Il y a 200 ans... naissait Frédéric OZANAM

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un érudit, précurseur de la doctrine sociale de l'Eglise

 

En 2013, diverses manifestations nationales et régionales marquent le bicentenaire de la naissance de Frédéric Ozanam, une grande figure de la France.

Bachelier à 16 ans, d'une érudition étonnante, il se montre très brillant, étudiant simultanément le droit, l’allemand, l’hébreu, le sanscrit, la Bible et les Pères de l’Église. Eduqué chrétiennement par sa maman qu'il accompagne pour porter secours aux familles lyonnaises dans le besoin, il s'évertuera à mettre toute son intelligence au service de la foi, et toute sa foi au service de la charité. En fait, Ozanam a voué sa vie à la vérité et, insensiblement, celle-ci l’a conduit à la charité.

A 20 ans, avec des amis étudiants et le soutien de la soeur Rosalie (Fille de la Charité) il lance la « Conférence de Charité »  qui deviendra la Société Saint Vincent de Paul.

A l'âge de 21 ans lançant une pétition auprès des intellectuels catholiques, il convainc l'archevêque de Paris d'organiser  les premières Conférences de Carême à Notre-Dame de Paris.

A 22 ans il obtient la licence ès-lettres ; à 23 ans il soutient avec succès sa thèse de docteur en droit.

En 1841 on lui propose une chaire de professeur de Littérature étrangère à la Sorbonne, ce qui le conduira plus tard à fonder une nouvelle discipline : la littérature comparée.

L'atmosphère d'incrédulité, le rationalisme qu'il rencontre dans le milieu universitaire heurte ce fervent catholique. Quand il était étudiant, il n'hésitait pas, à la fin des cours, à interpeler certains professeurs qui attaquaient ouvertement le christianisme et l'Eglise.

Mais c'est la question sociale qui le préoccupe davantage. Frédéric Ozanam se situe dans le courant initié par Félicité de Lamennais (frère de Jean-Marie) qui voit dans les principes révolutionnaires de Liberté, Égalité et Fraternité, une traduction moderne du message évangélique.  En 1836, il écrit à son ami Louis Janmot : « La question qui agite aujourd'hui le monde autour de nous n'est ni une question de personnes, ni une question de formes politiques, c'est une question sociale. C'est de savoir qui l'emportera de l'esprit d'égoïsme ou de l'esprit de sacrifice ; si la société ne sera qu'une grande exploitation au profit des plus forts ou une consécration de chacun au service de tous... »

Ce sont là les prémices de la future doctrine sociale de l’Église qui, cinquante ans plus tard, sera exposée dans l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII (1891).

Frédéric Ozanam a été béatifié par le Pape Jean-Paul II au cours des JMJ de Paris en août 1997.  Lionel Jospin, saluant le Pape avant son départ, a rendu hommage au Bienheureux Ozanam : « [...] Le grand rassemblement que Vous avez suscité en France aura permis aux jeunes étrangers de mieux connaître les valeurs dont notre pays se veut porteur parmi les nations. Ces valeurs ont été incarnées par un homme remarquable, Frédéric Ozanam, que vous avez choisi de distinguer publiquement à Notre-Dame de Paris. Agrégé et Docteur de l'Université Française, professeur à la Sorbonne, journaliste, le créateur de la Société de Saint-Vincent-de Paul a contribué efficacement à la réconciliation de l’Église et de la République. Il a ainsi favorisé l'émergence d'une conception française de la laïcité, respectueuse de la liberté religieuse, expression de la liberté de conscience.

Cet homme de foi, lucide et passionné, ne pouvait rester insensible à la misère et à l'injustice sociale.»