Pko 18.03.2018

Eglise cath papeete 1Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°16/2018

Dimanche 18 mars 2018 – 5ème Dimanche du temps de Carême – Année B

Humeurs…

Condamnation canonique de l’archevêque de Guam

Le procès canonique contre Mgr Anthony Sablan Apuron, l’archevêque de Guam, est maintenant terminé. Il était notamment accusé d’abus sexuels sur mineurs.

Le tribunal apostolique de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, composé de cinq juges, a émis sa sentence de première instance, en le déclarant coupable de certaines des accusations, et en lui imposant les peines de cessation de ses fonctions et l’interdiction de résidence dans l’archidiocèse de Guam.

Cette sentence demeure susceptible d’un éventuel recours, qui provoquerait la suspension de ces peines. En cas de jugement en appel, elles deviendraient définitives et effectives.

L’archidiocèse de Guam, territoire recouvrant une importante base militaire américaine au cœur de l’Océan Pacifique, est en crise depuis les accusations de mauvaise gestion et d’abus sexuels visant Mgr Apuron, 72 ans, un religieux franciscain qui est archevêque de Guam depuis 1986. Devant le refus de Mgr Apuron de démissionner, le Vatican a choisi de le mettre sous tutelle.

Le gouvernement effectif du diocèse a ainsi été assuré de juin à octobre 2016 par Mgr Savio Ton Ha-fai, nommé administrateur apostolique de ce territoire américain du Pacifique alors qu’il était secrétaire de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples (il est devenu, depuis, nonce apostolique en Grèce). Depuis octobre 2016, bien que Mgr Apuron, qui refuse de démissionner, soit resté archevêque en titre, l’administration du diocèse est assurée par son coadjuteur, Mgr Michael Jude Byrnes, qui était auparavant évêque auxiliaire de Detroit. Il lui succèdera automatiquement si Mgr Apuron est démis de ses fonctions.

Ce procès est considéré comme la première application du décret publié en juin 2016 par le Pape François qui prévoyait la possibilité de relever un évêque de ses fonctions pour « fautes graves », notamment en cas de « négligence des évêques dans l’exercice de leur fonction, en particulier vis-à-vis des cas d’abus sexuels commis par des mineurs et des adultes vulnérables ».

© Radio Vatican

Laissez-moi vous dire…

19 mars : Fête de Saint Joseph, époux de Marie: Jésus aurait-il pu devenir délinquant ?

Un jeune me posait un jour cette question : « Est-ce que Jésus aurait pu devenir délinquant ? »

J’aurais pu répondre comme certains théologiens : Cette question est intéressante, mais à la lecture de la Bible on se rend compte que Jésus, fils de Dieu, a vécu dans un cadre, une famille, un milieu, choisis par Dieu en vue de le préparer à sa mission messianique. Par conséquent il est vain de poser une telle question.

En fait, cette question permet d’engager un dialogue sur l’importance du contexte dans lequel évolue un jeune ; selon quels repères il construit sa personnalité ; sur quels modèles s’appuie-t-il pour un discernement vocationnel…

Ce dialogue permet de découvrir Jésus en tant qu’enfant et jeune vivant pleinement son humanité tout en cheminant étape par étape vers sa mission liée à sa divinité. Ainsi, une porte d’entrée s’entrouvre sur le mystère de l’incarnation de Jésus, à la fois vrai homme et vrai Dieu.

Qui était la maman de Jésus ? Une femme exceptionnelle ou une jeune juive ordinaire ?

Qui était son père, celui qui a élevé et éduqué Jésus ?

Que connait-on de la naissance de Jésus, de son enfance de sa jeunesse ?

Ainsi, au fil de la discussion, de questionnement en questionnement on recherche les passages bibliques qui permettent de répondre.

Au final, on découvre que Marie, la maman de Jésus était une femme ordinaire, une épouse fidèle, une mère attentionnée et dévouée se conformant à la tradition juive : une FEMME ORDINAIRE au DESTIN EXTRAORDINAIRE !

Quant à Joseph, descendant de la famille du roi David, père nourricier de Jésus, on s’aperçoit qu’il est SILENCIEUX dans les évangiles. Mais il apparaît comme l’HOMME ESSENTIEL dans le parcours juvénile de Jésus. Joseph est décrit comme un juif juste et bon, rempli de confiance en Dieu et en son épouse qu’il prend chez lui à Nazareth. Si l’on regarde l’iconographie, Joseph est toujours représenté âgé et barbu, excepté dans l’art espagnol. Homme de foi, d’humilité, juif pratiquant, on imagine bien Joseph amenant Jésus à la synagogue de Nazareth et au temple de Jérusalem. Avec Marie, Joseph apprend à Jésus à respecter les lois de Dieu, à prier, à retenir les psaumes… Joseph, artisan charpentier transmet le métier à son fils… Sans le savoir il prépare Jésus à sa prédication : l’attention aux autres, l’observation de la nature : lys des champs, oiseaux du ciel, vignes généreuses, oliviers, figuiers, champs de blé…

Comment Jésus aurait-il pu devenir délinquant avec une telle éducation ?

Une fois il s’est affranchi de l’autorité de ses parents en restant au Temple pour discuter avec les docteurs de la loi… Bien vite il est rentré dans le droit chemin quand la maman lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »

Prendre Marie et Joseph comme modèles d’époux et d’épouse, d’éducateurs, de parents est sans doute - dans notre contexte actuel – une perspective à développer dans nos foyers.

Dominique SOUPÉ

Suggestions :

Pour prendre un temps de méditation pour la fête de Saint Joseph on peut relire certains passages d’Évangile : en Matthieu 1,1 et 16 ; 1,18-25 ; 2,13-15 ; 2,19-23 ; 13,54-55 / en Luc 1,26 ; 2,1-3 ; 2,15-16 ; 2,21-24 ; 2,33 ; 3,23 ; 4,14-16 ; 4,22 et en Jean 1,45.

Pour ceux qui disposent de plus de temps : on peut reprendre l’Exhortation apostolique de Jean-Paul II : Redemptoris Custos [Joseph, gardien du rédempteur] du 15 août 1989 [accessible par Internet à l’adresse : http://w2.vatican.va/content/john-paulii/fr/apost_exhortations/documents/hf_jpii_exh_15081989_redemptoris-custos.html]

© Cathédrale de Papeete - 2018

En marge de l’actualité…

Politique et démocratie

À la lumière des événements qui ont secoué la vie politique et sociale à Papeete la semaine dernière, et en perspective des échéances électorales qui approchent, il n’est peut-être pas inutile de nous arrêter un instant pour réfléchir sur ce qui contribuerait à favoriser au milieu de nous un authentique débat démocratique… un débat permettant de confronter des convictions et de choisir pacifiquement entre différents projets de société. Dans le document intitulé « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » paru en 2016, le conseil permanent de la conférence des évêques de France nous alerte : « Quand la vie démocratique tombe dans le discrédit ou l’impuissance, les intérêts particuliers et les groupes de pression s’habituent à user de leurs moyens de contrainte pour forcer les responsables politiques à satisfaire leurs demandes... On s’efforce de dénier les processus démocratiques pour obtenir par la contrainte, ou même la violence, ce que l’on n’a pas obtenu dans les urnes… » Il s’agit, nous dit plus loin le document, de progresser dans les pratiques démocratiques en favorisant un véritable débat qui échappe aux ambitions personnelles, à la défense de privilèges et aux règlements de compte. Mais ce débat n’est pas le but en lui-même, il doit être « au service de la confrontation entre des opinions et des projets. Il doit donc être une occasion d’expliciter quel projet de société nous voulons soutenir et promouvoir ». Après avoir rappelé que les progrès technologiques et économiques doivent être au service du bien de tous, le document invite à promouvoir une économie du partage, d’un partage plus équitable du travail et des fruits du travail.

Pour conclure, laissons raisonner en nous cette invitation que nous livrent les évêques : « La qualité humaine d’une société se juge aussi à la manière dont elle traite les plus faibles de ses membres : ceux qui sont laissés au bord du chemin, de la prospérité, personnes âgées, malades, personnes handicapées… Nous ne pouvons être indifférents à aucune victime de notre société ». À méditer !!!

+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU

© Archidiocèse de Papeete - 2018

Audience générale…

Apprendre à prier comme Jésus

Lors de l’audience générale de ce mercredi, le Pape François a poursuivi sa série de catéchèses sur les rites de la messe, en s’arrêtant cette fois sur la prière du Notre Père, « la prière des enfants de Dieu », qui nous a été enseignée par Jésus en personne.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous continuons avec la catéchèse sur la messe. Lors de la dernière Cène, après que Jésus a pris le pain et le calice du vin, et qu’il a rendu grâce à Dieu, nous savons qu’il a « rompu le pain ». À cette action correspond, dans la liturgie eucharistique de la messe, la fraction du pain, précédée de la prière que le Seigneur nous a enseignée, à savoir le « Notre Père ».

Et c’est ainsi que commencent les rites de la communion, prolongeant la louange et la supplication de la prière eucharistique avec la récitation communautaire du « Notre Père ». Ce n’est pas une prière chrétienne parmi tant d’autres, mais c’est la prière des enfants de Dieu : c’est la grande prière que Jésus nous a enseignée. En effet, nous ayant été remis le jour de notre baptême, le « Notre Père » fait résonner en nous les sentiments qui furent dans le Christ Jésus. Quand nous prions avec le « Notre Père », nous prions comme Jésus priait. C’est la prière que Jésus a faite et qu’il nous a enseignée quand les disciples lui ont dit : « Maître, enseigne-nous à prier comme tu le fais ». Et Jésus priait ainsi. C’est très beau de prier comme Jésus ! Formés à son divin enseignement, nous osons nous adresser à Dieu en l’appelant « Père » parce que nous sommes nés de nouveau comme ses enfants à travers l’eau et l’Esprit Saint (cf. Éph 1,5). Personne, en vérité, ne pourrait l’appeler familièrement « Abba » – « Père » – sans avoir été engendré par Dieu, sans l’inspiration de l’Esprit, comme l’enseigne saint Paul (cf. Rm 8,15). Nous devons penser : personne ne peut l’appeler « Père » sans l’inspiration de l’Esprit. Combien de fois y a-t-il des personnes qui disent « Notre Père » mais qui ne savent pas ce qu’elles disent. Parce que oui, il est le Père, mais est-ce que tu sens que, quand tu dis « Père », il est le Père, ton Père, le Père de l’humanité, le Père de Jésus-Christ ? As-tu un rapport avec ce Père ? Quand nous prions le « Notre Père », nous nous relions au Père qui nous aime, mais c’est l’Esprit qui nous donne ce lien, ce sentiment d’être enfants de Dieu.

Quelle meilleure prière que celle enseignée par Jésus peut nous disposer à la communion sacramentelle avec lui ? Outre que le « Notre Père » est prié à la messe, le matin et le soir dans les Laudes et les Vêpres ; ainsi, l’attitude filiale envers Dieu et de fraternité avec notre prochain contribue à donner une forme chrétienne à nos journées.

Dans la prière du Seigneur – dans le « Notre Père » – nous demandons le « pain quotidien », dans lequel nous percevons une référence particulière au Pain eucharistique, dont nous avons besoin pour vivre en enfants de Dieu. Nous implorons aussi « la rémission de nos dettes » et pour être dignes de recevoir le pardon de Dieu, nous nous engageons à pardonner à ceux qui nous ont offensés. Et ce n’est pas facile. Pardonner aux personnes qui nous ont offensés n’est pas facile ; c’est une grâce que nous devons demander : « Seigneur, enseigne-moi à pardonner comme tu m’as pardonné ». C’est une grâce. Avec nos forces, nous ne pouvons pas ; c’est une grâce de l’Esprit Saint de pardonner. Ainsi, tandis qu’il ouvre notre cœur à Dieu, le « Notre Père » nous dispose aussi à l’amour fraternel. Enfin, nous demandons encore à Dieu de « nous libérer du mal » qui nous sépare de lui et nous divise de nos frères. Comprenons bien que ces demandes sont très adaptées pour nous préparer à la sainte communion (cf. Présentation générale du Missel romain, 81).

En effet, ce que nous demandons dans le « Notre Père » se prolonge dans la prière du prêtre qui, au nom de tous, supplie : « Libère-nous, o Seigneur, de tout mal, accorde la paix à notre temps ». Et puis il reçoit une sorte de sceau dans le rite de la paix : en premier, on demande au Christ que le don de sa paix (cf. Jn 14,27) – si différente de la paix du monde – fasse grandir l’Église dans l’unité et dans la paix, selon sa volonté ; ensuite, par le geste concret que nous échangeons entre nous, nous exprimons « la communion ecclésiale et l’amour mutuel, avant de communier au sacrement » (Présentation générale du Missel romain (PGMR), 82). Dans le rite romain, l’échange du signe de la paix, mis depuis l’antiquité avant la communion, est ordonné à la communion eucharistique. Selon l’avertissement de saint Paul, il n’est pas possible de communier à l’unique pain qui fait de nous un seul Corps dans le Christ, sans nous reconnaître pacifiés par l’amour fraternel (cf. 1 Cor 10,16-17 ; 11,29). La paix du Christ ne peut pas s’enraciner dans un cœur incapable de vivre la fraternité et de la recomposer après l’avoir blessée. La paix, c’est le Seigneur qui la donne : il nous donne la grâce de pardonner à ceux qui nous ont offensés.

Le geste de la paix est suivi de la fraction du Pain qui, depuis le temps apostolique, a donné son nom à toute la célébration de l’Eucharistie (Cf. PGMR, 83 ; Catéchisme de l’Église catholique, 1329). Accompli par Jésus au cours de la dernière Cène, la fraction du pain est le geste révélateur qui a permis aux disciples de le reconnaître après sa résurrection. Souvenons-nous des disciples d’Emmaüs qui, parlant de leur rencontre avec le Ressuscité, racontent « qu’ils l’ont reconnu à la fraction du pain » (cf. Lc 24,30-31.35).

La fraction du Pain eucharistique est accompagnée de l’invocation de l’« Agneau de Dieu », figure par laquelle Jean-Baptiste a indiqué en Jésus « celui qui enlève le péché du monde »  (Jn 1,29). L’image biblique de l’agneau parle de la rédemption (cf Ex 12,1-14 ; Is 53,7 ; 1 P 1,19 ; Ap 7,14). Dans le pain eucharistique, rompu pour la vie du monde, l’assemblée en prière reconnaît le véritable Agneau de Dieu, c’est-à-dire le Christ Rédempteur, et le supplie : « Prends pitié de nous, … donne-nous la paix ».

« Prends pitié de nous », « donne-nous la paix » sont des invocations qui, de la prière du « Notre Père » à la fraction du pain, nous aident à disposer notre âme à participer au banquet eucharistique, source de communion avec Dieu et avec nos frères.

N’oublions pas la grande prière : celle que Jésus a enseignée et qui est la prière avec laquelle il priait le Père. Et cette prière nous prépare à la Communion.

© Libreria Editrice Vaticana – 2018

Bioéthique…

Les États généraux de la bioéthique

Curé de Saint-Cyr-l’École (Yvelines) et animateur du Padreblog, l’abbé Grosjean a lu l’entretien accordé par Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique et organisateur des états généraux de la bioéthique, à Valeurs actuelles que vous trouverez ci-dessous et qui laisse dubitatif. Opposé à l’« idéologie relativiste assumée » du “Monsieur éthique” du gouvernement, il réagit.

J’avoue ma naïveté. J’imaginais que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et son président avaient pour mission de rappeler les grands principes éthiques fondateurs pour notre société et — à leur lumière — d’éclairer la réflexion des citoyens et du législateur sur les défis éthiques posés par les avancées de la science.

En quelques mots, M. Delfraissy détruit tout cela. Sa conviction est claire : il n’y a pas de principes intangibles, ni d’interdits fondamentaux : « Les lignes rouges sont relatives, elles aussi. » La preuve : en Chine, on accepte bien des milliers de transplantations réalisées à partir d’organes de condamnés à mort. Mais est-ce bien ? « Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal. » Mais il y a pourtant des choses immuables, qui ont trait à la nature humaine ? « C’est vrai, mais il faut aussi relativiser », etc.

Pourquoi tenir de tels propos est-il dramatique ?

Parce que ces grands interdits fondamentaux (de tuer, de voler, de mentir, de marchandisation du corps humain, etc.) protègent les plus fragiles et rendent possible la vie en société. Ces principes forment une loi inscrite dans notre conscience, accessible à notre raison et qui rend compte de la dignité de chacun de nous. Cette loi, nous l’avons tous en commun, ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas. En la reconnaissant comme une loi commune, universelle, qui nous précède, nous pouvons vivre ensemble.

Qui protégera la dignité de toute personne humaine si tout est relatif ?

Si tout est relatif, alors c’est la loi du plus fort ou des plus nombreux qui s’impose. Si aucun principe universel n’est reconnu comme s’imposant à tous, il suffit qu’une majorité décide demain de ne plus reconnaître la dignité de tel ou tel pour que ses droits n’existent plus. L’histoire du XXe siècle nous l’a démontré de façon dramatique, au prix de millions de victimes.

Si tout est culturel, alors les droits de l’homme ne tiennent plus. Si nous voulons en effet promouvoir les droits fondamentaux de la personne humaine dans le monde entier, c’est que nous croyons justement qu’ils transcendent les cultures ou les époques. Ils sont la conséquence d’une dignité qu’on reconnaît à l’homme, dignité intrinsèquement liée à sa nature humaine, que nul — pas même une majorité élue — ne pourra nier et que nous avons tous en commun. Ainsi, l’égale dignité de l’homme et de la femme n’est pas une valeur relative, même si les peuples n’en ont pas tous la même conscience. Quand cette conscience grandit, il est raisonnable d’affirmer que c’est un bien objectif. Ne peut-on pas affirmer que l’esclavage est un mal objectif, et se réjouir quand il disparaît peu à peu dans toutes les cultures ? Ne peut-on pas au contraire dénoncer la régression éthique quand la conscience de la valeur de toute vie, même la plus fragile ou la plus diminuée, recule dans la culture occidentale ? Ne peut-on pas affirmer que la liberté religieuse, la liberté de conscience, est un droit fondamental de l’homme, et vouloir ainsi qu’elle soit respectée non seulement en Europe mais partout dans le monde ? Ce n’est pas une question de culture mais de dignité de l’être humain — quelles que soient sa religion, sa couleur de peau, sa culture — et cette dignité s’impose à tous.

Face aux pressions financières, face à la tentation de toute-puissance de certains scientifiques, face à la marchandisation de l’homme, face au pouvoir des puissants, face aux revirements de l’opinion publique si manipulable, face à une majorité peut-être élue mais jamais infaillible, face aux peurs des foules ou à la dictature du désir, face aux revendications des lobbys ou à l’habileté des cyniques, qui protégera la dignité de toute personne humaine, et en particulier des plus fragiles ou des plus petits… si tout est relatif ? Si aucune digue ne tient ?

Cette idéologie libertaire si décomplexée appelle à un véritable sursaut moral

Il ne semble plus y avoir que deux indicateurs valables pour M. Delfraissy : l’évolution de l’opinion publique et des besoins des citoyens d’une part, et l’avancée des sciences d’autre part. Ce qui lui permet d’affirmer aujourd’hui qu’il est désormais “sensible au droit à l’enfant” et d’envisager pour y répondre une « GPA “éthique” » (mais on ne comprend plus ce que l’adjectif “éthique” viendrait limiter puisque tout est relatif…). On doit aussi reconnaître que, s’il existe certaines grandes valeurs, « il y a des innovations technologiques qui sont si importantes qu’elles s’imposent à nous ». Bref, le CCNE devient une instance d’enregistrement d’évolutions qui s’imposent à nous, sans que nous puissions exercer notre discernement et garder la liberté de dire “oui” ou “non”. De toute façon, ses avis eux-mêmes sont… relatifs.

Ce relativisme tranquillement assumé et cette idéologie libertaire si décomplexée appellent à un véritable sursaut moral. Croyants et non-croyants peuvent et doivent se rassembler pour réaffirmer ce que nous avons en commun et ce qui fait l’honneur de la France : la certitude qu’il y a des principes immuables et des droits fondamentaux, pour lesquels des hommes et des femmes ont donné leur vie. Le relativisme insulte leur mémoire. Si tout est relatif, ils sont morts pour rien… On ne donne pas sa vie pour du relatif, pour ce qui demain ne sera plus vrai ! On se sacrifie pour ce qui fonde notre capacité à vivre ensemble. L’honneur de notre pays, l’honneur de nos dirigeants, sera d’être toujours du côté des plus fragiles et des plus faibles, ici et dans le monde entier, en tenant ces principes qui les protègent, véritables digues d’humanité et utiles critères pour discerner tout réel progrès.

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Jean-François Delfraissy :

« Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal »

Interview. Président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), chargé de l’organisation des états généraux de la bioéthique, Jean-François Delfraissy a accepté de rencontrer la rédaction de Valeurs actuelles. Un échange cordial et instructif qui offre de mesurer toute la distance qui nous sépare du relativisme confiant de l’ancien médecin immunologiste.

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Pourquoi faut-il réviser périodiquement des lois portant sur des sujets aussi fondamentaux ?

C’est une vraie question. On a une révision de la loi tous les sept ou huit ans. On estime que plus de 50 % des connaissances en biologie de santé sont renouvelées tous les quatre ans. Comment, avec un renouvellement des connaissances aussi rapide, pouvons-nous avoir une révision tous les sept ans seulement ? Sans compter que l’accélération a été très importante, ces dernières années. Ainsi, doit-on s’en tenir au modèle français ou être capable de réfléchir en permanence, au fil de l’eau ? Je n’ai pas un avis tranché, mais je note que ces dates régulières permettent de réunir les citoyens, les scientifiques, les médecins, et surtout les politiques. Or, comme la bioéthique n’est pas une de leurs priorités quotidiennes, le fait de pérenniser ce rendez-vous permet de les focaliser sur ces questions à un temps donné, ce qui n’est pas dépourvu d’intérêt.

Emmanuel Macron souhaite une France réconciliée, apaisée. Si, dans les débats que vous allez organiser, aucun consensus ne se dégage sur une question — supposons que celle-ci reste conflictuelle —, allez-vous conseiller le statu quo ?

Il faut bien séparer les choses. Les états généraux de la bioéthique sont là pour ouvrir et favoriser la discussion et l’information. Après, il y aura la loi. Ce sont deux temps différents. Au CCNE, nous essayons d’animer un débat citoyen. On essaie de mener ce débat sur des sujets parfois complexes, soit parce qu’on sait qu’ils ne feront pas consensus, soit en raison de leur complexité scientifique intrinsèque. Il s’agit de construire une intelligence collective et partagée, ce qui n’est pas facile. L’aspect politique, ce qui sera retenu ou non dans la loi, est une autre étape. Par ailleurs, il est aussi vrai que le rôle du CCNE est d’écouter le milieu associatif et aussi de savoir ce que la science pense et ce qu’elle a envie de faire bouger. Car elle a envie que les choses bougent. Beaucoup de scientifiques considèrent que les lois actuelles les briment, par rapport à d’autres grandes instances scientifiques mondiales. On a aussi besoin de les entendre, ce sont des citoyens comme les autres. À titre personnel — chacun a sa vision de l’éthique —, je considère que l’un des objectifs est d’arriver à un équilibre entre les avancées de la science et les avancées de la société. Parfois, c’est la science qui avance très vite et la société qui est en retard, parfois, la société avance plus vite. Entre les innovations de la science et celles de la société, il n’y a pas de bien et de mal. Il y a un équilibre à trouver qui doit s’inscrire dans la notion de progrès.

Plutôt que des équilibres instables, ne croyez-vous pas à l’existence de permanences ?

Bien sûr. Tout n’est pas amené à bouger. Toutes les avancées de la science ne sont pas bonnes à mettre en œuvre. Il y a évidemment un socle, mais, sur les questions comme la PMA ou la fin de vie, je regarde ce qui est en train de se passer et je constate une certaine forme d’évolution sociétale, l’existence d’un débat qui intéresse beaucoup de monde.

Sur la PMA, précisément, et sur les besoins de l’enfant, comment expliquez-vous que le CCNE ait émis, voilà six mois, un avis radicalement différent de celui émis sept ans auparavant ? Les besoins de l’enfant n’ont pas changé…

Oui, mais si la vision de la société a changé ? Si les besoins de la société ont changé ? Ce n’est pas aux experts d’en décider. On ne va pas inscrire telle décision du CCNE dans le marbre pour le reste de nos jours. On a une société qui évolue, il y a donc une série de valeurs qui peuvent évoluer. La notion de valeur est relative. Il n’y a pas de valeur absolue. Enfin si, il en existe, mais sur les sujets dont nous parlons, ce sont les besoins de nos concitoyens qui doivent être aussi pris en compte. Les aspects technologiques sont importants également. Soit on considère que tout est inscrit et qu’on ne bouge plus, soit on considère qu’il y a une vie qui évolue, qu’il y a des innovations qu’on accepte tous et alors il faut essayer de trouver le bon équilibre.

Considérez-vous quand même qu’il existe des lignes rouges ?

Les lignes rouges sont relatives, elles aussi. Je ne peux pas vous répondre, en fait, car je suis dans une phase d’écoute et de neutralité pendant les états généraux de la bioéthique. Mon opinion n’est pas importante. Ce qui m’intéresse, ce sont les arguments, les retours de la société civile sur ces sujets. Nos concitoyens sont intelligents. Ils ont des idées, des histoires personnelles, avec une capacité d’écoute plus grande qu’on ne l’imagine.

Comment trouver un point d’équilibre dans un domaine — les sciences — qui évolue très vite ?

La science avance, en effet. Je fais partie de ces gens qui pensent qu’on ne peut pas l’arrêter, qu’on ne doit pas l’arrêter. Mais, inversement, je n’ai pas dit que toutes les avancées de la science étaient bonnes à prendre et à utiliser dans notre société. Prenons deux cas concrets concernant la génomique. Il existe un gène qui favorise un risque accru du cancer du sein. Il y a quelques années, l’actrice américaine Angelina Jolie a fait la une des journaux car, portant une mutation de ce gène, elle a décidé de se faire amputer préventivement de ses deux seins. Or, on estime qu’environ 40 % des femmes à qui l’on propose ce type de mammectomie vont le faire probablement à tort et de façon abusive. On voit comment une innovation technologique mal comprise, qui a pourtant de nombreux aspects positifs, peut être dangereuse. Jouer sur la peur induit aussi un business énorme… Autre exemple : on a élaboré des ciseaux moléculaires capables de découper des bouts d’ADN pour modifier des gènes, la technique CRISPRCas9. Imaginons une famille touchée par une maladie génétique dont le gène fautif est connu. Deux enfants sont déjà morts de cette maladie. Que faire ? On pourrait procéder à une fécondation in vitro dans laquelle on regarde si l’ovule fécondé possède le fameux gène, auquel cas on le coupe et on réinjecte un ovule fécondé qui n’a plus le gène. Mais cela revient à toucher à des cellules germinales et donc à modifier la lignée. Soit on considère cette procédure comme un nouvel outil thérapeutique pour éviter que le prochain enfant soit atteint par la maladie, soit on la voit comme le début de l’eugénisme…

Vous avez dit que les deux arguments que vous preniez en compte étaient les évolutions de la société et celles de la science et qu’il n’y avait pas de bien et de mal. Mais n’est-ce pas votre rôle de dire ce qui est bien et ce qui est mal ?

Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal, et vous avez de la chance si vous le savez vous-même ! En tout cas, le CCNE n’est pas là pour indiquer où se trouvent le bien et le mal. Nous avons tous des doutes. J’ai un regard plutôt positif, je l’ai dit, sur les avancées de la science et la notion de progrès, même si je ne pense pas que toutes ces avancées sont à prendre en compte. En effet, il y a certaines grandes innovations technologiques que l’on ne peut pas négliger : imaginez si nous avions refusé les greffes d’organes il y a quarante ans ! Certes, il y a un certain nombre de grandes valeurs qui sont intangibles, sur le respect de la personne, de l’enfant, quelles que soient les innovations technologiques. Inversement, il y a des innovations technologiques qui sont si importantes qu’elles s’imposent à nous.

Mais dans la mesure où l’on autoriserait un couple de femmes à avoir un enfant par PMA, le refuser à un couple d’hommes semble difficile. Dès lors, la GPA que vous évoquez est inévitable…

Écoutez : en France, il y a chaque année 700 femmes qui ont un utérus non fonctionnel. Que fait-on pour elles si elles veulent être enceintes ? Première solution : on leur dit que ce n’est pas possible. Deuxième solution, qu’on leur conseille souvent : recourir à l’adoption. Mais pour différentes raisons, l’adoption est de plus en plus compliquée. Troisième solution : se demander ce que peut proposer la médecine. Une GPA “éthique” pourrait être envisagée comme certains le discutent actuellement, on voit bien la complexité du problème.

Lorsqu’une femme dit qu’elle veut avoir un enfant, son désir doit-il devenir un droit ?

C’est le droit à l’enfant. J’y suis sensible, comme je suis sensible au droit de l’enfant lui-même. Ce n’est pas simple. Il y a des femmes stériles pour lesquelles vous ne pouvez rien. Mais la médecine a fait des progrès considérables et a permis à des femmes qui ne pouvaient pas avoir d’enfant d’en avoir quand même. Les premiers bébés-éprouvette ont été une innovation technologique et médicale majeure. C’était la réponse à une demande de patiente, c’est le rôle du médecin de rendre service à son patient. Tout découle de cette avancée-là. Le professeur René Frydman a d’ailleurs bien senti qu’il ouvrait une brèche dans quelque chose de beaucoup plus complexe. Pour répondre à votre question, je pense que le CCNE n’a pas le droit de juger de cette transformation du désir en droit.

Pour conclure peut-être sur la PMA, vous évoquiez le respect de l’enfant pour en refuser le principe, en 2005, mais, aujourd’hui, ce respect de l’enfant est devenu une simple “réserve”, et la priorité est donnée à l’égalité et à l’accès à l’enfant. Comment ne pas penser que, pour vous, une valeur n’est que temporairement immuable, qu’elle évolue avec la société ?

C’est une très bonne question, à laquelle je n’ai pas totalement de réponse. Il y a de grandes valeurs immuables, mais je maintiens que la notion de valeur absolue est quelque chose de difficile à porter et que l’avis de l’opinion pèse. Je pense que le CCNE n’a pas le droit de trancher. Nous ne sommes pas là, je le répète, pour dire ce que sont le bien et le mal… mais plutôt pour faire exprimer des opinions et essayer de les éclairer.

Mais l’éthique est bien la science de la morale, donc…

Non, ce n’est pas la même chose ! Je refuse d’être celui qui définit le bien et le mal. Ce n’est absolument pas l’enjeu. Nous sommes là pour essayer d’expliciter à nos concitoyens les progrès technologiques, pour essayer de leur faire comprendre les enjeux qu’il peut y avoir autour de cela. Ce qui est intéressant dans les états généraux, avant même le rapport, l’avis, la prise de décision, c’est : comment arriver à percevoir tout l’enjeu et à en faire discuter nos concitoyens ?

Tout de même, tout ne change pas. Sur les fondements philosophiques de la morale, il y a bien des choses immuables qui ont trait à la nature de l’être humain.

C’est vrai, mais il faut aussi relativiser. Je vais vous dire : ce qu’on appelle les valeurs universelles, les droits de l’homme, etc., les Chinois appellent ça des “histoires d’Occidentaux”. En Chine, il y a une science qui avance, il y a des ruptures vis-à-vis des grands principes qui prévalent chez nous. Par exemple, il y a actuellement plusieurs milliers de transplantations qui sont réalisées à partir d’organes de condamnés à mort…

Puisque nous ne sommes pas en Chine, quelle définition donneriez- vous au moins de l’éthique à la française ?

Je pense en effet qu’il y a une vision éthique portée par la francophonie, et par la France en particulier. Je vais vous envoyer un petit livre publié pour les 30 ans du CCNE, vous y trouverez votre réponse sur les définitions de l’éthique. En tout cas, je maintiens que l’éthique n’est pas la morale. Je comprends que vous soyez revenu sur la PMA et la GPA, mais je tiens à faire passer deux messages : premièrement, les états généraux de la bioéthique sont très largement ouverts sur de nombreux sujets ; deuxièmement, il y a une science qui bouge, que l’on n’arrêtera pas, sauf peut-être sur certains aspects. Il faut que notre société civile prenne conscience de cela pour qu’elle puisse en débattre et réagir. C’est là, les enjeux des états généraux : participons tous à ces débats. Et répondons à cette question : quel monde voulons-nous pour demain ?

© Valeurs actuelles – 2018

Commentaire des lectures du dimanche

« Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruits et que vous soyez pour moi des disciples. » Qui parmi nous ne souhaite être disciple de Celui qui parle ici ? Cette parole de Jésus, à la fin de notre Évangile, ne pourrait-elle pas nous écraser ? Ainsi pour être disciple de Jésus, il faudrait donner beaucoup de fruits ! Des questions viennent alors à notre esprit :

  1. Que veut dire donner beaucoup de fruit ?
  2. Comment savoir si l’on donne beaucoup de fruit ?
  3. Finalement que signifie être disciple de Jésus ?

À ces questions, l’Évangile donne une réponse globale : « Demeurez en moi, comme moi en vous. » Ce Demeurer, mot cher à Jean, propre à Jean, veut dire qu’être chrétien ne relève pas d’abord et véritablement de la religion, au sens social du terme, c’est-à-dire de rites, de traditions humaines Demeurer veut dire habiter, être à l’intérieur, être présent et en relation avec les personnes autour de soi. Quand Jésus dit : « Demeurez en moi, comme moi en vous », ne veut-il pas dire qu’il demeure déjà en nous, qu’Il nous précède dans cette attitude d’accueil, de disponibilité, de relation proche ?

Si nous croyons vraiment cela, cela veut dire que Dieu, créateur, Père, Fils et Saint Esprit, vit en nous ! Cela, nous n’avons pas à le sentir, à l’expérimenter de manière sensible, mais à le croire ! Jésus dit qu’il demeure en nous : rappelons-nous que Dieu nous a créés à son image, s’il n’est pas évident de savoir ce que cela veut dire exactement, nous pouvons comprendre qu’être créé à l’image de Dieu signifie que Dieu ne nous est pas étranger, ou pour mieux dire que nous ne Lui sommes pas étrangers ! Jésus nous demande de demeurer en Lui : il souhaite donc que notre relation avec Lui soit réciproque, qu’il y ait une certaine réciprocité dans cette relation, pas de la symétrie bien évidemment… Nous sommes ses créatures, Il est le Créateur

Cette parole de Dieu fonde notre responsabilité, notre liberté, nous pouvons choisir de lui dire « oui » ! Pour dire en vérité ce oui, pour nous y aider, il est bon de méditer le oui de Marie à l’Annonciation, un oui, certes d’une autre dimension, mais ce oui était bien celui d’une personne humaine comme nous. Un tel oui, notre oui, ne s’improvise pas ! Toute une vie n’est pas de trop pour se préparer à le prononcer véritablement « Demeurez en moi, comme moi en vous. » Être chrétien, c’est demeurer en Dieu ! Nous en prenons davantage conscience lorsque nous décidons, nous re-décidons, de vivre en Dieu, de consentir à cette aventure de la vie avec Dieu. Comment vivre en Dieu ? Cette question n’a pas de réponse unique Chaque vie est singulière, propre, c’est à chacun, à chacune, de trouver la réponse à cette question. Le critère fondamental est d’être en relation vivante avec le Dieu Créateur et Sauveur, avec Jésus Christ, le Crucifié-Ressuscité ! Avec l’Esprit que nous pouvons invoquer à tout moment.

Vouloir vivre avec Dieu n’exclue pas des chutes, des souffrances, au contraire, il semble que certaines souffrances soient inévitables : … « tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage ». Vouloir vivre avec Dieu, c’est donc consentir à la croix, à notre chemin personnel où nous rencontrons cette croix que nous seuls pouvons porter N’est-ce pas ce consentement qui donne le fruit que Dieu attend de nous ? Donner sa vie pour la retrouver autrement plus belle, plus heureuse, plus vraie !

Voilà ce que veut dire notre deuxième lecture : … « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité ». Aimer ne relève pas du sentiment, c’est consentir et agir par des actes que Dieu voit et dont il se réjouit, parce qu’il en est glorifié. La finale de notre Évangile dit : « Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. » Et la deuxième lecture ajoute : « Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur. »

Si tous les chrétiens n’ont pas reçu comme Paul, selon la première lecture au livre des Actes, la mission de prêcher « s’exprimant avec assurance au nom du Seigneur, au risque de sa vie, car les Juifs de langue grecque (…) cherchaient à le supprimer », tous nous sommes invités à faire du Seigneur notre demeure, la vigne où nous demeurons et à croire en cette promesse de vie porteuse de fruits : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. » Amen

Fr Robert Arcas, ocd

© Carmel-asso – 2015