Pko 12.05.2019

Eglise cath papeete 1

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°25/2019

Dimanche 12 mai 2019 –4ème Dimanche de Pâques – Année C

Humeurs…

Un poème à lire de bas en haut !

À la première lecture, le poème n'est pas ce qu'il y a de plus joyeux : les gestes de bonté sont rares et le monde est pourri. Vraiment ? Relisez-le, mais à l'envers cette fois. Vous vous apercevrez que le message est bien plus optimiste qu'il n'y paraît.

Aujourd’hui a été le pire jour de tous les temps

Et n’essayez de me convaincre que 

Chaque jour apporte quelque chose de bien

Car, quand on y regarde de plus près,

Ce monde est un véritable enfer.

Même si

Il arrive des choses biens de temps en temps 

Le contentement et la joie ne durent pas.

Et il serait faux de dire que

Tout se passe dans l’esprit et le cœur

Car

Le vrai bonheur peut être atteint

Seulement si l’on est entouré de bonnes choses

Le bien n’existe pas vraiment

Vous serez sans doute d’accord pour dire que

La réalité

A un rôle sur

Mon comportement

C’est totalement hors de mon contrôle

Et vous ne m’entendrez jamais dire dans un million d’années que

Aujourd’hui était une bonne journée

Laissez-moi vous dire…

12 Mai 2019 : 56ème Journée mondiale pour les vocations

Perdre son enfant… en le donnant à Dieu pour servir l’Église

Un jeune adulte, marié, père d’un enfant vint me trouver pour me demander : « Comment fait-on pour devenir Diacre ? J’ai décidé de me faire diacre. » Pour beaucoup de catholiques de notre diocèse, devenir Diacre permanent c’est souvent un souhait considéré comme une promotion. La réponse que j’ai faite au jeune adulte a dû le décevoir car je ne l’ai plus revu. D’abord il s’agissait de lui faire comprendre ce qu’est la vocation au diaconat permanent. Quelle place Dieu prenait-il dans son cheminement spirituel ? Était-ce le fruit d’un appel particulier ? Avait-il procédé à un discernement, d’abord avec son épouse, avec le prêtre de sa paroisse, avec un diacre permanent… etc…

Le message donné par le Pape François pour cette journée des vocations est intéressant car il nous invite à « réfléchir sur la manière dont l’appel du Seigneur nous rend porteurs d’une promesse et, en même temps, nous demande le courage de risquer avec Lui et pour Lui ». Reprenant l’appel des premiers disciples au bord du lac de Galilée (cf. Marc 1,16-20), le Saint Père souligne que dans toute vocation ressentie comme un appel de Dieu - que ce soit dans le mariage, la vocation sacerdotale ou religieuse - « à ce moment, nous avons entrevu la promesse d’une joie capable de combler notre vie ». Mais « embrasser cette promesse demande le courage de risquer un choix. »

Si nous vivons chrétiennement il en est de même pour toute autre vocation comme le choix d’un métier, d’un engagement social, politique, syndical… Nous sommes appelés à vivre heureux : « promesse de joie », mais à accepter les aléas de la vie : « le courage de risquer un choix ».

Le Pape redit ce qu’il avait expliqué lors des JMJ de Panama : « En particulier à vous, les jeunes, je voudrais dire : ne soyez pas sourds à l’appel du Seigneur ! (…) faites-lui confiance. Ne vous laissez pas contaminer par la peur, qui nous paralyse devant les hauts sommets que le Seigneur nous propose. Rappelez-vous toujours que, à ceux qui laissent les filets et la barque pour le suivre, le Seigneur promet la joie d’une vie nouvelle, qui comble le cœur et anime le chemin. »

Il me vient en exemple de vocation chrétienne étonnante d’un père de famille autrichien, Franz Jägerstätter, dont la vie vient d’être placée sous les projecteurs du Festival de Cannes 2019. En effet, « Une vie cachée » réalisée par Terence Malick (*) relate la vie du Bienheureux Franz [reconnu comme martyr et béatifié par Benoît XVI en 2007]. Il s’agit d’un agriculteur autrichien qui s’attache à suivre la vérité du Christ dans sa vie et à la mener en cohérence avec sa foi. Pour cette raison, il se retrouve seul dans son village à voter contre l’Anschluss (l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne nazie). Seul il refuse d’intégrer une armée devenue allemande, et donc nazie. Il sait qu’il risque la prison et la mort mais reste ferme dans son choix. Beaucoup tentent de l’en dissuader, et même un évêque, au nom de son devoir d’époux et de père de famille. Sa réaction est claire : « La réponse est-elle de tuer d’autres pères de famille ? » Seule sa femme le soutiendra dans l’attachement à la droiture de sa conscience et à refuser de servir le nazisme.

Emprisonné, il écrit à son épouse : « Aucune souffrance extérieure et aucune persécution ne peuvent briser la résistance intérieure de celui dans lequel le Christ vit et agit. », et aussi : « Mes mains sont enchaînées mais pas ma volonté ». Il sera décapité en août 1943, à 36 ans. Ce que retient l’Église : « son union aux souffrances du Christ jusqu’à la fin. Mais aussi de n’avoir jamais jugé les autres pour leurs décisions, les laissant face au drame de leur propre conscience, fussent-ils comme lui catholiques. C’est la leçon la plus belle et la plus forte de son témoignage. »

On comprend la crainte de certains parents de laisser leur enfant embrasser une vocation sacerdotale ou religieuse, leur peur de le perdre. C’est oublier les grâces qui découlent d’un don total de sa vie au Seigneur. C’est oublier le « Oui » de la Vierge Marie à l’imprévu de Dieu. Comme disait l’archevêque de Paris, Monseigneur Aupetit, lors de la messe chrismale à Saint-Sulpice (17 avril 2019) : « La folie de Dieu est plus sage que la sagesse de l’Homme. (…) Ce qu’il y a de fou dans le monde voilà ce que Dieu a choisi. (…) La folie, c’est mettre son intelligence au service de l’amour. »

Dominique Soupé

(*) Terence Malick, réalisateur américain a obtenu la Palme d’Or du festival de Cannes 2011 pour son film « L’Arbre de la Vie »

© Cathédrale de Papeete – 2019

En marge de l’actualité…

Vocation

Ce Dimanche 12 Mai, l’Église nous invite à prier de façon spéciale pour les Vocations… « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! » (Lc 10,2). Mais avant d’évoquer les vocations spécifiques (prêtres, religieux, religieuses), il n’est pas inutile de rappeler que toute personne a une vocation car chacun et chacune a une personnalité unique. C’est quoi, une vocation, sinon une attirance, une disposition, un goût particulier pour une profession, un métier, un état de vie ? Toute personne a le droit de choisir librement l’état de vie qu’elle désire : se marier et avoir des enfants, ou rester célibataire par amour de sa profession ou encore rester célibataire au service de l’Église. Comment reconnaître ma vocation ? Elle apparaît si souvent enfouie en moi, au fond de moi, que je n’ai jamais l’idée ou l’envie de la mettre à jour. La première chose est de prendre le temps de mieux me connaître, de découvrir ma découvrir ma personnalité, de reconnaître ce qui me fait grandir, ce qui m’épanouit, me fait être davantage en accord avec moi-même.

Qu’est-ce qui caractérise une vocation ? Si la vocation s’enracine dans ce que je suis et me permet ainsi de me réaliser, elle suppose la durée. C’est un engagement définitif qui donne sens à toute ma vie. La vocation est le dynamisme qui me poussera en avant pendant toute ma vie, à travers mes actions, mes choix… Si la vocation s’enracine dans ce que je suis, elle est une aventure personnelle. Personne ne peut avoir la vocation pour moi, je ne saurais non plus être sujet d’une vocation « par procuration » ! Enfin, si ma vocation est une affaire personnelle, elle n’est pas une affaire individuelle. Elle a une dimension sociale et collective en ce que la vocation est un appel à mettre ses dons au service des autres. La réalisation de chacun s’accomplit dans le don de soi, sous quelque forme que ce soit.

Venons-en maintenant aux vocations sacerdotales : un communiqué du 6 Mars publié par le Vatican nous informe que pour la première fois depuis 2010, le nombre total de prêtres a diminué, passant de 414 969 en 2016 à 414 582 en 2017. Parallèlement, le nombre de candidats au sacerdoce a passé de 116 160 en 2016 à 115 328 en 2017. L’Europe compte 14,9 % des séminaristes du monde, l’Amérique 27,3 %, l’Asie 29,8 % et l’Afrique 27,1 % et l’Océanie 0,9 %. Signalons qu’en revanche, le nombre d’évêques, de diacres permanents, de missionnaires laïcs et de catéchètes a augmenté de façon significative. (Sources : Zenit).

Notre diocèse de Papeete compte actuellement 3 séminaristes, plus un candidat qui finit sa « Propédeutique », année de préparation pour entrer au Grand Séminaire. Mais nous n’avons aucune entrée en vue pour la rentrée 2019. Nous pourrions nous lamenter… en vain ! Jésus nous propose une autre façon d’agir : « Je vous le dis en vérité, si deux d’entre vous sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux Cieux ! » (Mt 18,19) S’il en est ainsi pour deux, qu’en sera-t-il si toute une communauté, une Église entière unit sa prière ? C’est ce qui nous est proposé ce Dimanche. Mais y croyons-nous vraiment ?

+ Mgr Jean Pierre COTTANCEAU

© Archidiocèse de Papeete - 2019

Audience générale

La charité doit se faire avec tendresse

Lors de l’audience générale tenue Place Saint-Pierre ce mercredi 8 mai 2019, le Pape est revenu sur son récent voyage apostolique en Bulgarie et en Macédoine du Nord, et notamment sur la tendresse des Sœurs de Mère Teresa.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je suis rentré hier, dans la soirée, d’un voyage apostolique de trois jours qui m’a conduit en Bulgarie et en Macédoine du Nord. Je remercie Dieu de m’avoir permis de réaliser ces visites, et je renouvelle ma gratitude aux autorités civiles de ces deux pays qui m’ont accueilli avec grande courtoisie et disponibilité. Aux évêques et à leurs communautés ecclésiales, j’adresse mon “merci” le plus cordial, pour la chaleur et la dévotion avec lesquelles ils ont accompagné mon pèlerinage.

En Bulgarie, j’ai été guidé par la mémoire vivante de saint Jean XXIII, qui fut envoyé dans ce pays en 1925 comme visiteur puis délégué apostolique. Animé de son exemple de bienveillance et de charité pastorale, j’ai rencontré ce peuple, appelé à servir de pont entre Europe Centrale, Orientale et Méridionale ; avec la devise « Pacem in terris » j’ai invité tout le monde à marcher sur le chemin de la fraternité ; et sur ce chemin, en particulier, j’ai eu la joie d’accomplir un pas en avant dans la rencontre avec le Patriarche de l’Église orthodoxe bulgare Néophyte et les membres du Saint Synode. En effet, comme chrétiens, notre vocation et notre mission est d’être signe et instrument d’unité, et nous pouvons l’être, avec l’aide de l’Esprit Saint, en faisant passer ce qui nous unit devant ce qui nous a divisés ou qui nous divise encore.

La Bulgarie actuelle est l’une des terres évangélisées par les saints Cyrille et Méthode, que saint Jean-Paul II a placés au côté de saint Benoît comme patrons de l’Europe. À Sofia, dans la majestueuse cathédrale patriarcale de Saint Aleksander Nevkij, je me suis recueilli devant l’image sacrée des deux saints frères. D’origine grecque, de Thessalonique, ils ont su utiliser leur culture avec créativité pour transmettre le message chrétien aux peuples slaves ; ils conçurent un nouvel alphabet avec lequel ils traduisirent la Bible et les textes liturgiques en langue slave. Aujourd’hui encore il faut des évangélisateurs passionnés et créatifs, pour que l’Évangile rejoigne tous ceux qui ne le connaissent pas encore et qu’il puisse irriguer à nouveau les terres où les antiques racines chrétiennes se sont desséchées. Sur cet horizon, j’ai célébré deux fois l’Eucharistie avec la communauté catholique en Bulgarie et je l’ai encouragée à être optimiste et générative. Je remercie encore ce peuple de Dieu qui m’a montré tant de foi et tant d’affection.

La dernière étape du voyage en Bulgarie a été accomplie avec les représentants des diverses religions : nous avons invoqué de Dieu le don de la paix, tandis qu’un groupe d’enfants portait des flambeaux allumés, symboles de foi et d’espérance.

En Macédoine du Nord j’ai été accompagné par la forte présence spirituelle de sainte Mère Teresa de Calcutta, qui naquit à Skopje en 1910 et, là dans sa paroisse, reçut les Sacrements de l’initiation chrétienne et apprit à aimer Jésus. Dans cette femme, menue mais pleine de force grâce à l’action de l’Esprit Saint en elle, nous voyons l’image de l’Église dans ce pays et dans d’autres périphéries du monde : une petite communauté qui, avec la grâce du Christ, est devenue une maison accueillante où beaucoup trouvent une restauration pour leur vie. Au Mémorial de Mère Teresa j’ai prié en présence d’autres leaders religieux et d’un important groupe de pauvres, et j’ai béni la première pierre d’un sanctuaire qui lui est dédié.

La Macédoine du Nord est un pays indépendant depuis 1991. Le Saint-Siège a cherché à soutenir son chemin depuis le début, et par ma visite, j’ai voulu surtout encourager sa capacité traditionnelle à réunir diverses appartenances ethniques et religieuses ; ainsi que son engagement à accueillir et secourir un grand nombre de migrants et de réfugiés durant la période critique de 2015 et 2016. Il y a eu ici un grand accueil, ils ont eu un grand cœur. Les migrants créent des problèmes pour eux, mais ils les accueillent et les aiment, et résolvent les problèmes. C’est quelque chose de grand chez ce peuple. Un applaudissement pour ce peuple.

La Macédoine du Nord est un pays jeune, du point de vue institutionnel ; un pays petit, qui a besoin de s’ouvrir à de larges horizons sans perdre ses racines. C’est pourquoi il est significatif qu’ait eu lieu une rencontre avec les jeunes. Jeunes gens et jeunes filles de diverses confessions chrétiennes et aussi d’autres religions – musulmans, par exemple –, ayant tous en commun le désir de construire quelque chose de beau dans leur vie. Je les ai exhortés à rêver grand et à risquer, comme la jeune Agnès – la future Mère Teresa – en écoutant la voix de Dieu qui parle dans la prière et dans la chair des frères qui sont dans le besoin. Je suis resté touché, quand je suis allé visiter les Sœurs de Mère Teresa : elles étaient avec les pauvres, et je suis resté touché par la tendresse évangélique de ces femmes. Cette tendresse naît de la prière, de l’adoration. Elles accueillent tout le monde, elles se sentent sœurs, mères de tous, elles le font avec tendresse. Si souvent, nous les chrétiens, nous perdons cette dimension de la tendresse, et quand il n’y a pas de tendresse, nous devenons trop sérieux, aigres. Ces sœurs sont douces dans la tendresse et font la charité, mais la charité comme elle est, sans la déguiser. En revanche, faire la charité sans tendresse, sans amour, c’est comme jeter un verre de vinaigre sur l’œuvre de charité. Non, la charité est joyeuse, elle n’est pas acide. Ces sœurs sont un bel exemple. Que Dieu les bénisse, toutes.

Outre les témoignages des jeunes, à Skopje j’ai écouté ceux des prêtres et des personnes consacrées. Hommes et femmes qui ont donné leur vie au Christ. Pour eux, tôt ou tard, vient la tentation de dire : « Seigneur, qu’est-ce que mon petit don face aux problèmes de l’Église et du monde ? ». C’est pourquoi je leur ai rappelé qu’un peu de levain peut faire lever toute la pâte, et qu’un peu de parfum, pur et concentré, imprègne tout l’environnement d’une bonne odeur.

C’est le mystère de Jésus-Eucharistie, graine de vie nouvelle pour toute l’humanité. Durant la messe que nous avons célébrée sur la place de Skopje, nous avons renouvelé, dans une périphérie de l’Europe d’aujourd’hui, le miracle de Dieu qui avec quelques pains et poissons, rompus et partagés, rassasie la faim des multitudes. Confions le présent et l’avenir des peuples que j’ai visités durant ce voyage, à son inépuisable providence. Et je vous invite tous à prier la Vierge Marie pour qu’elle bénisse ces deux pays : la Bulgarie et la Macédoine du Nord.

[Je vous salue Marie…]

© Libreria Editrice Vaticana – 2019

56ème Journée mondiale de prière pour les vocations

Le courage de risquer pour la promesse de Dieu

Le message du Pape pour la Journée mondiale de prière pour les vocations, qui se tient ce dimanche 12 mai, a été rendu public samedi 9 mars.  Dans ce texte, signé le 31 janvier dernier en la fête de saint Jean Bosco, le Pape revient tout d’abord sur le Synode des Jeunes et les JMJ de Panama, « deux grands rendez-vous, qui ont permis à l’Église de tendre l’oreille à la voix de l’Esprit et aussi à la vie des jeunes, à leurs interrogations, aux lassitudes qui les accablent et aux espérances qui les habitent », écrit-il. Il développe ensuite une réflexion sur le thème « le courage de risquer pour la promesse de Dieu », en partant de la scène de l’appel des premiers disciples près du lac de Galilée, dans l’Évangile selon saint Marc.

Chers frères et sœurs,

après avoir vécu, en octobre dernier, l’expérience dynamique et féconde du Synode dédié aux jeunes, nous avons récemment célébré à Panamá les 34èmes Journées mondiales de la Jeunesse. Deux grands rendez-vous, qui ont permis à l’Église de tendre l’oreille à la voix de l’Esprit et aussi à la vie des jeunes, à leurs interrogations, aux lassitudes qui les accablent et aux espérances qui les habitent.

En reprenant justement ce que j’ai eu l’occasion de partager avec les jeunes à Panamá, en cette Journée mondiale de prière pour les Vocations, je voudrais réfléchir sur la manière dont l’appel du Seigneur nous rend porteurs d’une promesse et, en même temps, nous demande le courage de risquer avec Lui et pour Lui. Je voudrais m’arrêter brièvement sur ces deux aspects – la promesse et le risque – en contemplant avec vous la scène évangélique de l’appel des premiers disciples près du lac de Galilée (Mc 1,16-20).

Deux couples de frères – Simon et André avec Jacques et Jean – sont en train d’accomplir leur travail quotidien de pêcheurs. Dans ce dur métier, ils ont appris les lois de la nature, et quelquefois ils ont dû la défier quand les vents étaient contraires et que les vagues agitaient les barques. Certains jours, la pêche abondante récompensait la grande fatigue, mais d’autres fois, l’effort de toute une nuit ne suffisait pas à remplir les filets et on revenait sur le rivage fatigués et déçus.

Ce sont là les situations ordinaires de la vie, dans lesquelles chacun de nous se mesure avec les désirs qu’il porte dans le cœur, se consacre à des activités qu’il espère pouvoir être fructueuses, avance dans la « mer » de différentes manières à la recherche de la route juste qui puisse étancher sa soif de bonheur. Parfois il jouit d’une bonne pêche, d’autres fois, au contraire, il doit s’armer de courage pour tenir le gouvernail d’une barque ballottée par les vagues, ou faire face à la frustration de se retrouver avec les filets vides.

Comme dans l’histoire de chaque appel, même dans ce cas une rencontre survient. Jésus marche, il voit ces pêcheurs et s’approche… C’est arrivé avec la personne avec laquelle nous avons choisi de partager la vie dans le mariage, ou quand nous avons senti l’attrait pour la vie consacrée : nous avons vécu la surprise d’une rencontre et, à ce moment, nous avons entrevu la promesse d’une joie capable de combler notre vie. Ainsi, ce jour-là, près du lac de Galilée, Jésus est allé à la rencontre de ces pêcheurs, rompant la « paralysie de la normalité » (Homélie de la XXIIème Journée mondiale de la vie consacrée, 2 février 2018). Et tout de suite il leur adresse une promesse : « Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Mc 1,17).

L’appel du Seigneur alors n’est pas une ingérence de Dieu dans notre liberté ; ce n’est pas une « cage » ou un poids qui nous est mis sur le dos. C’est au contraire l’initiative amoureuse avec laquelle Dieu vient à notre rencontre et nous invite à entrer dans un grand projet dont il veut nous rendre participants, visant l’horizon d’une mer plus vaste et d’une pêche surabondante.

Le désir de Dieu, en effet, est que notre vie ne devienne pas prisonnière de l’évidence, ne soit pas entraînée par inertie dans les habitudes quotidiennes et ne reste pas inerte devant ces choix qui pourraient lui donner une signification. Le Seigneur ne veut pas que nous nous résignions à vivre au jour le jour en pensant que, au fond, il n’y a rien pour quoi il vaille la peine de s’engager avec passion et en éteignant l’inquiétude intérieure pour chercher de nouvelles routes à notre navigation. Si quelquefois il nous fait expérimenter une « pêche miraculeuse », c’est parce qu’il veut nous faire découvrir que chacun de nous est appelé – de façons diverses – à quelque chose de grand, et que la vie ne doit pas rester empêtrée dans les filets du non-sens et de ce qui anesthésie le cœur. La vocation, en somme, est une invitation à ne pas nous arrêter sur le rivage avec les filets à la main, mais à suivre Jésus au long de la route qu’il a pensée pour nous, pour notre bonheur et pour le bien de ceux qui sont autour de nous.

Naturellement, embrasser cette promesse demande le courage de risquer un choix. Les premiers disciples, en se sentant appelés par lui à prendre part à un rêve plus grand, « aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent » (Mc 1,18). Cela signifie que pour accueillir l’appel du Seigneur il convient de se mettre en jeu avec tout soi-même et de courir le risque d’affronter un défi inédit ; il faut laisser tout ce qui voudrait nous tenir attachés à notre petite barque, nous empêchant de faire un choix définitif ; il nous est demandé cette audace qui nous pousse avec force à la découverte du projet que Dieu a sur notre vie. En substance, lorsque nous sommes placés face à la vaste mer de la vocation, nous ne pouvons pas rester à réparer nos filets sur la barque qui nous donne sécurité, mais nous devons nous fier à la promesse du Seigneur.

Je pense surtout à l’appel à la vie chrétienne, que tous nous recevons au Baptême et qui nous rappelle comment notre vie n’est pas le fruit d’un hasard, mais le don du fait d’être des enfants aimés du Seigneur, rassemblés dans la grande famille de l’Église. L’existence chrétienne naît et se développe justement dans la communauté ecclésiale, surtout grâce à la Liturgie, qui nous introduit à l’écoute de la Parole de Dieu et à la grâce des sacrements ; c’est là que, depuis le plus jeune âge, nous sommes initiés à l’art de la prière et au partage fraternel. C’est justement parce qu’elle nous engendre à la vie nouvelle et nous conduit au Christ que l’Église est notre mère ; c’est pourquoi nous devons l’aimer également lorsque nous découvrons sur son visage les rides de la fragilité et du péché, et nous devons contribuer à la rendre toujours plus belle et lumineuse, afin qu’elle puisse être témoin de l’amour de Dieu dans le monde.

La vie chrétienne, ensuite, trouve son expression dans ces choix qui, tandis qu’ils donnent une direction précise à notre navigation, contribuent aussi à la croissance du Royaume de Dieu dans la société. Je pense au choix de s’épouser dans le Christ et de former une famille, ainsi qu’aux autres vocations liées au monde du travail et des métiers, à l’engagement dans le domaine de la charité et de la solidarité, aux responsabilités sociales et politiques, et ainsi de suite. Il s’agit de vocations qui nous rendent porteurs d’une promesse de bien, d’amour et de justice non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les contextes sociaux et culturels dans lesquels nous vivons, qui ont besoin de chrétiens courageux et d’authentiques témoins du Royaume de Dieu. 

Dans la rencontre avec le Seigneur certains peuvent sentir l’attrait d’un appel à la vie consacrée ou au sacerdoce ordonné. Il s’agit d’une découverte qui enthousiasme et qui en même temps fait peur, se sentant appelés à devenir “pêcheurs d’hommes » dans la barque de l’Église à travers une offrande totale de soi-même et l’engagement d’un service fidèle à l’Évangile et aux frères. Ce choix comporte le risque de tout laisser pour suivre le Seigneur et de se consacrer complètement à lui pour devenir collaborateurs de son œuvre. De nombreuses résistances intérieures peuvent empêcher une décision de ce genre, comme aussi dans certains contextes très sécularisés, où il semble ne plus y avoir de place pour Dieu et pour l’Évangile, on peut se décourager et tomber dans la « lassitude de l’espérance » (Homélie de la messe avec les prêtres, consacrés et mouvements laïcs, Panamá, 26 janvier 2019).

Pourtant il n’y a pas de joie plus grande que de risquer sa vie pour le Seigneur ! En particulier à vous, les jeunes, je voudrais dire : ne soyez pas sourds à l’appel du Seigneur ! S’il vous appelle pour ce chemin, ne tirez pas votre épingle du jeu et faites-lui confiance. Ne vous laissez pas contaminer par la peur, qui nous paralyse devant les hauts sommets que le Seigneur nous propose. Rappelez-vous toujours que, à ceux qui laissent les filets et la barque pour le suivre, le Seigneur promet la joie d’une vie nouvelle, qui comble le cœur et anime le chemin.

Très chers, il n’est pas toujours facile de discerner sa vocation et d’orienter sa vie d’une façon juste. Pour cela, il faut un engagement renouvelé de la part de toute l’Église – prêtres, personnes consacrées, animateurs pastoraux, éducateurs – afin que s’offrent, surtout aux jeunes, des occasions d’écoute et de discernement. Il faut une pastorale pour les jeunes et les vocations qui aide à la découverte du projet de Dieu, spécialement à travers la prière, la méditation de la Parole de Dieu, l’adoration eucharistique et l’accompagnement spirituel.

Comme cela s’est présenté plusieurs fois durant les Journées mondiales de la Jeunesse de Panamá, nous devons regarder Marie. Dans l’histoire de cette jeune fille, la vocation a été aussi en même temps une promesse et un risque. Sa mission n’a pas été facile, pourtant elle n’a pas permis à la peur de prendre le dessus. Son « oui » a été « le “oui” de celle qui veut s’engager et risquer, de celle qui veut tout parier, sans autre sécurité que la certitude de savoir qu’elle était porteuse d’une promesse. Et je demande à chacun de vous : vous sentez-vous porteurs d’une promesse ? Quelle promesse est-ce que je porte dans le cœur, à réaliser ? Marie, sans aucun doute, aura eu une mission difficile, mais les difficultés n’étaient pas une raison pour dire “non”. Certes elle aura des difficultés, mais ce ne seront pas les mêmes difficultés qui apparaissent quand la lâcheté nous paralyse du fait que tout n’est pas clair ni assuré par avance » (Veillée pour les jeunes, Panama, 26 janvier 2019). 

En cette Journée, unissons-nous dans la prière en demandant au Seigneur de nous faire découvrir son projet d’amour sur notre vie, et de nous donner le courage de risquer sur la route qu’il a depuis toujours pensée pour nous. 

Du Vatican, le 31 janvier 2019, Mémoire de saint Jean Bosco.

François

© Libreria Editice Vaticana – 2019

Pedo-criminalité – Motu proprio

La loi de l’Église oblige désormais les prêtres à dénoncer les crimes sexuels

Avec le motu proprio Vos estis lux mundi (Vous êtes la lumière du monde) publié jeudi 9 mai, le pape François impose aux prêtres l’obligation de dénoncer les abus sexuels dont ils auraient connaissance. Il clarifie la reddition de comptes des évêques.

La lutte contre les crimes sexuels dans l’Église et leur couverture a franchi, jeudi 9 mai, une nouvelle étape avec la publication d’un motu proprio du pape soulignant l’obligation de dénoncer ces crimes aux autorités de l’Église et précisant les procédures pour le faire, y compris quand ils sont commis par des membres de la hiérarchie.

« C’est une conséquence directe de la rencontre des présidents de conférences épiscopales en février dernier sur les abus sexuels », se félicite Mgr Juan Ignacio Arrieta, secrétaire du Conseil pontifical pour les textes législatifs. Ce texte, « de nature procédurale », « n’introduit pas de nouveau délit » mais vient clarifier un certain nombre de points qui restaient obscurs dans le droit de l’Église.

Obligation est faite à tous les clercs, religieux et religieuses de dénoncer à l’autorité supérieure les abus dont ils auraient connaissance. Le texte condamne clairement les « actions ou omissions directes visant à interférer ou éluder » toute enquête, civile ou canonique, concernant les abus.

Obligation de dénoncer, sauf le secret de confession

« C’était déjà moralement obligatoire, cela le devient légalement et disciplinairement », explique Mgr Arrieta qui précise à La Croix que les faits révélés dans le cadre du secret de confession ne sont pas concernés.

« Le secret de la confession est une loi divine qui ne peut en aucun cas être modifiée par une loi humaine comme ces normes », explique-t-il. « Mais il existe des moyens pour éviter une utilisation illégitime de la confession. Le prêtre peut ne pas donner l’absolution et, au minimum, encourager celui qui se confesse à se soigner ou à se dénoncer aux autorités civiles. »

Vos estis lux mundi organise aussi la protection des victimes et de ceux qui dénoncent les abus. Il choisit une définition très large des « personnes vulnérables », allant au-delà des mineurs et concernant « toute personne se trouvant dans un état (…) qui, de fait, limite, même occasionnellement, sa capacité de compréhension ou de volonté, ou en tout cas de résistance à l’offense ».

Un « guichet » pour les dénonciations

Pour le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, cela ne doit pas créer un esprit de psychose chez les clercs qui peuvent craindre une vague de dénonciations calomnieuses. « On ne peut pas refuser de faire une chose juste simplement parce qu’elle peut être instrumentalisée » relève-t-il dans L’Osservatore romano, soulignant que les normes rappellent aussi très clairement la présomption d’innocence.

Autre obligation édictée par le pape en tenant compte de l’expérience des dernières années : l’obligation pour tous les diocèses du monde de mettre en place un « guichet » pour les dénonciations, c’est-à-dire un ou des « dispositifs stables et facilement accessibles au public pour permettre de présenter des signalements ». « Sur ce sujet, le travail des conférences épiscopales sera très important pour décliner ce qui se fera en fonction des exigences locales », explique Mgr Arrieta.

Enfin, le motu proprio met clairement en place une procédure d’enquête interne à l’Église pour juger les évêques et les supérieures religieux accusés de crimes, ou de les avoir couverts.

Dans ces cas, ce sera désormais à l’archevêque métropolitain, en lien avec Rome, de mener l’enquête ou, s’il est lui-même est impliqué, à l’évêque le plus ancien de la province.

« En aucune manière interférer dans les juridictions de l’État »

« Mais le métropolitain n’est pas laissé à lui-même », insiste Mgr Charles Scicluna, secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi. La nouvelle procédure prévoit l’obligation de prévenir Rome, qui devra lui répondre sous 30 jours, et lui donne 90 jours pour mener son enquête, en faisant un rapport mensuel au Saint-Siège.

Pour éviter qu’une affaire puisse être mise sous le tapis, l’archevêque devra prévenir le nonce s’il décide de classer sans suite un signalement « manifestement infondé ».

« De toute façon, il ne s’agit en aucune manière d’interférer dans les juridictions de l’État », insiste Mgr Scicluna. Le motu proprio précise d’ailleurs clairement que ses normes « s’appliquent sans préjudice des droits et obligations établis en chaque lieu par les lois étatiques, en particulier pour ce qui concerne les éventuelles obligations de signalement aux autorités civiles compétentes. »

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« Couvrir un crime ne peut plus être accepté »

Paroles de Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte et secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi : « Ces normes sont un signal très fort : pour la première fois, l’Église a une loi universelle qui engage la responsabilité des évêques et permet de rendre des comptes. Tout le monde peut être soumis à une enquête : je suis pasteur et je ne suis pas au-dessus de la loi.

De la même façon, ce motu proprio promeut une plus grande transparence en disant clairement que couvrir un crime ne peut plus être accepté.

Le texte ne concerne que les clercs, religieux et religieux, mais c’est une impulsion pour les communautés. Le pape veut que, quand il y a un problème, on en parle. Le silence ou la couverture n’est pas une attitude juste. Celui qui parle doit être protégé, celui qui souffre doit être accueilli, écouté et aidé. »

© La Croix - 2019

Pedo-criminalité – Motu proprio

Vos estis Lus mundi
Lettre apostolique en forme de « Motu proprio » du souverain pontife François

Le Motu proprio de François, « Vos estis lux mundi », établit de nouvelles procédures pour signaler les cas de harcèlement et de violence, et assure qu’évêques et supérieurs religieux doivent rendre compte de leur travail. Il introduit l’obligation pour les clercs et religieux de signaler les abus. Chaque diocèse devra se doter d’un système facilement accessible au public pour recevoir les signalements.

« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée » (Mt 5,14). Notre Seigneur Jésus Christ appelle chaque fidèle à être un exemple lumineux de vertu, d’intégrité et de sainteté. Nous sommes tous, en effet, appelés à donner un témoignage concret de la foi au Christ dans notre vie et, en particulier, dans notre relation avec le prochain.

Les crimes d’abus sexuel offensent Notre Seigneur, causent des dommages physiques, psychologiques et spirituels aux victimes et portent atteinte à la communauté des fidèles. Pour que ces phénomènes, sous toutes leurs formes, ne se reproduisent plus, il faut une conversion continue et profonde des cœurs, attestée par des actions concrètes et efficaces qui impliquent chacun dans l’Église, si bien que la sainteté personnelle et l’engagement moral puissent contribuer à promouvoir la pleine crédibilité de l’annonce évangélique et l’efficacité de la mission de l’Église. Cela ne devient possible qu'avec la grâce de l’Esprit Saint répandu dans les cœurs, car nous devons toujours nous rappeler des paroles de Jésus : « En dehors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). Même si beaucoup a déjà été fait, nous devons continuer à apprendre des amères leçons du passé, pour regarder avec espérance vers l’avenir.

Cette responsabilité retombe, avant tout, sur les successeurs des Apôtres, préposés par Dieu à la conduite pastorale de son Peuple, et exige leur engagement à suivre de près les traces du Divin Maître. En raison de leur ministère, en effet, ils dirigent « les Églises particulières qui leur sont confiées, comme vicaires et légats du Christ, par leurs conseils, leurs encouragements, leurs exemples, mais aussi par leur autorité et par l’exercice du pouvoir sacré, dont l’usage cependant ne leur appartient qu’en vue de l’édification en vérité et en sainteté de leur troupeau, se souvenant que celui qui est le plus grand doit se faire le plus petit, et celui qui commande, le serviteur » (Conc. Œcum. Vat. II, Const. Lumen gentium n.27). Tout ce qui, de manière plus impérieuse, regarde les successeurs des Apôtres concerne aussi tous ceux qui de diverses manières assument des ministères dans l’Église, professent les conseils évangéliques ou sont appelés à servir le Peuple chrétien. Par conséquent, il est bien que soient adoptées au niveau universel des procédures visant à prévenir et à contrer ces crimes qui trahissent la confiance des fidèles.

Je désire que cet engagement soit mis en œuvre de façon pleinement ecclésiale, et soit donc une expression de la communion qui nous tient unis, dans une écoute réciproque et ouverte aux contributions de ceux qui ont à cœur ce processus de conversion.

Par conséquent, je dispose :

TITRE I

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Art. 1 – Domaine d’application

§1. Les présentes normes s’appliquent en cas de signalements relatifs à des clercs ou à des membres d’Instituts de vie consacrée ou de Sociétés de vie apostolique, et concernant :

a) les délits contre le sixième commandement du Décalogue consistant à :

i. contraindre quelqu’un, avec violence ou menace ou par abus d’autorité, à accomplir ou subir des actes sexuels ;

ii. accomplir des actes sexuels avec un mineur ou avec une personne vulnérable ;

iii. produire, exhiber, détenir ou distribuer, même par voie informatique, du matériel pédopornographique, ainsi que recruter ou inciter un mineur ou une personne vulnérable à participer à des exhibitions pornographiques ;

b) les comportements dont se rendent auteurs les sujets dont il est question à l’article 6 consistant en des actions ou omissions directes visant à interférer ou éluder des enquêtes civiles ou des enquêtes canoniques, administratives ou pénales ouvertes à l’encontre d’un clerc ou d’un religieux pour des délits mentionnés à la lettre a) du présent paragraphe.

§2. Dans les présentes normes, on entend par :

a) « mineur » : toute personne âgée de moins de dix-huit ans ou équiparée comme telle par la loi ; 

b) « personne vulnérable » : toute personne se trouvant dans un état d’infirmité, de déficience physique ou psychique, ou de privation de liberté personnelle qui, de fait, limite, même occasionnellement, sa capacité de compréhension ou de volonté, ou en tout cas de résistance à l’offense ;

c) « matériel pédopornographique » : toute représentation, indépendamment du moyen utilisé, d’un mineur impliqué dans une activité sexuelle explicite, réelle ou simulée, et toute représentation d’organes sexuels de mineurs à des fins principalement sexuelles.

Art. 2 – Réception des signalements et protection des données

§ 1. Tenant compte des indications éventuellement adoptées par les Conférences épiscopales, par les Synodes des Évêques des Églises Patriarcales et des Églises Archiépiscopales Majeures ou par les Conseils des Hiérarques des Églises Métropolitaines sui iuris respectifs, les Diocèses ou les Éparchies doivent mettre en place, individuellement ou ensemble, dans le délai d’un an à partir de l’entrée en vigueur des présentes normes, un ou plusieurs dispositifs stables et facilement accessibles au public pour permettre de présenter des signalements, notamment à travers l’institution d’un bureau ecclésiastique approprié. Les Diocèses et les Éparchies informeront le Représentant pontifical de l’instauration desdits dispositifs.

§2. Les informations visées au présent article sont protégées et traitées de façon à en garantir la sécurité, l’intégrité et la confidentialité au sens des canons 471, 2° CIC et 244 §2,2° CCEO.

§3. Restant sauves les dispositions de l’article 3 §3, l’Ordinaire qui a reçu le signalement le transmet sans délai à l’Ordinaire du lieu où les faits se seraient produits, ainsi qu’à l’Ordinaire propre de la personne signalée, lesquels procèdent conformément aux normes du droit, selon ce qui est prévu pour le cas spécifique.

§4. Aux fins du présent titre, les Éparchies sont équiparées aux Diocèses, et le Hiérarque est équiparé à l’Ordinaire.

Art. 3 – Signalement

§ 1. Étant saufs les cas prévus aux canons 1548 § 2 CIC et 1229 § 2 CCEO, chaque fois qu’un clerc ou qu’un membre d’un Institut de vie consacrée ou d’une Société de vie apostolique a connaissance d’une information sur des faits visés à l’article 1, ou des raisons fondées de penser qu’a été commis l’un de ces faits, il a l’obligation de le signaler sans délai à l’Ordinaire du lieu où se seraient produits les faits, ou à un autre Ordinaire parmi ceux dont il est question aux canons 134 CIC et 984 CCEO, étant sauves les dispositions du §3 du présent article.

§2. Toute personne peut présenter un signalement relatif aux comportements dont il est question à l’article 1, en se prévalant des modalités établies à l’article précédent, ou de n’importe quelle autre manière appropriée.

§3. Quand le signalement concerne l’une des personnes visées à l’article 6, il est adressé à l’Autorité déterminée aux termes des articles 8 et 9. Le signalement peut toujours être adressé au Saint-Siège, directement ou par l’intermédiaire du Représentant pontifical.

§4. Le signalement doit contenir des éléments les plus circonstanciés possible, comme des indications de temps et de lieu des faits, la désignation de personnes impliquées ou informées, ainsi que toute autre élément de circonstance pouvant être utile pour assurer une évaluation précise des faits.

§5. Les informations peuvent aussi être acquises ex officio.

Art. 4 – Protection de qui présente le signalement

§1. Le fait d’effectuer un signalement selon l’article 3 ne constitue pas une violation de l’obligation de confidentialité

§2. Restant sauves les dispositions du canon 1390 CIC et des canons 1452 et 1454 CCEO, tous préjudices, rétorsions ou discriminations pour le fait d’avoir présenté un signalement sont interdits et peuvent être assimilés aux comportements dont il est question à l’article 1 §1, lettre b).

§3. Aucune personne qui effectue un signalement ne peut se voir imposer une contrainte au silence sur le contenu de celui-ci.

Art. 5 – Soin des personnes

§1. Les Autorités ecclésiastiques s’engagent en faveur de ceux qui affirment avoir été offensés, afin qu’ils soient traités ainsi que leurs familles, avec dignité et respect. Elles leur offrent, en particulier :

a) un accueil, une écoute et un accompagnement, également à travers des services spécifiques ;

b) une assistance spirituelle ;

c) une assistance médicale, thérapeutique et psychologique, selon le cas spécifique.

§2. L’image et la sphère privée des personnes concernées, ainsi que la confidentialité des données personnelles, doivent être protégées.

TITRE II

DISPOSITIONS CONCERNANT LES EVÊQUES,
ET ÉQUIPARÉS

Art. 6- Domaine subjectif d’application

Les normes procédurales du présent titre s’appliquent aux cas de comportements visés à l’article 1, dont se rendent auteurs :

a) des Cardinaux, Patriarches, Évêques et Légats du Pontife romain ;

b) des clercs qui sont ou ont été préposés à la conduite pastorale d’une Église particulière ou d’une entité assimilée, latine ou orientale, y compris d’Ordinariats personnels, pour les faits commis durante munere ;

c) des clercs qui sont ou ont été préposés à la conduite pastorale d’une Prélature personnelle, pour les faits commis durante munere ;

d) des personnes qui sont ou ont été Modérateurs suprêmes d’Instituts de vie consacrée ou de Sociétés de vie apostolique de droit pontifical, ainsi que de Monastères sui iuris, pour les faits commis durante munere.

Art. 7 – Dicastère compétent

§1. Aux fins du présent titre, on entend par « Dicastère compétent » la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, pour ce qui concerne les délits qui lui sont réservés par les normes en vigueur, et, dans tous les autres cas et selon leur compétence respective en vertu des règles propres à la Curie Romaine :

- La Congrégation pour les Églises Orientales ;

- La Congrégation pour les Évêques ;

- La Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples ;

- La Congrégation pour le Clergé ;

- La Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique.

§2. Afin d’assurer la meilleure coordination, le Dicastère compétent informe la Secrétairerie d’État et les autres Dicastères directement intéressés du signalement et de l’issue de l’enquête.

§3. Les communications entre le Métropolite et le Saint-Siège, dont il est question au présent titre, s’effectuent par l’intermédiaire du Représentant pontifical.

Art. 8 – Procédure applicable en cas de signalement portant sur un Évêque de l’Église latine

§1. L’Autorité qui reçoit un signalement le transmet soit au Saint-Siège soit au Métropolite de la Province ecclésiastique dans laquelle la personne signalée a son domicile.

§2. Si le signalement porte sur le Métropolite ou lorsque le Siège Métropolitain est vacant, le signalement est transmis au Saint-Siège, ainsi qu’à l’Évêque suffragant le plus ancien en terme de promotion, auquel s’appliquent alors les dispositions ci-après relatives au Métropolite.

§3. Dans le cas où le signalement porte sur un Légat pontifical, il est transmis directement à la Secrétairerie d’État.

Art. 9 – Procédure applicable à l’égard des Évêques des Églises Orientales 

§1. Dans le cas où le signalement porte sur un Évêque d’une Église Patriarcale, Archiépiscopale Majeure ou Métropolitaine sui iuris, il est transmis au Patriarche, Archevêque Majeur ou Métropolite de l’Église sui iuris respectif.

§2. Dans le cas où le signalement porte sur un Métropolite d’une Église Patriarcale ou Archiépiscopale Majeure, qui exerce son office sur le territoire de ces Églises, il est transmis au Patriarche ou Archevêque Majeur respectif.

§3. Dans les cas qui précèdent, l’Autorité qui a reçu le signalement le transmet aussi au Saint-Siège.

§4. Dans le cas où la personne signalée est un Évêque ou un Métropolite hors du territoire de l’Église Patriarcale, Archiépiscopale Majeure ou Métropolitaine sui iuris, le signalement est adressé au Saint-Siège.

§5. Dans le cas où le signalement concerne un Patriarche, un Archevêque Majeur, un Métropolite d’une Église sui iuris ou un Évêque des autres Églises Orientales sui iuris, il est transmis au Saint-Siège.

§6. Les dispositions ci-après relatives au Métropolite s’appliquent à l’Autorité ecclésiastique à qui est transmis le signalement en vertu du présent article.

Art. 10 – Devoirs initiaux du Métropolite

§1. A moins que le signalement ne soit manifestement infondé, le Métropolite demande sans délai au Dicastère compétent la charge d’ouvrir une enquête. Si le Métropolite juge le signalement manifestement infondé, il en informe le Représentant pontifical.

§2. Le Dicastère procède sans délai, et quoiqu’il en soit, dans les trente jours de la réception du premier signalement de la part du Représentant pontifical ou de la demande de prise en charge de la part du Métropolite, en fournissant les instructions nécessaires sur la manière de procéder dans le cas concret.

Art. 11 – Transmission de la charge de l’enquête à une personne autre que le Métropolite

§.1 Dans le cas où le Dicastère compétent juge opportun de confier l’enquête à une personne autre que le Métropolite, celui-ci doit en être informé. Le Métropolite remet toutes les informations et les documents importants à la personne chargée par le Dicastère.

§2. Dans le cas visé au paragraphe précédent, les dispositions ci-après relatives au Métropolite s’appliquent à la personne chargée de conduire l’enquête.

Art. 12 – Déroulement de l’enquête

§1. Le Métropolite, une fois reçue la charge d’enquêter de la part du Dicastère compétent, et dans le respect des instructions reçues, personnellement ou par l’intermédiaire d’une ou de plusieurs personnes idoines :

a) recueille les informations pertinentes concernant les faits ;

b) accède aux informations et aux documents nécessaires aux fins de l’enquête détenus dans les archives des bureaux ecclésiastiques ;

c) obtient la collaboration des autres Ordinaires ou Hiérarques, lorsque cela est nécessaire ;

d) demande des informations aux personnes et aux institutions, également civiles, qui sont en mesure de fournir des éléments utiles pour l’enquête.

§2. S’il s’avère nécessaire d’entendre un mineur ou une personne vulnérable, le Métropolite adopte les modalités adéquates, qui tiennent compte de leur état.

§3. S’il existe des motifs raisonnables de considérer que des informations ou des documents concernant l’enquête pourraient être soustraits ou détruits, le Métropolite prend les mesures nécessaires pour leur conservation.

§4. Même quand il fait appel à d’autres personnes, le Métropolite reste, quoiqu’il en soit, responsable de la direction et du déroulement de l’enquête, ainsi que de la stricte exécution des instructions dont il est question à l’article 10 §2.

§5. Le Métropolite est assisté d’un notaire choisi librement selon les règles des canons 483 §2 CIC et 253 §2 CCEO.

§6. Le Métropolite est tenu d’agir avec impartialité et sans conflits d’intérêts. Au cas où il estime se trouver en conflit d’intérêt ou ne pas être en mesure de maintenir la nécessaire impartialité pour garantir l’intégrité de l’enquête, il a l’obligation de s’abstenir et de signaler la circonstance au Dicastère compétent.

§7. La présomption d’innocence est reconnue à la personne qui fait l’objet de l’enquête.

§8. Au cas où le Dicastère compétent le requiert, le Métropolite informe la personne de l’enquête à sa charge, l’entend sur les faits et l’invite à présenter un mémoire de défense. Dans ce cas, la personne qui fait l’objet de l’enquête peut avoir recours à un avocat.

§9. Tous les trente jours, le Métropolite transmet au Dicastère compétent une note informative sur l’état de l’enquête.

Art. 13 – Implication de personnes qualifiées

§1. En conformité avec les éventuelles directives de la Conférence Épiscopale, du Synode des Évêques ou du Conseil des Hiérarques sur la façon de collaborer dans les enquêtes, le Métropolite, les Évêques de la Province respective, individuellement ou ensemble, peuvent établir des listes de personnes qualifiées parmi lesquelles le Métropolite peut choisir les plus idoines pour l’assister dans l’enquête, selon les nécessités du cas et en tenant compte, en particulier, de la coopération qui peut être offerte par les laïcs aux termes des canons 228 CIC et 408 CCEO.

§2. Le Métropolite est, quoiqu’il en soit, libre de choisir d’autres personnes également qualifiées.

§3. Toute personne qui assiste le Métropolite dans l’enquête est tenue d’agir avec impartialité et sans conflits d’intérêts. Au cas où elle estime se trouver en conflit d’intérêts ou ne pas être en mesure de maintenir la nécessaire impartialité pour garantir l’intégrité de l’enquête, elle est obligée de s’abstenir et de signaler la circonstance au Métropolite.

§4. Les personnes qui assistent le Métropolite prêtent serment d’accomplir leur charge convenablement et loyalement.

Art. 14 – Durée de l’enquête

§. Les enquêtes doivent être conclues dans un délai de quatre-vingt-dix jours ou dans celui indiqué dans les instructions visées à l’article 10 §2.

§2. En présence de motifs justifiés, le Métropolite peut demander une prorogation du délai au Dicastère compétent.

Art. 15 – Mesures conservatoires

Dans le cas où les faits ou les circonstances le requièrent, le Métropolite propose au Dicastère compétent de prendre des dispositions ou des mesures conservatoires appropriées à l’encontre de la personne qui fait l’objet de l’enquête.

Art. 16 – Institution d’un fonds

§1. Les Provinces ecclésiastiques, les Conférences épiscopales, les Synodes des Évêques et les Conseils des Hiérarques peuvent établir un fonds destiné à soutenir les coûts des enquêtes, institué aux termes des canons 116 et 1303 §1, 1° CIC et 1047 CCEO, et administré selon les normes du droit canonique.

§2. Sur demande du Métropolite en charge, les fonds nécessaires aux fins de l’enquête sont mis à sa disposition par l’administrateur du fonds, étant sauf le devoir de présenter à ce dernier un compte rendu au terme de l’enquête.

Art. 17 – Transmission des actes et du votum

§1. Une fois l’enquête achevée, le Métropolite transmet les actes au Dicastère compétent avec son votum sur les résultats de l’enquête et répondant aux éventuelles questions posées dans les instructions dont il est question à l’article 10 §2.

§2. Sauf instructions ultérieures du Dicastère compétent, les facultés du Métropolite cessent une fois l’enquête achevée.

§3. Dans le respect des instructions du Dicastère compétent, le Métropolite, sur demande, informe la personne qui affirme avoir été offensée, ou ses représentants légaux, du résultat de l’enquête.

Art. 18 – Mesures ultérieures

Le Dicastère compétent, à moins qu’il ne décide l’ouverture d’une enquête supplémentaire, procède conformément aux normes du droit, selon ce qui est prévu pour le cas spécifique.

Art. 19 – Respect des lois de l’État

Les présentes normes s’appliquent sans préjudice des droits et obligations établis en chaque lieu par les lois étatiques, en particulier pour ce qui concerne les éventuelles obligations de signalement aux autorités civiles compétentes.

Les présentes normes sont approuvées ad experimentum pour trois ans.

J’établis que la présente Lettre Apostolique en forme de Motu Proprio sera promulguée par sa publication dans l’Osservatore Romano, entrera en vigueur le 1er juin 2019, et sera ensuite publiée dans les Acta Apostolicae sedis.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 7 mai 2019, en la septième année du Pontificat.

FRANÇOIS

Commentaire des lectures du dimanche

Très chers frères,

Nos fils et frères ont été appelés à l’ordre du sacerdoce. Comme vous le savez, le Seigneur Jésus est le Grand Prêtre du Nouveau Testament, mais en Lui aussi, tout le peuple saint de Dieu a été constitué peuple sacerdotal. Néanmoins, parmi tous ses disciples, le Seigneur Jésus veut en choisir certains en particulier, afin qu’en exerçant publiquement en son nom dans l’Église le ministère sacerdotal en faveur de tous les hommes, ils poursuivent sa mission personnelle de maître, prêtre et pasteur.

Après mûre réflexion, nous sommes à présent sur le point d’élever nos frères à l’ordre des prêtres, afin qu’au service du Christ, Maître, Prêtre, Pasteur, ils coopèrent dans l’édification du Corps du Christ qui est l’Église dans le Peuple de Dieu et le Temple saint de l’Esprit.

Ceux-ci seront en effet configurés selon le Christ Prêtre Suprême et Éternel, ils seront en d’autres termes consacrés comme de vrais prêtres du Nouveau Testament, et à ce titre, qui les unit dans le sacerdoce à leur évêque, ils seront prédicateurs de l’Évangile, pasteurs du peuple de Dieu, et ils présideront les actions de culte, spécialement dans la célébration du sacrifice du Seigneur.

Quant à vous, fils et frères bien-aimés, qui êtes sur le point d’être promus à l’ordre du sacerdoce, considérez qu’en exerçant le ministère de la sainte doctrine, vous prendrez part à la mission du Christ, unique Maître. Dispensez à tous la Parole de Dieu, cette Parole que vous-même avez reçue avec joie. Rappelez-vous de votre histoire, de ce don de la Parole que le Seigneur vous a donnée par le biais de votre mère, de votre grand-mère — comme le dit saint Paul —, des catéchistes et de toute l’Église. Lisez et méditez assidûment la Parole du Seigneur pour croire ce que vous avez lu, enseigner ce que vous avez appris dans la foi, vivre ce que vous avez enseigné.

Que votre doctrine soit donc une nourriture pour le Peuple de Dieu, que le parfum de votre vie soit la joie et le soutien aux fidèles du Christ, afin qu’avec la parole et l’exemple — parole et exemple vont de pair — vous édifiiez la maison de Dieu, qui est l’Église. Vous poursuivrez l’œuvre sanctificatrice du Christ. Par le biais de votre ministère, le sacrifice spirituel des fidèles devient parfait, car il est lié au sacrifice du Christ, qui par vos mains, au nom de toute l’Église, est offert sans effusion de sang sur l’autel lors de la célébration des Saints Mystères. 

Reconnaissez donc ce que vous faites. Imitez ce que vous célébrez afin que, en participant au mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur, vous portiez la mort du Christ dans vos membres et marchiez avec lui dans une nouveauté de vie. Portez la mort du Christ en vous-mêmes et marchez avec le Christ dans une nouveauté de vie. Sans croix, vous ne trouverez jamais le vrai Jésus ; et une croix sans Christ n’a pas de sens.

Par le baptême, vous incorporerez de nouveaux fidèles au Peuple de Dieu. Avec le sacrement de la pénitence, vous remettrez les péchés au nom du Christ et de l’Église. Et, s’il vous plaît, au nom de Jésus Christ, le Seigneur, et au nom de l’Église, je vous demande d’être miséricordieux, très miséricordieux. Avec l’huile sainte, vous soulagerez les malades. En célébrant les rites sacrés et en élevant durant les différentes heures du jour la prière de louange et de supplication, vous vous ferez la voix du peuple de Dieu et de l’humanité tout entière.

Conscients d’avoir été choisis parmi les hommes. Choisis, n’oubliez pas cela. Choisis ! C’est le Seigneur qui vous a appelés, un par un. Choisis parmi les hommes et constitués en leur faveur, et non en ma faveur !

En communion filiale avec votre évêque, engagez-vous à unir les fidèles dans une unique famille pour les conduire à Dieu le Père par le biais du Christ dans l’Esprit Saint. Et ayez toujours devant les yeux l’exemple du Bon Pasteur, qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ; pour chercher et sauver ce qui était perdu.

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