainement la clé de compréhension des paraboles.

« Le Royaume des cieux est comparable… » Qu'est-ce que ce le Royaume des cieux ? C'est très vaste, car Jésus est obligé d'employer plusieurs paraboles très différentes, et je n'ai relevé que celle du trésor. Ce qui est premier, ce n'est pas une réalité matérielle qui serait d'ordre politique, sociale, ou qui serait de l'ordre d'un pouvoir, mais il s'agit d'abord de Celui qui est au cœur de ce Royaume. Il s'agit bien évidemment, vous l'aurez compris, de Jésus Lui-même, qui instaure le Royaume de Dieu. Le Royaume est là, il est tout proche de vous, caché et pourtant présent, qui dépasse l'entendement, et on peut le toucher, le voir, et l'entendre. Il y a Jésus au cœur de ce Royaume, et il y a l'Église, prémices du Royaume des cieux. Bien entendu, l'Église n'est pas le Royaume. Il est toujours à venir, il est toujours en germe, il est toujours en construction.

Si j'achète mon champ avec le trésor dedans, c'est parce que le trésor, c'est Jésus. Jésus, mon seul trésor, mon vrai Seigneur, Celui que j'aime vraiment. Mais voilà, je n'ai pas le trésor sans le champ. Et le champ dans lequel se révèle, où se manifeste, où se vit de manière privilégiée cet amour et ce lien entre mon Seigneur et moi, c'est l'Église, c'est ce Royaume des cieux qui est en construction et déjà manifesté en Jésus.

Alors, la question est donc de savoir comment nous vivons notre lien au Christ, et comment nous vivons aussi notre lien à cette construction du Royaume des cieux, dont l'Église est prémices. Aujourd'hui, l'enjeu n'est pas de savoir si la foi doit être proposée de telle sorte que l’on sache qui est Jésus, si on l'aime, et si on y est attaché, mais quel visage d'Église donnons-nous. Donnons-nous envie du trésor qu'est Jésus ? Pour donner envie, il faudrait répondre à cette question : quelle valeur accordons-nous au Royaume qui nous est proposé ? Avons-nous tout vendu pour le Royaume des cieux ? L'enjeu est là.

(Source : homélie du Frère Bernard MAITTE, pour le 17è dimanche du temps ordinaire).