Pko 29.04.2018
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°24/2018
Dimanche 29 avril 2018 – 5ème Dimanche de Pâques – Année B
Humeurs…
Les nouvelles confitures de l’Accueil Te Vai-ete sont arrivées !
Laissez-moi vous dire…
Fin avril 2018 : le Pape François demandera pardon à trois victimes abusées sexuellement
Le Pardon inconditionnel… une « folie » qui sauve l’humanité
Le Pape François recevra cette semaine trois chiliens qui ont été abusés sexuellement et psychologiquement par un prêtre. Il leur demandera pardon en son nom et au nom de l’Église pour l’offense et le mal qu’ils ont subi de la part d’un prêtre.
Dans un contexte anglo-saxon, le pardon est souvent lié à un jugement, voire une condamnation qui amène un agresseur à reconnaître ses actes et à demander pardon.
Dans les pays latins ou méditerranéens, le pardon est souvent moins naturel. « Je pardonne mais n’oublie pas… », ce qui laisse entrevoir un désir de vengeance refoulé qui pourrait se traduire par : « Je t’aurai au tournant… ».
Dans les communautés océaniques, notamment mélanésiennes, le pardon fait partie intégrante de la coutume. Il est assorti d’une dimension communautaire puisque le pardon implique non seulement l’individu fautif mais aussi tout son clan, sa tribu. Selon la gravité du délit, le pardon peut prendre du temps mais il est inexorable ; souvenons-nous du drame d’Ouvéa.
Chez nous, la coutume a volé en éclats sous la pression des pratiques occidentales ; bien que le christianisme ait pénétré les mentalités. Hélas, c’est trop souvent la barre de fer, le coupe-coupe ou le motoraa qui parlent avant tout ; pardonner serait reculer voire trahir, s’avouer vaincu…
La peine de mort a été abolie et pourtant, certain(e)s affirment que dans la vie, comme dans l’Histoire de l’humanité, il y a des crimes impardonnables qui méritent la mort. On cite alors les drames de la Shoah, le génocide arménien, les massacres au Rwanda ou le viol d’enfants, l’infanticide… Ce désir de vengeance nous ramène à la situation de Caïn après le meurtre de son frère Abel.
Le geste de pardon du pape François peut surprendre. En fait le pape agit au nom du Christ et de l’Église. En effet, si un prêtre a commis un crime contre un (ou des) enfant(s), c’est la dimension « universelle » de ce crime qui, en tant qu’appartenant au Christ, nous rend solidaires de toutes les victimes. Cette demande de pardon permet de faire la vérité. Bon nombre de chiliens avaient été choqués lorsque le Souverain Pontife avait déclaré aux journalistes, en janvier, qu’il avait refusé la démission de Mgr Barros car il n’y avait pas d’« évidence de culpabilité ».
Écouter et entendre les victimes semblait un préalable obligé. Reste à s’interroger sur l’authenticité de cette demande de pardon. Il ne s’agit nullement de sauver la face, encore moins de « redorer » l’image de l’Église au Chili et dans le monde, mais bien plus de redonner aux victimes leur dignité. Il s’agit d’aider chaque victime à guérir ses propres blessures en rétablissant en chacun une paix intérieure.
Le souvenir des offenses et le pardon accordé n’impliquent pas forcément une réconciliation mais ouvrent sur un chemin de vie. Le pardon sincère agit comme une résurrection. Certes les cicatrices ne disparaissent pas, tout comme le Christ ressuscité a montré les siennes à ses apôtres, Lui qui, sur la croix, a demandé pardon pour ses bourreaux. Les cicatrices deviennent « signes du salut apporté à l’humanité » ; un mystère, une « folie » humainement peu compréhensible, porteuse de paix universelle !
Alors, lorsque nous disons : « Notre père… pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons… », nos vies sont-elles en accord avec notre prière ? Ne laissons pas subsister en nous le moindre soupçon de désir de vengeance… même si notre pardon n’a pas encore débouché sur une réconciliation avec celle (ou celui) qui nous a offensé.
Dominique Soupé
Suggestion : Ce geste du pape François nous invite à méditer l’enseignement du Christ. Relisons ce passage d’Évangile : Matthieu 18, 21-22.
© Cathédrale de Papeete - 2018
En marge de l’actualité…
Élections
En cette période électorale que nous vivons, les débats, les prises de position, les programmes politiques, économiques et sociaux des différents partis en lice nous invitent à réfléchir sur l’avenir que nous voulons pour notre fenua. Nous devons nous réjouir que tant d’hommes et de femmes se sentent concernés par cet avenir au point de s’engager dans la vie politique, au point de partager leurs compétences et de prendre de leur temps et de leur énergie pour trouver des pistes, des orientations permettant à notre société de progresser. Par contre, il semble inquiétant qu’une proportion de plus en plus importante de citoyens déclinent leur droit de vote et fassent grandir ainsi le nombre d’abstentions depuis une dizaine d’années. Qu’il nous suffise, pour mesurer l’importance du droit de vote, de penser à ces pays où ce droit est bafoué, voire inexistant, où des hommes et des femmes se battent pour que ce droit leur soit reconnu et qui, pour cette raison, risquent la prison ou même la mort !
Ce désintérêt pourrait trouver une explication dans le discrédit et le manque de confiance de nombre de citoyens envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l’intérêt général. Pourraient être invoqués comme raisons de ce désintérêt manœuvres et calculs purement électoraux, ambitions personnelles, paroles et promesses non tenues, responsables coupés des réalités de la vie des gens, absence de vision à long terme, individualisme, démagogie… Dieu merci, ces raisons ne doivent pas occulter le sérieux et la bonne volonté de tous ceux qui vivent leur engagement au service de la politique comme une recherche du bien commun, de l’intérêt général, un vrai service de leur pays. Ils méritent notre respect, même si nous ne partageons pas leurs idées !
Dernière réflexion empruntée au texte « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » émanant du Conseil permanent de la conférence des évêques de France publié en 2016 : une vision de l’avenir qui ne se baserait que sur l’économique, la rentabilité, sur les chiffres de production en ignorant les valeurs pouvant donner à chacun sens et raisons de vivre, la solidarité qui permet aux « laissés pour compte », aux marginaux, de retrouver leur dignité ne pourrait qu’aggraver le malaise qui sournoisement gangrène la société : « Un idéal de consommation, de gain, de productivité… ne peut satisfaire les aspirations les plus profondes de l’être humain qui sont de se réaliser comme personne au sein d’une communauté solidaire ». C’est bien pour cela qu’en tant que croyants, disciples de Jésus Christ, nous ne pouvons rester « hors course » de la vie politique. Nous avons à prendre notre place, nous avons notre mot à dire pour que dans tout projet de société, l’Homme ne perde jamais de vue qu’il est appelé à grandir à l’image et ressemblance de Dieu dans un monde plus juste et plus fraternel, selon l’invitation qui nous a été faite par le Christ dans son Évangile.
+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU
© Archidiocèse de Papeete - 2018
Audience générale…
Le baptême permet de résister aux forces du mal
Lors de l’audience générale, tenue sur la Place Saint-Pierre sous un soleil estival, le Pape François a poursuivi sa série d’enseignements sur le baptême, dont il resitué le sens « à la lumière de la Parole de Dieu », en montrant que ce sacrement donne des armes pour résister aux forces du mal et aux séductions mondaines.
Chers frères et sœurs, bonjour !
Nous poursuivons notre réflexion sur le baptême, toujours à la lumière de la Parole de Dieu.
C’est l’Évangile qui illumine les candidats et suscite l’adhésion de la foi : « Le baptême est, tout particulièrement, “le sacrement de la foi”, puisqu’il marque l’entrée sacramentelle dans la vie de foi » (Catéchisme de l’Église catholique, 1236). Et la foi est la remise de soi au Seigneur Jésus, reconnu comme « source d’eau […] pour la vie éternelle » (Jn 4,14), « lumière du monde » (Jn 9,5), « vie et résurrection » (Jn 11,25), comme l’enseigne l’itinéraire parcouru, encore aujourd’hui, par les catéchumènes désormais près de recevoir l’initiation chrétienne. Éduqués par l’écoute de Jésus, par son enseignement et par ses œuvres, les catéchumènes revivent l’expérience de la femme samaritaine assoiffée d’eau vive, de l’aveugle-né qui ouvre les yeux à la lumière, de Lazare qui sort du tombeau. L’Évangile porte en lui la force de transformer celui qui l’accueille avec foi, l’arrachant à la domination du malin afin qu’il apprenne à servir le Seigneur avec joie et nouveauté de vie.
On ne va jamais seul sur les fonts baptismaux, mais accompagné par la prière de toute l’Église, comme le rappellent les litanies des saints qui précèdent la prière d’exorcisme et l’onction avant le baptême avec l’huile des catéchumènes. Ce sont des gestes qui, depuis l’antiquité, assurent ceux qui s’apprêtent à renaître en tant qu’enfants de Dieu, que la prière de l’Église les assiste dans leur lutte contre le mal, les accompagne sur la voie du bien, les aide à se soustraire au pouvoir du péché pour entrer dans le royaume de la grâce divine. La prière de l’Église. L’Église prie et prie pour tout le monde, pour nous tous ! Nous, l’Église, nous prions pour les autres. C’est beau de prier pour les autres. Si souvent nous n’avons pas de besoin urgent et nous ne prions pas. Nous devons prier, unis à l’Église, pour les autres : « Seigneur, je te demande pour ceux qui sont dans le besoin, pour ceux qui n’ont pas la foi… » N’oubliez pas : la prière de l’Église est toujours en acte. Mais nous devons entrer dans cette prière et prier pour tout le peuple de Dieu et pour ceux qui ont besoin de prières. C’est pourquoi le chemin des catéchumènes adultes est marqué par des exorcismes répétés, prononcés par le prêtre (cf. CEC, 1237), c’est-à-dire par des prières qui invoquent la libération de tout ce qui sépare du Christ et empêche l’union intime avec lui. Même pour les enfants, on demande à Dieu de les libérer du péché originel et de les consacrer demeure de l’Esprit-Saint (cf. Rite du baptême des enfants, n.56). Les enfants. Prier pour les enfants, pour leur santé spirituelle et corporelle. C’est une manière de protéger les enfants par la prière. Comme l’attestent les Évangiles, Jésus lui-même a combattu et chassé les démons pour manifester l’avènement du Royaume de Dieu (cf. Mt 12,28) : sa victoire sur le pouvoir du malin laisse libre champ à la seigneurie de Dieu qui réjouit et réconcilie avec la vie.
Le baptême n’est pas une formule magique mais un don de l’Esprit Saint qui habilite celui qui le reçoit « à lutter contre l’esprit du mal », croyant que « Dieu a envoyé dans le monde son Fils pour détruire le pouvoir de Satan et transférer l’homme des ténèbres dans son royaume de lumière infinie » (cf. Rite du baptême des enfants, n.56). Nous savons d’expérience que la vie chrétienne est toujours sujette à la tentation, surtout à la tentation de se séparer de Dieu, de sa volonté, de la communion avec lui, pour retomber dans les méandres des séductions mondaines. Et le baptême nous prépare, nous donne la force pour cette lutte quotidienne, y compris la lutte contre le diable qui, comme le dit saint Pierre, cherche comme un lion à nous dévorer et à nous détruire.
Outre la prière, il y a ensuite l’onction sur la poitrine avec l’huile des catéchumènes, qui « en reçoivent la vigueur pour renoncer au diable et au péché, avant de s’approcher des fonts pour renaître à une vie nouvelle » (Bénédiction des huiles, Prémisses, n.3). Par la propriété de l’huile qui pénètre dans les tissus du corps en lui apportant un bienfait, les anciens lutteurs avaient l’habitude de s’enduire d’huile pour tonifier leurs muscles et pour échapper plus facilement à la prise de l’adversaire. À la lumière de ce symbolisme, les chrétiens des premiers siècles ont adopté l’usage d’oindre le corps des candidats au baptême avec l’huile bénie de l’évêque (1), afin de signifier, à travers ce « signe de salut », que la puissance du Christ Sauveur fortifie pour lutter contre le mal et le vaincre (cf. Rite du baptême des enfants, n.105).
C’est dur de lutter contre le mal, de fuir ses ruses, de reprendre force après une lutte épuisante, mais nous devons savoir que toute la vie chrétienne est un combat. Nous devons toutefois aussi savoir que nous ne sommes pas seuls, que notre Mère l’Église prie afin que ses enfants, régénérés par le baptême, ne succombent pas aux embûches du malin mais qu’ils en soient vainqueurs par la puissance de la Pâque du Christ. Fortifiés par le Seigneur ressuscité, qui a vaincu le prince de ce monde (cf. Jn 12,31), nous aussi, nous pouvons redire avec la foi de saint Paul : « Je peux tout en celui qui me rend fort » (Ph 4,13). Nous pouvons tous être vainqueur, tout vaincre, mais avec la force qui me vient de Jésus.
© Libreria Editrice Vaticana – 2018
Pouvoir et argent. La justice sociale selon Bergoglio…
Le chemin de la vérité est praticable, même en économie et finance
Il signe la préface du livre « Pouvoir et argent. La justice sociale selon Bergoglio ». « Le chemin de la vérité, de la charité et de la beauté est ardu, mais praticable et nécessaire, même en économie et finance », affirme le pape François. « Tant de travailleurs, d’entrepreneurs et d’administrateurs » qui « sont déjà au service de la justice, de la solidarité et de la paix » le « confirment », souligne-t-il.
L’économie est une composante essentielle pour toute société. Elle détermine en grande partie la qualité de la vie, mais aussi celle de la mort, contribue à rendre digne ou indigne l’existence humaine. C’est pourquoi elle tient une place importante dans la réflexion de l’Église qui voit l’homme et la femme comme des personnes appelées à collaborer au plan de Dieu à travers le travail, mais aussi la production, la distribution et la consommation des biens et des services. Dès les premières semaines du pontificat, j’ai pu traiter des questions relatives à la pauvreté et la richesse, la justice et l’injustice, la finance, saine et perverse.
Si aujourd’hui nous regardons l’économie et les marchés dans le monde, il ressort un élément, c’est leur ambivalence. D’une part, jamais comme durant ces années, l’économie a permis à des milliards de personnes de goûter au bien-être, aux droits, à une meilleure santé et à tant d’autres choses. Mais en même temps l’économie et les marchés ont joué un rôle dans l’exploitation excessive des biens communs, dans l’augmentation des inégalités et dans la détérioration de la planète. Une évaluation éthique et spirituelle doit donc savoir se mouvoir dans cette ambivalence qui émerge dans des contextes de plus en plus complexes.
Notre monde est capable du mieux et du pire. Il l’a toujours été, mais aujourd’hui les moyens techniques et financiers ont amplifié les forces du bien et du mal. Alors que dans certaines parties de la planète on se noie dans l’opulence, dans d’autres on est sans le minimum pour survivre. Au cours de mes voyages, j’ai pu voir ces contrastes beaucoup plus que je n’ai pu le voir en Argentine. J’ai vu le paradoxe d’une économie mondialisée qui pourrait donner à manger, soigner et loger tous les habitants qui peuplent notre maison commune, mais qui — comme l’indiquent certaines statistiques préoccupantes — concentre dans les mains de quelques-uns la même richesse qui est l’apanage de la moitié pratiquement de la population mondiale. J’ai constaté que le capitalisme effréné des dernières décennies a encore élargi le fossé qui sépare les plus riches des plus pauvres, générant de nouvelles précarités et de nouveaux esclavages.
L’actuelle concentration des richesses est fruit, en bonne partie, des mécanismes du système financier. En regardant la finance, nous voyons par ailleurs qu’un système économique basé uniquement sur la proximité, à l’époque de la mondialisation, rencontre pas mal de difficultés : les institutions financières et les entreprises multinationales atteignent de telles dimensions qu’elles conditionnent les économies locales, mettant les États de plus en plus en situation de difficulté pour gérer le développement des populations. Par ailleurs, le manque de réglementation et de contrôles adéquats favorise la croissance du capital cumulatif qui ne s’intéresse pas aux investissements productifs à long terme, mais cherche le profit immédiat.
D’abord comme simple chrétien, puis comme religieux et prêtre, puis comme pape, j’estime que les questions sociales et économiques ne peuvent être écartées du message de l’évangile. C’est pourquoi, dans le sillage de mes prédécesseurs, j’essaie de me mettre à l’écoute des acteurs présents sur la scène mondiale, des travailleurs aux entrepreneurs, aux politiques, en donnant la voix en particulier aux pauvres, aux rejetés, à ceux qui souffrent. L’Eglise en diffusant le message de charité et de justice de l’Évangile, ne peut se taire devant l’injustice et la souffrance. Celle-ci peut et veut s’unir aux millions d’hommes et de femmes qui disent non à l’injustice de manière pacifique, en agissant pour une meilleure équité. Partout, il y a des gens qui disent oui à la vie, à la justice, à la légalité, à la solidarité. Tant de rencontres me confirment que l’évangile n’est pas une utopie, mais une espérance réelle, pour l’économie aussi : Dieu n’abandonne pas ses créatures à la merci du mal. Au contraire, Il les invite à ne pas se lasser de collaborer avec tout pour le bien commun.
Tout ce que je dis et j’écris sur le pouvoir de l’économie et de la finance veut être un appel afin que les pauvres soient mieux traités et que les injustices diminuent. En particulier, je demande constamment que l’on arrête de faire du profit sur les armes avec le risque de déclencher des guerres qui, en plus des morts et des pauvres, n’augmentent que les fonds de quelques-uns, des fonds souvent impersonnels et plus importants que les budgets des États qui les accueillent, des fonds qui prospèrent dans le sang innocent. Dans mes messages en matière économique et sociale, je souhaite solliciter les consciences, surtout de ceux qui spéculent et exploitent le prochain, pour que l’on retrouve le sens de l’humanité et de la justice. Et c’est pourquoi je ne peux pas ne pas dénoncer avec l’évangile en main les péchés personnels et sociaux commis contre Dieu et contre le prochain au nom du dieu argent et du pouvoir comme fin en soi. Je m’exprime aussi avec sollicitude parce que je suis conscient que d’autres crises économiques mondiales ne sont pas impossibles. Quand se vérifie l’écroulement d’une finance détachée de l’économie réelle, beaucoup en paient les conséquences et parmi ces nombreuses personnes surtout les pauvres, et que de gens deviennent pauvres, alors que les riches, eux, d’une façon ou d’une autre, s’en tirent souvent.
Que faire ? Une chose qui me semble importante est de conscientiser sur la gravité des problèmes. C’est ce que fait Michele Zanzucchi en recueillant, mettant en bon ordre et rendant accessibles aux lecteurs des synthèses de ce que je pense du pouvoir de l’économie et de la finance. J’espère que cela permettra à conscientiser et responsabiliser, favorisera des processus de justice et d’équité. Il ne suffit pas de passer un peu de pommade sur les blessures d’une société qui traite souvent tous et tout comme des marchandises, des marchandises qui, quand elles deviennent inutiles, sont jetées, selon cette culture du rebut dont j’ai parlé tant de fois. Seule une culture qui valorise toutes les ressources à disposition de la société, mais en premier lieu les ressources humaines, peut guérir les maladies profondes. Les chrétiens et les hommes de bonne volonté sont appelés à se sentir acteurs de cette culture de la valorisation. Conscientiser et valoriser donc, mais aussi renier. Il y a des non à dire à la mentalité du rebut : il faut éviter de s’uniformiser à la pensée unique, en faisant courageusement de bons choix et des choix à contre-courant. Tout le monde, comme enseignent les Écritures, peut revenir sur ses actes, se convertir, devenir témoins et prophètes d’un monde plus juste et solidaire.
Beaucoup, vraiment beaucoup, d’hommes et de femme de tout âge et latitude sont déjà enrôlés dans une impuissante « armée du bien », qui n’a d’autres armes que sa passion pour la justice, le respect de la légalité et l’intelligence de la communion. Est-ce trop demander de penser introduire dans le langage de l’économie et de la finance, de la coopération internationale et du travail ce mot, communion, en le déclinant comme soin des autres et de la maison commune, solidarité effective, collaboration réelle et culture du don ? Le bien n’est pas tranquillité et ne porte pas à être dociles. L’art d’aimer unique mode d’emploi de l’armée du bien, demande au contraire d’être actifs, demande la capacité à être les premiers à s’impliquer, à ne pas se lasser de chercher la rencontre, à accepter quelque sacrifice pour soi et à avoir tant de patience avec tous pour établir une meilleure réciprocité. Les trois attributs qui, traditionnellement, reviennent à plus haut niveau à Dieu sont le vrai, le bien et le beau. Ce n’est pas par hasard si l’Église parle de trois vertus théologales : la foi, la charité et l’espérance. Plus les êtres humains entrent dans le cercle vertueux de Dieu, qui est communion et amour, plus ils peuvent se redécouvrir vrais, bons et beaux. C’est possible : le fait que tant de travailleurs, d’entrepreneurs et administrateurs sont déjà au service de la justice, de la solidarité et de la paix nous confirme que le chemin de la vérité, de la charité et de la beauté, est ardu, mais praticable et nécessaire, même en économie et finance.
Comme en témoigne ce livre, ma pensée se situe sur la voie tracée par le très riche patrimoine de la doctrine sociale de l’Église. Quiconque peut la faire sienne, ne serait-ce qu’en lisant l’Abrégé de la doctrine sociale de l’Église que j’ai tant de fois cité, car, en quelques mots, celui-ci offre un panorama général de ce qu’est la pensée de l’Église en matière sociale. Parmi les textes que j’ai rédigés, l’auteur à juste titre a privilégié l’exhortation apostolique Evangelii gaudium et l’encyclique Laudato si’. En même temps il n’a pas été possible de couper les racines communautaires de ma pensée qui plongent en particulier dans l’Église latine. Je suis par exemple débiteur de la grande assemblée d’Aparecida, dans laquelle est reproposé un modèle aux chrétiens pour la vie sociale : voir, juger, et agir. C’est-à-dire que nous pouvons voir la réalité qui nous entoure à la lumière de la providence de Dieu ; la juger selon Jésus Christ, chemin, vérité et vie ; agir en conséquence dans l’Église et avec tous les hommes de bonne volonté.
Le monde créé aux yeux de Dieu est une bonne chose, l’être humain est une bonne chose (cf. Genèse 1, 4-31). Le péché a taché et continue de tacher la bonté originelle, mais il ne peut effacer l’empreinte de l’image de Dieu présent en tout homme. C’est pourquoi nous ne devons pas perdre espoir : nous vivons une époque difficile, mais pleine d’opportunités nouvelles et inédites. Nous ne pouvons cesser de croire qu’avec l’aide de Dieu et ensemble — je le répète ensemble — on peut améliorer notre monde et ranimer l’espérance, la vertu peut-être la plus précieuse aujourd’hui. Si nous sommes ensemble, unis en son nom, le Seigneur est au milieu de nous selon sa promesse (cf. Mathieu 18, 20) ; Il est donc avec nous au milieu du monde, dans les usines, dans les entreprises, dans les banques et dans les maisons, dans les bidonvilles et dans les camps de réfugiés : Nous pouvons, nous devons espérer.
© Zenit.org – 2018
Exhortation apostolique « Gaudete et exultate »…
L’appel à la sainteté dans le monde actuel
Le 9 avril 2018 a été publiée l’exhortation apostolique du Pape François sur la sainteté. « Gaudete et exsultate », - « Soyez dans la joie et l’allégresse » (Mt 5, 12). C’est un document d’une quarantaine de pages, divisé en 5 chapitres et 177 paragraphes. D’emblée, le Souverain Pontife précise qu’il ne s’agit nullement d’un traité savant sur la question, mais bien d’un appel à une sainteté simple et joyeuse dans le monde actuel, « avec ses risques, ses défis et ses opportunités ». Nous vous proposons de la lire à raison d’une petite partie chaque semaine. Cette semaine du n°1 au n°13.
1. « Soyez dans la joie et l’allégresse » (Mt 5, 12), dit Jésus à ceux qui sont persécutés ou humiliés à cause de lui. Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. En réalité, dès les premières pages de la Bible, il y a, sous diverses formes, l’appel à la sainteté. Voici comment le Seigneur le proposait à Abraham : « Marche en ma présence et sois parfait » (Gn 17, 1).
2. Il ne faut pas s’attendre, ici, à un traité sur la sainteté, avec de nombreuses définitions et distinctions qui pourraient enrichir cet important thème, ou avec des analyses qu’on pourrait faire concernant les moyens de sanctification. Mon humble objectif, c’est de faire résonner une fois de plus l’appel à la sainteté, en essayant de l’insérer dans le contexte actuel, avec ses risques, ses défis et ses opportunités. En effet, le Seigneur a élu chacun d’entre nous pour que nous soyons « saints et immaculés en sa présence, dans l’amour » (Ep 1, 4).
Premier chapitre
L’APPEL À LA SAINTETÉ
Les saints qui nous encouragent et nous accompagnent
3. Dans la Lettre aux Hébreux, sont mentionnés divers témoignages qui nous encouragent à « courir avec constance l’épreuve qui nous est proposée » (12, 1). On y parle d’Abraham, de Sara, de Moïse, de Gédéon et de plusieurs autres (cf. 11, 1-12, 3) et surtout on nous invite à reconnaître que nous sommes enveloppés « d’une si grande nuée de témoins » (12, 1) qui nous encouragent à ne pas nous arrêter en chemin, qui nous incitent à continuer de marcher vers le but. Et parmi eux, il peut y avoir notre propre mère, une grand-mère ou d’autres personnes proches (cf. 2 Tm 1, 5). Peut-être leur vie n’a-t-elle pas toujours été parfaite, mais, malgré des imperfections et des chutes, ils sont allés de l’avant et ils ont plu au Seigneur.
4. Les saints qui sont déjà parvenus en la présence de Dieu gardent avec nous des liens d’amour et de communion. Le Livre de l’Apocalypse en témoigne quand il parle des martyrs qui intercèdent : « Je vis sous l’autel les âmes de ceux qui furent égorgés pour la Parole de Dieu et le témoignage qu'ils avaient rendu. Ils crièrent d’une voix puissante : “Jusques à quand, Maître saint et vrai, tarderas-tu à faire Justice ?” » (6, 9-10). Nous pouvons dire que « nous nous savions entourés, conduits et guidés par les amis de Dieu […] Je ne dois pas porter seul ce que, en réalité, je ne pourrais jamais porter seul. La troupe des saints de Dieu me protège, me soutient et me porte ».
5. Lors des procès de béatification et de canonisation, on prend en compte les signes d’héroïcité dans l’exercice des vertus, le don de la vie chez le martyr et également les cas du don de sa propre vie en faveur des autres, y compris jusqu’à la mort. Ce don exprime une imitation exemplaire du Christ et est digne d’admiration de la part des fidèles. Souvenons-nous, par exemple, de la bienheureuse Maria Gabriela Sagheddu qui a offert sa vie pour l’union des chrétiens.
Les saints de la porte d’à côté
6. Ne pensons pas uniquement à ceux qui sont déjà béatifiés ou canonisés. L’Esprit Saint répand la sainteté partout, dans le saint peuple fidèle de Dieu, car « le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu en faire un peuple qui le connaîtrait selon la vérité et le servirait dans la sainteté ». Le Seigneur, dans l’histoire du salut, a sauvé un peuple. Il n’y a pas d’identité pleine sans l’appartenance à un peuple. C’est pourquoi personne n’est sauvé seul, en tant qu’individu isolé, mais Dieu nous attire en prenant en compte la trame complexe des relations interpersonnelles qui s’établissent dans la communauté humaine : Dieu a voulu entrer dans une dynamique populaire, dans la dynamique d’un peuple.
7. J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté “de la porte d’à côté”, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, “la classe moyenne de la sainteté”.
8. Laissons-nous encourager par les signes de sainteté que le Seigneur nous offre à travers les membres les plus humbles de ce peuple qui « participe aussi de la fonction prophétique du Christ ; il répand son vivant témoignage avant tout par une vie de foi et de charité ». Pensons, comme nous le suggère sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, que par l’intermédiaire de beaucoup d’entre eux se construit la vraie histoire : « Dans la nuit la plus obscure surgissent les plus grandes figures de prophètes et de saints. Mais le courant de la vie mystique qui façonne les âmes reste en grande partie invisible. Certaines âmes dont aucun livre d’histoire ne fait mention, ont une influence déterminante aux tournants décisifs de l’histoire universelle. Ce n’est qu’au jour où tout ce qui est caché sera manifesté que nous découvrirons aussi à quelles âmes nous sommes redevables des tournants décisifs de notre vie personnelle ».
9. La sainteté est le visage le plus beau de l’Église. Mais même en dehors de l’Église catholique et dans des milieux très différents, l’Esprit suscite « des signes de sa présence, qui aident les disciples mêmes du Christ ». D’autre part, saint Jean-Paul II nous a rappelé que « le témoignage rendu au Christ jusqu’au sang est devenu un patrimoine commun aux catholiques, aux orthodoxes, aux anglicans et aux protestants ». Lors de la belle commémoration œcuménique qu’il a voulu célébrer au Colisée à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, il a affirmé que les martyrs sont un « héritage qui nous parle d’une voix plus forte que celle des fauteurs de division ».
Le Seigneur appelle
10. Tout cela est important. Cependant, ce que je voudrais rappeler par la présente Exhortation, c’est surtout l’appel à la sainteté que le Seigneur adresse à chacun d’entre nous, cet appel qu’il t’adresse à toi aussi : « Vous êtes devenus saints car je suis saint » (Lv 11, 44 ; cf. 1 P 1, 16). Le Concile Vatican II l’a souligné avec force : « Pourvus de moyens salutaires d’une telle abondance et d’une telle grandeur, tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père ».
11. « Chacun dans sa route » dit le Concile. Il ne faut donc pas se décourager quand on contemple des modèles de sainteté qui semblent inaccessibles. Il y a des témoins qui sont utiles pour nous encourager et pour nous motiver, mais non pour que nous les copiions, car cela pourrait même nous éloigner de la route unique et spécifique que le Seigneur veut pour nous. Ce qui importe, c’est que chaque croyant discerne son propre chemin et mette en lumière le meilleur de lui-même, ce que le Seigneur a déposé de vraiment personnel en lui (cf. 1 Co 12, 7) et qu’il ne s’épuise pas en cherchant à imiter quelque chose qui n’a pas été pensé pour lui. Nous sommes tous appelés à être des témoins, mais il y a de nombreuses formes existentielles de témoignage. De fait, quand le grand mystique saint Jean de la Croix écrivait son Cantique spirituel, il préférait éviter des règles fixes pour tout le monde et il expliquait que ses vers étaient écrits pour que chacun en tire profit à sa manière. En effet, la vie divine se communique aux uns « d’une manière [et aux] autres d’une autre ».
12. Parmi les formes variées, je voudrais souligner que le “génie féminin” se manifeste également dans des styles féminins de sainteté, indispensables pour refléter la sainteté de Dieu en ce monde. Même à des époques où les femmes ont été plus marginalisées, l’Esprit Saint a précisément suscité des saintes dont le rayonnement a provoqué de nouveaux dynamismes spirituels et d’importantes réformes dans l’Église. Nous pouvons mentionner sainte Hildegarde de Bingen, sainte Brigitte, sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse d’Avila ou sainte Thérèse de Lisieux. Mais je tiens à évoquer tant de femmes inconnues ou oubliées qui, chacune à sa manière, ont soutenu et transformé des familles et des communautés par la puissance de leur témoignage.
13. Cela devrait enthousiasmer chacun et l’encourager à tout donner pour progresser vers ce projet unique et inimitable que Dieu a voulu pour lui de toute éternité : « Avant même de te former au ventre maternel, je t’ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré » (Jr 1, 5).
© Libreria Editrice Vaticana – 2018
Commentaire des lectures du dimanche
Un mot que Jésus répète souvent, surtout au cours de la Dernière Cène, est : « Demeurez en moi ». Ne vous détachez pas de moi, demeurez en moi. Et la vie chrétienne est précisément ce demeurer en Jésus. Voilà la vie chrétienne, demeurer en Jésus. Et Jésus, pour bien nous expliquer ce qu’il veut dire par là, utilise cette belle figure de la vigne : « Je suis la vigne véritable, vous les sarments » (cf. Jn 15, 1.5). Et chaque sarment qui n’est pas uni à la vigne finit par mourir, il ne donne pas de fruit ; et ensuite il est jeté, pour faire du feu. Il en faut beaucoup pour cela, pour faire le feu — ils sont nombreux, très utiles — mais pas pour donner du fruit. En revanche, les sarments qui sont unis à la vigne, reçoivent de la vigne la sève vitale, et ainsi se développent, croissent et donnent les fruits. Simple, une image simple. Demeurer en Jésus signifie être uni à Lui pour recevoir la vie de Lui, l’amour de Lui, l’Esprit Saint de Lui. C’est vrai, nous sommes tous pécheurs, mais si nous demeurons en Jésus, comme les sarments à la vigne, le Seigneur vient, nous émonde un peu, afin que nous puissions donner davantage de fruit. Il prend toujours soin de nous. Mais si nous nous détachons de là, si nous ne restons pas dans le Seigneur, nous ne sommes chrétiens que dans les paroles, mais pas dans la vie ; nous sommes chrétiens, mais morts, parce que nous ne donnons pas de fruit, comme les sarments détachés de la vigne.
Demeurer en Jésus signifie avoir la volonté de recevoir la vie de Lui, également le pardon, également l’élagage, mais le recevoir de Lui. Demeurer en Jésus signifie chercher Jésus, prier, la prière. Demeurer en Jésus — et cela est la chose la plus difficile — signifie faire ce qu’a fait Jésus, avoir la même attitude que Jésus. Mais quand nous « faisons la peau » aux autres [lorsque nous parlons mal des autres], par exemple, ou lorsque nous nous prêtons aux médisances, nous ne restons pas en Jésus. Jésus n’a jamais fait cela. Lorsque nous sommes menteurs, nous ne restons pas en Jésus. Lui ne l’a jamais fait. Lorsque nous trompons les autres avec les sales affaires qui sont à la portée de tous, nous sommes des sarments morts, nous ne restons pas en Jésus. Demeurer en Jésus et faire les mêmes choses qu’Il faisait : faire le bien, aider les autres, prier le Père, soigner les malades, aider les pauvres, avoir la joie de l’Esprit Saint.
Une belle question pour nous chrétiens est la suivante : est-ce que je demeure en Jésus ou suis-je éloigné de Jésus ? Suis-je uni à la vigne ou suis-je un sarment mort, qui est incapable de donner du fruit, de donner un témoignage ? Et il y a également d’autres sarments, dont Jésus ne parle pas ici, mais il en parle ailleurs : ceux qui se font voir comme disciples de Jésus, mais qui sont le contraire d’un disciple de Jésus et ce sont des sarments hypocrites. Peut-être vont-ils tous les dimanches à la Messe, peut-être revêtent-ils un visage de saint, tous pieux, mais ensuite, ils vivent comme s’ils étaient païens. Et ceux-là, Jésus, dans l’Évangile, les appelle hypocrites. Jésus est bon, il nous invite à demeurer en Lui. Il nous donne la force, et si nous glissons dans le péché — nous sommes tous pécheurs — Il nous pardonne, parce qu’Il est miséricordieux. Mais ce qu’Il veut sont ces deux choses : que nous demeurions en Lui et que nous ne soyons pas hypocrites. Et avec cela, une vie chrétienne va de l’avant.
Et que nous donne le Seigneur si nous demeurons en Lui ? Nous l’avons entendu. « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et vous l’aurez » (Jn 15, 7). Une force dans la prière : « Demandez ce que vous voulez », c’est-à-dire la prière puissante, au point que Jésus fait ce que nous demandons. Mais si notre prière est faible — si elle n’est pas vraiment faite en Jésus — la prière ne donne pas ses fruits, parce que le sarment n’est pas uni à la vigne. Mais si le sarment est uni à la vigne, c’est à dire : « si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et vous l’aurez ». Et cela est la prière toute-puissante. D’où vient cette toute-puissance de la prière ? Du fait de demeurer en Jésus, d’être uni à Jésus, comme le sarment à la vigne. Que le Seigneur nous donne cette grâce.
© Libreria Editrice Vaticana – 2015