Pko 22.10.2017

Eglise cath papeete 1Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°56/2017

Dimanche 22 octobre 2017 – 29ème Dimanche du Temps ordinaire – Année A

Humeurs…

San Lorenzo… Michel Sardou chante le Pape François

Dans son nouvel album, Michel Sardou, 70 ans, a souhaité rendre hommage au souverain pontife à sa manière.

 

Un soir de mai de courant d'air

Dans les secrets du Vatican

François aussi à la fenêtre

Il va marcher jusqu’à la mer

Jusqu’au poisson à la poussière

Dans le mystère ce soir des frères

Et tombe avec le crépuscule

Tout les rêves flous de la jeunesse

Tout les soleils de Buenos Aires

Je suis de San Lorenzo

Et encore et encore

Les cris d'allégresse de ma jeunesse

Me déchirent le cœur

Me déchirent le cœur

La vie familière est froissée

La bicyclette de Dolores

Ce cri au fond de ses yeux verts

Tous ces tangos jamais dansés

Et ce ballon qui rebondit

Ces gens qui courent après la vie

Le silence pourpre se mélange

Au dernier rayon du couchant

Au pas feutré au couloir gris

Je suis de San Lorenzo

Et encore et encore

Les cris d'allégresse de ma jeunesse

Me déchirent le cœur

Je suis de San Lorenzo

Et encore et encore

Les cris d'allégresse de ma jeunesse

Me déchirent le cœur

Me déchirent le cœur

Ce dieu que tu cherches espère

Tu le trouvais dans le bario

Dans les yeux fou de Doleros

Et les clameurs des Blaugrana

La veridad et la plata

Qui est tu Jorge Bergoglio

Et il lui reste que la prière

Et dans cette obscurité neutre

François à genoux prie pour nous

François à genoux prie pour nous.

Laissez-moi vous dire…

XXème anniversaire de Radio Maria no te Hau

Une radio de proximité pour donner du sens…

« - Dis Papy, tu voudrais pas changer de portable ? Regarde, avec le mien je peux faire des photos, des films, aller sur Internet, chatter avec mes copains par whatsap…

- Tu peux aussi téléphoner, j’espère ! ? (rires)

- Tu sais, petit gars, il y a 45 ans j’avais ton âge. On n’avait pas le téléphone à la maison. On avait juste un petit poste de radio qui diffusait un seul programme – celui de l’OreuTeuFeu (ORTF) – de 6h du matin à 9h du soir. C’était le seul lien avec certaines îles grâce à l’émission « Allo les îles »... Quelques chanceux qui avaient une télévision ne disposaient que d’une seule chaîne … en noir et blanc… Tu te rends compte de la chance que tu as ? »

Cette semaine nous fêtons les 20 ans de Radio Maria no te Hau, la radio de notre diocèse. C’est une chance de disposer d’un tel moyen de communication. L’Église a toujours voulu être présente dans le monde des médias tant au niveau de la production, de la diffusion que de l’analyse des informations à transmettre.

Le Concile Vatican II a produit en 1963 un excellent outil d’analyse et de réflexion sur les « instruments de communication sociale » : le décret « Inter Mirifica ». Ce document a été maintes fois repris, commenté, enrichi au fil des années, notamment par le Conseil Pontifical pour les communications sociales. Le paragraphe 2 de ce décret résume bien le souci porté par les Pères conciliaires : « L’Église sait que ces instruments, quand ils sont utilisés correctement, rendent de grands services au genre humain : ils contribuent, en effet, d’une manière efficace au délassement et à la culture de l’esprit, ainsi qu’à l’extension et à l’affermissement du règne de Dieu. Mais elle sait aussi que les hommes peuvent les utiliser à l’encontre des desseins du Créateur et les tourner à leur propre perte. Son cœur maternel est angoissé à la vue des dommages que bien souvent leur mauvais usage a déjà causés à l’humanité. »

Dans notre diocèse les évêques successifs ont toujours eu à cœur d’utiliser les médias de leur époque pour contribuer au développement de la personne humaine et particulièrement à l’édification d’une société respectueuse de la dignité des personnes, de la justice et de la paix. C’est ainsi qu’en 1909 deux journaux ont été fondés : Le Semeur Tahitien et le Vea Katorika.

En 1967, la première émission Le Jour du Seigneur est diffusée à la radio et à la télévision. En 1997, des laïcs catholiques créent une radio « catholique » qui deviendra radio diocésaine en 1999 [Radio Maria no te Hau]. Aux îles Marquise c’est la radio Te Oko Nui qui verra le jour. Ajoutons à cela la présence ecclésiale effective sur tous les supports de communication électroniques.

En 20 ans Radio Maria no te Hau a progressé, nous sommes loin des techniques modestes mises en œuvre par ses fondateurs. D’année en année la qualité des émissions s’est améliorée ainsi que celle de leur diffusion. Grâce à l’informatique et à la diffusion satellitaire, elle émet 24h sur 24 et couvre pratiquement toutes les îles.

Une radio diocésaine comme Radio Maria no te Hau (ou Te Oko Nui) est une radio de proximité qui propose des émissions qui font sens pour les jeunes générations (ex. l’émission enfantine diffusée le mercredi) aussi bien que pour les plus âgés (ex. les témoignages de vie ou les enseignements diffusés sur quatre plages horaires différentes). Nombreux sont celles et ceux qui les écoutent, aussi bien dans les îles qu’à l’étranger.

Alors, que nos souhaits de « Joyeux Anniversaire » soient un encouragement pour tous les animateurs et bénévoles de cette radio qui contribuent à « servir la personne humaine, édifier la communauté humaine fondée sur la solidarité, la justice et l'amour et dire la vérité sur la vie humaine et son accomplissement en Dieu... » (Éthique dans les communications sociales, n.33, Vatican, 2000)

D.S.

Note :   on peut adresser un don à :

             - Radio Maria no te Hau B.P. 94  -  98713 PAPEETE

             - Te Oko Nui B.P. 10  -  98742 TAIOHAE

 

Annonce paroissiale… Appel pour l’Accueil Te Vai-ete

« Je rappelle aussi que mardi sera célébrée la Journée mondiale du refus de la misère. La misère n’est pas une fatalité : elle a des causes qui doivent être reconnues et supprimées, pour honorer la dignité de beaucoup de nos frères et sœurs, à l’exemple des saints ».

Pape François

À l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère l’Accueil Te Vai-ete lance un appel…

Nous sommes à la recherche d’un local d’environ 300 m2

sur un ou deux niveaux

mis à notre disposition à titre gracieux

pour une période de 20 ans.

Nous avons besoin d’un nouveau local pour l’Accueil Te Vai-ete plus spacieux

que nous aménagerions pour nos besoins…

Zone… périphérie proche du centre de Papeete

Idéalement dans la zone du lieu actuel…

Une âme généreuse entendra peut-être notre appel.

© Cathédrale de Papeete - 2017

Annonce paroissiale… Catéchèse pour les adultes

Le pape François nous invite à devenir disciples-missionnaires : élèves du Christ pour avoir le feu de transmettre la bonne nouvelle.

Cette invitation répond donc à une double exigence : progresser sur le chemin de notre bonheur, qui est le projet de Dieu pour nos vies, et répondre à la mission donnée par le Christ à ses disciples : « Allez et de toutes les nations faites des disciples » (Mt, 28,19).

La catéchèse des adultes est avant tout un chemin, tout au long de notre vie, de croissance spirituelle : savons-nous discerner comment Dieu agit dans nos vies de tous les jours ? Ce discernement, éclairé par la Parole et les enseignements de l’Église, doit nous aider à découvrir ou mieux découvrir la source d’une joie profonde : « Buvez et vous n’aurez plus jamais soif » (Jn, 4, 14). Elle doit nous aider à unifier nos vies, à les décloisonner. À comprendre aussi notre vocation, c’est à dire rejoindre nos aspirations les plus profondes, pour notre bien et celui de notre entourage.

Ce chemin, il est plus facile de le faire à plusieurs, c’est la raison de cet appel. Il s’agit de partager nos expériences de chrétien, avec juste ce qu’il faut d’enseignements. Ce n’est pas une université, ce n’est pas un cours fondamental.

Il n’y a pas de prérequis : SDF, étudiant(e), salarié(e) ou chef d’entreprise, célibataire ou marié(e), baptisé(e) ou non baptisé(e), peu engagé(e) ou très engagé(e), plus grande sera la diversité du groupe, plus il sera facile de voir Dieu à l’œuvre dans nos vies. N’oublions pas, sa Parole passe par les tout petits ! Pour les enseignements, nous partirons toujours des fondamentaux : retenir ce qui est essentiel, plutôt que d’avoir l’illusion de comprendre des choses très compliquées que nous aurons très vite oubliées.

Enfin, faire le lien entre les enseignements qui nous sont donnés le dimanche, Parole et homélie, et leur application dans nos vies.

Un beau programme donc, nous vous attendons tous les lundis de 18 à 19h, au 1er étage du presbytère, à partir de lundi prochain, le 23.

Éric BEUGNOT

© Cathédrale de Papeete - 2017

En marge de l’actualité…

« La Parole ne peut être conservé dans la naphtaline »

La naphtaline est le composant principal de ces petites boules blanches que nous mettons dans nos placards à linges pour repousser les mites. C’est cette image surprenante que le pape François a utilisée récemment en l’appliquant à la Parole de Dieu. La Parole « ne peut pas être conservée dans la naphtaline comme s’il s’agissait d’une vieille couverture dont il faudrait éloigner les parasites ! »

Que veut dire le pape ? De quel genre serait cette « naphtaline » par laquelle certains oseraient enfermer la Parole de Dieu ? Le pape François précise sa pensée : « la Parole de Dieu est une réalité dynamique, toujours vivante, qui progresse et qui croît vers un accomplissement que les hommes ne peuvent entraver ».

L’évangile de ce dimanche peut nous éclairer. Notons qu’à l’époque du Nouveau Testament, la naphtaline n’était pas connue. Toutefois, il existait bien des hommes religieux imaginant pouvoir enchaîner la Parole de Dieu. L’évangile cite des pharisiens qui ont l’intention de « prendre au piège Jésus en le faisant parler ». Tel est donc le plan : prendre Jésus en défaut et le faire enfermer par les autorités.

Le plan a bien réussi, Jésus fera effectivement l’objet d’une arrestation. La naphtaline dégage une odeur de vieux, sinon de mort. Elle correspond à ces puissances mauvaises qui veulent étouffer à tout prix la Parole, tuer la graine avant qu’elle ne germe. Mais, au final, l’échec des adversaires de Jésus a été d’autant plus cuisant, signe que nul ne peut entraver la force de l’Esprit !

Ces jours-ci, le pape François a posé des actes qui marquent son engagement, et celui de l’Eglise, à défendre la vie humaine contre les puissances de mort qui affectent notre monde. Le 11 octobre, il condamne fermement la peine de mort, contraire à l’inviolabilité et à la dignité de la personne. Lundi dernier, il appelle les responsables internationaux à s’attaquer aux causes de la faim : les conflits et les changements climatiques.

La veille, dimanche 15 octobre, il prononce la canonisation de 35 nouveaux saints, dont 30 martyrs du Brésil, pour lesquels il a ces mots : « Leur habit quotidien a été l’amour de Jésus, cet amour fou qui nous a aimés jusqu’au bout, qui a laissé son pardon et son vêtement à ceux qui le crucifiaient ».

En somme, il est temps de se débarrasser de nos naphtalines. Le vêtement du Christ n’en a nul besoin.

R.P. Vetea BESSERT

© Archidiocèse de Papeete - 2017

Audience générale du Pape Francois …

La conscience de la mort permet de donner un sens à la vie

Lors de l’audience générale de ce mercredi 18 octobre 2017, Place Saint-Pierre, le Pape François s’est arrêté sur l’espérance chrétienne face à la mort, « une réalité que notre civilisation moderne tend à annuler », a-t-il regretté à quelques jours de la Toussaint et de la commémoration des défunts. Cet oubli de la mort est pour le Pape une grave erreur spirituelle et anthropologique, car seule la prise en compte de cette réalité permet de donner à la vie un sens.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je voudrais confronter l’espérance chrétienne avec la réalité de la mort, une réalité que notre civilisation moderne a de plus en plus tendance à effacer. Ainsi, lorsque la mort arrive, pour quelqu’un qui nous est proche ou pour nous-mêmes, nous nous retrouvons sans y être préparés, privés aussi d’un « alphabet » adapté pour ébaucher des paroles qui aient du sens autour de son mystère qui demeure de toute façons. Et pourtant, les premiers signes de civilisation humaine sont justement passés à travers cette énigme. Nous pourrions dire que l’homme est né avec le culte des morts.

D’autres civilisations, avant la nôtre, ont eu le courage de la regarder en face. C’était un événement raconté par les personnes âgées aux nouvelles générations, comme une réalité inéluctable qui obligeait l’homme à vivre pour quelque chose d’absolu. Le psaume 89 dit : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse » (v.12). Compter ses jours fait que le cœur devient sage ! Des paroles qui nous renvoient à un sain réalisme, en chassant le délire de la toute-puissance. Que sommes-nous ? Nous sommes « un néant », dit un autre psaume (cf. 88,48) ; nos jours passent très vite : même si nous vivions cent ans, à la fin, il nous semblera que tout a été un souffle. J’ai souvent entendu des personnes âgées dire : « Ma vie a passé comme un souffle… ».

Ainsi, la mort met notre vie à nu. Elle nous fait découvrir que nos actes d’orgueil, de colère et de haine étaient vanité : pure vanité. Nous nous rendons compte avec regret que nous n’avons pas suffisamment aimé et que nous n’avons pas cherché ce qui était essentiel. Et en revanche, nous voyons ce que nous avons semé de vraiment bon : les personnes aimées pour lesquelles nous nous sommes sacrifiés et qui, maintenant, nous tiennent la main.

Jésus a éclairé le mystère de notre mort. Par son comportement, il nous autorise à nous sentir peinés lorsqu’une personne chère s’en va. Lui-même s’est troublé « profondément » devant la tombe de son ami Lazare et « s’est mis à pleurer » (Jn 11,35). Dans cette attitude, nous sentons Jésus très proche, notre frère. Il a pleuré pour son ami Lazare.

Et alors Jésus prie le Père, source de la vie, et ordonne à Lazare de sortir du tombeau. Et c’est ce qui se produit. L’espérance chrétienne puise dans ce comportement que Jésus assume contre la mort humaine : si elle est présente dans la création, elle est cependant une blessure qui défigure le dessein d’amour de Dieu et le Sauveur veut nous en guérir.

Ailleurs les Évangiles racontent l’histoire d’un père dont la fille est très malade et il s’adresse avec foi à Jésus pour qu’il la sauve (cf. Mc 5,21-24.35-43). Et il n’y a pas de personnage plus émouvant que celui d’un père ou d’une mère qui a un enfant malade. Et aussitôt, Jésus se met en route avec cet homme qui s’appelait Jaïre. À un certain moment, quelqu’un de la maison de Jaïre arrive et lui dit que l’enfant est morte et que ce n’est plus la peine de déranger le Maître. Mais Jésus dit à Jaïre : « Ne crains pas, crois seulement ». « N’aie pas peur, continue seulement de garder cette flamme allumée ! ». Et puis, lorsqu’ils seront arrivés à la maison, il réveillera l’enfant de la mort et la rendra vivante à ses proches.

Jésus nous place sur cette « ligne de crête » de la foi. À Marthe qui pleure la disparition de son frère Lazare, s’oppose la lumière d’un dogme : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11,25-26). C’est ce que Jésus redit à chacun d’entre nous, chaque fois que la mort vient déchirer le tissu de la foi et des liens qui nous sont chers. Toute notre existence se joue ici, entre le versant de la foi et le précipice de la peur. Jésus dit : « Je ne suis pas la mort, je suis la résurrection et la vie, crois-tu cela ? Crois-tu cela ? » Nous, qui sommes aujourd’hui ici sur la place, croyons-nous cela ?

Nous sommes tous petits et sans défense devant le mystère de la mort. Mais quelle grâce si, à ce moment-là nous gardons dans le cœur la flamme de la foi ! Jésus nous prendra par la main, comme il a pris par la main la fille de Jaïre, et il redira encore une fois : « Talitha koum », « Jeune fille, lève-toi ! » (Mc 5,41). Il nous le dira, à chacun de nous : « Relève-toi, ressuscite ! ». Je vous invite, maintenant, à fermer les yeux et à penser à ce moment : celui de notre mort. Que chacun de nous pense à sa mort et s’imagine ce moment qui adviendra, quand Jésus nous prendra par la main et nous dira : « Viens, viens avec moi, lève-toi ». L’espérance finira là et ce sera la réalité, la réalité de la vie. Réfléchissez bien : Jésus lui-même viendra vers chacun de nous et nous prendra par la main, avec sa tendresse, sa douceur, son amour. Et que chacun répète dans son cœur la parole de Jésus : « Lève-toi, viens ! Lève-toi, viens ! Lève-toi, ressuscite ! »

C’est notre espérance devant la mort. Pour celui qui croit, c’est une porte qui s’ouvre tout grand, complètement ; pour celui qui doute, c’est un rayon de lumière qui filtre d’un seuil qui ne s’est pas fermé du tout. Mais pour nous tous, ce sera une grâce, lorsque cette lumière, de la rencontre avec Jésus, nous illuminera.

© Libreria Editrice Vatican - 2017

Déclaration de Rome…De la manière dont on traite les enfants on peut juger une société

Le pape François a reçu en audience les participants du premier congrès intitulé « La dignité de l’enfant dans le monde numérique » –,vendredi 6 octobre 2017, au Palais apostolique du Vatican.

La vie de chaque enfant est unique, importante et précieuse, et chaque enfant a le droit à la dignité et à la sécurité. Cependant, aujourd’hui, la société mondiale est en train de faillir profondément dans la protection de ses enfants. Des millions de mineurs sont abusés et exploités de la manière la plus tragique et la plus indescriptible dans le monde, à une échelle sans précédent.

Les progrès technologiques exponentiels et leur intégration dans notre vie quotidienne ne sont pas en train de changer seulement ce que nous faisons et comment nous le faisons, mais ils sont en train de changer ce que nous sommes. Une grande partie de l’impact de ces changements a été définitivement positif. Cependant, nous devons affronter un côté obscur de ce nouveau monde, un monde qui est en train de rendre possible un grand nombre de méfaits sociaux capables de blesser les membres les plus vulnérables de la société.

Alors qu’il est hors de doute qu’Internet crée de nombreux bienfaits et de multiples opportunités en termes d’inclusion sociale et de niveau d’instruction, à ce jour des contenus toujours plus extrêmes et déshumanisants sont pratiquement à portée de main des enfants. La prolifération des réseaux sociaux qui ne comportent que des actes insidieux comme la cibervoyoucratie, le harcèlement et les extorsions sexuelles sont en train de devenir toujours plus communs. Dans sa spécificité, l’ampleur et la portée des abus sexuels sur des mineurs et de l’exploitation en ligne est bouleversante. Un très grand nombre d’images d’abus sexuels sur des enfants et des jeunes est disponible en ligne et croît sans cesse.

L’impact délétère de la pornographie sur l’esprit malléable des enfants est un autre dommage auquel les réseaux les exposent.

Nous, nous partageons la vision d’un Internet qui soit accessible à tous. Toutefois nous croyons qu’elle doit comprendre aussi la reconnaissance de la valeur non négociable de la protection de tous les mineurs.

Il s’agit de défis énormes, mais nous ne pouvons pas nous laisser abattre ni décourager. Nous devons travailler ensemble afin de chercher des solutions positives pour tous, capables de promouvoir la responsabilité de chacun. Nous devons nous assurer que tous les mineurs aient un accès sécurisé à Internet, afin d’enrichir leur formation, leurs communications et leurs relations.

Les entreprises qui travaillent dans l’environnement des nouvelles technologies et les gouvernements ont pris un rôle directeur dans cette bataille et ils doivent accomplir des innovations continues pour garantir une meilleure protection des mineurs. Nous devons aussi solliciter les familles, le voisinage, la communauté de toutes les parties du monde et leurs enfants afin qu’ils soient plus conscients de l’impact exercé par Internet sur les mineurs.

Nous disposons déjà de plateformes puissantes et de d’opérateurs importants au niveau mondial qui sont en train d’accomplir des progrès significatifs pour la réalisation de ces aspirations. Le Centre for Child Protection de l’Université Pontificale Grégorienne met en avant un travail international en faveur de la protection dans 30 pays et 4 continents. WePROTECT Global Alliance, fondée au Royaume Uni, en collaboration avec l’Union Européenne et les États Unis, réunit dans cette lutte 70 nations, 23 entreprises technologiques et de nombreuses organisations internationales.

Les Nations Unies sont à la tête d’un effort mondial afin de rejoindre l’Objectif pour le Développement Durable 16.2, pour éradiquer la violence contre les enfants avant 2030, en particulier à travers le partenariat mondial « End Violence Against Children ».

Il s’agit d’un problème qui ne peut être résolu par une nation, une entreprise ou une religion toute seule, c’est un problème global qui nécessite des solutions globales. Cela demande que nous construisions une acceptation diffuse et que nous mobilisions pour des actions tous les gouvernements, toutes les fois religieuses, toutes les entreprises et institutions.

Déclaration de Rome

La Déclaration de Rome lance un appel à agir :

1 – Aux autorités mondiales, afin qu’ils entreprennent une campagne globale de sensibilisation pour éduquer et informer les personnes dans le monde par rapport à la gravité et à l’extension de l’abus et de l’exploitation des enfants du monde entier, et pour les pousser à demander des interventions aux dirigeants nationaux.

2 – Aux autorités des grandes religions du monde, afin qu’elles informent et mobilisent les disciples de toutes les fois religieuses afin qu’elles s’unissent dans un mouvement global pour protéger les enfants du monde.

3 – Aux parlements du monde entier, afin qu’ils améliorent la législation pour une protection plus efficace des mineurs et appellent ceux qui se rendent responsables de l’abus et de l’exploitation des enfants, à rendre compte de leurs crimes.

4 – Aux dirigeants des entreprises technologiques, afin qu’ils s’engagent à développer et mettre en place de nouveaux outils et des technologies afin de contrer la prolifération d’images d’abus sexuels sur Internet et empêcher la redistribution des images des mineurs identifiés comme victimes.

5 – Aux ministères de la santé publique du monde et aux dirigeants des organisations non gouvernementales, afin qu’elles augmentent les actions pour sauver les victimes les plus jeunes et améliorent les programmes de soin pour les victimes d’abus et d’exploitation sexuelle.

6 – Aux agences gouvernementales, à la société civile et les forces de l’ordre, afin qu’elles travaillent pour améliorer la reconnaissance et l’identification des victimes, et assurent de leur aide vers le nombre énorme d’abus et d’exploitation sexuels sur les mineurs encore cachés.

7 – Aux forces de l’ordre du monde, afin qu’ils augmentent la capacité locale et mondiale, afin d’améliorer l’échange d’informations dans le domaine des investigations et augmentent les efforts de collaboration quant aux crimes contre les mineurs qui traversent les frontières nationales.

8 – Aux institutions médicales du monde, afin qu’elles augmentent la formation des professionnels de santé pour l’identification des indicateurs d’abus et d’exploitation sexuels et améliorent les modalités d’information et de soin.

9 – Aux institutions privées et gouvernementales, afin qu’elles augmentent les ressources pour les professionnels dans le domaine psychiatrique et les experts dans les autres types de soins, de manière à augmenter les services de soin et de réhabilitation pour les enfants qui sont abusés et exploités.

10 – Pour les autorités ayant des responsabilités dans le domaine de la santé publique, afin qu’elles promeuvent la recherche sur l’impact que l’exposition à la pornographie explicite et extrême en ligne exerce sur la santé des enfants et adolescents.

11 – Aux dirigeants des gouvernements du monde entier, aux corps législatifs, aux industries privées et aux institutions religieuses, afin qu’elles promeuvent et réalisent des techniques afin d’empêcher les enfants et les jeunes d’avoir accès aux contenus Internet où doit pouvoir accéder seulement un public adulte.

12 – Aux gouvernements, aux industries privées et aux institutions religieuses, afin qu’ils entreprennent des campagnes mondiales de sensibilisation adressées aux enfants et aux jeunes, pour les former et leur fournir les instruments nécessaires pour une utilisation sûre et responsable d’Internet et pour éviter que soit fait du mal une foule de leur âge.

13 – Au gouvernements, aux industries privées et aux institutions religieuses, afin qu’elles entreprennent des initiatives globales de sensibilisation afin de rendre les citoyens de tous les pays plus attentifs et conscients par rapport aux abus et à l’exploitation sexuelle des mineurs, afin qu’ils les encouragent à signaler les cas d’abus et ‘exploitation aux autorités compétentes, quand ils voient, ont connaissance ou aient des suspicions que cela arrive.

Dans cette ère de l’Internet, le monde affronte des défis sans précédents afin d’encadrer les droits de la dignité des enfants et les protéger de l’abus et de l’exploitation. Ces défis requièrent une nouvelle manière de penser et de nouvelles approches, une conscience plus élevée au niveau mondial et un leadership inspiré. Pour cette raison, cette Déclaration de Rome fait appel à tous, afin que tous se lèvent pour la défense de la dignité des mineurs.

© Libreria Editrice Vatican - 2017

Le Grenadier… l’important c’est d’aimer !

Le symbolisme de cet arbre est riche : l'amour humain entre époux, l’amour de Dieu pour son peuple, les noces mystiques du Christ avec son Église. Le livre des Cantiques, comme les poètes grecs, romains et les poètes modernes, évoque ce symbole de la beauté et de l'amour.

« Voici L’Automne : un long baiser du soleil a roussi les étangs ; les lointains sont vermeils de feuillage » ! Automne chatoyant qui mêle « son or et sa pourpre aux dernières verdures restées vives, comme si des gouttes de soleil fondu avaient coulé du ciel dans l’épaisseur des bois »Les feuilles qui commencent à tomber peuvent bien joncher les sentiers, « elles invitent à contempler, avec plus d’attention et de recueillement, ces splendeurs qui vont s’effacer. Alors tous les sentiments prennent une teinte de douce mélancolie, l’amour s’empare du cœur avec une puissance jusque-là inconnue » et, « sous les feux d’un soleil invisible et puissant, il se fait semblable à un fruit mûrissant »[1].

Ces vers de poètes modernes rejoignent l’inspiration des Grecs et des Romains qui ont fait de la grenade le symbole de la beauté et de l’amour.

Fruit magnifique, la grenade contient une pulpe qui entoure des graines comestibles. C’est en automne qu’elle atteint sa maturité. Elle vient de l’Iran et du nord-est de la Turquie et pousse dans les régions à climat méditerranéen. Les Romains, croyant qu’elle était originaire d’Afrique du nord, l’appelaient la « pomme punique » (punicum granatum). En réalité, le grenadier fut importé par les Phéniciens lors de la fondation de Carthage (814 av. J.-C.). C’est un arbuste longévif, aux feuilles brillantes en forme d’ellipses allongées et aux fleurs rouge-orangé qui ont toujours symbolisé l’ardeur amoureuse.

Selon la légende, le Troyen Pâris mit fin à la dispute entre les déesses grecques Héra, Athéna et Aphrodite pour savoir qui était la plus belle en offrant une grenade à la dernière.

Dans le livre des Cantiques, de par l’harmonie de ses formes et sa couleur passion, elle évoque l’amour humain entre époux, l’amour de Dieu pour son peuple, les noces mystiques du Christ avec son Église. Ce recueil de poèmes manifeste la délicatesse des sentiments de l’Époux pour sa Bien-aimée. Car si la grenade attire l'attention, elle ne laisse voir que son enveloppe extérieure, et non la pulpe transparente cachée sous l'écorce du fruit : son intérieur est voilé. De même la joue de l’épouse sous son voile : « Comme un ruban d’écarlate, tes lèvres ; tes paroles, une harmonie. Comme une moitié de grenade, ta joue au travers de ton voile »[2].

L’Ancien Testament voit aussi en elle une image de la gloire céleste. C’est pourquoi elle décorait les rouleaux de la Thora.

Par ailleurs, les prêtres de Yahvé revêtaient dans l’exercice de leurs fonctions des vêtements sacrés qui reflétaient la dignité du culte, et notamment l’éphod, sorte de « dalmatique », par-dessus leur robe. Celui du grand-prêtre était de broderie, fait d’un tissu de différentes couleurs très-riche, composé d'or, de pourpre violette et écarlate, de cramoisi et de fin lin retors, où étaient enchâssées des pierres précieuses…[3] Le bord inférieur de sa tunique était garni de grenades de pourpre violette et écarlate entremêlées de clochettes d’or… « qui tintaient à chacun de ses pas, se faisant entendre dans le Temple »[4].

Elle servit aussi de motif décoratif pour rehausser la splendeur de celui-ci : le roi Salomon fit couronner les chapiteaux en forme de fleur des deux colonnes de bronze qui se dressaient devant le vestibule, de chaque côté de l’entrée, de deux rangées de grenades serties en treillis[5].

Symbole de la fécondité de l’amour d’où naît la communion fraternelle

Le symbolisme de la grenade relève de celui, plus général des fruits à nombreux pépins : celui de la fécondité.

L'arbuste tout entier, en raison de ses fleurs rouges parfumées, était dans l’Antiquité comme une incarnation de l'amour, du mariage… et de la postérité désirée. À Rome, on en tressait des couronnes portées par les mariées le jour de leurs noces. La Mystique chrétienne a transposé ce symbolisme au plan spirituel. C'est ainsi que saint Jean de la Croix fait des petits grains de la grenade renfermés dans leur enveloppe circulaire le symbole des effets innombrables des perfections divines : « Leur figure ronde exprime l'éternité de Dieu qui n'a, comme le cercle, ni commencement ni fin »[6].

Dans la grenade, les Pères de l’Église voient l’ecclesia : la communauté des croyants regroupée autour de Jésus et baignée en son sang rédempteur ; les membres du Peuple de Dieu serrés dans la main blessée du Semeur divin, unis sous une même écorce comme Corps du Christ. En effet, le rouge vif de chacun des grains symbolise le sang et la vie répandue, et la couleur du suc que l’on tire de la grenade fait écho à la Passion du Seigneur.

Les grains multiples, regroupés dans une enveloppe unique, ne renvoient-ils pas aux fidèles soudés dans une même foi ? Et l’image de la grenade éclatée, ses grains autour d’elle éparpillés, n’est-elle pas pour eux une allégorie de la multiplicité des dons divins offerts avec générosité, du partage, et de la charité ? Une invitation à répondre, comme la Bien-aimée, à l’attente de l’Époux : « Je te ferai boire un vin parfumé, ma liqueur de grenades »[7] ? « Si elle appelle siennes ces grenades ou connaissances élevées, bien qu’elles soient de Dieu, c’est que Dieu les lui a données ; les considérant comme son propre bien, elle les lui offre à son tour… de telle sorte que tous deux ensemble en ont la jouissance »[8].

À partir de la Renaissance, dans le domaine artistique, on compte de nombreuses Vierges dites « à la grenade » (Madone de Stuppach de Grünewald, Madone à la grenade de Lorenzo di Credi…), dont l’une des plus célèbres est celle de Botticelli : Marie tient à la main le fruit que l'Enfant goûte pour symboliser, par sa couleur rouge, le sang qu’il versera lors de sa Passion.

« La contemplation de la grenade entr’ouverte qui répand son nectar de toutes parts ne nous encourage-t-elle pas à ouvrir notre cœur à la bienveillance ? L’intuition providentielle du poète nous y engage : « C'est l'heure où le soleil blanchit les vastes cieux, et fend l'écorce d'or des grenades vermeilles »[9].

Bertrand Cauvin, expert forestier

Abbé Patrick Pégourier

© Opus Dei – 2017


[1] Mélange poétique : Cécile Sauvage / Guy de Maupassant / Alphonse Karr /Ondine Valmore.

[2] 4, 3.

[3] Ex 28, 6-9.

[4] Cf. Ex 28, 31-34. Si 45, 9.

[5] Cf. 1 R, 7, 42.

[6] Le Cantique spirituel, 36e strophe.

[7] Ct 8, 2.

[8] Saint Jean de la Croix ibid.

[9] Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886.

Commentaire des lectures du dimanche

Nous venons d’entendre une des phrases les plus célèbres de tout l’Évangile : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). 

À la provocation des pharisiens qui, pour ainsi dire, voulaient lui faire passer l’examen de religion et le prendre en défaut, Jésus répond avec cette phrase ironique et géniale. C’est une réponse à effet que le Seigneur livre à tous ceux qui se posent des problèmes de conscience, surtout quand entrent en jeu leurs intérêts, leurs richesses, leur prestige, leur pouvoir et leur réputation. Et cela arrive de tout temps, depuis toujours. 

L’accent de Jésus retombe sûrement sur la seconde partie de la phrase : « Et (rendez) à Dieu ce qui est à Dieu ». Cela signifie reconnaître et professer – face à n’importe quel type de pouvoir – que seul Dieu est le Seigneur de l’homme, et qu’il n’y en a pas d’autre. C’est la nouveauté éternelle à découvrir chaque jour, en vainquant la peur que nous éprouvons souvent devant les surprises de Dieu.

Lui n’a pas peur de la nouveauté ! C’est pourquoi, il nous surprend continuellement, nous ouvrant et nous conduisant par des chemins imprévus. Il nous renouvelle, c’est-à-dire qu’il nous fait « nouveaux », continuellement. Un chrétien qui vit l’Évangile est « la nouveauté de Dieu » dans l’Église et dans le monde. Et Dieu aime beaucoup cette « nouveauté » !

« Rendre à Dieu ce qui est à Dieu », signifie s’ouvrir à sa volonté, lui consacrer notre vie et coopérer à son Royaume de miséricorde, d’amour et de paix.

Là se trouve notre force véritable, le ferment qui la fait lever et le sel qui donne saveur à chaque effort humain contre le pessimisme dominant que nous propose le monde. Là se trouve notre espérance parce que l’espérance en Dieu n’est donc pas une fuite de la réalité, elle n’est pas un alibi : c’est rendre à Dieu d’une manière active ce qui lui appartient. C’est pour cela que le chrétien regarde la réalité future, celle de Dieu, pour vivre pleinement la vie – les pieds bien plantés sur la terre – et répondre, avec courage, aux innombrables nouveaux défis.

Nous l’avons vu ces jours-ci durant le Synode extraordinaire des Évêques – « Synode » signifie « marcher ensemble ». Et en effet, pasteurs et laïcs de chaque partie du monde ont apporté ici à Rome la voix de leurs Églises particulières pour aider les familles d’aujourd’hui à marcher sur la route de l’Évangile, le regard fixé sur Jésus. Ce fut une grande expérience dans laquelle nous avons vécu la synodalité et la collégialité, et nous avons senti la force de l’Esprit Saint qui guide et renouvelle toujours l’Église appelée, sans délai, à prendre soin des blessures qui saignent et à rallumer l’espérance pour beaucoup de gens sans espérance.

Pour le don de ce Synode et pour l’esprit constructif offert par tous, avec l’apôtre Paul : « À tout moment, nous rendons grâce à Dieu au sujet de vous tous, en faisant mémoire de vous dans nos prières » (1Th 1, 2). Et que l’Esprit Saint qui, en ces jours laborieux nous a donné de travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité, accompagne encore la marche qui, dans les Églises de toute la terre, nous prépare au prochain Synode Ordinaire des Évêques d’octobre 2015. Nous avons semé et nous continuerons à semer avec patience et persévérance, dans la certitude que c’est le Seigneur qui fait croître tout ce que nous avons semé (cf. 1 Co 3, 6). 

En ce jour de la béatification du Pape Paul VI, me reviennent à l’esprit ses paroles, par lesquelles il a institué le Synode des Évêques : « En observant attentivement les signes des temps, nous nous efforçons d’adapter les orientations et les méthodes… aux besoins croissants de notre époque et à l’évolution de la société » (Lett. ap. Motu proprio Apostolica sollicitudo).

À l’égard de ce grand Pape, de ce courageux chrétien, de cet apôtre infatigable, nous ne pouvons dire aujourd’hui devant Dieu qu’une parole aussi simple que sincère et importante : merci ! Merci à notre cher et bien-aimé Pape Paul VI ! Merci pour ton témoignage humble et prophétique d’amour du Christ et de son Église !

Dans son journal personnel, le grand timonier du Concile, au lendemain de la clôture des Assises conciliaires, a noté : « Peut-être n’est-ce pas tant en raison d’une aptitude quelconque ou afin que je gouverne et que je sauve l’Église de ses difficultés actuelles, que le Seigneur m’a appelé et me garde à ce service, mais pour que je souffre pour l’Église, et qu’il soit clair que c’est Lui, et non un autre, qui la guide et qui la sauve » (P. Macchi, Paul VI à travers son enseignement, de Guibert 2005, p.105)Dans cette humilité resplendit la grandeur du Bienheureux Paul VI qui, alors que se profilait une société sécularisée et hostile, a su conduire avec une sagesse clairvoyante – et parfois dans la solitude – le gouvernail de la barque de Pierre sans jamais perdre la joie ni la confiance dans le Seigneur. 

Paul VI a vraiment su « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » en consacrant sa vie tout entière à « l’engagement sacré, solennel et très grave : celui de continuer dans le temps et d’étendre sur la terre la mission du Christ » (Homélie pour le rite du couronnement), en aimant l’Église et en la guidant pour qu’elle soit « en même temps mère aimante de tous les hommes et dispensatrice du salut » (Lett. ap. Ecclesiam Suam, Prologue).

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