L'Église et « la responsabilité de protéger »

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Dans le message qu'il a délivré à l'occasion de la journée mondiale pour la Paix , le 1er janvier 2013, Benoît XVI exprimait son inquiétude face aux « foyers de tension » que génèrent les inégalités croissantes et un capitalisme financier sans régulation. Il dénonçait  les différentes formes de terrorisme et de criminalité, les fondamentalismes et les fanatismes, comme « dangers pour la Paix ». Et d'affirmer sa confiance et son espérance car : « l'Homme est fait pour la Paix qui est don de Dieu ».

Mardi dernier, le tout nouveau Pape François, lors de la messe d'inauguration de son Pontificat, a déclaré solennellement : « je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes « gardiens » de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! »

Fin janvier l'Institut Catholique de Paris, Justice et Paix et Pax Christi ont organisé un colloque sur « la responsabilité de protéger » comme celle-ci a été définie par le Sommet mondial des Nations Unies en 2005. Il revient « à chaque État de protéger ses populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité... La communauté internationale devrait, si nécessaire, encourager et aider les États à s'acquitter de cette responsabilité et aider l'ONU à mettre en place un dispositif d'alerte rapide... »

Le colloque a permis d'examiner des cas concrets : Darfour (2006), Côte d'Ivoire (2011), Syrie, Mali. L'Église est soucieuse d'apporter sa contribution dans ces Pays et s'estime également investie de « la responsabilité de protéger » non seulement les chrétiens mais aussi toutes les populations victimes de ces crimes et exactions.

Mgr Marc Stenger, président de Pax Christi a insisté sur l'aspect éthique de « la responsabilité de protéger »; l'important étant d'abord la prévention. Il s'agit de protéger la vie de chacun(e), la force est toujours un pis-aller. Cette réponse de l'ONU par le biais de « la responsabilité de protéger » avait été sollicitée à maintes reprises par l'Église depuis l'Encyclique du Pape Jean XXIII : Pacem in terris, publiée il y a 50 ans, le 11 avril 1963.  Jean XXIII disait, entre autres : « De nos jours, le bien commun universel pose des problèmes de dimension mondiale. Ils ne peuvent être résolus que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution et les moyens d'action prennent, eux aussi, des dimensions mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l'étendue de la Terre » (Pacem in terris n°137)

Puisse, par nos prières incessantes, le Bienheureux Jean-Paul II intercéder en faveur de tous ces peuples qui souffrent de conflits qui n'en finissent pas de les décimer.

D.S.