Pko 08.04.2018
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°21/2018
Dimanche 8 avril 2018 –Dimanche de la Miséricorde divine – Année B
Humeurs…
Prière du jubilé de la miséricorde
Seigneur Jésus-Christ,
toi qui nous a appris à être miséricordieux comme le Père céleste,
et nous as dit que te voir, c’est Le voir,
montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.
Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu
de l’esclavage de l’argent,
la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur
à travers les seules créatures ;
tu as fais pleurer Pierre après son reniement,
et promis le paradis au larron repenti.
Fais que chacun de nous écoute cette parole
dite à la Samaritaine comme s’adressant à nous :
Si tu savais le don de Dieu !
Tu es le visage visible du Père invisible,
du Dieu qui manifesta sa toute-puissance
par le pardon et la miséricorde :
fais que l’Église soit, dans le monde, ton visage visible,
toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.
Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse
pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux
qui sont dans l’ignorance et l’erreur :
fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente
attendu, aimé, et pardonné par Dieu.
Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction
pour que le Jubilé de la Miséricorde
soit une année de grâce du Seigneur,
et qu’avec un enthousiasme renouvelé,
ton Église annonce aux pauvres la bonne nouvelle
aux prisonniers et aux opprimés la liberté,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.
Nous te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde,
à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen.
© Libreria Editrice Vaticana – 2016
Laissez-moi vous dire…
Dimanche 8 avril : Dimanche de la Divine Miséricorde
Nous n’avons pas de produit à vendre… mais une Bonne Nouvelle à annoncer…
La Miséricorde Divine est infinie, elle s’exerce envers tous sans distinction. Ce dimanche, l’Église nous invite à pratiquer la miséricorde, notamment envers les plus faibles.
C’est l’occasion de s’interroger sur la position de l’Église face aux avancées technologiques et plus particulièrement sur celles qui touchent la vie humaine, et notamment les plus vulnérables. Les tests de dépistage prénatal d’anomalies génétiques, la Procréation Médicalement Assistée (PMA), la Gestation Pour autrui (GPA), la fin de vie (euthanasie, suicide médicalement assisté), les dons d'organes, la recherche en génétique ou encore l’Intelligence Artificielle (IA) sont autant de domaines qui nécessitent un cadre juridique bien délimité. Au-delà des enjeux scientifiques se profilent des intérêts économiques sous-tendus par des visions philosophiques et éthiques diverses.
Le débat national va durer plusieurs mois. Avec l’ouverture des États Généraux de la Bioéthique en février dernier, l’Église a le devoir de « dire une parole aux chercheurs, à la société, aux décideurs politiques, au législateur ». Légiférer dans les domaines qui touchent la vie intime des hommes et des femmes nécessite une réflexion de la part de tous. Les plus faibles, les moins fortunés seront-ils protégés ? Quel monde laisserons-nous aux générations à venir ? Qui contrôlera la mise en œuvre et le respect de la loi ? Ce sont autant de questions qui doivent motiver la réflexion de tous.
Les évêques de France ont donc lancé, dans tous les diocèses et paroisses un grand mouvement de réflexion, sur ces questions de bioéthique. Il ne s’agit pas, pour l’Église, de s’opposer à toute forme de progrès, ce serait retomber dans l’obscurantisme et le rejet de la science ! Au contraire, l’Église a le souci d’apporter à l’Homme tout le bien être que les progrès scientifiques permettent dans l’infini respect de notre humanité profonde.
Certes les sujets sont parfois difficiles à aborder, c’est pourquoi il nous faut l’éclairage d’experts en humanité et en sciences tant profanes que religieuses. Cela suppose de faire l’effort de s’informer, de faire des choix et surtout de veiller à ce que celles et ceux que nous avons élus respectent nos choix.
Un premier test aura lieu ce lundi 9 avril puisque la Conférence des Évêques de France a invité le Président de la République à une soirée au Collège des Bernardins, haut lieu de formation et de réflexion de l’Église catholique de France. C’est un événement inédit puisqu’outre Emmanuel Macron, sont invités ministres, parlementaires, personnalités du monde de l’entreprise, des médias, de la culture, mais aussi mouvements et associations de fidèles, associations caritatives et représentants d’autres religions.
Un journaliste demandait si l’Église ne serait pas devenu un « lobby » ; Monseigneur Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole de la conférence épiscopale de France, lui a répondu : « Nous, nous n’avons pas de produit à vendre. Nous avons une bonne nouvelle à annoncer. Cette bonne nouvelle, nous l’annonçons contre vents et marées, mais avec une grande liberté… » [Europe 1, 20 février 2018]
Dominique Soupé
© Cathédrale de Papeete - 2018
En marge de l’actualité…
Avec les femmes au tombeau
Avez-vous remarqué dans les textes que l’Église proposait à notre méditation durant ces derniers jours et qui retraçaient pour nous la passion, la mort et la résurrection du Christ la place que tenaient les femmes ? C’est l’une d’entre elles qui va oindre la tête de Jésus d’un parfum de grande valeur alors qu’il est à table chez Simon le lépreux. Elle anticipait par ce geste la marque de respect dû au corps et à la personne de celui qui, dans quelques heures, allait être mis au tombeau. Ce sont, parmi ceux qui suivent Jésus portant sa croix, des femmes qui se frappent la poitrine et se lamentent sur celui-ci, manifestant ainsi leur compassion envers Jésus, l’innocent que l’on conduit à la mort. Ce sont Marie Madeleine, Salomé, Marie mère de Jacques et de José et la mère des fils de Zébédée qui observent de loin la mort de Jésus sur la croix. Elles avaient suivi Jésus et le servaient depuis le début de son ministère en Galilée. Elles restent fidèles jusqu’au bout. C’est Marie, la mère de Jésus, se tenant au pied de la croix pour se voir confier par son Fils mourant le disciple bien aimé, et devenir elle-même la mère des croyants. Ce sont encore Marie Madeleine et Marie mère de José qui regardent avec une attention remplie de douleur et de tendresse l’endroit du tombeau où est déposé le corps de Jésus. Ce sont encore ces mêmes femmes qui, le premier jour de la semaine, se rendent de bon matin au tombeau pour embaumer le corps de Jésus et lui rendre ainsi un dernier hommage de fidélité et d’affection. Nous y retrouvons Marie Madeleine, toute en pleurs, et qui ne se console pas de voir que le corps de Jésus n’est plus au tombeau. Ce sont elles, Marie Madeleine en tête, qui vont être les premières à annoncer aux disciples la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ, et nous savons par l’évangéliste Luc comment leur témoignage sera reçu par les disciples : « Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres… Mais ces propos leur semblèrent délirants et ils ne les croyaient pas ! » (Lc 24, 9)
Cette place éminente des femmes dans l’évènement de la Passion résurrection ne doit pas nous surprendre, si l’on regarde l’ensemble de l’évangile. Dans la société de son temps, dominée par les hommes, Jésus fait preuve d’une audace que seul le Fils de Dieu pouvait se permettre en donnant à la femme toute sa dignité et toute sa place dans la proclamation de la Bonne Nouvelle. Jésus nait d’une femme, Marie, donnant ainsi à la maternité une dignité incomparable dans le plan de vie et de salut de Dieu pour toute l’humanité. Alors qu’il était impensable pour l’époque, qu’une femme devienne disciple d’un rabbi, l’Évangile fait de l’autre Marie, la sœur de Marthe et de Lazare, la première femme disciple, assise au pied du maître pour accueillir sa parole. À l’encontre des pratiques qui considéraient comme inconvenant pour une femme de s’adresser à un homme et pour un Juif d’adresser la parole à un Samaritain, Jésus réserve à une femme samaritaine l’une des plus belles pages de la révélation : « Si tu savais le don de Dieu ! »
Comme cela a été évoqué plus haut, ce sont des femmes qui se tiennent debout, au pied de la croix, avec Marie et le disciple bien aimé, et ce sont aussi des femmes qui se rendent au tombeau du Christ au matin de Pâques. Elles seront les premières à recevoir l’annonce de sa résurrection et seront également les premières envoyées auprès des disciples pour leur annoncer cette Bonne Nouvelle de la résurrection du Seigneur, devenant ainsi les premières évangélisatrices ! Évangélisatrices, porteuses de vie ! Ne le sont-elles pas lorsqu’elles accompagnent l’éducation des enfants et participent ainsi à la croissance intégrale de l’être humain, jusque dans sa foi ?
+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU
© Archidiocèse de Papeete - 2018
Audience générale…
La messe se poursuit dans nos vies
Le rite de conclusion : c’est le thème de l’audience générale du Pape François qui a poursuivi son cycle de catéchèse sur la messe. Il a souligné que les chrétiens, lors de la messe, participent à la Passion et à la Résurrection du Christ.
Chers frères et sœurs, bonjour et bonne fête de Pâques !
Vous voyez qu’aujourd’hui, il y a des fleurs : les fleurs disent la joie, l’allégresse. Dans certains lieux, Pâques est aussi appelé « Pâques en fleur », parce que le Christ ressuscité fleurit : il est la fleur nouvelle ; c’est notre justification qui fleurit ; c’est la sainteté de l’Église qui fleurit. C’est pourquoi tant de fleurs : c’est notre joie. Toute la semaine, nous fêtons Pâques, toute la semaine. Et pour cette raison, nous nous adressons, une fois de plus, tous, des vœux de « bonne fête de Pâques ». Disons ensemble : « Bonne fête de Pâques », tous [la foule répond : « Bonne fête de Pâques »]. Je voudrais aussi que nous souhaitions une bonne fête de Pâques – parce qu’il a été évêque de Rome – à notre bienaimé pape Benoît qui nous suit à la télévision. Au pape Benoît, souhaitons tous une bonne fête de Pâques : [tous : « Bonne fête de Pâques »]. Et nous l’applaudissons, fort.
Avec cette catéchèse, nous concluons le cycle dédié à la messe, qui est précisément la commémoration, mais pas seulement comme mémoire, on vit de nouveau la Passion et la Résurrection de Jésus. La dernière fois, nous sommes arrivés à la Communion et à l’oraison après la Communion ; après cette oraison, la messe se conclut par la bénédiction donnée par le prêtre et l’envoi du peuple (cf. Présentation générale du missel romain, 90). De même qu’elle a commencé par le signe de croix, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, c’est encore au nom de la Trinité que la messe, c’est-à-dire l’action liturgique, est scellée.
Toutefois, nous savons bien que, lorsque la messe se termine, s’ouvre l’engagement au témoignage chrétien. Les chrétiens ne vont pas à la messe pour remplir un devoir hebdomadaire et oublier ensuite, non. Les chrétiens vont à la messe pour participer à la Passion et à la Résurrection du Seigneur et ensuite pour vivre davantage en chrétiens : l’engagement au témoignage chrétien s’ouvre. Nous sortons de l’église pour « aller dans la paix » porter la bénédiction de Dieu dans les activités quotidiennes, dans nos maisons, dans les milieux de travail, parmi les occupations de la cité terrestre, « glorifiant le Seigneur par notre vie ». Mais si nous sortons de l’église en bavardant et en disant : « Regarde celui-ci, regarde celui-là… », avec une langue longue comme ça, la messe n’est pas entrée dans mon cœur. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas capable de vivre le témoignage chrétien. Chaque fois que je sors de la messe, je dois sortir meilleur que je ne suis entré, avec davantage de vie, avec davantage de force, avec davantage d’envie de donner un témoignage chrétien. À travers l’Eucharistie, le Seigneur Jésus entre en nous, dans notre cœur et dans notre chair, afin que nous puissions « exprimer dans notre vie le sacrement reçu dans la foi » (Missel romain, Collecte du lundi de l’octave de Pâques).
De la célébration à la vie, donc, conscients que la messe trouve son achèvement dans les choix concrets de celui qui se laisse impliquer personnellement dans les mystères du Christ. Nous ne devons pas oublier que nous célébrons l’Eucharistie pour apprendre à devenir des hommes et des femmes eucharistiques. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie laisser agir le Christ dans nos œuvres : que ses pensées soient nos pensées, ses sentiments les nôtres, ses choix nos choix. Et c’est cela la sainteté : la sainteté chrétienne, c’est faire comme a fait le Christ. Saint Paul l’exprime avec précision en parlant de son assimilation à Jésus et il dit ceci : « avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » (Gal 2, 19-20). Voilà le témoignage chrétien. L’expérience de Paul nous éclaire nous aussi : dans la mesure où nous mortifions notre égoïsme, c’est-à-dire où nous faisons mourir ce qui s’oppose à l’Évangile et à l’amour de Jésus, il se crée en nous un plus grand espace pour la puissance de son Esprit. Les chrétiens sont des hommes et des femmes qui se laissent élargir l’âme par la force de l’Esprit Saint, après avoir reçu le Corps et le Sang du Christ. Laissez-vous élargir l’âme ! Non pas ces âmes si étroites et fermées, petites, égoïstes, non ! Des âmes larges, des âmes grandes, avec de grands horizons… Laissez-vous élargir l’âme par la force de l’Esprit, après avoir reçu le Corps et le Sang du Christ.
Puisque la présence réelle du Christ dans le pain consacré ne se termine pas avec la messe (cf. Catéchisme de l’Église catholique, 1374), l’Eucharistie est conservée dans le tabernacle pour la communion des malades et pour l’adoration silencieuse du Seigneur dans le Très Saint Sacrement ; le culte eucharistique en dehors de la messe, sous forme privée ou communautaire, nous aide en effet à demeurer dans le Christ (cf. ibid., 1378-1380).
Les fruits de la messe, par conséquent, sont destinés à mûrir dans la vie de tous les jours. Nous pouvons dire ceci, en forçant un peu l’image : la messe est comme le grain de blé, le grain de blé qui grandit ensuite dans la vie ordinaire, grandit et mûrit dans les œuvres bonnes, dans les attitudes qui nous font ressembler à Jésus. Les fruits de la messe, par conséquent, sont destinés à mûrir dans la vie de tous les jours. En vérité, en faisant grandir notre union au Christ, l’Eucharistie actualise la grâce que l’Esprit nous a donnée dans le baptême et dans la confirmation, afin que notre témoignage chrétien soit crédible (cf. ibid., 1391-1392).
Et encore, en allumant dans nos cœurs la charité divine, que fait l’Eucharistie ? Elle nous sépare du péché : « Plus nous participons à la vie du Christ et plus nous progressons dans son amitié, plus il nous est difficile de nous séparer de lui par le péché mortel » (ibid. 1395).
Le fait de nous approcher régulièrement du banquet eucharistique renouvelle, fortifie et approfondit le lien avec la communauté chrétienne à laquelle nous appartenons, selon le principe que l’Eucharistie fait l’Église (cf. ibid., 1396), nous unit tous.
Enfin, participer à l’Eucharistie engage à l’égard des autres, spécialement des pauvres, nous éduquant à passer de la chair du Christ à la chair de nos frères, en qui il attend d’être reconnu, servi, honoré, aimé par nous (cf. ibid., 1397).
En portant le trésor de l’union au Christ dans des vases d’argile (cf. 2 Cor 4,7), nous avons continuellement besoin de revenir au saint autel, jusqu’à ce qu’au paradis nous goûterons pleinement la béatitude du banquet de noces de l’Agneau (cf. Ap 19,9).
Remercions le Seigneur pour le chemin de redécouverte de la sainte messe qu’il nous a donné d’effectuer ensemble et laissons-nous attirer avec une foi renouvelée à cette rencontre réelle avec Jésus, mort et ressuscité pour nous, notre contemporain. Et que notre vie soit toujours « fleurie » ainsi, comme Pâques, avec les fleurs de l’espérance, de la foi, des œuvres bonnes. Que nous trouvions toujours la force pour cela dans l’Eucharistie, dans l’union avec Jésus. Bonne fête de Pâques à tous !
© Libreria Editrice Vaticana – 2018
Souvenirs…
La leçon Billy Graham
Billy Graham, qui vient de nous quitter quasi centenaire, fut un des plus grands évangélisateurs de tous les temps. Même si sa culture américaine et sa spiritualité évangélique nous le rendaient un peu « étrange », il ne nous est pas possible de ne pas nous incliner devant un homme qui voua sa vie à l'annonce du Christ dans le monde. Sa prodigieuse énergie, le dynamisme de sa foi alliés au sens pragmatique et organisationnel si caractéristique des États-Unis ont été à l’origine d'un mouvement religieux qui, aujourd'hui, continue à conquérir e monde. Cela nous pose quand même quelques problèmes à nous autres catholiques. Ne sommes-nous pas trop timorés et un respect humain exagéré ne nous empêche-t-il pas de prêcher l'Évangile d'une façon plus directe, plus offensive, plus incisive ? Certes, nous avons derrière nous une extraordinaire tradition missionnaire, mais il semble souvent qu'elle se soit affaiblie au cours d'une histoire plombée par le laïcisme, le relativisme, l'alignement sur un conformisme bien-pensant. Il ne s'agit pas de nier ce qui pouvait nous séparer de Billy Graham, mais il faut aussi prendre conscience que, depuis les positions assez polémiques de sa jeunesse, il n'avait cessé de se rapprocher du catholicisme, avec lequel il ne se reconnaissait pas d'opposition doctrinale majeure. Bien au contraire ! Et à examiner les lignes de force de sa prédication, il n'est pas possible de désigner d'incompatibilités véritables avec cet homme de foi, qui aimait tant converser, de cœur à cœur, avec le saint pape Jean-Paul Il. Comment ne pas reconnaître la dette que nous avons contractée avec cette famille spirituelle ? Mgr Jean Rodhain, fondateur de notre Secours catholique, expliquait comment l'exemple des trusts américains de la charité l'avaient inspiré pour imaginer l'organisation d'un instrument efficace pour venir au secours des détresses, avec toute l'ampleur et la rapidité requises. De même, c'est le renouveau charismatique qui a reçu, chez nous, sa première impulsion d'outre-Atlantique qui permit, dès les années soixante-dix, de changer le climat morose de dépression qui régnait alors, avec la redécouverte de la louange et de la motion de l'Esprit Saint. L’œcuménisme véritable ne saurait consister dans la définition d'une opinion moyenne ou d'une sorte de compromis négocié. Il n'a de légitimité qu'à provoquer une émulation vers le haut, une meilleure perception des exigences de l'Évangile. L'exemple que nous donnent les évangéliques est singulièrement à méditer sur le terrain des progrès de l'annonce de la foi dans le monde. Ne sont-ils pas bons premiers à pénétrer dans de vastes zones où l'islam interdisait toute présence du christianisme ? À l'heure où Billy Graham nous quitte, il nous est bon, à nous catholiques, de saluer en lui le fidèle serviteur du Seigneur.
Gérard Leclerc
© Ami-hebdo – 2018
Histoire… L’énigmatique Johannes Gutenberg
Les Européens célèbrent le 550ème anniversaire de la disparition de Johannes Gutenberg. Strasbourg et Mayence le font plus intensément.
1468. Le 3 février à Mayence, Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg rend l’âme. Il quitte ce monde avec discrétion. De l'inventeur de l'imprimerie à caractères mobiles, père de la typographie, nous ne savons rien ou presque. Les portraits qui le représentent, doté d'une longue barbe rousse et coiffé d'un bonnet de fourrure, sont imaginaires. Les témoignages se contredisent. Des pans entiers de sa vie nous échappent. Curieux de tout et insaisissable, l'énigmatique Gutenberg a comme un air de parenté avec Zénon, le héros de Marguerite Yourcenar[1]. Mais Gutenberg n'est pas un alchimiste du XVIè siècle. Il est contemporain de la Chute de Constantinople, cataclysme survenu le 29 mai 1453. Et qui amène Denys le Chartreux (1402-1471) à demander dans une vision : « Seigneur, les Turcs viendront-ils à Rome ? »[2]
Le Strasbourgeois Guy Bechtel, germaniste et latiniste, a enquêté sur l'homme et ses travaux. Dans une remarquable biographie parue voici quelques années[3], il a examiné les pièces et écarté les déductions hâtives. Il s'est attaché à retrouver la « logique » d'une quête et à « replacer l'inventeur dans son temps, sans l'y noyer ».
L’énigmatique Gutenberg voit le jour vers 1400 à Mayence, « la ville d'or », dans une famille patricienne, son père est orfèvre. Tandis que la France vit à l'heure de la guerre civile entre Armagnac et Bourguignons, le monde germanique - l'Allemagne méridionale, en particulier - est déjà à « l'automne du Moyen-Âge »[4]. Au sein de l'Empire, les villes rhénanes, érigées en républiques, connaissent des mouvements sociaux. Le capitalisme naissant s'investit dans l'industrie et la technique. Préoccupation forte : comment perfectionner l'art militaire. Konrad. Kyeser (v.1356-1405) imagine, bien avant Leonardo da Vinci {1452-1519), des chars d'assaut, des engins de siège, des machines hydrauliques. Le Manuscrit de la guerre hussite (v.1430) propose des recettes techniques, canons, tours d’attaque, appareils de levage, un scaphandre et la première machine à polir les pierres précieuses.
L’air du temps porte la machine, la division du travail et la recherche du profit par la valeur ajoutée. L’âge du bois se termine, celui du fer commence. Bâle s’illustre par de hauts-fourneaux et des canons gigantesques. La mécanique de précision s’anime dans les petits ateliers de l’Allemagne méridionale. Nuremberg fait fortune en exportant clous, couteaux, serrures, ferronnerie, pectoraux, rasoirs et « toutes sortes de petites pièces métalliques qui impliquent des moulages et des alésages minutieux ». Betchel explique : « L’imprimerie est fille, ou plus exactement sœur, du rouet, de la machine à polir, des nouveaux alliages plus que le produit d’une organisation qui ne fait que balbutier en quelques lieux précis d’Allemagne ». Elle constitue « une invention de synthèse, fondée elle-même sur d’autres techniques plutôt que sur une avancée scientifique ». Pour qu’elle surgisse, « l a fallu que soient présents en même temps la presse, le moule, le financement, le goût et la possibilité de la précision, (développement au XVème siècle de l’horlogerie, de l’orfèvrerie), que soient présents aussi un certain Gutenberg et quelques autres ».
Du mystérieux personnage que Mayence et Strasbourg honorent comme un démiurge, la matérialité existentielle se réduit à une quarantaine de documents à caractère juridique. Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg compte un arrière-grand-père lombard et un père honoré dans la ville de Mayence. Il a un frère et une sœur plus âgés que lui. Sur sa jeunesse et ses études : rien. Aucune trace de lui dans les université allemandes ou étrangères. Certitude : il quitte Mayence en 1428, en pleine révolution. Il a vingt-huit ou trente ans…
Se dirige-t-il vers Bâle ou se prépare un Concile ? Hypothèse écartée, car rien n’est jamais venu confirmer. Gutenberg ne donne pas suite à la Rachtung (traité de réconciliation) de l’archevêque qui l’autorise à revenir à Mayence en 1430. Trois ans plus tard, il se manifeste à Strasbourg en faisant arrêter le secrétaire de la ville de Mayence, en vertu de la créance qu’il avait en main et qui rendait chaque bourgeois de Mayence garant de somme due par cette ville. Ce témoignage montre un homme de caractère, connaissant le droit.
Pourquoi Strasbourg ? Probablement parce que cette cité est alors la grande métropole artistique et culturelle de cette partie du Saint Empire. Et qu’elle dispose de maîtres réputés dans les domaines tels que la sculpture et l’orfèvrerie. Enea Silvio Piccolomini (1404-1464), le futur pape Pie II, la compare à Venise pour le splendide mariage de la terre et des eaux. République et ville libre, elle est au cinquième rang dans l’Empire, avec une population de vingt-cinq mille âmes, de quatre fois supérieure à celle de Mayence. L’esprit entrepreneurial y est particulièrement développé. Des banquiers de type moderne opèrent, en liaison constante avec les villes allemandes du Sud et celles de l’Italie.
Strasbourg a tout pour plaire à l’exilé. Sa présence y est attestée durant dix ans. Il a résidé un temps à l’extérieur de l’enceinte fortifiée, près du couvent Saint Arbogast, à la Montagne Verte. Il figure sur le Helbeling Zollbuch, le registre des taxes prélevées sur les vins. Il est d’abord mentionné parmi ceux qui « ne servent nulle part » die mit niemand dienen, puis comme membre du patriarcat. Il a pu faire reconnaître son rang. Sa fortune lui vaut d’appartenir à ceux qui doivent fournir un demi-cheval en cas de guerre. En 1444, son nom apparaît sur la liste des personnes aptes à porter contre les Armagnacs. Rien ne permet d’affirmer qu’il ait pris part aux combats que les Strasbourgeois doivent livrer à l’autonome, contre ceux que les Alsaciens nomment les Armen Gecken, les « pauvres hères ». S’est-il replié ailleurs ?
Le séjour strasbourgeois a laissé des traces. La plainte devant l’Officialité d’une patricienne de Strasbourg, Ennelin zur des Iserin Thüre qui accuse Gutenberg de lui avoir promis le mariage et de manquer à sa promesse. Ladite personne figure, quelques années plus tard, sur la liste des veuves et des jeunes filles imposables. Gutenberg serait resté célibataire. Il a l’invective facile : un cordonnier, dénommé Nicolas Schott, le poursuit pour injures proférées lors de sa déposition au procès d’Ennelin zur des Iserin Thüre. Gutenberg est condamné à verser 15 florins rhénans au plaignant.
Comme tous les Rhénans, Gutenberg aime le vin. Chaque année, il met en cave environ mille neuf cents litres. Il bénéficie d’une certaine considération, car il se porte garant devant le chapitre de Saint Thomas ; pour le prêt de l’écuyer Johann Karl et peut emprunter lui-même 80 Livres, lesquelles lui vaudront, après son départ de Strasbourg, d’être poursuivi.
Qu’a donc fait Gutenberg à Strasbourg ? Les pièces du procès de 1439 lèvent quelque peu le mystère. Il a constitué une association intitulée « Art et aventure » qui a trois objets différents : le polissage des pierres précieuses, la fabrication des miroirs (Spiegel) pour les pèlerinages (permettant de voir au-dessus de la foule) et un « Art nouveau ». Pour cette activité qualifiée de « secrète », il est question d’une « presse », de « pièces » (Stücke) que l’on sépare ou que l’on fond, de « formes » (Formen) de plomb et enfin de « choses relatives à l’action de presses » (« der zu dem Trücken gehöret »).
Le procès oppose Gutenberg à des associés. Il fait découvrir un personnage entreprenant, capable de convaincre, de monter des sociétés, de s’entourer de compétences variées (financiers, fondeurs, orfèvres, calligraphes, menuisiers). À la fois entrepreneur et innovateur, il vend son savoir, tout en veillant à préserver le « secret » de son « art nouveau ». IL faut admettre que Gutenberg travaille déjà à l’imprimerie. Au bord de la solution technique, voire la réalisation pratique ? L’absence de témoignages sur son œuvre force à écarter l’aboutissement.
1448. Gutenberg refait surface à Mayence. Ce retour inaugure la période la plus riche de sa vie. Il ouvre un atelier, retrouve des associés, les fameux Fust et Schöffer. En 1453, l’année sombre marquée par la chute de Constantinople, il imprime la Bible latine à quarante-deux lignes, le chef d’œuvre dénommé « B 42 ». Un an plus tard, Enea Silvio Piccolomini, alors évêque de Sienne, rapporte dans une lettre avoir vu une Bible imprimée lors de sa visite à la Foire de Francfort à l’automne 1454 et s’extasie sur une écriture si parfaite. La fameuse Bible dite « à 42 lignes »…
Que devient Gutenberg ? Il s’est fâché avec Fust auquel un procès – pour des motifs demeurés inconnus – l’oppose en 1455. On lui prête l’impression de grammaires latines, des Donat, mais aussi du Sibyllenbuch qui annonce le retour de l’Empereur endormi, de petits journaux relatifs aux conquêtes turques et un Turkenkalender. Ce dernier comporte une exhortation à combattre les Turcs, à l’adresse du pape, de l’empereur et aux différentes autorités européennes. A-t-il croisé le cardinal Nicolas de Cusa (1401-1464)[5], à Mayence ou ailleurs, qui porte un vif intérêt à l’imprimerie en Asie, au point de se rendre à Constantinople pour en savoir plus ?
La vie de Gutenberg toujours nimbée de mystères. A-t-il quitté Mayence lorsque celle-ci est mise à feu et à sang en octobre 1462 ? Frappé de cécité comme le prétend l’Alsacien Jakob Wimpfeling (1450-1528), son contemporain ? Une certitude, trois avant sa mort, Gutenberg bénéficie de la généreuse protection du nouvel archevêque de Mayence, Adolf de Nassau, installé par Enea Silvio Piccolomini, devenu pape Pie II. L’archevêque et prince électeur l’accueil dans son service aulique et lui accorde une pension pour services rendus. Reconnaissance de services effectifs, geste d’apaisement à l’égard du patricien indocile, souci de protéger l’inventeur et son « secret » ?
Les dernières années de sa vie ne laissent aucun indice sur son activité. Proche des Franciscains, membre de la Confrérie Saint-Victor, Gutenberg meurt chrétiennement. Sa dépouille est inhumée en l’église Saint-François de Mayence, rasée vers le milieu du XVIIIème siècle. Que sont devenues ses cendres ? On continue aussi d’ignorer ce qu’il a pu penser de son temps, de ses congénères et de son œuvre…
Strasbourg compte alors déjà une pléiade d’imprimeurs. Moins de trois décennies plus tard, Das Narrenschiff de Sébastian Brant (1458-1521), rédigé en langue vulgaire, paraît à Bâle (1494) et s’impose comme le livre le plus lu. À Bâle, bientôt, Érasme de Rotterdam (1467-1536) fréquente assidument les éditeurs Froben et Amerbach. La fameuse Pfaffengasse qui fait honneur au livre témoigne de sa prospérité, de sa créativité et de son haut degré de culture. De Bâle à Deventer, le développement de l’imprimerie est prodigieux…
1468, année de sa mort, moins d’une dizaine d’imprimeurs ont donné déjà plus de cent vingt publications. Ils opèrent à Strasbourg, Bamberg, Cologne, Augsbourg, Subiaco et Rome. Trente-deux ans plus tard, soit à la fin du siècle, plus de deux cents villes d’Europe impriment entre trente et quarante éditions dont certaines tirées à mille ou quinze cent exemplaires. L’Église contribue à cet essor. Petrus Canisius ‘1524-1597) qui va jouer un rôle déterminant dans la reconquête catholique soutient que « le progrès doit être mis au service de Dieu » et se sert de l’imprimerie partout où le conduit son zèle missionnaire.
Strasbourg qui aujourd’hui honore Gutenberg, a pourtant douté de la légitimité des titres Mayençais, préférant reconnaître ceux de l’Alsacien Johann Mentelin (1410-1478) que Wimpfeling louera comme tel. Il faudra les preuves livrées par Johann-Daniel Schöpflin (1694-1771) dans ses Vinciciæ typographicæ (1760) pour que Strasbourg reconnaisse les mérites de Gutenberg. Au XIXème siècle, elle le célèbre avec effusion. Sur la place qui porte son nom, elle le fait statufier par David d’Angers. Gutenberg devient le champion des « lumières » et de « la lutte contre l’obscurantisme » exalté par Victor Hugo et les républicains qui défilent à Strasbourg le 25 juin 1840. Oubliant que Gutenberg est resté fidèle à l’Église catholique, laquelle lui a d’ailleurs accordé sa protection au terme de sa vie.
Jean HOLSWEG
© Ami-hebdo – 2018
[1] L’œuvre au Noir – Gallimard – Paris 1968.
[2] Dit aussi Denys de Ryckel, de son vrai nom Dionysius van Leenw ou van Leewen, natif de Ryckel, dans l’actuel Limbourg belge, prêtre de l’ordre des Chartreux, mystique, surnommé « le docteur extatique ».
[3] Gutenberg et l’invention de l’imprimerie. Une enquête – Fayard – Paris 1992.
[4] Expression de l’historien Johan Huizinga (1872-1945) et titre de son ouvrage dont la traduction française a été publiée par Payot – paris 1975.
[5] Né Nicolas Krebs, à Cues sur la Moselle, auteur de la Docte ignorance, 1440.
Commentaire des lectures du dimanche
Saint Jean, qui était présent au Cénacle avec les autres disciples le soir du premier jour après le sabbat, rapporte que Jésus vint au milieu d’eux et dit : « Paix à vous », et « il leur montra ses mains et son côté » (20, 19-20), il montra ses plaies. Ils reconnurent ainsi que ce n’était pas une vision, c’était vraiment lui, le Seigneur, et ils furent remplis de joie.
Huit jours plus tard, Jésus vint de nouveau au Cénacle et montra les plaies à Thomas, pour qu’il les touche comme il le voulait, afin de pouvoir croire et devenir lui aussi un témoin de la résurrection.
Nous aussi, aujourd’hui, en ce dimanche que saint Jean-Paul II a voulu appeler de la Divine Miséricorde, le Seigneur montre ses plaies, par l’intermédiaire de l’Évangile. Ce sont des plaies de miséricorde. C’est vrai : les plaies de Jésus sont des plaies de miséricorde. « Par ses blessures nous sommes guéris » (Is 53,5).
Jésus nous invite à regarder ces plaies, il nous invite à les toucher, comme il l’a fait avec Thomas, pour guérir notre incrédulité. Il nous invite surtout à entrer dans le mystère de ces plaies, qui est le mystère de son amour miséricordieux.
À travers elles, come par une brèche lumineuse, nous pouvons voir tout le mystère du Christ et de Dieu : sa passion, sa vie terrestre – pleine de compassion pour les petits et les malades – son incarnation dans le sein de Marie. Et nous pouvons remonter toute l’histoire du salut : les prophéties – spécialement celle du Serviteur de Yahvé –, les psaumes, la Loi et l’alliance, jusqu’à la libération d’Égypte, à la première Pâque et au sang des agneaux immolés ; et aussi aux Patriarches, jusqu’à Abraham, et ensuite dans la nuit des temps, jusqu’à Abel et à son sang qui crie de la terre. Nous pouvons voir tout cela à travers les plaies de Jésus crucifié et ressuscité, et, comme Marie dans le Magnificat, nous pouvons reconnaître que « sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (cf. Lc 1,50).
Face aux événements tragiques de l’histoire humaine nous restons parfois comme écrasés, et nous nous demandons « pourquoi ? ». La méchanceté humaine peut ouvrir dans le monde comme des gouffres, de grands vides : vides d’amour, vides de bien, vides de vie. Et alors nous nous demandons : comment pouvons-nous combler ces gouffres ? Pour nous c’est impossible ; Dieu seul peut combler ces vides que le mal ouvre dans nos cœurs et dans notre histoire. C’est Jésus fait homme et mort sur la croix qui comble l’abîme du péché par l’abîme de sa miséricorde.
Saint Bernard, dans son commentaire du Cantique des Cantiques (Disc. 61, 3-5 ; Opera omnia 2, 150-151), s’arrête justement sur le mystère des plaies du Seigneur, en utilisant des expressions fortes, audacieuses, qu’il nous fait du bien de reprendre aujourd’hui. Il dit qu’« à travers les blessures de son corps, l’amour caché du cœur [du Christ] se manifeste, le grand mystère de l’amour se révèle, les entrailles de la miséricorde de notre Dieu se montrent ».
Voilà, frères et sœurs, la voie que Dieu nous a ouverte pour enfin sortir de l’esclavage du mal et de la mort, et entrer dans la terre de la vie et de la paix. Cette voie c’est lui, Jésus, crucifié et ressuscité, et ce sont particulièrement ses plaies pleines de miséricorde.
Les saints nous enseignent que le monde se transforme par de la conversion du cœur, et cela se produit grâce à la miséricorde de Dieu. Pour cette raison, que ce soit devant mes péchés ou que ce soit devant les grandes tragédies du monde, « ma conscience sera troublée mais elle n’en sera pas ébranlée, parce que je me souviendrai des blessures du Seigneur. En effet « il a été transpercé à cause de nos fautes » (Is 53, 5). Il n’y a rien qui soit mortel pour nous qui ne puisse être guéri par la mort du Christ (ibid.).
Le regard tourné vers les plaies de Jésus ressuscité, nous pouvons chanter avec l’Église : « Éternel est son amour » (Ps 117, 2) ; sa miséricorde est éternelle. Et avec ses paroles imprimées dans le cœur, marchons sur les routes de l’histoire, la main dans la main de notre Seigneur et Sauveur, notre vie et notre espérance.
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