L’éducation des enfants : première préoccupation des parents

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   Décidément le gouvernement français n’a pas fini de nous surprendre, plus de deux cents ans après la création d’une république française laïque, le Ministre de l’éducation voit comme une « nécessité » de faire placarder dans les établissements scolaires « une charte de la laïcité ». Parents, élèves, et même un bon nombre d’enseignants se sont étonnés de cette gesticulation qui se voulait médiatique.

   Le document est tellement « clair » qu’il faudra publier des « fiches explicatives pédagogiques » ;  même le Ministre de l’Intérieur et des Cultes a dû prêter main forte à son collègue… « Il ne faut pas avoir peur de la laïcité », a-t-il tenté d’expliquer au Président du Consistoire central israélite de France.

   Connaissant les positions et déclarations de M. Peillon à l’égard des religions, notamment du christianisme, il est permis de douter de la sincérité de son « discours laïc » ; il se fait l’écho d’une intelligentsia parisienne héritière du jacobinisme.

   Prenons un exemple concret : « Les enseignements sont laïques (…) aucun sujet a priori n’est exclu du questionnement scientifique et pédagogique.» (article 12). En littérature, proposera-t-on quelques très beaux textes de Blaise Pascal, Victor Hugo, Paul Claudel, Francis Jammes, Khalil Gibran… se référant à la culture judéo-chrétienne ? En philosophie, on étudiera certainement Marx, Nietzsche … mais les écrits d’Emmanuel Mounier, de Jacques Maritain … seront-ils abordés ? Pourtant cela fait partie de « l’accès à une culture commune et partagée » (article 7).

   Mais soyons rassurés, les enseignants ne vont pas perdre leur temps à éplucher cette « charte » avec leurs élèves ; ils ont le sens des priorités et  du discernement, ils savent tenir compte du contexte culturel et cultuel lié au lieu d’implantation de leur établissement scolaire. Ils savent que ce n’est pas en bâillonnant élèves et parents que s’instaurent le dialogue et l’esprit de tolérance.

   Le bon sens polynésien sait apprécier les ordres venant de Paris, avec respect, mais surtout avec circonspection.

   Les parents, soucieux de l’éducation de leurs enfants, ne vont certainement pas se crisper sur cette « charte », par contre ils ne manqueront pas de s’informer sur ce qui se vit, se dit et se pratique en classe.

   Soyons simples et vrais dans nos relations humaines, voilà la saine laïcité.

D.S.