Pko 29.10.2017
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°57/2017
Dimanche 29 octobre 2017 – 30ème Dimanche du Temps ordinaire – Année A
Laissez-moi vous dire…
2 novembre : Commémoration des fidèles défunts
La Mort : un temps fort de solidarité familiale et sociale
Un chauffeur de taxi me disait en parlant des fauteurs d’attentats-suicides : « Je n’arrive pas à comprendre que ces gens-là n’aient pas peur de la mort. Quelle drogue prennent-ils pour avoir la force de se lancer dans une foule d’êtres humains ? » Ajoutant : « Heureusement les missionnaires nous ont appris qu’au-delà de la mort il y a l’espérance, celle apportée par le Christ, d’une vie radieuse éternelle ». Voilà pourquoi le 2 novembre nous commémorons ceux qui nous ont quitté, en illuminant nos cimetières dans une atmosphère de recueillement, de prière en communion avec tous les fidèles défunts qui partagent les délices de l’éternel repos dans le Royaume de Dieu. Occasion de réfléchir sur notre propre mort.
Nous avons tous connu dans notre entourage des personnes confrontées à une fin de vie douloureuse marquée par des souffrances physiques et psychologiques. Face à cette peur de la souffrance, certains Pays ont promulgué des lois autorisant « l’euthanasie active » : Colombie, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg où « l’euthanasie active » est autorisée. Le « suicide assisté » est autorisé en Belgique, au Canada, en Suisse, aux Pays Bas, au Luxembourg et dans quatre états des U.S.A [Oregon, Washington, Montana, Vermont, Californie]. Depuis février 2014, la Belgique est devenue le premier pays au monde à légaliser l'euthanasie des mineurs, sans limite d'âge. Et si certaines lois prévoient un encadrement pour leur mise en application, l’archevêque de Malines-Bruxelles (Belgique), Mgr Léonard, faisait remarquer en mai 2012 que : « la commission de contrôle est quasiment obligée de fermer les yeux sur des pratiques non conformes à la loi... ».
En France, la fin de vie était encadrée par la loi Léonetti de 2005. Le parlement français a approuvé en 2016 la loi Claeys-Leonetti, nouveau texte qui ne permet ni l’euthanasie, ni le suicide assisté, mais instaure un droit à « la sédation profonde et continue » du patient atteint par une « affection grave et incurable », dont le « pronostic vital est engagé à court terme » et qui présente une « souffrance réfractaire aux traitements ». Cette loi prévoit également « des directives anticipées » (par lesquelles le patient fait connaître son refus d’un acharnement thérapeutique), celles-ci deviennent contraignantes, mais le médecin peut tout de même y déroger « en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation » et lorsqu’elles « apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale ».
François Mitterrand s’était toujours opposé à la reconnaissance d’un « droit à la mort ». Toute personne affaiblie, diminuée par la maladie a droit au respect de sa dignité y compris dans les moments ultimes de sa vie. Certains groupes de pression qui préconisent l’euthanasie félicitent les personnels soignants qui ont le « courage » de la pratiquer ! Bernard Kouchner (co-fondateur de Médecins sans Frontières), lorsqu’il était ministre de la santé, a même déclaré : « l’euthanasie témoigne de beaucoup d’humanité » ! Le Pape François, face à une assemblée de médecins catholiques italiens, affirmait : « Il n’est pas licite de rejeter une vie humaine pour résoudre un problème… L’euthanasie cachée dont sont victime de nombreuses personnes âgées est un péché contre Dieu créateur… » (15 novembre 2014)
En France, là où les services hospitaliers sont bien organisés, plutôt que de prolonger des thérapies au-delà du raisonnable on privilégie les soins palliatifs. Il s’agit d’un accompagnement médical, infirmier, psychologique, spirituel où l’on mobilise autour du malade la solidarité entre soignants et entourage de celui-ci. Ainsi la médecine soigne la souffrance par un traitement approprié et l’entourage pallie la souffrance morale du mourant, lui permettant l’apaisement et la sérénité. Le Professeur Lucien Israël (décédé en juin dernier) et de nombreux médecins cancérologues ont permis, grâce à leurs travaux et à leurs pratiques, d’atténuer grandement la souffrance des malades en fin de vie. Mais pour ce faire il faut des équipes bien formées et des services de soins palliatifs équipés de manière appropriée où les relations humaines sont privilégiées. À l’heure où l’on réduit les crédits de santé aux hôpitaux publics, où la couverture sociale s’amenuise, il est fondamental d’interpeller les pouvoirs publics, d’autant que le nombre de personnes âgées ne cesse d’augmenter [en Polynésie le nombre d’habitants de plus de 60 ans a triplé en 30 ans ; on compte 2 800 personnes âgées de plus de 80 ans]. Les interrogations sur le « bien vieillir » en Polynésie doivent également préoccuper notre gouvernement.
D.S.
Note d’espérance : D’après un communiqué récent le Comité des Droits des personnes handicapées des Nations Unies (dont le siège est à Genève) a pris position contre un prétendu « droit à l’euthanasie », car – selon ce Comité- « cela perpétue les idées reçues selon lesquelles les personnes gravement handicapées souffrent et seraient plus heureuses mortes… »
© Cathédrale de Papeete - 2017
En marge de l’actualité…
Wallis
Du 15 au 19 Octobre se tenait dans les locaux de l’évêché de Wallis et Futuna la rencontre annuelle de la commission de l’Enseignement Catholique des diocèses francophones de la conférence des évêques du Pacifique : Nouméa, Port Vila, Wallis et Futuna, Taiohae et Papeete. Aux côtés des évêques étaient présents les directeurs diocésains de l’enseignement Catholique de chacun de ces diocèses, ainsi qu’un délégué du secrétariat de l’Enseignement Catholique de France.
Cette rencontre permet de partager les réalités diverses, les avancées, les difficultés, les perspectives d’avenir que vit chaque diocèse dans cette mission d’éducation et de formation que l’Église confie à l’Enseignement Catholique. Voici, parmi les questions qui furent objet de discussion pendant cette session, quelques thèmes susceptibles d’interpeler tous les partenaires œuvrant dans nos établissements de l’Enseignement Catholique pour un meilleur service des jeunes :
- Les moyens mis ou à mettre en place pour une meilleure protection des enfants et des jeunes pouvant être victimes de comportements relevant de la pédophilie, mais aussi d’actes de maltraitance. Premier objectif : prendre en compte, grâce à un accompagnement sérieux, la souffrance des victimes et les conséquences que ces actes peuvent avoir dans leur vie. Second objectif : informer l’autorité judiciaire qui jugera de la suite à donner pour les auteurs de ces comportements, mais aussi pour ceux qui, ayant eu connaissance de ces faits, n’ont rien dit.
- La réflexion sur le rôle et la place des langues vernaculaires présentes dans chacun de nos diocèses : comment articuler l’usage de ces langues pour une meilleure transmission du savoir, avec les langues « officielles » (français ou anglais) ? Comment articuler la nécessité de ces langues vernaculaires indispensables à la construction d’une identité propre avec le besoin d’une langue facilitant la communication à un niveau plus large à l’heure de la mondialisation ?
- Comment penser une éducation confrontée à la mondialisation, sachant que l’éducation est un moyen de développement, qu’elle draine des enjeux économiques énormes (certaines ONG développent aujourd’hui des propositions d’éducation à bas prix), qu’elle véhicule des enjeux idéologiques qui ne peuvent être ignorés.
- L’ouverture à la solidarité, en harmonie avec la doctrine sociale de l’Église, pour permettre à nos établissements de passer d’une école de la compétition à une école de la collaboration/coopération… Comment accompagner des jeunes en échec scolaire, des jeunes manifestant des troubles de comportement en société quand des mesures d’exclusion ont été prononcées à leur encontre ?
- Comment faire davantage percevoir et comprendre que l’Enseignement Catholique n’est pas une école pour les catholiques seulement, fermée qu’elle serait dans un replis identitaire, mais une école voulue par l’Église conformément à sa mission, ouverte à tous, où les valeurs de l’Évangile orientent la façon d’éduquer et de faire grandir les jeunes ? (Citons par exemple le cas qui nous a été rapporté d’établissements d’Enseignement Catholique au Maroc, en Turquie, fréquentés à 90 voire 100% de musulmans !)
Il est bon, de temps en temps, que nos institutions s’interrogent, s’enrichissent de leurs expériences et se laissent interpeler pour permettre à l’Esprit Saint d’irriguer davantage leur pratique, leurs modes de fonctionnement, leurs choix, et les conduise ainsi à approfondir sans cesse avec courage et lucidité leur raison d’être.
+ Mgr Jean Pierre COTTANCEAU
© Archidiocèse de Papeete - 2017
Audience générale du Pape Francois …
Le paradis est le lieu de la tendresse de Dieu
Lors de l’audience générale place Saint-Pierre, le Pape François a prononcé ce mercredi 25 octobre la dernière catéchèse de son cycle sur l’espérance chrétienne, qu’il avait entamé au début de l’année liturgique. Le Saint-Père est revenu à cette occasion sur le terme « paradis », l’une des dernières paroles de Jésus sur la croix, adressée au bon larron.
Chers frères et sœurs, bonjour !
C’est la dernière catéchèse sur le thème de l’espérance chrétienne, qui nous a accompagnés depuis le début de cette année liturgique. Et je conclurai en parlant du paradis, comme but de notre espérance.
« Paradis » est l’un des derniers mots prononcés par Jésus sur la croix, adressé au bon larron. Arrêtons-nous un instant sur cette scène. Sur la croix, Jésus n’est pas seul. À côté de lui, à droite et à gauche, il y a deux malfaiteurs. Peut-être qu’en passant devant ces trois croix hissées sur le Golgotha, quelqu’un a poussé un soupir de soulagement en pensant que la justice était enfin rendue en mettant à mort ce genre de personnes.
À côté de Jésus, il y a aussi quelqu’un qui s’avoue coupable : quelqu’un qui reconnaît avoir mérité ce terrible supplice. Nous l’appelons le « bon larron » qui, s’opposant à l’autre, dit : nous, nous recevons ce que nous avons mérité par nos actions (cf. Lc 23,41).
Sur le Calvaire, en ce tragique et saint vendredi, Jésus est allé à l’extrême de son incarnation, de sa solidarité avec nous, pécheurs. Là, se réalise ce que le prophète Isaïe avait dit du Serviteur souffrant : « il a été compté avec les pécheurs » (53,21 ; cf. Lc 22,37).
C’est là, sur le Calvaire, que Jésus a son dernier rendez-vous avec un pécheur, pour lui ouvrir grand à lui aussi les portes de son Royaume. C’est intéressant : c’est la seule fois que le mot « paradis » apparaît dans les Évangiles. Jésus le promet à un « pauvre diable » qui, sur le bois de la croix, a eu le courage de lui adresser la plus humble des demandes : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23,42). Il n’avait pas de bonnes œuvres à faire valoir, il n’avait rien, mais il se confie à Jésus, qu’il reconnaît innocent, bon, si différent de lui (v.41). Cette parole d’humble repentance a été suffisante pour toucher le cœur de Jésus.
Le bon larron nous rappelle notre véritable condition devant Dieu : que nous sommes ses enfants, qu’il éprouve de la compassion pour nous, qu’il est désarmé chaque fois que nous lui manifestons notre nostalgie de son amour. Dans les chambres de tant d’hôpitaux ou dans les cellules des prisons, ce miracle se répète d’innombrables fois : il n’y a pas une personne, aussi mal ait-elle vécu, à qui il ne reste que le désespoir et à qui la grâce soit interdite. Devant Dieu, nous nous présentons tous les mains vides, un peu comme le publicain de la parabole qui s’était arrêté pour prier au fond du temple (cf. Lc 18,13). Et chaque fois qu’un homme, faisant le dernier examen de conscience de sa vie, découvre que les manques dépassent de beaucoup les œuvres de bien, il ne doit pas se décourager, mais se confier à la miséricorde de Dieu. Et cela nous donne de l’espérance, cela nous ouvre le cœur !
Dieu est Père et il attend notre retour jusqu’au bout. Et lorsque le fils prodigue de retour commence à confesser ses fautes, son père lui ferme la bouche en l’embrassant (cf. Lc 15,20). Voilà Dieu : c’est comme cela qu’il nous aime !
Le paradis n’est pas un lieu de conte de fée, et encore moins un jardin enchanté. Le paradis est l’étreinte avec Dieu, Amour infini, et nous y entrons grâce à Jésus, qui est mort sur la croix pour nous. Là où est Jésus, se trouvent la miséricorde et le bonheur ; sans lui, se trouvent le froid et les ténèbres. À l’heure de la mort, le chrétien redit à Jésus : « Souviens-toi de moi ». Et même si plus personne ne se souvenait de nous, Jésus est là, à côté de nous. Il veut nous emmener dans le lieu le plus beau qui existe. Il veut nous y emmener avec ce peu ou beaucoup de bien qu’il y a eu dans notre vie, pour que rien ne soit perdu de ce qu’il avait déjà racheté. Et dans la maison du Père, il emportera aussi tout ce qui, en nous, a encore besoin de rachat : les manques et les erreurs d’une vie entière. C’est cela, le but de notre existence : que tout s’accomplisse et soit transformé en amour.
Si nous croyons cela, la mort cesse de nous faire peur et nous pouvons même espérer partir de ce monde de manière sereine, avec une grande confiance. Celui qui a connu Jésus ne craint plus rien. Et nous pourrons redire nous aussi les paroles du vieillard Siméon, lui aussi béni par sa rencontre avec le Christ, après une vie entière consumée dans l’attente : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut » (Lc 2,29-30).
Et à cet instant, enfin, nous n’aurons plus besoin de rien, nous ne verrons plus de manière confuse. Nous ne pleurerons plus inutilement parce que tout est passé ; même les prophéties, même la connaissance. Mais l’amour, non, il demeure. Parce que « l’amour ne passera jamais » (cf. 1 Cor 13,8).
© Libreria Editrice Vatican - 2017
Le Notre Père…
La nouvelle traduction de la Bible et la 6ème demande du Notre père
« Ne nous soumets pas à la tentation » devient « ne nous laisse pas entrer en tentation » La décision de modifier la prière du Seigneur n’allait pas de soi : d’abord parce qu’elle est la prière la plus mémorisée par les fidèles, ensuite parce que la traduction en usage a fait l’objet d’un consensus œcuménique. Il fallait donc de sérieuses raisons pour ce changement.
Fidélité au texte grec
Il faut d’abord dire que ce verset est très complexe à traduire. Les exégètes estiment que derrière l’expression en grec du texte de Mt 6, 13 et Lc 11, 4 se trouve une manière sémitique de dire les choses. Aussi, la formule en usage depuis 1966, « ne nous soumets pas à la tentation », sans être excellente, n’est pas fautive d’un point de vue exégétique. Mais il se trouve qu’elle est mal comprise des fidèles à qui il n’est pas demandé de connaitre les arrière-fonds sémitiques pour prier en vérité la prière du Seigneur. Beaucoup comprennent que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal. Le sens de la foi leur indique que ce ne peut pas être le sens de cette sixième demande. Ainsi dans la lettre de Saint Jacques il est dit clairement : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ‘Ma tentation vient de Dieu’, Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jc 1,13). D’où la demande réitérée d’une traduction qui tout en respectant le sens du texte original n’induise pas une fausse compréhension chez les fidèles.
Fidélité à l’esprit de l’Évangile
Cependant le problème n’est pas qu’une question de mots. La difficulté est celle d’exprimer et de comprendre (pour autant qu’on le puisse !), le mystère de Dieu dans sa relation aux hommes et au monde marqué par la présence et la force du mal. Le récit de la tentation de Jésus est éclairant. Il nous est rapporté par les trois évangiles de Matthieu, Marc et Luc, et toujours selon la même séquence, aussitôt après le baptême de Jésus dans le Jourdain. Jésus vient d’être manifesté comme le Messie et le Fils que Dieu donne à son peuple, celui sur qui repose l’Esprit Saint. Et c’est poussé, conduit pas l’Esprit, qu’il part au désert pour y être tenté par Satan. Le baptême inaugure son ministère, et l’Esprit qui demeure sur lui le conduit d’emblée au lieu du combat contre le mal. Ce combat, il le mène en délivrant les hommes de la maladie, des esprits mauvais et du péché qui les défigurent et les éloignent de Dieu et de son royaume. Cependant, au début de ce ministère, Jésus va livrer combat avec le tentateur lui-même. Combat redoutable, car c’est au cœur même de sa mission de Messie et de Sauveur des hommes, de sa mission de fils envoyé par le Père, que Satan va le tenter.
Une décision pastorale
On le voit, il ne s’agit pas ici simplement de l’épreuve à laquelle Dieu peut soumettre ses fidèles. Épreuve différente de celle vécue par le peuple d’Israël lors de traversée du désert. Il est dit qu’au désert, Dieu a éprouvé la foi et la fidélité de son peuple, en lui donnant chaque jour la manne à manger ; épreuve de la foi, car au jour le jour, chacun devait s’en remettre en toute confiance à la parole de son Seigneur, se souvenant qu’il est celui qui l’a fait sortir d’Égypte pour lui donner la liberté et le conduire vers une terre où ruissellent le lait et le miel. La tentation de Jésus et la prière du Seigneur nous renvoient à une autre épreuve, celle du combat à mener contre celui qui veut détourner les hommes du chemin d’obéissance et d’amitié avec Dieu leur Père.
La nouvelle traduction, « Ne nous laisse pas entrer en tentation », écarte l’idée que Dieu lui-même pourrait nous soumettre à la tentation. Le verbe « entrer » reprend l’idée ou l’image du terme grec d’un mouvement, comme on va au combat, et c’est bien du combat spirituel dont il s’agit. Mais cette épreuve de la tentation est redoutable pour le fidèle. Si le Seigneur, lorsque l’heure fut venue de l’affrontement décisif avec le prince de ce monde, a lui-même prié au jardin de Gethsémani : « Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi », à plus forte raison le disciple qui n’est pas plus grand que le maître demande pour lui-même et pour ses frères en humanité : « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».
Jacques Rideau
© Conférence des Évêques de France - 2017
Divini redemptoris – Le communisme athée
Lettre encyclique du Pape Pie XI - 1937
Il y a 100 ans avait lieu la révolution bolchevique, résolument athée. Vingt ans plus tard, le Pape Pie XI, après avoir écrit une encyclique dénonçant le nazisme écrivit l’encyclique « Divini redemptoris » contre le « Communisme athée ». En voici un extrait pur se souvenir…
1. La promesse d'un Rédempteur illumine la première page de l'histoire humaine ; aussi, la ferme espérance de jours meilleurs adoucit le regret du paradis perdu et soutint le genre humain cheminant au milieu des tribulations; mais, quand fut venue la plénitude des temps, le Sauveur du monde, par son apparition sur terre, combla l'attente et inaugura, dans tout l'univers, une nouvelle civilisation, la civilisation chrétienne, autrement plus parfaite que tous les progrès réalisés jusque-là, au prix de tant d'efforts, chez certains peuples privilégiés.
2. Mais, la lutte entre le bien et le mal, triste héritage de la faute originelle, continua à sévir dans le monde ; l'ancien tentateur n'a jamais cessé, par ses promesses fallacieuses, de tromper le genre humain. C'est pourquoi, au cours des siècles, on a vu les bouleversements se succéder jusqu'à la révolution actuelle, qui est déjà déchaînée ou qui devient sérieusement menaçante presque partout, peut-on dire, et dépasse, par l'ampleur et la violence, ce qu'on a éprouvé dans les persécutions antérieures contre l'Église. Des peuples entiers sont exposés à retomber dans une barbarie plus affreuse que celle où se trouvait encore la plus grande partie du monde à la venue du Rédempteur.
3. Ce péril si menaçant. Vous l'avez déjà compris, Vénérables Frères, c'est le communisme bolchevique et athée, qui prétend renverser l'ordre social et saper jusque dans ses fondements la civilisation chrétienne.
ATTITUDE DE L'ÉGLISE EN FACE DU COMMUNISME
CONDAMNATIONS ANTÉRIEURES
4. En face d'un pareil danger, l'Église Catholique ne pouvait se taire et, en fait, elle n'a pas gardé le silence. Le Siège Apostolique, qui a pour mission spéciale la défense de la vérité, de la justice, de tous les biens éternels niés et combattus, par le communisme, le Siège Apostolique, tout particulièrement, n'a pas manqué d'élever la voix. Depuis l'époque où des groupes intellectuels prétendirent libérer la civilisation humaine des liens de la morale et de la religion, Nos prédécesseurs attirèrent l'attention du monde, d'une façon claire et explicite, sur les conséquences de la déchristianisation de la société humaine. Quant au communisme, déjà en 1846, Notre vénéré Prédécesseur, Pie IX, de sainte mémoire, portait une condamnation solennelle, confirmée plus tard dans le Syllabus, contre « cette doctrine néfaste qu'on nomme le communisme, radicalement contraire au droit naturel lui-même ; pareille doctrine, une fois admise, serait la ruine complète de tous les droits, des institutions, des propriétés et de la société humaine elle-même ».
Plus tard. Notre Prédécesseur, Léon XIII, d'immortelle mémoire, dans son Encyclique Quod Apostolici muneris, définissait le communisme : « Une peste mortelle qui s'attaque à la moelle de la société humaine et qui l'anéantirait ». Avec clairvoyance Léon XIII montrait qu'à l'origine de l'athéisme des masses, en cette époque de progrès technique, se trouve une philosophie qui, depuis des siècles, tente de séparer la science et la vie de la foi et de l'Église.
ACTES DU PRÉSENT PONTIFICAT
5. Nous-même, durant Notre pontificat, Nous avons souvent dénoncé, et avec une pressante insistance, les courants d'athéisme qui croissent d'une façon alarmante. En 1924, quand Notre mission de secours revenait des pays de l'Union Soviétique, Nous avons protesté contre le communisme, dans une allocution spéciale, qui s'adressait au monde entier.
Dans Nos Encycliques Miserentissimus Redemptor, Quadragesimo anno, Caritate Christi, Acerba animi, Dilectissima Nobis, Nous avons fait entendre une solennelle protestation contre les persécutions déchaînées en Russie, au Mexique et en Espagne.
On n'a pas encore oublié les allocutions que Nous prononcions l'an dernier, lors de l'inauguration de l'Exposition mondiale de la Presse catholique, dans l'audience accordée aux réfugiés espagnols et dans Notre message à l'occasion de la fête de Noël.
Même les ennemis les plus acharnés de l'Église, qui dirigent de Moscou cette lutte contre la civilisation chrétienne, témoignent, par leurs attaques incessantes en paroles et en actes, que la Papauté continue fidèlement, encore de nos jours, à défendre le sanctuaire de la religion chrétienne et qu'elle a mis en garde contre le péril communiste plus souvent et d'une manière plus persuasive que n'importe quel autre pouvoir public de ce monde.
NÉCESSITÉ D'UN NOUVEAU DOCUMENT SOLENNEL
6. Malgré ces avertissements paternels plusieurs fois renouvelés et qu'à Notre grande satisfaction Vous avez, Vénérables Frères, fidèlement communiqués et commentés à Vos fidèles, en plusieurs Lettres pastorales récentes, même en des Lettres collectives, malgré tout, propagé par d'habiles agitateurs, le danger va s'aggravant de jour en jour. C'est pourquoi il est de Notre devoir, croyons-Nous, d'élever à nouveau la voix en un document plus solennel, selon l'habitude du Siège Apostolique, Maître de vérité ; du reste, un pareil document répond au désir de tout l'univers catholique. L'écho de Notre voix, Nous en avons la ferme confiance, sera entendu partout où se trouvent des esprits libres de préjugés et des cœurs sincèrement désireux du bien de l'humanité : d'autant plus que Notre parole est aujourd'hui douloureusement confirmée par le spectacle des fruits amers produits par les idées subversives. Les effets que Nous avions prévus et annoncés se multiplient terriblement ; ils se réalisent dans les pays déjà dominés par le communisme ou ils menacent tous les autres pays du monde.
7. Nous voulons donc encore une fois, dans une brève synthèse, exposer les principes du communisme athée, tels qu'ils se manifestent surtout dans le bolchevisme, et montrer ses méthodes d'action. À ces faux principes, nous opposerons la lumineuse doctrine de l'Église, Nous indiquerons de nouveau, avec insistance, par quels moyens la civilisation chrétienne, la seule « Cité » vraiment « humaine », peut échapper à ce fléau satanique et se développer encore davantage pour le véritable bien-être de l'humanité.
DOCTRINE ET FRUITS DU COMMUNISME
LA DOCTRINE
Pseudo-idéal.
8. Le communisme d'aujourd'hui, d'une manière plus accusée que d'autres mouvements semblables du passé, renferme une idée de fausse rédemption. Un pseudo-idéal de justice, d'égalité et de fraternité dans le travail, imprègne toute sa doctrine et toute son activité d'un certain faux mysticisme qui communique aux foules, séduites par de fallacieuses promesses, un élan et un enthousiasme contagieux, spécialement en un temps comme le nôtre, où par suite d'une mauvaise répartition des biens de ce monde règne une misère anormale. On vante même ce pseudo-idéal, comme s'il avait été le principe d'un certain progrès économique : quand il est réel, ce progrès s'explique par bien d'autres causes, comme l'intensification de la production industrielle dans des pays qui en étaient presque privés, la mise en valeur d'énormes richesses naturelles, l'emploi de méthodes brutales pour faire d'immenses travaux à peu de frais.
Matérialisme évolutionniste de Marx.
9. La doctrine, que le communisme cache sous des apparences parfois si séduisantes, a aujourd'hui pour fondement les principes du matérialisme dialectique et historique déjà prônés par Marx ; les théoriciens du bolchevisme prétendent en détenir l'unique interprétation authentique. Cette doctrine enseigne qu'il n'existe qu'une seule réalité, la matière, avec ses forces aveugles ; la plante, l'animal, l'homme sont le résultat de son évolution. De même, la société humaine n'est pas autre chose qu'une apparence ou une forme de la matière qui évolue suivant ses lois ; par une nécessité inéluctable elle tend, à travers un perpétuel conflit de forces, vers la synthèse finale : une société sans classe.
Dans une telle doctrine, c'est évident, il n'y a plus de place pour l'idée de Dieu. Il n'existe pas de différence entre l'esprit et la matière, ni entre l'âme et le corps: il n'y a pas de survivance de l'âme après la mort, et par conséquent nulle espérance d'une autre vie. Insistant sur l'aspect dialectique de leur matérialisme, les communistes prétendent que le conflit, qui porte le monde vers la synthèse finale, peut être précipité grâce aux efforts humains. C'est pourquoi ils s'efforcent de rendre plus aigus les antagonismes qui surgissent entre les diverses classes de la société ; la lutte des classes, avec ses haines et ses destructions, prend l'allure d'une croisade pour le progrès de l'humanité.
Par contre, toutes les forces qui s'opposent à ces violences systématiques, quelle qu'en soit la nature, doivent être anéanties comme ennemies du genre humain.
Le sort de la personne humaine et de la famille.
10. De plus, le communisme dépouille l'homme de sa liberté, principe spirituel de la conduite morale ; il enlève à la personne humaine tout ce qui constitue sa dignité, tout ce qui s'oppose moralement à l'assaut des instincts aveugles. On ne reconnaît à l'individu, en face de la collectivité, aucun des droits naturels à la personne humaine ; celle-ci, dans le communisme, n'est plus qu'un rouage du système. Dans les relations des hommes entre eux, on soutient le principe de l'égalité absolue, on rejette toute hiérarchie et toute autorité établie par Dieu, y compris l'autorité des parents.
Tout ce qui existe de soi-disant autorité et subordination entre les hommes dérive de la collectivité comme de sa source première et unique. On n'accorde aux individus aucun droit de propriété sur les ressources naturelles ou sur les moyens de production, parce qu'ils sont l'origine d'autres biens, et que leur possession entraînerait la domination d'un homme sur l'autre. Voilà précisément pourquoi ce genre de propriété privée devra être radicalement détruit, comme la première source de l'esclavage économique.
11. En refusant à la vie humaine tout caractère sacré et spirituel, une telle doctrine fait nécessairement du mariage et de la famille une institution purement conventionnelle et civile, fruit d'un système économique déterminé. On nie par conséquent l'existence d'un lien matrimonial de nature juridico-morale qui soit soustrait au bon plaisir des individus ou de la collectivité et, par suite, on rejette l'indissolubilité de ce lien. En particulier, le communisme n'admet aucun lien spécial de la femme avec la famille et le foyer.
En proclamant le principe de l'émancipation de la femme, il l'enlève à la vie domestique et au soin des enfants pour la jeter dans la vie publique et dans les travaux de la production collective au même titre que l'homme ; le soin du foyer et des enfants est dévolu à la collectivité. Enfin on retire aux parents le droit de l'éducation, que l'on considère comme un droit exclusif de la communauté, c'est seulement au nom de la communauté et par délégation que les parents peuvent encore l'exercer.
Ce que deviendrait la société.
12. Que deviendrait donc la société humaine fondée sur de tels principes matérialistes ? Elle serait une collectivité sans autre hiérarchie que celle du système économique. Elle aurait pour unique mission la production des biens par le travail collectif et pour unique fin la jouissance des biens terrestres dans un paradis où chacun « donnerait selon ses forces et recevrait selon ses besoins ». C'est à la collectivité que le communisme reconnaît le droit ou plutôt le pouvoir discrétionnaire d'assujettir les individus au joug du travail collectif, sans égard à leur bien-être personnel, même contre leur propre volonté, et quand il le faut, par la violence. L'ordre moral aussi bien que l'ordre juridique ne serait plus, dès lors, qu'une émanation du système économique en vigueur ; il ne serait fondé que sur des valeurs terrestres, changeantes et caduques.
Bref, on prétend ouvrir une ère nouvelle, inaugurer une nouvelle civilisation résultant d'une évolution aveugle : « une humanité sans Dieu ! »
13. Enfin quand l'idéal collectiviste sera devenu pour tous une réalité, au terme utopique de cette évolution, où la société ne connaîtra plus les différences de classes, l'État politique, aujourd'hui instrument de domination des capitalistes sur les prolétaires, perdra toute sa raison d'être et « disparaîtra de lui-même ».
Cependant, en attendant cet âge d'or, le communisme considère l'Etat et le pouvoir politique comme le moyen le plus efficace et le plus universel pour arriver à ses fins.
14. Vénérables Frères, voilà le nouvel Evangile que le communisme bolchevique et athée prétend annoncer au monde, comme un message de salut et de rédemption ! Système rempli d'erreurs et de sophismes, opposé à la raison comme à la révélation divine : doctrine subversive de l'ordre social puisqu'elle en détruit les fondements mêmes, système qui méconnaît la véritable origine, la nature et la fin de l'État, ainsi que les droits de la personne humaine, sa dignité et sa liberté.
© Libreria Editice Vaticana – 1937
Commentaire des lectures du dimanche
« Quel est le grand commandement ? »
« Quel est le grand commandement ? » Ce passage fait partie d’un ensemble de quatre controverses qui, dans le temple de Jérusalem, opposent Jésus aux principaux groupes du judaïsme de son époque : pharisiens, hérodiens, sadducéens. Par trois fois, Jésus est interrogé en qualité de Rabbi, c’est-à-dire comme un maître dont on veut vérifier l’autorité. Par ses réponses, Jésus mène ses interlocuteurs à une interrogation de plus en plus radicale sur la vérité de leur attachement à Dieu et sur le mystère de sa personne. Après avoir résolu le problème de l’impôt dû à César, Jésus affronte la question du plus grand parmi les commandements.
Dans le judaïsme, cette question revêtait une particulière importance, étant donné la multiplicité des préceptes de la loi ; on n’en comptait pas moins de 613, répartis en 365 défenses, le nombre des jours d’une année, et en 248 commandements, selon le nombre des composants du corps humain. On comprend dès lors la nécessité de dégager et l’essentiel de l’accessoire, et la préoccupation des croyants qui cherchaient quel était le précepte fondamental et central de toute la Loi. La question est plus profonde qu’il n’y paraît, elle vise moins à établir une hiérarchie de précepte qu’à élucider l’essence même de l’exigence morale et à en déterminer l’ultime motivation.
En effet, si Dieu fait alliance avec l’homme et lui dévoile sa volonté à travers des préceptes de la loi, le respect le plus élémentaire exige que l’on s’enquière de l’orientation majeure de cette volonté, afin que l’observance des préceptes particuliers soit elle-même assumée dans un élan de base. Bref, il faut se demander dans quel esprit de vivre l’alliance, si l’on ne veut pas réduire la volonté divine à la conception ou à l’image que chacun pourrait s’en faire, ou bien à la matérialité d’une exécution sans souffle, sans dynamisme. La mise à l’épreuve de Jésus se situe, non seulement au plan d’une discussion de principe, mais encore au niveau du témoignage de vie. On pressent que c’est par l’engagement de toute son existence que Jésus fera la preuve de la vérité de sa réponse. Le maître interrogé commence par citer le texte du Deutéronome qui ramène l’essence de la loi à l’amour du Dieu unique, ce texte formait le cœur de la prière matinale du juif pieux : écoute, Israël, le seigneur notre Dieu est le Dieu unique. Tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout on avait tout en esprit. En cela, ses interlocuteurs ne peuvent que lui donner raison. Mais il y joint aussitôt la citation de cet autre commandement fondamental qui apparaît sur la liste des prescriptions morales et cultuelles du Lévitique : tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Jésus lie donc l’amour du prochain et l’amour de Dieu, tout en mettant l’amour de Dieu en premier puisque c’est le second commandement qui est semblable au premier et non l’inverse. Cependant, ce terme de semblable attire notre attention et établit une relation étroite entre les deux commandements. Relation étroite qui ne peut cependant être commentée de manière simpliste par des affirmations catégoriques du genre : « Il n’y a d’amour de Dieu que dans l’amour du prochain ». D’autant plus qu’il est difficile de faire une stricte équivalence entre l’amour de celui qui est bon, le miséricordieux, l’être parfait, et l’amour du prochain avec lequel j’entretiens une relation imparfaite marquée par le péché réciproque, voire par la violence. Cependant, une fois admis cette réflexion, il reste que l’idée d’équivalence entre les deux commandements de l’amour déroute la conscience chrétienne, qui se laisse aller facilement à privilégier l’un des deux pour oublier l’autre. Jésus nous invite donc à ne pas opposer l’amour de Dieu et celui des hommes. Les 2 commandements sont semblables : aimer Dieu, le créateur et le rédempteur de l’homme, et aimer l’homme, image et ressemblance de Dieu. Théoriquement, il nous est facile de comprendre cette non-opposition entre les deux amours. Ils sont même complémentaires, comme nous le dit Saint-Jean dans la première épître : « Bien-aimé, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu, et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. » (1 Jean 4,7)
Cependant de manière pratique, chaque jour, il nous faut choisir quelquefois entre un acte qui manifeste notre amour de Dieu et un autre acte qui manifesterait notre amour de l’homme. Il est une théorie de l’amour du prochain, ou une pratique de cet amour, qui en vient à se passer de Dieu. Comme il est une doctrine de l’amour de Dieu qui oublierait le prochain. Pourtant, malgré les difficultés théoriques et pratiques, la vie de Jésus nous montre un chemin possible. Le disciple du verbe incarné s’ouvre à une recherche qui vise les deux réalités : un amour du prochain prolongeant l’intimité personnelle avec le seigneur, et un l’amour de Dieu dont l’authenticité se vérifie dans la rencontre fraternelle avec autrui.
Celui qui se sait aimer de manière inconditionnelle, qui accueille en lui l’onction apaisante et guérissant de l’amour paternel de Dieu, origines et termes de tout amour, est bien près d’aimer lui-même son prochain. N’est-ce pas sur la certitude que les deux attitudes sont dans une étroite continuité que se base de l’affirmation de Jésus ? N’est-ce pas sur la certitude qu’il n’y a finalement qu’un amour, qu’il n’est qu’un don de soi, qu’une ouverture à autrui : ouverture aux autres qui devient ouverture à l’Autre, et accueil du tout Autre qui se fait accueil de tous les autres ? N’est-ce pas sur cette certitude que ce fond de la recherche indifférenciée, à laquelle sont appelés tous les chrétiens, de l’amour de Dieu et du prochain ? Car en définitive l’unification de l’amour de Dieu et du prochain se produit moins dans le choix de telle ou telle action que dans la manière dont on aime. Ne s’agit-il pas plus d’apprendre du Père à aimer comme il nous aime pour garantir notre amour fraternel.
© Carmel.asso – 2008