Pko 28.01.2017
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°59/2017
Dimanche 28 janvier 2018 – 4ème Dimanche du Temps ordinaire – Année B
Laissez-moi vous dire…
23 au 26 janvier : Forum Économique Mondiale (WEF – Davos 2018)
« Prendre des mesures courageuses pour cette planète chère à nos cœurs… »
Jamais le Forum Économique Mondial n’a si bien porté son nom, comme les forums antiques romains où l’on discutait des affaires publiques. Seule différence : l’accès à Davos est loin d’être gratuit ! [cotisation à la fondation : 44 700 € ; ticket : 16 330 € ; 600 € la nuit d’hôtel ; plus les frais de transports… (Source : lesechos.fr, 26 janvier 2018)]. On comprend pourquoi il y avait si peu de représentants des pays émergents… On comptait : 148 indiens, 118 africains, 115 américains du Sud et … 18 Océaniens. Quant aux femmes ? on en dénombrait une pour cinq hommes ! Mais, pour la première fois en 48 ans- le professeur Klaus Schwab, président exécutif du WEF, a confié la présidence à sept femmes dont deux françaises : Christine Lagarde (directrice générale du FMI) et Isabelle Kocher (directrice générale d’ENGIE).
Cette année le thème du 48ème WEF était : « Créer un avenir commun dans un monde fracturé ». En évoquant la quatrième révolution industrielle (robotique, intelligence artificielle, cybersécurité…) qui, selon le Professeur Klaus Schwab « va bouleverser notre société dans ses fondements » (cf. K. SCHWAB, La quatrième révolution industrielle, Dunod, 2017), les invités du Forum ont débattu sur différents thèmes : Protéger l'économie mondiale contre le risque d’une autre crise, L'environnement (accord de Paris sur le réchauffement climatique), Initiatives pour promouvoir le recyclage en vue de réduire le gaspillage, Les "technologies émergentes", L’égalité des sexes…
Plusieurs personnalités sont intervenues sur l’épineuse question du libre-commerce, du protectionnisme des États, les investissements… Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a saisi l’occasion pour promouvoir son pays en mettant en avant une économie ouverte prête à recevoir des investissements internationaux. Emmanuel Macron, Président français, a tenu un long discours de “premier de classe” alternant le français et l’anglais, annonçant que la France est de retour dans le concert des nations et que l’Union Européenne est un acteur mondial de l’économie ; il a plaidé pour “un nouveau contrat mondial”. La chancelière allemande, Angela Merkel a défendu le multilatéralisme car “le protectionnisme n’est pas la bonne solution” aux problèmes du monde. Le roi d’Espagne, Felipe VI, a défendu au mieux son Pays englué dans une crise politique et institutionnelle. Quant à Donald Trump, Président des États-Unis d’Amérique, ancien magnat de l’immobilier, – dont le discours était attendu – a fermé le Forum en quinze minutes ; il a réaffirmé avec une légère nuance : « Je ferai toujours passer l'Amérique d'abord, tout comme les dirigeants d'autres pays devraient le faire aussi. Mais l'Amérique d'abord ne signifie pas l'Amérique seule. »
Bref, selon moi, on a globalement assisté à une prestation de VRP vantant chacun(e) ses propres intérêts économiques tout en affirmant vouloir dans « notre monde fracturé » chercher à « créer un avenir commun ». Le Président Macron avait d’ailleurs pris les devants en organisant son « petit Davos » -à Versailles- avec 140 chefs d’entreprise étrangers. L’ancien banquier d’affaires semble ne pas avoir perdu ses habitudes, ni son carnet d’adresses ! La petite phrase de son discours à Davos en dit long : « Si nous n'établissons pas un standard de coopération internationale, jamais nous n'arriverons à convaincre la classe laborieuse que la mondialisation est bonne pour elle. » Évidemment notre Président ne s’inclut pas dans « la classe laborieuse ». Idem pour les membres du gouvernement de la République française : les visites sur le terrain se veulent un rapprochement entre le gouvernement et les Français de base, mais cela ressemble à de la condescendance et à du « bluff médiatique » !
On aurait aimé entendre les médias donner la position du Pape François dans cet aréopage polito-économique. Dans sa lettre au Président Schwab, en date du 12 janvier, le Souverain Pontife martèle : « Nous ne pouvons ni rester silencieux face aux souffrances de millions de personnes dont la dignité est blessée, ni continuer à aller de l’avant comme si rien n’expliquait la propagation de la pauvreté et de l'injustice. C'est un impératif moral, une responsabilité qui engage tout un chacun, de créer des conditions propices à ce que chaque être humain vive dans la dignité. En repoussant une culture du “prêt-à-jeter” et une mentalité de l'indifférence, le monde de l'entreprenariat dispose d'un énorme potentiel pour opérer des changements conséquents : augmentation de la qualité de la productivité, création de nouveaux emplois, respect du droit du travail, lutte contre la corruption publique et privée et promotion de la justice sociale, ainsi qu'un partage juste et équitable des profits. » (réf. : www.weforum.org/fr)
Un tel discours a certainement rejoint les positions de l’une des sept co-présidentes du WEF 2018 : Sharan Burrow, directrice générale de la CSI [Confédération Syndicale Internationale, première organisation syndicale au monde en termes d'affiliés et d'adhérents].
Finalement, comme conclut le Saint Père : « Il est temps à présent de prendre des mesures courageuses et audacieuses pour cette planète chère à nos cœurs. C'est le moment idéal pour prendre nos responsabilités et contribuer au développement de l'humanité. »
Mais a-t-il été lu et entendu ?
Dominique Soupé
Note : les libres propos ci-dessus n’engagent que leur auteur.
© Cathédrale de Papeete - 2018
En marge de l’actualité…
Journée des Lépreux
Ce Dimanche nous est proposé comme journée d’attention particulière pour les malades de la lèpre, une maladie qui continue ses ravages, bien que la médecine nous donne aujourd’hui le moyen de la guérir. La lèpre existe toujours dans de nombreux pays en développement. Non seulement elle sévit toujours dans les pays du Sud mais la courbe de détection annuelle de nouveaux cas dans la majorité de ces pays ne baisse pas spectaculairement, depuis ces 20 dernières années. Jusqu’en 2003, le nombre de nouveaux cas mondiaux annuels était de l’ordre de 700 000. Depuis, cette courbe descend, mais il faut préciser que cette diminution correspond surtout à une baisse importante des cas détectés en Inde, pays le plus endémique au monde. Dans la plupart des autres pays d’Asie, ainsi qu’en Afrique et en Amérique latine, on ne constate pas de diminution significative du nombre des nouveaux cas annuels.
Cette maladie est associée dans notre Fenua à l’ancienne léproseries de Reao et à celle de Orofara. Elle est associée également à un homme, le Père Damien de Veuster, religieux des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, connu également sous le nom de Damien de Molokaï – Molokaï, une île des Hawaii où étaient parqués les lépreux depuis les années 1850. En 1873, volontaire pour visiter ces malheureux pratiquement abandonnés à leur triste sort, le P. Damien décida de leur consacrer sa vie en restant parmi eux. Il mourut de la lèpre à Molokaï en 1889 et fut canonisé par le Pape Benoit XVI en 2009.
La lèpre, comme bien d’autres situations de souffrance et d’exclusion pourrait provoquer en nous une réaction de « paralysie » et de fatalisme : qu’est-ce que nous pouvons faire ? On n’y peut rien… Écoutons alors les paroles prononcées par le Cardinal Danneels en la cathédrale St Jean du Latran le lundi 12 octobre 2009 en action de grâce pour la canonisation du Père Damien :
« Si le Père Damien était parmi nous aujourd’hui, que nous dirait-il ? Je ne le sais pas trop. Mais il est cinq paroles que lui Damien n’a jamais prononcées : cinq mots qui ne sont pas de Damien. Lesquels ?
1) Damien jamais n’a eu peur... Nous disons : je n’ose pas… je ne vais quand même pas prendre ce risque... Non ça va trop loin… cela Damien ne l’a pas dit !
2) Damien n’a pas dit non plus en voyant le champ de Molokaï : il y a quand même peu de chance de succès… à quoi bon y semer, le sol est trop dur… cela Damien ne l’a pas dit !
3) Damien n’a pas dit : personne ne peut guérir de la lèpre : allons donc voir ailleurs, c’est peine perdue : une cause impensable… cela Damien ne l’a pas dit !
4) Damien n’a pas dit : qui suis-je moi pour une telle mission : avec mes fautes, mes péchés… je n’en suis pas capable… non cela Damien ne l’a pas dit !
5) Damien n’a pas non plus voulu seulement faire du bien aux autres êtres humains. Comme on dit aujourd’hui : faites du bien OK mais surtout ne pas parler de Dieu : là-dessus motus et bouche cousue. Il ne s’agit pas pour Damien d’une pure philanthropie. De quel droit se taire… de quel droit avoir peur de parler de Dieu même si certains disent que ce n’est pas « politically correct ».
Damien nous dit : Vous avez beaucoup trop peur ! Vous manquez de courage !… Il nous enseigne à croire à l’impossible, à ne pas nous résoudre à notre manque de temps, à refuser les « à quoi bon » et oser les « pourquoi pas ? », il nous pousse à ne jamais nous taire au sujet de Dieu ».
Bien des lèpres continuent de faire souffrir aujourd’hui et tout près de nous. Saurons-nous au nom de notre foi en Dieu et en l’Homme accueillir l’invitation de St Damien et de tous ceux qui, à sa suite, catholiques ou non, luttent pour rétablir la dignité de la personne humaine partout où elle se trouve défigurée ?
+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU
© Archidiocèse de Papeete - 2018
Audience générale…
Voyage au Chili et au Pérou
Lors de l’audience générale ce mercredi 24 janvier, le Pape François est revenu sur son voyage apostolique au Chili et au Pérou. Il a évoqué les moments forts et l’essentiel de ses messages aux Chiliens et aux Péruviens.
Chers frères et sœurs, bonjour !
Cette audience se tient dans deux lieux reliés : vous, ici sur la place, et un groupe d’enfants un peu malades, qui sont dans la Salle. Ils vous verront et vous les verrez ; et ainsi, nous sommes en lien. Nous saluons les enfants qui sont dans la Salle, mais c’était mieux qu’ils ne prennent pas froid et c’est pour cela qu’ils sont là-bas.
Je suis rentré il y a deux jours du Voyage apostolique au Chili et au Pérou. Applaudissons le Chili et le Pérou ! Deux bons peuples, de bons peuples… Je remercie le Seigneur parce que tout s’est bien passé : j’ai pu rencontrer le Peuple de Dieu en chemin sur ces terres – y compris ceux qui ne sont pas en chemin, qui sont un peu arrêtés… mais ce sont de bonnes personnes – et encourager le développement social de ces pays. Je renouvelle ma gratitude envers les Autorités civiles et mes frères évêques, qui m’ont accueilli avec beaucoup d’attention et de générosité, ainsi qu’envers tous les collaborateurs et les bénévoles. Pensez que dans chacun des deux pays, il y avait plus de 20 000 bénévoles : plus de 20 000 au Chili et 20 000 au Pérou. De bonnes personnes : en majorité des jeunes.
Mon arrivée au Chili avait été précédée par diverses manifestations de protestation, pour différents motifs, comme vous l’avez lu dans les journaux. Et cela a rendu encore plus actuelle et vivante la devise de ma visite : « Mi paz os doy – Je vous donne ma paix ». Ce sont les paroles de Jésus adressées aux disciples, que nous répétons à chaque messe : le don de la paix que seul Jésus mort et ressuscité peut donner à ceux qui se confient en lui. Non seulement chacun de nous a besoin de la paix, même le monde, aujourd’hui, dans cette guerre mondiale en morceaux… S’il vous plaît, prions pour la paix !
Lors de la rencontre avec les Autorités politiques et civiles du pays, j’ai encouragé le chemin de la démocratie chilienne, comme un espace de rencontre solidaire et capable d’inclure les diversités ; c’est dans ce but que j’ai indiqué comme méthode la voie de l’écoute : en particulier l’écoute des pauvres, des jeunes et des personnes âgées, des immigrés, et aussi l’écoute de la terre.
Au cours de la première eucharistie, célébrée pour la paix et la justice, les Béatitudes ont résonné, en particulier « Heureux les artisans de paix, parce qu’ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9). Une Béatitude dont il faut témoigner avec le style de la proximité et du partage, en renforçant ainsi, avec la grâce du Christ, le tissu de la communauté ecclésiale et de la société tout entière.
Dans ce style de la proximité, les gestes comptent plus que les paroles et un geste important que j’ai pu accomplir a été de visiter la prison des femmes de Santiago : les visages de ces femmes, beaucoup desquelles sont de jeunes mères, avec leurs petits dans les bras, exprimaient malgré tout beaucoup d’espérance. Je les ai encouragées à exiger, d’elles-mêmes et des institutions, un sérieux chemin de préparation à la réinsertion, comme horizon qui donne un sens à la peine quotidienne. Nous ne pouvons pas penser à une prison, quelle qu’elle soit, sans cette dimension de la réinsertion, parce que s’il n’y a pas cette espérance de la réinsertion sociale, la prison est une torture infinie. En revanche, quand on travaille pour se réinsérer – même les condamnés à perpétuité peuvent se réinsérer – un dialogue s’ouvre par le biais du travail de la prison à la société. Mais une prison doit toujours avoir cette dimension de la réinsertion, toujours.
Avec les prêtres et les consacrés, et avec les évêques du Chili, j’ai vécu deux rencontres très intenses, rendues encore plus fécondes par la souffrance partagée en raison de certaines blessures qui affligent l’Église dans ce pays. J’ai en particulier confirmé mes frères dans le refus de tout compromis avec les abus sexuels sur des mineurs, et en même temps dans la confiance en Dieu qui, à travers cette dure épreuve, purifie et renouvelle ses ministres.
Les deux autres messes au Chili ont été célébrées une dans le sud et une dans le nord. Celle dans le sud, en Araucanie, terre où habitent les indiens Mapuches, a transformé en joie les drames et les fatigues de ce peuple, lançant un appel pour une paix qui soit harmonie des diversités et pour le rejet de toute violence. Celle dans le nord, à Iquique, entre l’océan et le désert, a été une hymne à la rencontre entre les peuples, qui s’exprime de manière singulière dans la religiosité populaire.
Les rencontres avec les jeunes et avec l’Université catholique du Chili ont répondu au défi crucial d’offrir un sens grand à la vie des nouvelles générations. Aux jeunes, j’ai laissé la parole programmatique de saint Alberto Hurtado : « Que ferait le Christ à ma place ? » Et à l’Université, j’ai proposé un modèle de formation intégrale, qui traduise l’identité catholique en mesure de participer à la construction de sociétés unies et plurielles, où les conflits ne soient pas occultés mais gérés dans un dialogue. Il y a toujours des conflits, à la maison aussi ; il y en a toujours. Mais traiter mal les conflits est encore pire. Il ne faut pas cacher les conflits sous le lit : les conflits qui viennent à la lumière s’affrontent et se résolvent par le dialogue. Pensez aux petits conflits que vous avez sûrement chez vous : il ne faut pas les cacher mais les affronter. Chercher le moment et on parle ; le conflit se résout ainsi, par le dialogue.
Au Pérou, la devise de la visite était : « Unidos por la esperanza – Unis par l’espérance ». Unis non pas dans une uniformité stérile, tous égaux : cela n’est pas l’union ; mais dans toute la richesse des différences dont nous héritons de l’histoire et de la culture. La rencontre avec les peuples de l’Amazonie péruvienne en a témoigné de manière emblématique : ils ont lancé l’itinéraire du Synode pan-amazonien convoqué pour octobre 2019 ; en ont aussi témoigné les moments vécus avec la population de Puerto Maldonado et avec les enfants de la maison d’accueil « Le petit Prince ». Ensemble nous avons dit « non » à la colonisation économique et à la colonisation idéologique.
En parlant aux Autorités politiques et civiles du Pérou, j’ai apprécié le patrimoine environnemental, culturel et spirituel de ce pays et j’ai souligné les deux réalités qui le menace le plus gravement : la dégradation écologique et sociale, et la corruption. Je ne sais pas si vous avez entendu ici parler de corruption… je ne sais pas… Il y en a, pas seulement dans cette région ; là-bas aussi et c’est plus dangereux qu’un rhume ! Cela se mélange et ruine les cœurs. La corruption ruine les cœurs. S’il vous plaît, non à la corruption ! Et j’ai remarqué que personne n’est exempt de responsabilité devant ces deux plaies et que l’engagement pour s’y opposer concerne tout le monde.
La première messe publique au Pérou, je l’ai célébrée sur la rive de l’océan, dans la ville de Trujillo, où la tempête “Niño costiero” a durement frappé la population l’année dernière. C’est pourquoi je l’ai encouragée à réagir à celle-ci mais aussi à d’autres tempêtes comme la pègre, le manque d’éducation, de travail et de logement sûr. À Trujillo, j’ai aussi rencontré les prêtres et les consacrés du nord du Pérou, partageant avec eux la joie de l’appel et de la mission ainsi que la responsabilité de la communion dans l’Église. Je les ai exhortés à être riches de mémoire et fidèles à leurs racines. Et parmi ces racines, il y a la dévotion populaire à la Vierge Marie. Toujours à Trujillo, a eu lieu la célébration mariale où j’ai couronné la Vierge de la Porte en la proclamant « Mère de la Miséricorde et de l’Espérance ».
Le dernier jour du voyage, dimanche dernier, s’est déroulé à Lima, avec un fort accent spirituel et ecclésial. Dans le sanctuaire le plus célèbre du Pérou, où l’on vénère le tableau de la Crucifixion appelé “Señor de los Milagros”, j’ai rencontré environ 500 religieuses cloîtrées, de vie contemplative : un véritable « poumon » de foi et de prière pour l’Église et pour toute la société. Dans la cathédrale, j’ai accompli un acte spécial de prière par l’intercession des saints péruviens, auquel a succédé la rencontre avec les évêques du pays, auxquels j’ai proposé la figure exemplaire de saint Toribio de Mogrovejo. Aux jeunes péruviens, j’ai aussi indiqué les saints comme des hommes et des femmes qui n’ont pas perdu de temps à « maquiller » leur image, mais qui ont suivi le Christ qui les a regardés avec espérance. Comme toujours, la parole de Jésus donne un sens plein à toute chose et ainsi aussi l’Évangile de la dernière célébration eucharistique a résumé le message de Dieu à son peuple au Chili et au Pérou : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1,15). Ainsi, semblait dire le Seigneur, vous recevrez la paix que je vous donne et vous serez unis dans mon espérance. C’est plus ou moins le résumé de ce voyage. Prions pour ces deux nations sœurs, le Chili et le Pérou, pour que le Seigneur les bénisse.
© Libreria Editrice Vaticana - 2018
Journée mondiale des lépreux…
Une histoire d’amour, la plus belle du monde…
Raoul FOLLEREAU, fondateur de l’Ordre de la Charité en faveur des lépreux est passé en Polynésie française à deux reprises, en 1952, puis en août-septembre 1956 à bord du « Calédonien » avec le Général de Gaulle. Dans ses livres « Tour du monde chez les lépreux » en 1953 et « Trente fois le tour du monde » en 1961… il rapporte une histoire d’amour autour de la lèpre à Tahiti. En voici le récit.
Elle s’appelle Nora. Lui Teoroï. Ils ont cinquante ans à eux deux. Et ils s’aiment.
Ils vivaient ensemble, heureux, dans la splendeur de Tahiti.
Comme ils n’avaient pas d’enfants, ils adoptèrent, en 1945, un bébé d’un mois.
1945. C’est cette même année qu’apparaît sur la jambe de Nora la petite tâche suspecte. Elle prend bientôt une teinte rougeâtre. Le médecin appelé tente l’épreuve classique : Nora demeure insensible à la piqûre, à la chaleur.
Elle a la lèpre.
Teoroï supplie le médecin de la soigner, de la sauver. Une piqûre par jour : huit mille francs par mois. Il est charpentier de son état. Mais le métier chôme. Il se débrouille, fait n’importe quoi, à n’importe quelle heure…
Sa famille, loin de l’aider, le repousse et cherche à le décourager.
Quatre ans se passent. Il a tout essayé, tout vendu, mais la misère le poursuit.
Il ne peut plus payer.
La maladie, cependant, gagne du terrain. Et tandis que Teoroï se tord les bras de désespoir, les lépromes et les plaies couvrent lentement Nora, Nora, sa vie, sa bien-aimée.
Le traitement à domicile n’est plus possible. Elle doit entrer à la léproserie.
Son mari la suit ; mais la porte se referme sur elle, sur elle seule et sanglotante.
Pourtant Teoroï ne renonce pas. Il a vingt-cinq ans. Il est fort, il est beau. Les filles, dans la rue, se retournent et lui sourient.
Son père veut le marier…Un « beau parti ».
Mais Teoroï ne sait pas qu’il est beau. Mais Teoroï ne remarque pas les filles, mais Teoroï n’entend pas son père.
Partout il voit Nora, Nora la douloureuse, la défigurée, Nora qui tend vers lui ses pauvres mains déjà gangrenées…
Et il va trouver « l’Administration ».
- Je veux entrer à la léproserie, déclare-t-il. Je veux vivre avec ma femme. Où qu’elle soit, j’irai.
L’Administration ne comprend pas tout d’abord. L’Administration n’est pas faite pour comprendre, mais pour appliquer les Règlements.
Or les Règlements n’ont pas prévu le cas. L’Amour, ce n’est pas « réglementaire ».
- Nous ne pouvons loger que des malades, objecte le fonctionnaire.
- Je construirai donc ma maison, répond Teoroï.
Le fonctionnaire est un homme. Un brave homme qui s’émeut, même durant les heures de bureau.
Il envoie promener le règlement.
… Nora cependant est bien malade.
Sans cesse elle regarde la porte et, au-delà de la porte, la route, la belle route qui longe le lagon bleu et vert, et va se perdre dans les cocotiers.
C’est par cette route qu’il viendra. Car il viendra.
Elle en est sûre.
Il ne peut pas ne pas venir.
Il est venu.
Je les ai vus tous les deux, tous les trois car, pour remplacer le bébé de jadis, ils ont adopté une petite malade.
Je les ai vu tous les trois, heureux, tant heureux.
Il a repris dans la léproserie son métier de charpentier.
Tout le monde l’a accepté et tout le monde l’aime…
Nora va mieux, beaucoup mieux.
Comment pourrait-elle ne pas aller mieux ?
La maison du jeune charpentier est belle, claire et joyeuse. Les rires de l’enfant fusent dans tous les coins de la léproserie. Et la vieille aveugle, et l’Annamite aux pieds rongés, et tous, les souffrants, les déchirés, sourient à cette jeunesse et se réchauffent à ce bonheur.
Une histoire d’amour toute simple.
La plus belle sans doute qui fut jamais au monde.
© Raoul Follereau- 1953 - 1961
Bioéthique…
Il est temps que nous réveillons nos consciences endormies…
Le 18 janvier 2018, alors que le gouvernement lançait les États généraux de la bioéthique, Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail de la Conférence des évêques de France sur la bioéthique, écrit une lettre aux catholiques d’Ille-et-Vilaine.
« Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur. »
Psaume 8,5-56
Je vous invite à porter votre regard sur la vie humaine. Chère vie humaine, que dis-tu de toi-même ? Permettez-moi de vous partager une méditation. Prenez le temps de la lire jusqu’au bout. D’autant plus que ce 18 janvier, commencent en France les « États généraux de la bioéthique » au cours desquels bien des débats seront relatifs à notre vie. Chacun est invité, d’une manière ou d’une autre, à participer à ces débats. Face aux découvertes scientifiques, quelle vie voulons-nous vivre tous ensemble, avec nos différences ? Quelle société voulons-nous pour aujourd’hui et demain ?
Poser son regard sur la vie, c’est se risquer aux plus belles découvertes. Le pape François évoque souvent le « regard contemplatif ». Il s’agit d’un regard désintéressé et gratuit, qui se laisse instruire. Un regard attentif, qui ne se détourne pas en passant vite. Un regard bon, plein de patience et de confiance. Un regard bienveillant, qui n’est pas militant d’une cause. Bref, le regard de celui qui se laisse humblement toucher pour devenir émerveillé.
*
Pour évoquer la vie humaine, je veux d’abord dire merci à celles et ceux qui vivent de ce regard. Comment ne pas les saluer ! Ils se rendent proches des personnes fragilisées car elles sont en fin de vie, ou bien âgées et dépendantes, handicapées mentales et physiques, ou en maladie chronique, traumatisées, ou encore emportées par des conduites addictives. Fragilisées car elles sont des femmes enceintes dont l’enfant à naître est porteur de malformations, ou parce qu’elles ont le désir de voir naître leur enfant, ce qui provoque leur rejet, parfois violent. Fragilisées car ce sont de tout petits enfants, qui viennent de naître ou vont naître avec leurs droits propres. De toutes ces personnes et d’autres encore, il est pris soin avec attention, en les accueillant, les accompagnant, les soutenant, les aimant.
Ceux qui ont ce regard, je les ai vus briser les solitudes et s’engager dans une relation pleine d’empathie et de respect, envers ces personnes en vulnérabilité ! Ils en sortent toujours enrichis. Par leur expérience, ils savent que chacune est un trésor de vie, pour peu qu’on sache prendre du temps pour l’écouter et la recevoir telle qu’elle est. Ils comprennent l’importance de la juste compassion. Ils sont étonnés de leur espérance. Ils témoignent que la vie est belle, qu’elle est toujours incarnée dans des personnes en chair et en os, avec leur histoire, leur éducation et leur culture. Ils reconnaissent que chacune est absolument unique, tout en étant située dans une généalogie familiale qui donne sens à leur vie. Ils savent ainsi que la filiation de chacun doit être respectée avec la plus délicate attention.
Ils sont une armée humble et silencieuse, qui prennent soin de nos frères et sœurs fragilisés. Ils sont professionnels de santé, acteurs du service à la personne, bénévoles dans des associations ou des aumôneries, anonymes dans leur famille ou leur voisinage.
Oui, jour après jour, ils marchent à la rencontre de la vie : pour elle, ils se donnent beaucoup et ils en reçoivent beaucoup. Quel admirable échange, au quotidien de relations humaines pleines de qualité et d’intensité, de bonté et de compassion quand les souffrances sont là ! Qu’il est magnifique de prendre soin avec douceur et compétence de telle sorte que ces souffrances soient apaisées le plus possible !
Ils ont vu que la vie est toujours un don à recevoir. Ils ont conscience que la dignité humaine est inviolable et inaliénable, quelles que soient les fragilités vécues. Ils ont compris que les personnes en grande vulnérabilité faisaient sortir d’eux des ressources insoupçonnées d’humanité. Car ces personnes ont des talents, et il serait dramatique qu’ils demeurent enfouis ou supprimés, par peur, indifférence, exclusion ou mépris. Elles donnent du sens à l’action collective grâce à leurs talents qui ne viennent pas de la force, ni de l’argent ni du pouvoir, mais du cœur, de la capacité à nouer des relations essentielles, à faire confiance, à engendrer la joie.
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Ces contemplatifs de la vie humaine entendent parfois des slogans apparemment assurés et savamment médiatisés. J’avoue que je comprends leur tristesse, voire leur colère, face à ces soit-disant certitudes selon lesquelles il serait évident que telle vie humaine ne vaudrait plus la peine d’être vécue ou qu’il est possible de la produire selon nos simples désirs d’adulte. Ils ont d’ailleurs entendu les terribles désespoirs que ces paroles engendrent quand, sûres d’elles, elles disqualifient des vies de personnes très fragilisées qui ont le courage d’aimer la vie et de vivre.
Ils se demandent alors si notre société n’aurait pas une conscience quelque peu endormie en raison des canons de la performance et de la rentabilité qui modèlent nos désirs. Ils s’interrogent sur nos techniques de plus en plus sophistiquées qui semblent agir comme des étalons de mesure pour évaluer une vie humaine sans défaut. Et même, ils s’inquiètent devant les marchands de rêves d’épanouissement idéal et sans limite, qui risquent de nous aveugler sur les capacités de vraies joies chez ces personnes vivant de grandes vulnérabilités.
En se mettant à l’école de nos frères et sœurs en situation de vulnérabilité, on apprend que chaque vie humaine est belle et vaut la peine d’être vécue. On s’engage alors avec sollicitude auprès de celles et ceux qui souffrent devant les vulnérabilités dans leurs familles. On se fait proches pour les écouter respectueusement, les aider, les accompagner afin qu’eux aussi finissent peu à peu par découvrir la même chose. Aimer la vie, c’est ne juger personne, mais c’est apporter sa pierre pour que grandisse en notre société une culture de vie, de soin, de relation et d’accompagnement.
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« Chrétiens », c’est-à-dire « disciples » de Jésus, vous y avez une belle part. Vous savez que Dieu est le Dieu de la vie, qu’Il est venu nous révéler la beauté de la vie et qu’Il s’est identifié aux personnes dont la vie apparaissait la moins belle et la plus fragile. Jésus, qui aime la vie, est révolutionnaire ! « Il a fait resplendir la vie » (2 Timothée 1,10). Il a bouleversé le monde en apportant un message et un témoignage qui irriguent peu à peu les sociétés : le Royaume de Dieu appartient aux « petits » et ce sont eux qui le font grandir. Tout le monde le désire, car c’est un Royaume de paix et de justice, de liberté et de solidarité, de fraternité et de vie. Son éthique est guidée par l’amour « en actes et en vérité » (1 Jean 3,18).
Il est temps que nous réveillions nos consciences endormies et celles de nos contemporains afin que, tous ensemble, nous nous émerveillions devant la beauté de la vie en chaque être humain, de sa conception à sa mort naturelle. Il est juste de prier à cette intention. Il est tout aussi juste que chacun prenne ses responsabilités.
Chers amis, trouvez les moyens qui vous conviennent pour dire que chaque vie humaine est un trésor sans prix ! Témoignez de vos expériences, car cela peut toucher les cœurs et convaincre celles et ceux qui en doutent.
Il s’agit de « rendre raison » de la beauté de la vie humaine, don de Dieu, mais « avec douceur et respect », comme nous y invite l’apôtre saint Pierre (1 Pierre 3,15-16).
Rennes, le 17 janvier 2018
+ Pierre d’Ornellas
Archevêque de Rennes
© Rennes.catholique - 2018
Commentaire des lectures du dimanche
Frères et Sœurs, saint Paul dans la deuxième lecture souhaite que « nous soyons attachés au Seigneur sans partage » (Cf. ICo 7,35) ; n’est-ce pas là, le but de notre rassemblement dominical ? Les lectures de ce jour sont une Bonne Nouvelle qui vient réveiller notre foi, raviver notre espérance et fortifier notre charité. N’avons-nous pas demandé dans l’oraison d’ouverture : « Accorde-nous Seigneur de pouvoir t’adorer sans partage et d’avoir pour tout homme une vraie charité ».
Or en écoutant la Parole, qui nous dévoile le dessein sauveur de Dieu pour les hommes, nous sommes conduits à la louange et à l’adoration. Dans la lecture du Deutéronome, Moïse annonce : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez » (Dt 18, 15). C’est une manière pour le Seigneur d’annoncer qu’il n’abandonnera pas son peuple, qu’il va continuer à le guider et à l’enseigner, même après la disparition de son serviteur Moïse. En lisant ce passage de l’Écriture, les premiers chrétiens y ont vu l’annonce de Jésus, non seulement prophète et ami de Dieu, comme Moïse, mais Fils de Dieu. L’apôtre Pierre s’écrira : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68). Sommes-nous conscient qu’en écoutant les saintes Écritures dans la liturgie de la Parole, c’est la voix de Jésus qui vient jusqu’à nous ? Sommes-nous suffisamment attentif à la Parole proclamée ? Le Psaume 94 nous interpelle : « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur » (Ps 94, 7-8).
La fin de la première lecture précise ce qu’il faut comprendre par le terme « prophètes ». Il ne s’agit pas de quelqu’un qui prédit l’avenir, ou qui nous dit les paroles que nous aimerions entendre, comme le font les faux prophètes vis-à-vis des autorités. Le prophète est choisi par Dieu. Il s’efforce d’être à l’écoute de la Parole de Dieu et en témoigne au cœur du monde, pour rappeler à tous qu’ils ont à être des écoutants de la Parole, que tous ont à vivre selon cette Parole. Le prophète témoigne à travers ses paroles, mais plus encore à travers ses actes et toute sa vie. Le prophète s’efforce, sous l’action de l’Esprit Saint, de mettre sa vie en adéquation, en cohérence avec la Parole de Dieu. C’est en ce sens que nous pouvons parler de la dimension prophétique de la vie religieuse, de la vie consacrée pour laquelle nous rendrons grâce demain en la fête de la Présentation de Notre Seigneur.
Les consacré(e)s, les religieux et religieuses ne sont pas meilleurs que les autres, mais, par leur genre de vie, en réponse à leur appel, ils témoignent des valeurs évangéliques dont doit vivre tout baptisé. N’oublions pas la prière prononcée au cours du baptême, lors de l’onction du saint-chrême : « Tu es baptisé : le Dieu tout-puissant, Père de Jésus-Christ, notre Seigneur, t’a libéré du péché et t’a fait renaître de l’eau et de l’Esprit Saint, tu es membre du Corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi. » La dimension prophétique de la vie religieuse est là pour rappeler à tout chrétien qu’il a à vivre comme un prophète, c’est-à-dire à écouter la Parole de Dieu et à vivre selon cette parole.
Saint Paul dans la deuxième lecture reprend cette dimension prophétique en appelant au célibat, dont il précise la finalité : « être attaché au Seigneur sans partage » (ICo 7,3.5). Dans les versets qui précèdent notre lecture, avec vérité et humilité, Paul précise que ce qu’il dit là, c’est son opinion à lui, mais non pas un ordre du Seigneur (Cf. ICo 7,25). Toutefois, à la suite du Christ, lui-même, il présente la dimension prophétique du célibat pour le Royaume, sans en faire un absolu. Il est vrai que Paul s’adresse ici à des personnes qui vivaient dans le luxe et la luxure et qu’il les invite à une profonde conversion.
Or il ne peut y avoir de réelle conversion sans attachement fort au Christ Jésus, notre Seigneur dont l’évangile de ce jour nous présente la première prédication. « On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité » (Mc 1, 22). Sommes-nous encore frappés, étonné par l’enseignement de Jésus ? Ne nous sommes-nous pas habitués à ces paroles, au point parfois, de les rendre inopérantes dans nos vie ? L’évangile de ce jour ne nous révèle pas le contenu de la prédication de Jésus, mais il insiste sur son autorité : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité » (Mc 1, 27).
À deux mille ans de distance, c’est enseignement demeure-t-il nouveau pour nous ? Est-ce que je reconnais à Jésus, cette « autorité », l’autorité d’une parole qui vient d’un autre ? Suivre Jésus, devenir son disciple, c’est accepter l’autorité de sa Parole, c’est se mettre à l’écoute de son enseignement ; pas seulement en prenant ce qui m’arrange ou me plaît, mais en me mettant à l’écoute de tout son enseignement qui provoque parfois en moi des résistances et qui m’invite alors au changement et à la conversion. Il nous faut apprendre à prier avec les mots de la bienheureuse Élisabeth de la Trinité : « O Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je vous passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable afin d’apprendre tout de vous » (Notes Intimes 15).
Cette parole d’autorité de Jésus, l’évangile de ce jour nous la montre en acte avec la guérison de l’homme possédé par un esprit impur criant : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es » (Mc 1,24). C’est bien là le drame des esprits impurs, vouloir mettre la main sur Jésus : « Je sais qui tu es »… Jésus l’affirmera plus tard : « nul ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Mt 11,27).
Parfois un « esprit impur » nous empêche d’accueillir la parole de Jésus comme une Parole de vie. Nous n’acceptons pas toujours d’être dérangés, bousculés par la parole de Jésus. Être chrétien, ce ne pas savoir des choses sur Jésus, ce n’est pas dire tous les articles du Credo. Être chrétien, c’est vivre une relation unique et vitale avec Jésus. Jésus impose le silence à l’esprit impur, car il voudrait faire l’impasse sur le Mystère Pascal, mystère de mort et de résurrection qui est le sommet de la révélation chrétienne.
L’Évangile de ce dimanche nous montre que la Parole de Dieu manifestée en Jésus, Verbe fait chair, est bien plus forte que tous les démons et tous les esprits mauvais. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot. Comme hier dans la synagogue de Nazareth, aujourd’hui, Jésus rejoint notre assemblée réunie en son nom. Il nous fait entendre sa Parole de vie ; il nous libère de toutes nos possessions. Ouvrons-nous à cette Parole qui guérit et qui sauve et demande-lui la grâce de pouvoir conformer nos actes et nos vies à cette Parole. Nous pourrons alors chanter : « Ta Parole, Seigneur est vérité, et ta loi délivrance. » Amen.
Fr. Didier-Marie de la Trinité ocd (Couvent de Lisieux)
© Carmel-asso - 2015
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