Pko 17.02.2017

Eglise cath papeete 1

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°09/2017

Vendredi 17 février 2017 – Veillée préparatoire à l’ordination épiscopale – Année A

« Sois le berger de mes brebis »

Veillée de prière du vendredi 17 février 2017

Entrée C105 LECOT

R- Nous formons un même corps,

     nous qui avons part au même pain.

     Et Jésus Christ est la tête de ce corps ;

     l’Église du Seigneur.

1-  Je suis le pain vivant descendu du ciel,

     qui mange de ce pain, vivra pour toujours ;

     Et ce pain que je vous donne,

     c’est ma chair livrée pour la vie du monde.

2-  Le corps est un mais il y a plusieurs membres,

     qui malgré leur nombre ne font qu’un seul corps.

     Nous avons été baptisés dans un seul Esprit.

     Pour être un seul corps abreuvé au même Esprit.

8-  Rendons grâce à notre Père qui nous aime, avec tendresse,

     à son Fils Jésus Christ qui nous libère de la mort.

     À l’Esprit d’amour qui nous unit, et fait l’Église

     maintenant et toujours dans les siècles des siècles, Amen.

Introduction

S-  Au nom du Père et du Fils, et du Saint Esprit.

A- Amen.

S-  Seigneur ouvres mes lèvres

A- et ma bouche publiera ta louange.

S-  Gloire au père et au fils et au Saint-Esprit

A- Au Dieu qui est, qui était et qui vient

     pour les siècles des siècles. Amen.

Hymne (Didier RIMAUD)

1-  Regarde où nous risquons d'aller

     Tournant le dos à la cité de la souffrance.

     Ta Pâque est lente aux yeux de chair de tes bourreaux

     Explique-nous le livre ouvert à coups de lance

2-  Comment marcherions-nous vers toi,

     Quand il est tard, si tu ne vas où vont nos routes ?

     Ne manque pas aux pèlerins mais viens t'asseoir :

     La nappe est mise pour le pain et pour la coupe.

3-  Comment te saurons- nous vivant

     Et l'un de nous, si tu ne prends ces simples choses ?

     Partage-nous ton corps brisé pour que le jour

     Se lève au fond des cœurs troublés où tu reposes.

4-  Ce jour que nous sentons lever,

     Nous le voyons à la clarté de ton visage

     Ne laisse pas le vent do nuit ni les démons

     Éteindre en nous le feu qui luit sur ton passage.

5-  Remets entre nos mains tendues

     À te chercher, l'Esprit reçu de ta patience

     Éclaire aussi l'envers du cœur où le péché

     Revêt d'un masque de laideur ta ressemblance.

Premier Psaume

Ps 121 : Dans la joie nous irons à la maison du Seigneur

R- Aue te ‘oa’oa te paraura’a hia mai iau e,

     tatou e haere i te fare o te Fatu.

     I teie nei te ti’a nei, to matou mau avae,

     i mua i te mau uputa, e Ierutarema e (Ierutarema e)

     Ua patu hia Ierutarema mai te ho’e oire,

     ua ‘ati’ati maita’i hia te mau fare ei tino ho’e (ei tino ho’e)

     Ei reira te mau opu e ruru ai, te mau opu a te Fatu,

     ia haere i ni’a e haamaita’i i tei’oa a te Fatu.

     E pure no Ierutarema ia noa’a iana te hau,

     ei hau to te feia e here ia ‘oe (e here ia ‘oe)

     Ia vai maite te hau i roto i te mau patu,

     e’aua ia ‘oe e te ‘oa’oa, i roto i to mau aora’i (to mau aora’i).

Deuxième Psaume

Ps 126 : Que le Seigneur nous bâtisse la maison et garde la ville.

Ant : Que le Seigneur nous bâtisse la maison et garde la ville

01  Si le Seigneur ne bâtit la maison,

     les bâtisseurs travaillent en vain ; *

     si le Seigneur ne garde la ville,

     c'est en vain que veillent les gardes. 

02    En vain tu devances le jour,

     tu retardes le moment de ton repos, +

tu manges un pain de douleur : *

     Dieu comble son bien-aimé quand il dort. 

03    Des fils, voilà ce que donne le Seigneur,

     des enfants, la récompense qu'il accorde ; *

04    comme des flèches aux mains d'un guerrier,

     ainsi les fils de la jeunesse.

05    Heureux l'homme vaillant

     qui a garni son carquois de telles armes ! *

     S'ils affrontent leurs ennemis sur la place,

     ils ne seront pas humiliés.

     Rendons gloire au Père tout-puissant,

     À son Fils Jésus-Christ notre Seigneur,

     A l’Esprit qui habite en nos cœurs

     pour les siècles des siècles. Amen.

Ant : Que le Seigneur nous bâtisse la maison et garde la ville

Cantique du Nouveau testament

Cantique (Ep 1,) - À la louange de sa gloire

Ant : À la louange de sa gloire

03  Béni soit Dieu, le Père

     de notre Seigneur Jésus Christ !

     Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, *

     au ciel, dans le Christ.

04    Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, *

     pour que nous soyons saints, immaculés devant lui

          dans l’amour.

05  Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs *

     par Jésus, le Christ.

06  Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, *

     la grâce qu’il nous donne, dans le Fils bien-aimé.

07  En lui, par son sang, *

     nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes.

08  C’est la richesse de la grâce

          que Dieu a fait déborder jusqu’à nous *

     en toute sagesse et intelligence.

09  Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté,

     selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ :

10  pour mener les temps à leur plénitude, +

     récapituler toutes choses dans le Christ, *

     celles du ciel et celles de la terre.

     Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit

     pour les siècles des siècles. Amen.

Ant : À la louange de sa gloire

Parole de Dieu (Is 9, 1-6)

01 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. 02 Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin. 03 Car le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane. 04 Et les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les a dévorés. 05 Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ». 06 Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !

Commentaire

Homélie de Saint Augustin pour l’ordination d’un évêque

Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. Voilà comment le Seigneur a servi, voilà quels serviteurs il a voulu avoir en nous. Il a donné sa vie en rançon pour la multitude : il nous a rachetés.

Qui de nous est capable de racheter quelqu’un ? C’est par son sang, c’est par sa mort que nous avons été rachetés de la mort, c’est par son abaissement que nous avons été relevés. Mais nous aussi, nous devons aider ses membres à notre faible mesure, parce que nous sommes devenus ses membres ; s’il est le chef, nous sommes le corps.

Dans sa Lettre, l’Apôtre Jean nous exhorte à imiter l’exemple du Seigneur, qui avait dit : Celui qui veut être le premier parmi vous sera votre serviteur. C’est ainsi que le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. Donc saint Jean nous dit, en nous exhortant à cette ressemblance : Le Christ a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères.

C’est encore le Seigneur lui-même qui demande, après la résurrection : Pierre, m’aimes-tu ? Pierre répondit : Je t’aime. Jésus interrogea trois fois. Pierre répondit trois fois, et le Seigneur dit, au bout de trois fois : Sois le berger de mes brebis.

Comment me montres-tu que tu m’aimes, sinon en étant le berger de mes brebis ? Que me donneras-tu, en m’aimant, alors que tu attends tout de moi ? Ce que tu feras en m’aimant, tu en as la possibilité : Sois le berger de mes brebis.

Une fois, deux fois, trois fois : M’aimes-tu ? – je t’aime. – Sois le berger de mes brebis. Il avait nié trois fois, par peur ; il a affirmé trois fois par amour.

Ensuite, lorsque le Seigneur à la troisième fois lui eut confié ses brebis, parce qu’il répondait en affirmant son amour, en condamnant et en effaçant sa crainte, le Seigneur jouta aussitôt : Lorsque tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même, et tu allais où tu voulais ; quand tu seras vieux, c’est un autre qui te mettra ta ceinture pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Il lui annonçait sa croix, il lui prédisait sa passion.

En allant jusque-là, le Seigneur lui dit : Sois le berger de mes brebis, c’est-à-dire : Souffre pour mes brebis.

     Il n’est pas de plus grand amour

     que de mourir pour celui qu’on aime.

R- Qui perd sa vie la trouvera

     Christ a donné sa vie pour nous ;

     donnons-là, nous aussi, pour nos frères.

     Nous sommes passés de la mort à la vie,

     puisque nous aimons nos frères.

Cantique évangélique

Le Cantique de Marie (Lc 1, 46-55)

Ant : Heureuse es-tu Vierge Marie, toi qui a cru ! En toi s’est accomplie la parole de Dieu.

46  Mon âme exalte le Seigneur, 

47  exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

48  Il s’est penché sur son humble servante ;

     désormais tous les âges me diront bienheureuse.

49  Le Puissant fit pour moi des merveilles ;

     Saint est son nom !

50  Sa miséricorde s’étend d’âge en âge

     sur ceux qui le craignent.

51  Déployant la force de son bras,

     il disperse les superbes.

52  Il renverse les puissants de leurs trônes,

     il élève les humbles.

53  Il comble de biens les affamés,

     renvoie les riches les mains vides.

54  Il relève Israël son serviteur,

     il se souvient de son amour,

55  de la promesse faite à nos pères,

     en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais.

     Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit

     pour les siècles des siècles. Amen.

Ant : Heureuse es-tu Vierge Marie, toi qui a cru ! En toi s’est accomplie la parole de Dieu.

Louange et intercession

     Louons le Christ Grand Prêtre pris parmi les hommes pour intervenir en notre faveur, et prions-le :

R- Sauve ton peuple, bénis ton héritage.

     Tu as donné à ton Église des pasteurs animés de l’esprit de l’Évangile,

-    Accorde à ton peuple la même connaissance et le même courage.

     À la prière de Moïse et de tes saints pasteurs, tu as pardonné les péchés de ton peuple,

-    à leur intercession, purifie l’Église aujourd’hui.

     Tu t’es choisi des saints parmi ton peuple, et tu les as conduits par ton Esprit,

-    donne ce même Esprit à tous les pasteurs de ton Église.

     Toi, l’unique richesses des saints,

-    ne permets pas qu’aucun homme, sauvé par ton sang, demeure loin de toi.

     Toi qui donne la vie au troupeau par la main de tes pasteurs,

-    ne permets pas qu’aucun défunt se perde ; tu t’es livré pour eux, sauve-les.

Notre Père (Dédé I)

     E to matou Metua i te ra’i ra,

     ia ra’a to ‘oe i’oa,

     ia tae to ‘oe ra hau,

     ia haapa’o hia to oe hina’aro,

     i te fenua nei, mai tei te ra’i ato’a ra.

     Hô mai i te ma’a e au ia matou, i teie nei mahana,

     e faaore mai ta matou hara ma ia matou ato’a

     e faa’ore i te hara ia matou nei.

     E eiaha e faaru’e ia matou, ia ro’o hia noa hia te ‘ati,

     e faaora ra ia matou i te ‘ino.

     No’oe ho’i te hau e te mana e te hanahana

     e a muri noatu.

     Amen

Oraison finale

Seigneur Dieu, qui as voulu donner la paix aux hommes en leur envoyant ton Fils unique, accorde-nous, à la prière de la Vierge Marie, sa mère, de connaître en notre temps la tranquillité, pour vivre ensemble dans la paix et nous traiter vraiment comme des frères. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Antienne mariale

     Salve Regina, Mater misericordiae !

     Vita dulcedo et spes nostra, salve !

     Ad te clamamus, exsules filii Evae.

     Ad te suspiramus, gementes et flentes

     in hac lacrimarum valle.

     Eia ergo, advocate nostra,

     Illos tuos misericordes oculos

     Ad nos converte

     et Jesum, benedictum fructum ventris tui

     nobi post hoc exsilium ostende.

     O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria !

Exposition du Saint Sacrement

     Ia fâ mai ra, i ni’a te fata o Iesu ra i te Euhari.

     Ia tipapa i raro raro te tino ra, ia teitei a te pure paieti.

     E haamori e ta’u varua, i to Fatu, i to Arii ra,

     o te tumu te Atua poiete, no te ra’i ra e no te Fenua.

Tantum ergo

     Tantum ergo, sacramentum

     Veneremur cernui :

     Et antiquum documentum,

     Praestet fides suplementum

     Sensuum defectui.

     Genitori, Genitoque, Laus et jubilatio

     Salus, honor, virtus quoque

     Sit et benedictio

     Procedenti abutroque

     Comparsit laudatio.

© Archidiocèse de Papeete - 2017

Les fonctions d’enseignement, de sanctification et de gouvernement de l’évêque

Constitution « Lumen Gentium » du Concile Vatican II

25. La fonction d’enseignement des évêques

Parmi les charges principales des évêques, la prédication de l’Évangile est la première. Les évêques sont, en effet, les hérauts de la foi, amenant au Christ de nouveaux disciples, et les docteurs authentiques, c’est-à-dire pourvus de l’autorité du Christ, prêchant au peuple qui leur est confié la foi qui doit régler leur pensée et leur conduite, faisant rayonner cette foi sous la lumière de l’Esprit Saint, dégageant du trésor de la Révélation le neuf et l’ancien (cf. Mt 13, 52), faisant fructifier la foi, attentifs à écarter toutes les erreurs qui menacent leur troupeau (cf. 2 Tm 4, 1-4). Les évêques qui enseignent en communion avec le Pontife romain ont droit, de la part de tous, au respect qui convient à des témoins de la vérité divine et catholique ; les fidèles doivent s’attacher à la pensée que leurs évêques expriment, au nom du Christ, en matière de foi et de mœurs, et ils doivent lui donner l’assentiment religieux de leur esprit. Cet assentiment religieux de la volonté et de l’intelligence est dû, à un titre singulier, au Souverain Pontife en son magistère authentique, même lorsqu’il ne parle pas ex cathedra, ce qui implique la reconnaissance respectueuse de son suprême magistère, et l’adhésion sincère à ses affirmations, en conformité à ce qu’il manifeste de sa pensée et de sa volonté et que l’on peut déduire en particulier du caractère des documents, ou de l’insistance à proposer une certaine doctrine, ou de la manière même de s’exprimer.

Quoique les évêques, pris un à un, ne jouissent pas de la prérogative de l’infaillibilité, cependant, lorsque, même dispersés à travers le monde, mais gardant entre eux et avec le successeur de Pierre le lien de la communion, ils s’accordent pour enseigner authentiquement qu’une doctrine concernant la foi et les mœurs s’impose de manière absolue, alors, c’est la doctrine du Christ qu’infailliblement ils expriment. La chose est encore plus manifeste quand, dans le Concile œcuménique qui les rassemble, ils font, pour l’ensemble de l’Église, en matière de foi et de mœurs, acte de docteurs et de juges, aux définitions desquels il faut adhérer dans l’obéissance de la foi.

Cette infaillibilité, dont le divin Rédempteur a voulu pourvoir son Église pour définir la doctrine concernant la foi et les mœurs, s’étend aussi loin que le dépôt lui-même de la Révélation divine à conserver saintement et à exposer fidèlement. De cette in faillibilité, le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit du fait même de sa charge quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi (cf. Lc 22, 32) , il proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les mœurs. C’est pourquoi les définitions qu’il prononce sont dites, à juste titre, irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église, étant prononcées sous l’assistance du Saint-Esprit à lui promise en la personne de saint Pierre, n’ayant pas besoin, par conséquent, d’une approbation d’autrui, de même qu’elles ne peuvent comporter d’appel à un autre jugement. Alors, en effet, le Pontife romain ne prononce pas une sentence en tant que personne privée, mais il expose et défend la doctrine de la foi catholique, en tant qu’il est, à l’égard de l’Église universelle, le maître suprême en qui réside, à titre singulier, le charisme d’infaillibilité qui est celui de l’Église elle-même. L’infaillibilité promise à l’Église réside aussi dans le corps des évêques quand il exerce son magistère suprême en union avec le successeur de Pierre. À ces définitions, l’assentiment de l’Église ne peut jamais faire défaut, étant donné l’action du même Esprit Saint qui conserve et fait progresser le troupeau entier du Christ dans l’unité de la foi.

Lorsque le Pontife romain, ou le corps des évêques avec lui, porte une définition, ils le font conformément à la Révélation elle-même à laquelle tous doivent se tenir et se conformer, Révélation qui est transmise intégralement, sous forme écrite ou par tradition, par la succession légitime des évêques, et, avant tout, par le soin du Pontife romain lui-même ; cette Révélation à la lumière de l’Esprit de vérité est scrupuleusement conservée dans l’Église et fidèlement présentée. Le Pontife romain et les évêques s’appliquent avec zèle à scruter consciencieusement et à énoncer correctement cette Révélation, dans la conscience de leur devoir et de la gravité de la chose, en ayant recours aux moyens appropriés ; mais ils ne reçoivent, comme appartenant au dépôt divin de la foi, aucune nouvelle révélation publique.

26. La fonction de sanctification des évêques

L’évêque, revêtu de la plénitude du sacrement de l’Ordre, porte « la responsabilité de dispenser la grâce du suprême sacerdoce », en particulier dans l’Eucharistie qu’il offre lui-même ou dont il assure l’oblation, et d’où vient à l’Église continuellement vie et croissance. Cette Église du Christ est vraiment présente en toutes les légitimes assemblées locales de fidèles qui, unies à leurs pasteurs, reçoivent, dans le Nouveau Testament, eux aussi, le nom d’Églises. Elles sont, en effet, chacune à sa place, le peuple nouveau appelé par Dieu dans l’Esprit Saint et dans une grande assurance (cf. 1 Th 1, 5). En elles, les fidèles sont rassemblés par la prédication de l’Évangile du Christ, le mystère de la Cène du Seigneur est célébré « pour que, par le moyen de la Chair et du Sang du Seigneur, se resserre, en un seul Corps, toute la fraternité ». Chaque fois que la communauté de l’autel se réalise, en dépendance du ministère sacré de l’évêque, se manifeste le symbole de cette charité et « de cette unité du Corps mystique sans laquelle le salut n’est pas possible ». Dans ces communautés, si petites et pauvres qu’elles puissent être souvent ou dispersées, le Christ est présent par la vertu duquel se constitue l’Église une, sainte, catholique et apostolique. Car « la participation au Corps et au Sang du Christ n’a pas d’autre effet que de nous transformer en ce que nous recevons ».

Mais toute célébration légitime de l’Eucharistie est dirigée par l’évêque à qui a été confiée la charge de présenter à la Majesté divine le culte de la religion chrétienne, de le régler selon les préceptes du Seigneur et selon les lois de l’Église, auxquelles il apporte, pour son diocèse, par son jugement particulier, les déterminations ultérieures. 

Aussi, les évêques, en priant et travaillant pour leur peuple, répandent sur lui en abondance et sous des formes diverses ce qui vient de la plénitude de la sainteté du Christ. Par le ministère de la Parole, ils communiquent aux croyants, en vue de leur sa lut (cf. Rm 1, 16), la vertu de Dieu et, par les sacrements dont ils organisent, par leur autorité, la distribution régulière et féconde, ils sanctifient les fidèles. Ils règlent la célébration du baptême, où est donnée participation au sacerdoce royal du Christ. Ils sont les ministres originaires de la confirmation ; ce sont eux qui donnent les saints ordres et règlent la discipline de la pénitence et s’emploient avec zèle, par l’exhortation et l’instruction, à ce que leurs peuples prennent, dans la foi et le respect, la part qui est la leur dans la liturgie et surtout dans le saint sacrifice de la messe. Ils doivent enfin donner à ceux à la tête desquels ils sont placés, le bénéfice de leur exemple, s’abstenant dans leur conduite de tout ce qui est mal, et réformant leur conduite autant qu’ils le peuvent, avec l’aide de Dieu, dans le sens du bien, en sorte qu’ils puissent parvenir, avec le troupeau qui leur est confié, jusqu’à la vie éternelle.

27. La fonction de gouvernement des évêques

Chargés des Églises particulières qui leur sont confiées, les évêques les dirigent comme vicaires et légats du Christ, par leurs conseils, leurs encouragements, leurs exemples, mais aussi par leur autorité et par l’exercice du pouvoir sacré, dont l’usage cependant ne leur appartient qu’en vue de l’édification en vérité et en sainteté de leur troupeau, se souvenant que celui qui est le plus grand doit se faire le plus petit, et celui qui commande, le serviteur (cf. Lc 22, 26-27).

Ce pouvoir qu’ils exercent personnellement au nom du Christ est un pouvoir propre, ordinaire et immédiat : il est soumis cependant dans son exercice à la régulation dernière qui lui vient de l’autorité suprême de l’Église et, en considération de l’utilité de l’Église ou des fidèles, il peut être, par cette autorité, resserré en certaines limites. En vertu de ce pouvoir, les évêques ont le droit sacré, et devant Dieu le devoir, de porter des lois obligatoires pour leurs sujets, de rendre les jugements et de régler tout ce qui concerne l’ordre du culte et de l’apostolat.

La charge pastorale, c’est-à-dire le soin habituel et quotidien de leurs brebis, leur est pleinement remise ; on ne doit pas les considérer comme les vicaires des Pontifes romains, car ils exercent un pouvoir qui leur est propre et, en toute vérité, sont, pour les peuples qu’ils dirigent, des chefs. Ainsi, leur pouvoir n’est nullement effacé par le pouvoir suprême et universel ; au contraire, il est affermi, renforcé et défendu par lui, la forme établie par le Christ Seigneur pour le gouvernement de son Église étant indéfectiblement assurée par l’Esprit Saint.

Envoyé par le père de famille pour gouverner les siens, l’évêque doit garder devant ses yeux l’exemple du bon Pasteur venu, non pas pour se faire servir, mais servir (cf. Mt 20, 28 ; Mc 10, 45), et donner sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11). Pris parmi les hommes et enveloppé de faiblesse, il peut se montrer indulgent envers les ignorants et les égarés (cf. He 5, 1-2). Qu’il ne répugne pas à écouter ceux qui dépendent de lui, les entourant comme de vrais fils et les exhortant à travailler avec lui dans l’allégresse. Appelé à rendre compte à Dieu de leurs âmes (cf. He 13, 17), que sa sollicitude s’étende, par la prière, la prédication et toutes les œuvres de charité, soit à eux, soit également à ceux qui ne sont pas encore de l’unique troupeau et qu’il doit considérer comme lui étant confiés dans le Seigneur. Étant comme l’apôtre Paul débiteur à l’égard de tous, qu’il soit prompt à annoncer l’Évangile à tous (cf. Rm 1, 14-15) en engageant tous ses fidèles à une activité apostolique et missionnaire. Quant aux fidèles, ils doivent s’attacher à leur évêque comme l’Église à Jésus Christ et comme Jésus Christ à son Père, afin que toutes choses conspirent dans l’unité et soient fécondes pour la gloire de Dieu (cf. 2 Co 4, 15).