Pko 04.02.2018
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°07/2018
Dimanche 4 février 2018 – 5ème Dimanche du Temps ordinaire – Année B
Humeurs…
10 ans plus tard… « au revoir… merci » !!!
2008…
Investissement prévisionnel : 110 596 550 xfp
Fonctionnement annuel prévisionnel : 9 517 350 xfp
Total 2008-2018 : 205 770 050 xfp
2018…
« Pour vivre ce travail de la manière la plus fructueuse, il nous est apparu nécessaire de fermer toutes nos auberges de mission d’ici Septembre 2018 afin de permettre à l’ensemble des membres internes de se réunir à Sherbrooke, notre maison-mère. Cette décision est prise en vue d’une conversion pastorale pour remplir de mieux en mieux notre mission d’évangélisation au sein de l’Église. À la fin des travaux de refondation, si nous en avons la possibilité, selon les orientations prises par la communauté et selon le désir des évêques, nous serons heureux de reprendre une collaboration dans les lieux où nous sommes actuellement.
En Polynésie Française, l’auberge de Tahiti fermera ses portes mi-Février 2018. Quelques membres de la communauté demeureront sur place jusqu’à la fin Mars afin de finaliser les aspects techniques et administratifs nécessaires à la fermeture mais ils n’assureront pas de mission d’accueil ou d’apostolat. Une messe d’action de grâce sera célébrée le 10 Février. » (Communiqué diocésain du 31/01/2018)
Trois petits tours et puis s’en vont !!!
Merci !
Laissez-moi vous dire…
2 février : Journée mondiale de la vie consacrée
Le feu est-il toujours attisé ? Les cœurs sont-ils généreux et solidaires ?
Le 2 février 1997, le pape Saint Jean Paul II présidait la première journée mondiale de la vie consacrée. En cette année 2018 dédiée aux jeunes et à leurs aspirations vocationnelles, il semble intéressant de regarder l’évolution des vocations dans notre église locale.
- En 1997, le diocèse de Papeete comptait :
- 31 prêtres dont 12 incardinés dans le diocèse et 15 religieux ;
- 20 diacres permanents ;
- 40 religieux non prêtres et 52 religieuses (dont 7 moniales).
- En 2017, vingt ans plus tard, on dénombre :
- 32 prêtres dont 20 incardinés à Papeete [âge moyen : 55 ans] et 10 religieux [âge moyen : 70 ans] ;
- 45 diacres permanents ;
- 11 religieux non prêtres et 36 religieuses (dont 13 moniales).
Si le nombre de prêtres reste stable c’est grâce à l’accès à la prêtrise de neuf Polynésiens qui ont remplacé les prêtres décédés et ceux qui sont partis. Mais le nombre de prêtres actifs en paroisses ou dans divers secteurs pastoraux n’a guère évolué en 20 ans. Ils étaient 26 prêtres actifs en 1997 (dont 3 permanents au Grand Séminaire) ; fin février 2018, ils ne seront que 23 actifs (dont 1 permanent au Grand Séminaire).
Le nombre de diacres permanents a plus que doublé en deux décennies. Par contre le nombre de religieux non prêtres et de religieuses a chuté de 48% en vingt ans ; seules les Clarisses ont pratiquement doublé leur effectif.
Quant au diocèse de Taiohae (Tefenuaenata) la situation n’y est guère brillante puisque l’évêque n’a que deux prêtres pour assurer la mission pastorale sur 26 paroisses réparties dans 6 îles, auxquels s’ajoutent 3 religieux non prêtres et 5 religieuses.
À ces constats, il convient de mentionner qu’en 1997 il y avait 9 congrégations religieuses actives en Polynésie ; elles ne sont plus que 5 [Pères et frères des Sacrés-Cœurs (ss.cc.), Filles de Jésus Sauveur (fjs), Sœurs de Cluny (sjc), Frères de Ploërmel (fic) et Clarisses (osc)]
Au total la tâche pastorale en Polynésie n’a pas changé, si ce n’est qu’elle est plus complexe. Il y a toujours 90 paroisses et 72 îles à desservir. Les diacres contribuent à la mission confiée aux prêtres ; et le rôle des laïcs katekita demeure primordial dans de nombreuses îles isolées.
Monseigneur Michel Coppenrath a eu l’audace de fonder – en 1983 – le séminaire « Notre-Dame de la Pentecôte ». Il s’est réjoui de voir des Polynésiens s’engager dans la préparation au ministère sacerdotal. Que serait-il advenu si Mgr Michel n’avait pas obtenu gain de cause auprès des autorités ecclésiales de l’époque ?
En mars 1998, à quelques mois du Synode régional de l’Océanie, alors que son frère Hubert venait d’être nommé coadjuteur, il écrivait : « La tâche du prochain Archevêque, à l’aube du IIIème millénaire, ne sera pas aisée (…) Mais loin de vouloir donner une note pessimiste, l’Église en Polynésie ne manque pas d’atouts pour entretenir l’espérance … Le feu est toujours attisé. Les cœurs sont généreux et solidaires. » Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?
Actuellement, six jeunes Polynésiens sont en formation (5 au Grand Séminaire et un en France).
Dominique Soupé
En marge de l’actualité…
Familles
Du 29 Janvier au 5 Février, l’Association Familiale Catholique (AFC) de Polynésie Française accueille le Président national des Associations Familiale Catholiques de France, son épouse, ainsi que le responsable Outre-mer des AFC. Leur venue en Polynésie est pour nous l’occasion de faire le point et de nous interroger sur l’état de nos familles, sur les problèmes et difficultés qu’elles rencontrent, et sur ce que nous souhaitons pour elles. Pour nous y aider, il est bon de rappeler ici ce que déclarait le Saint Père lors de son discours du 8 Janvier 2018 à l’occasion des vœux du Corps diplomatique accrédité près le St Siège :
« Je voudrais précisément dédier à la famille une pensée spéciale. Le droit de former une famille, en tant qu’“élément naturel et fondamental de la société [qui] a le droit à la protection de la société et de l’État” (Déclaration universelle des droits de l’homme), est en effet reconnu par la Déclaration de 1948 elle-même. Malheureusement, on sait comment, surtout en Occident, la famille est considérée comme une institution dépassée. À la stabilité d’un projet définitif, on préfère de nos jours des liens fugaces. Mais une maison construite sur le sable des relations fragiles et instables ne tient pas. Il faut plutôt une roche, sur laquelle ancrer des bases solides. Et la roche est précisément cette communion d’amour, fidèle et indissoluble, qui unit l’homme et la femme, une communion qui a une beauté austère et simple, un caractère sacré et inviolable et une fonction naturelle dans l’ordre social (cf. Paul VI, Discours à l’occasion de la visite à la Basilique de l’Annonciation, Nazareth, 5 janvier 1964). Je juge, par conséquent, urgent qu’on entreprenne de réelles politiques de soutien aux familles, dont par ailleurs dépendent l’avenir et le développement des États. Sans cette politique, en effet, on ne peut pas construire des sociétés en mesure d’affronter les défis de l’avenir. Le désintérêt pour les familles entraîne, en outre, une autre conséquence dramatique – et particulièrement actuelle dans certaines régions – qui est la baisse de la natalité. On vit un véritable hiver démographique ! C’est le signe de sociétés qui ont du mal à affronter les défis du présent et qui deviennent donc toujours plus craintives face à l’avenir, en finissant par se replier sur elles-mêmes. »
Il ne sera pas difficile de nous reconnaître dans ce regard que porte le Pape François sur la situation des familles. Mais nous lamenter ne mène à rien. Pour répondre à ce défi que constitue l’appel du Pape François à une « politique de soutien aux familles », l’AFC propose de rassembler les familles autour de plusieurs chantiers : soutien aux familles en difficulté, éducation et formation des parents, des couples, aide pour les relations parents-enfants / adolescents, lien et contacts avec les responsables politiques locaux ou nationaux, représentation des familles auprès des institutions sociales du pays, défense des intérêts de la famille... Il ne s’agit nullement de défendre les familles « catholiques » en faisant « bande à part », mais de rassembler tous ceux et celles de tous horizons qui croient en la famille, « communion d’amour, fidèle et indissoluble ». En sommes-nous ?
+ Monseigneur Jean Pierre COTTANCEAU
© Archidiocèse de Papeete - 2018
Audience générale…
La liturgie de la Parole est un dialogue entre Dieu et son peuple
Lors de l’audience générale du mercredi 31 janvier 2018, tenue sur la Place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi sa série d’enseignements sur la messe. Pour la huitième étape de ce parcours, le Saint-Père s’est arrêté sur la liturgie de la Parole, qui permet « d’écouter ce que Dieu a fait et entend encore faire pour nous ».
Chers frères et sœurs, bonjour !
Nous poursuivons aujourd’hui les catéchèses sur la messe. Après nous être arrêtés sur les rites d’introduction, nous considérons maintenant la liturgie de la Parole, qui est une partie constitutive parce que nous nous rassemblons précisément pour écouter ce que Dieu a fait et entend faire encore pour nous. C’est une expérience qui se fait « en direct » et non pas par ouïe-dire, parce que « quand dans l’Église on lit la Sainte Écriture, Dieu lui-même parle à son peuple et le Christ, présent dans sa parole, annonce l’Évangile » (Présentation générale du Missel romain, 29 ; cf. Const. Sacrosanctum Concilium, 7 ; 33). Et combien de fois, pendant que la Parole de Dieu est lue, commente-t-on : « Regarde celui-là…, regarde celle-là…, regarde le chapeau qu’elle porte, celle-là : il est ridicule… » Et on commence à faire des commentaires. N’est-ce pas vrai ? Faut-il faire des commentaires pendant qu’on lit la Parole de Dieu ? [ils répondent : « Non ! »]. Non, parce que, si tu bavardes avec les gens, tu n’écoutes pas la Parole de Dieu. Quand on lit la Parole de Dieu dans la Bible – la première Lecture, la seconde, le psaume et l’Évangile – nous devons écouter, ouvrir notre cœur, parce que c’est Dieu lui-même qui nous parle et ne pas penser à autre chose ou parler d’autre chose. Compris ?… Je vais vous expliquer ce qui se passe dans cette liturgie de la Parole.
Les pages de la Bible cessent d’être un écrit pour devenir parole vivante, prononcée par Dieu. C’est Dieu qui, à travers la personne qui lit, nous parle et nous interpelle, nous qui écoutons dans la foi. L’Esprit « qui a parlé par les prophètes » (Je crois en Dieu) et qui a inspiré les auteurs sacrés, fait en sorte que « la Parole de Dieu opère vraiment dans les cœurs ce qu’elle fait résonner aux oreilles » (Lectionnaire, Introd., 9). Mais pour écouter la Parole de Dieu, il faut aussi avoir le cœur ouvert pour recevoir la Parole dans son cœur. Dieu parle et nous nous mettons à son écoute, pour ensuite mettre en pratique ce que nous avons écouté. C’est très important d’écouter. Parfois peut-être ne comprenons-nous pas bien pourquoi il y a certaines lectures un peu difficiles. Mais Dieu nous parle tout autant d’une autre manière. [Il faut rester] en silence et écouter la Parole de Dieu. N’oubliez pas ceci. À la messe, quand commencent les lectures, nous écoutons la Parole de Dieu.
Nous avons besoin de l’écouter ! C’est en effet une question de vie, comme le rappelle bien l’expression incisive : « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4). La vie que nous donne la Parole de Dieu. En ce sens, nous parlons de la liturgie de la Parole comme de la « table » que le Seigneur prépare pour alimenter notre vie spirituelle. C’est une table abondante, celle de la liturgie, qui puise largement dans les trésors de la Bible (cf. SC, 51) dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament parce que l’unique et identique mystère du Christ y est annoncé par l’Église (cf. Lectionnaire, Introd., 5). Pensons à la richesse des lectures bibliques offertes par les trois cycles dominicaux qui, à la lumière des Évangiles synoptiques, nous accompagnent au cours de l’année liturgique : une grande richesse. Je désire ici rappeler aussi l’importance du psaume responsorial, dont la fonction est de favoriser la méditation de ce que l’on a entendu dans la lecture qui le précède. C’est bien que le psaume soit valorisé par le chant, au moins le refrain (cf. OGMR, 61 ; Lectionnaire, Introd., 19-22).
La proclamation liturgique des mêmes lectures, avec les chants tirés de l’Écriture sainte, exprime et favorise la communion ecclésiale, accompagnant le chemin de tous et de chacun. On comprend donc pourquoi certains choix subjectifs, comme l’omission de lectures ou leur substitution par des textes non bibliques, sont interdits. J’ai entendu parler de quelqu’un qui, s’il y a une nouvelle, lit le journal parce que c’est la nouvelle du jour. Non ! La Parole de Dieu est la Parole de Dieu ! Le journal, nous pouvons le lire après. Mais là, on lit la Parole de Dieu. C’est le Seigneur qui nous parle. Substituer cette Parole par d’autres choses appauvrit et compromet le dialogue entre Dieu et son peuple en prière. Au contraire, [on demande] la dignité de l’ambon et l’usage du Lectionnaire[ii], la disponibilité de bons lecteurs et psalmistes. Mais il faut chercher de bons lecteurs, ceux qui savent lire, et non ceux qui lisent [en écorchant les mots] et on ne comprend rien. C’est ainsi. De bons lecteurs. Ils doivent préparer et faire un essai avant la messe pour bien lire. Et cela crée un climat de silence réceptif.[iii]
Nous savons que la Parole du Seigneur est une aide indispensable pour ne pas nous égarer, comme le reconnaît bien le psalmiste qui, s’adressant au Seigneur, confesse : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105). Comment pourrions-nous affronter notre pèlerinage terrestre, avec ses fatigues et ses épreuves, sans être régulièrement nourris et éclairés par la Parole de Dieu qui résonne dans la liturgie ?
Certes, il ne suffit pas d’écouter avec ses oreilles sans accueillir dans son cœur la semence de la Parole divine, pour lui permettre de porter du fruit. Souvenons-nous de la parabole du semeur et des différents résultats selon les différents types de terrain (cf. Mc 4,14-20). L’action de l’Esprit, qui rend la réponse efficace, a besoin de cœurs qui se laissent travailler et cultiver, de sorte que ce qui est écouté à la messe passe dans la vie quotidienne, selon l’avertissement de l’apôtre Jacques : « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion » (Jc 1,22). La Parole de Dieu fait un chemin à l’intérieur de nous. Nous l’écoutons avec les oreilles et elle passe dans le cœur ; elle ne reste pas dans les oreilles, elle doit aller au cœur ; et du cœur elle passe aux mains, aux œuvres bonnes. C’est le parcours que fait la Parole de Dieu : des oreilles au cœurs et aux mains. Apprenons cela. Merci !
© Libreria Editrice Vaticana - 2018
Vierge Marie…
Une Église qui oublie sa mère à perdu son cœur
Le Pape François a célébré le dimanche 28 janvier en la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure la messe pour la fête de la translation de la Salus Populi romani, une image de la Vierge particulièrement populaire à Rome. Dans son homélie, il a expliqué le sens de l’antiphone marial.
Comme peuple de Dieu en marche, nous sommes ici faisant une halte dans le temple de la Mère. La présence de la Mère fait de ce temple une maison familiale pour nous ses enfants. Avec des générations et des générations de Romains, nous reconnaissons en cette maison maternelle notre maison, la maison où nous trouvons repos, consolation, protection, refuge. Le peuple chrétien a compris, depuis les débuts, que dans les difficultés et dans les épreuves il faut recourir à la Mère, comme l’indique l’antienne mariale la plus ancienne : Sous ta protection nous nous refugions, Sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais délivre-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie.
Nous nous refugions. Nos Pères dans la foi ont enseigné que dans les moments difficiles il faut s’abriter sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu. Autrefois, les personnes persécutées et dans le besoin cherchaient refuge auprès des femmes nobles haut-placées : lorsque leur manteau, qui était considéré inviolable, s’étendait en signe d’accueil, la protection était accordée. Il en est de même pour nous avec la Vierge Marie, la plus haute femme du genre humain. Son manteau est toujours ouvert pour nous accueillir et nous abriter. L’Orient chrétien nous le rappelle bien, où beaucoup célébrent la Protection de la Mère de Dieu, qui est représentée dans une belle icône tandis que, par son manteau, elle abrite ses enfants et couvre le monde entier. Les moines de l’antiquité recommandaient aussi, dans les épreuves, de se réfugier sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu : l’invoquer - comme “Sainte Mère de Dieu” - était déjà une garantie de protection et d’aide et cette prière répétée : « Sainte Mère de Dieu », « Sainte Mère de Dieu » … Seulement ainsi.
Cette sagesse, qui vient de loin, nous aide : la Mère protège la foi, elle protège les relations, sauve dans les intempéries et préserve du mal. Là où la Vierge est chez elle, le diable n’entre pas. Là où la Vierge est chez elle le diable n’entre pas. Là où la Mère est présente, l’inquiétude ne prévaut pas, la peur ne l’emporte pas. Qui parmi nous n’en a pas besoin, qui parmi nous n’est pas parfois troublé ou inquiet ? Que de fois le cœur est une mer dans la tempête, où les vagues des problèmes se chevauchent et les vents des préoccupations ne cessent pas de souffler ! Marie est l’arche sûre au milieu du déluge. Ce ne seront pas les idées ou la technologie qui nous donneront réconfort et espérance, mais le visage de la Mère, ses mains qui caressent la vie, son manteau qui nous abrite. Apprenons à trouver refuge, en allant chaque jour vers la Mère.
Ne méprise pas nos prières, continue l’antienne. Quand nous la supplions, Marie supplie pour nous. Il y a un beau titre en grec qui dit ceci : Grigorusa, c’est-à-dire “celle qui intercède avec empressement”. Et ce avec empressement est ce qu’utilise Luc dans l’Évangile pour dire comment Marie est allée chez Elisabeth : vite, immédiatement ! Elle intercède avec empressement, elle ne traîne pas, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, où elle communique immédiatement à Jésus le besoin concret de ces gens : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3), rien de plus ! Ainsi fait-elle chaque fois, quand nous l’invoquons : quand l’espérance nous manque, quand la joie diminue, quand les forces s’épuisent, quand l’étoile de la vie s’obscurcit, la Mère intervient. Et si nous l’invoquons elle intervient plus. Elle est attentive aux peines, sensible aux difficultés – les difficultés de la vie –, proche du cœur. Et jamais, jamais elle ne méprise nos prières ; elle n’en laisse pas tomber ne serait-ce qu’une seule. Elle est Mère, elle n’a jamais honte de nous, au contraire elle attend seulement de pouvoir aider ses enfants.
Une anecdote peut nous aider à le comprendre. Près d’un lit d’hôpital, une mère veillait sur son fils souffrant après un accident. Cette mère était toujours là, jour et nuit. Une fois, elle s’est plainte au prêtre, disant : “Mais, à nous les mères, le Seigneur n’a pas accordé une chose !“ “Quoi ?” – demanda le prêtre. “Prendre sur nous la douleur de nos enfants”, a répondu la femme. Voilà le cœur d’une mère : il n’a pas honte des blessures, des faiblesses de ses enfants, mais il veut les prendre sur lui. Et la Mère de Dieu et la nôtre sait prendre sur elle, consoler, veiller, guérir.
Délivre-nous de tous les dangers, continue l’antienne. Le Seigneur lui-même sait qu’il nous faut refuge et protection au milieu de si nombreux dangers. C’est pourquoi, au moment le plus critique, sur la croix, il a dit à son disciple bien-aimé, à chaque disciple : « Voici ta Mère » (Jn 19, 27). La Mère n’est pas en option, une chose optionnelle, elle est le testament du Christ. Et nous avons besoin d’elle comme un pèlerin a besoin de repos, comme un enfant d’être porté dans les bras. C’est un grand danger pour la foi que de vivre sans Mère, sans protection, nous laissant balloter par la vie comme les feuilles par le vent. Le Seigneur le sait et nous recommande d’accueillir la Mère. Ce sont ne sont pas de bonnes manières spirituelles, c’est une exigence de vie. L’aimer, ce n’est pas de la poésie, c’est savoir vivre. Car sans Mère, nous ne pouvons pas être des enfants. Et nous, avant tout, nous sommes des enfants, des enfants bien-aimés, qui ont Dieu pour Père et la Vierge pour Mère.
Le Concile Vatican II enseigne que Marie est « signe d’espérance et de consolation pour le Peuple de Dieu en marche » (Const. Lumen gentium, VIII, V). Elle est un signe, elle est un signe que Dieu a placé pour nous. Si nous ne le suivons pas, nous faisons fausse route. Car il y a une signalisation de la vie spirituelle, qui doit être respectée. Elle nous indique, à nous « dont le pèlerinage n’est pas achevé, et qui [nous trouvons] engagés dans les périls et les épreuves » (ivi, n. 62), la Mère, qui est déjà parvenue au but. Qui, mieux qu’elle, peut nous accompagner sur le chemin ? Qu’attendons-nous ? Comme le disciple qui, au pied de la croix a reçu la Mère, « la prit chez lui » dit l’Évangile (Jn 19, 27), nous aussi, dans cette maison maternelle, invitons Marie chez nous, dans notre cœur, dans notre vie. On ne peut pas rester neutre ou séparé de la Mère, autrement nous perdons notre identité de fils et notre identité de peuple, et nous vivons un christianisme fait d’idées, de programmes, sans confiance, sans tendresse, sans cœur. Mais sans cœur, il n’y a pas d’amour et la foi risque de devenir une belle fable d’un autre temps. La Mère, par contre, protège et éduque les enfants. Elle les aime et les protège, afin qu’ils aiment et protègent le monde. Faisons de la Mère l’hôte de notre vie quotidienne, la présence constante chez nous, notre refuge sûr. Confions-lui chaque journée. Invoquons-la en chaque difficulté. Et n’oublions de revenir chez elle pour la remercier !
Maintenant en la regardant, alors qu’elle vient de sortir de l’hôpital, regardons-la avec tendresse et saluons-la comme les chrétiens d’Éphèse l’ont saluée. Tous ensemble, trois fois : « Sainte Mère de Dieu ». Tous ensemble « Sainte Mère de Dieu, Sainte Mère de Dieu, Sainte Mère de Dieu ».
© Libreria Editrice Vaticana - 2018
Liberté religieuse…
La lutte est bien loin d’être gagnée…
« La lutte pour l’affirmation de la liberté religieuse est bien loin d’être gagnée », affirme le cardinal Leonardo Sandri. Il ne s’agit pas seulement de « défendre tous les chrétiens qui subissent des persécutions ou des vexations », estime-t-il, mais de « promouvoir l’affirmation de ce droit pour tous » : « Ce point est déterminant, il est question d’une ‘bataille d’humanité’ et pour l’humanité. » C’est ce que le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a dit au cours de son intervention à un événement sur le thème de la liberté religieuse organisé par l’ambassade du Royaume-Uni près le Saint-Siège à l’Université pontificale Grégorienne, le 30 janvier 2018, indique la Congrégation pour les Églises orientales.
Merci de cet honneur qui m’est fait de pouvoir ouvrir le moment de réflexion de cette journée, grâce à la présence de Lord Ahmad di Wimbledon, que je salue respectueusement. Mon intervention veut simplement jeter quelque suggestion, en partant de mon expérience, de ce qu’affirme l’Église catholique sur la liberté religieuse, et en particulier de l’expérience singulière que je vis depuis des années comme préfet de la congrégation pour les Églises orientales : frères et sœurs, au Moyen-Orient comme en Inde, appelés à vivre chaque jour dans des contextes où d’un côté on assiste à des scènes de coexistence et de collaboration quotidienne entre personnes et familles de différentes foi, mais où celles-ci peuvent aussi être en état de grande souffrance quand certains droits fondamentaux de la personne humaine – et le premier de tous celui de la liberté religieuse – sont violés ou du moins non suffisamment garantis en divers lieux de culte non chrétien. Moi-même, comme je vous dirai ensuite, j’ai fait l’expérience d’avoir été accueilli de manière cordiale en divers lieux de culte non chrétien, je pense à la mosquée de Kirkouk en Irak, de celle d’Astana au Kazakhstan, et dans d’autres plus célèbres quand j’ai eu l’occasion d’accompagner divers papes par exemple en Turquie, ou saint Jean Paul II en Syrie.. – mais j’ai aussi recueilli des préoccupations liées à certaines expériences de souffrance et de blessures faites à la liberté religieuse. Je ne peux donc que remercier pour tous ceux qui, au niveau national et international, sont engagés dans la défense de ce droit.
J’ai passé quelques mois de ce nouveau millénaire comme nonce apostolique au Mexique, avant d’être appelé à Rome comme Substitut à la Secrétairerie d’État. Depuis un peu plus d’un an a été canonisé le bienheureux José Sanchéz del Río, un jeune garçon martyrisé à l’âge de 15 ans précisément parce que dans le pays, une violente persécution avait éclaté, prenant pour cible la destruction de ce droit fondamental qu’est la liberté religieuse. Les prêtres se virent forcés à vivre dans la clandestinité, à partir du 31 juillet 1926, quand le ministère sacerdotal, fut interdit et l’exercice du culte soumis à un contrôle strict de l’État. José demande lui-même d’être un martyr tandis qu’il prie sur la tombe du jeune avocat Anaclet González Flores, tué en haine de la foi et maintenant lui aussi bienheureux. Ceux qui ont vu le film Cristiada ont pu apprécier le témoignage de ce jeune dévot au Christ Roi et à la Sainte Vierge de Guadalupe, qui vivait dans le Michoacán. Parfois ces histoires, qui remontent pourtant moins d’un siècle en arrière, nous semblent de beaux tableaux d’époque, à admirer, certes, mais qui ne nous impliquent pas. Je porte au contraire encore dans mon cœur la rencontre et les yeux d’un jeune garçon de l’âge de saint Josè Sanchez Del Rio à Bagdad, en mai 2015. Je venais juste d’achever ma visite et de finir de déjeuner avec un groupe de réfugiés à la cathédrale latine de la ville, et Youssef (je l’appellerai ainsi), m’a pris à part pour me raconter son histoire : son père avait abandonné sa mère. Elle s’était vue forcée de se marier avec un musulman et Youssef, né, baptisé et élevé en chrétien, mais qui n’avait pas encore 18 ans a été enregistré à l’état civil comme fidèle musulman, alors qu’il ne l’était pas. Normalement, toute erreur bureaucratique, si admise, peut trouver une juste solution, mais pas pour Youssef, car dans l’Irak moderne, après les deux guerres du Golfe, pour un jeune ou pour un adulte, la possibilité de changer de religion n’est pas prévue : les discussions qui ont lieu désormais depuis deux ans, font hélas imaginer un scénario sans aucun doute inquiétant. Dans notre contexte occidental, beaucoup auraient probablement suggéré au jeune homme que l’important est de vivre personnellement sa foi, et peu importe ce qui est écrit dans les papiers : quelqu’un aurait même dit que ne pas être chrétien rend moins problématique l’accès à un travail, voire dans l’administration publique. Mais pour Youssef ce n’était pas une question d’étiquette et de dénomination, mais le sens d’une appartenance : je suis chrétien et je lutte pour que cette identité me soit reconnue, et je demande de l’aide pour pouvoir le faire ! La lutte pour l’affirmation de la liberté religieuse est bien loin d’être gagnée.
Ce sont les martyrs de la liberté religieuse, d’hier et d’aujourd’hui, qui nous invitent justement à vivre des défis non dans un esprit revanchard ou comme si nous faisions quasiment partie d’une structure de propagande politique, mais en se comportant en croyants. Ceux qui ont vu et voient ce droit fondamental de la personne humaine mis en discussion, témoignent une adhésion au Seigneur profonde et incarnée, dégagent et libèrent des profondeurs de leur cœur une capacité à « tutoyer Dieu » qui fait du bien à notre foi en Occident parfois vraiment trop endormie.
Il est bon pour tous de rappeler que pour l’Église catholique aussi l’affirmation de la liberté religieuse a demandé une longue prise de conscience, ponctuée de hauts et de bas. Repensons aux paroles de la prière que saint Jean-Paul II prononça pendant la Journée du Pardon du Jubilé de l’an 2000, le 12 mars : « Seigneur, Dieu de tous les hommes, à certaines périodes de l’histoire, les chrétiens se sont parfois livrés à des méthodes d’intolérance et n’ont pas observé le grand commandement de l’amour, souillant ainsi le visage de l’Église, ton Épouse. Montre ta miséricorde à tes enfants pécheurs et accueille notre ferme propos de chercher et de promouvoir la vérité dans la douceur de la charité, sachant bien que la vérité ne s’impose qu’en vertu de la vérité elle-même ». La dernière partie de cette prière trouve son origine dans le premier paragraphe de la Déclaration conciliaire Dignitatis Humanae, sur la liberté religieuse. Cette intuition nous fait du bien : rappeler la Vérité de l’Évangile de Jésus Christ, mais rappeler que Sa force ne vient pas de nous, mais de Lui qui est le Seigneur de l’histoire, et que plus nous laissons notre cœur et notre action se conformer à Lui, plus nous révélerons d’être le sel de la terre et la lumière du monde. Si jadis, nous avons, nous aussi, pensé – selon la compréhensible et diffuse logique du temps – que l’Évangile se conservait parce que le système social l’imposait comme une entité supérieure, et que pour défendre plus le système que l’Évangile certains ont eu des comportements peu évangéliques, voilà que notre disposition actuelle envers nos frères en humanité doit être non pas celle d’une condamnation, mais d’une invitation permanente à se remettre chaque jour en marche. Seul l’homme qui reste pèlerin vers l’Absolu de Dieu dans l’histoire peut arriver à affirmer, comme Dignitatis Humanae que nous venons de citer : « la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part soit des individus, soit des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience, ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l’a fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil » (n.2).
Le chemin accompli par l’Église pour arriver à cette conscience durant le Concile Vatican II s’est ensuite poursuivi dans les décennies suivantes et jusqu’à nous. Les interventions sur la question de la liberté religieuse sont d’ailleurs nombreuses, qu’il s’agisse de la secrétairerie d’État au Vatican, des représentants pontificaux que sont les observateurs du Saint-Siège près les différentes institutions internationales, en particulier aux Nations Unies à New York et Genève, et à l’Union Européenne et au Parlement européen à Strasbourg et Bruxelles. Il y en a une parmi toutes à laquelle je renvoie, celle que Mgr Paul Gallagher, Secrétaire pour les rapports avec les États a tenue à Milan le 30 mars dernier. Ces discours visent moins à défendre tous les chrétiens qui subissent des persécutions ou des vexations, qu’à promouvoir l’affirmation de ce droit pour tous. Ce point est déterminant, il est question d’une « bataille d’humanité » et pour l’humanité, qui a ses racines dans l’Évangile de Jésus Christ : comme les chrétiens au Moyen-Orient souhaitent y rester comme citoyens à part entière pour contribuer à la construction du bien commun de la société où ils sont insérés depuis des siècles, dans le monde, ils demandent que soit reconnu le droit à la liberté religieuse pour le bien de la dignité humaine. En Occident, nous pensons ce que signifie cela si on l’applique au respect de l’objection de conscience face à certaines pratiques biomédicales qui vont contre ses propres convictions les plus profondes. Le pape François a fait allusion à cette multiplicité de contextes où ce principe est appliqué, à Philadelphie, au cours de son voyage apostolique aux États-Unis: « Dans un monde où diverses formes de tyrannie moderne cherchent à supprimer la liberté religieuse, ou tentent de la réduire à une sous-culture sans le droit de s‘exprimer ouvertement, ou d‘utiliser la religion pour justifier la haine et la brutalité, il est impératif que les disciples des diverses religions joignent leurs voix pour appeler à la paix, la tolérance, le respect de la dignité et des droits d’autrui. »
Pour tout cela, en Orient comme en Occident, nous avons encore et de plus en plus besoin de témoins crédibles de tout ce chemin parcouru. Je voudrais rappeler avant de conclure cette réflexion, la figure de don Andrea Santoro, prêtre du diocèse de Rome tué en Turquie il y a maintenant 12 ans, une figure profondément enracinée en Jésus Christ – au point d’avoir versé son sang avec Son Nom sur les lèvres – et défenseur convaincu de la rencontre, du dialogue, et du respect, dans un contexte de liberté religieuse où il fut capable jusqu’au bout d’aimer la Turquie et le peuple turc. En 2002, il a écrit : « On a besoin de gens qui croient profondément au dialogue, à l’unité et à la communion et en assume, corps et âme, le poids et la fatigue. Il faut chercher les voies pour se parler, pour se connaître, se comprendre. La tentation de se lasser, de s’isoler, de se renfermer dans son propre monde est forte. Il faut qu’en Europe les gens soient disposés à comprendre ce monde si différent du nôtre, ces vastes et divers peuples qui composent le Moyen-Orient, cette réalité musulmane, ces juifs et chrétiens qui, ici, vivent coude à coude, mais se retrouvent de plus en plus côte à côte aussi dans nos nations européennes. Il faut être disposés à aimer, à prier, à entrer dans le cœur souffrant de dieu qui gémit pour ses fils divisés. Enfin, il faut, pour nous chrétiens, regarder le Christ et Le suivre Lui : “Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche”. Tout passe : seule la sainteté traverse les siècles et éclaire le monde. Seul l’amour reste. Il s’agit en fin de compte de commencer à redevenir simplement chrétiens. »
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Commentaire des lectures du dimanche
Ainsi était la vie de Jésus : « Et il s’en alla à travers toute la Galilée, prêchant dans leurs synagogues et chassant les démons » (Mc 1, 39). Jésus qui prêche et Jésus qui guérit. Toute la journée était ainsi : il prêche au peuple, enseigne la Loi, enseigne l’Évangile. Et les gens le cherchent pour l’écouter et également pour qu’il guérisse les malades. « Le soir venu, quand fut couché le soleil, on lui apportait tous les malades et les démoniaques... Et il guérit beaucoup de malades atteints de divers maux, et il chassa beaucoup de démons » (Mc 1, 32.34). Et nous sommes devant Jésus en cette célébration : Jésus est celui qui préside cette célébration. Nous, prêtres, sommes au nom de Jésus, mais Lui est le Président, Il est le vrai Prêtre qui offre le sacrifice au Père. Nous pouvons nous demander si je laisse Jésus m’enseigner. Chacun de nous : « Est-ce que je laisse Jésus m’enseigner ou est-ce que je sais tout ? Est-ce que j’écoute Jésus ou est-ce que je préfère écouter autre chose, peut-être les commérages des gens, ou les histoires... ». Écouter Jésus. Écouter l’enseignement de Jésus. « Et comment est-ce que je peux faire cela, père ? ». « Sur quelle chaîne de télévision parle Jésus ? ». Il te parle dans l’Évangile ! Et c’est une habitude que nous n’avons pas encore ! Aller chercher la parole de Jésus dans l’Évangile. Emporter toujours un Évangile avec nous, petit, ou l’avoir à la main. Cinq minutes, dix minutes. Quand je voyage, ou quand je dois attendre..., je sors l’Évangile de ma poche ou de mon sac et je lis quelque chose ; ou à la maison. Et Jésus me parle, Jésus m’enseigne, là. C’est la Parole de Jésus. Et nous devons nous habituer à cela : entendre, écouter la Parole de Jésus dans l’Évangile. Lire un passage, penser un peu ce qu’il dit, ce qu’il me dit. Si je n’entends pas qu’il me parle, je passe à un autre. Mais avoir ce contact quotidien avec l’Évangile, prier avec l’Évangile ; parce qu’ainsi, Jésus m’enseigne, dit à travers l’Évangile ce qu’il veut me dire. Je connais des gens qui l’emportent toujours avec eux et quand ils ont un peu de temps ils l’ouvrent, et ainsi ils trouvent toujours la parole juste, pour le moment qu’ils vivent. Voilà la première chose que je veux vous dire : laissez le Seigneur vous enseigner. Écoutez le Seigneur.
Et Jésus guérissait : laissez-vous guérir par Jésus. Nous avons tous des blessures, tous : des blessures spirituelles, des péchés, des inimitiés, des jalousies ; sans doute y-a-t-il quelqu’un que nous ne saluons pas : « Ah, il m’a fait cela, je ne le salue plus ». Mais cela doit être guéri ! « Et comment faire ? ». Prie et demande à Jésus qu’il le guérisse. C’est triste lorsque dans une famille, des frères ne se parlent plus à cause d’une bêtise ; parce que le diable prend une bêtise et en fait un monde. Puis, les inimitiés se poursuivent, souvent pendant des années, et cette famille se détruit. Les parents souffrent parce que les enfants ne se parlent plus, ou la femme d’un fils ne parle pas à l’autre, et ainsi, les jalousies, les envies... Cela, c’est le diable qui les sème. Et le seul qui chasse les démons, c’est Jésus. Le seul qui guérit ces choses est Jésus. C’est pourquoi je dis à chacun de vous : laisse-toi guérir par Jésus. Chacun sait où se trouve sa blessure. Chacun de nous en a; il n’en a pas qu’une, il en a deux, trois, quatre, vingt. Chacun le sait ! Que Jésus guérisse ces blessures. Mais pour cela, je dois ouvrir mon cœur, afin qu’il vienne. Et comment est-ce que j’ouvre mon cœur ? En priant. « Mais, Seigneur, je ne peux pas avec ces gens-là, je les déteste, ils m’ont fait ceci, ceci et cela... ». « Guéris cette plaie, Seigneur ». Si nous demandons à Jésus cette grâce, il la fera. Laisse-toi guérir par Jésus. Laisse Jésus te guérir.
Laisse Jésus t’enseigner et laisse-le te guérir. Ainsi, je peux également enseigner aux autres, enseigner la parole de Jésus, parce que je le laisse m’enseigner ; et je peux également aider à guérir tant de blessures, tant de blessures qui existent. Mais avant, je dois le faire moi : le laisser m’enseigner et me guérir.
Lorsque l’évêque rend visite aux paroisses, on fait tant de choses, on peut aussi faire une belle proposition, toute petite : la proposition de lire chaque jour un passage de l’Évangile, un petit passage, pour laisser Jésus m’enseigner. Et l’autre proposition : prier afin que je me laisse guérir de mes plaies. D’accord ? On signe ? D’accord ? Faisons-le, car cela fera du bien à tous. Merci.
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