Pko 12.11.2017
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°60/2017
Dimanche 12 novembre 2017 – 32ème Dimanche du Temps ordinaire – Année A
Une rencontre avec le pape pour trouver l’inspiration ?
Gouverner est un exercice qui nécessite le sens du bien commun, l’oubli de soi et du courage dans les décisions à prendre. Gouverner c’est aimer ceux que l’on choisit de servir. Gouverner n’est pas exercer un pouvoir mais un service.
Le Pape François en est un exemple… il ne fait pas que porter le titre de « serviteur des serviteurs »… il le vit. Depuis le début de son pontificat, il a repris le flambeau de son prédécesseur dans la lutte contre la corruption au sein de l’Église, notamment pour tout ce qui touche aux finances. Il a continué, aussi, le combat contre le scandale de la pédophilie comme aucune autre institution ne l’a fait jusqu’à ce jour. Les combats sont quotidiens et pas sans répercussions… le pape François ne recule pas devant la tâche et assume les conséquences… grandes et petites… le bien des hommes avant le bien de l’institution Église !
Cette semaine il a pris la décision de ne plus autoriser la vente de tabac dans les magasins du Vatican dès 2018… Voici la déclaration de Greg Burke, chef du Bureau de presse du Saint-Siège : « Le Saint-Père a décidé que le Vatican mettrait fin à la vente de cigarettes à ses employés à partir de 2018. La raison en est très simple : le Saint-Siège ne peut pas contribuer à un exercice qui nuit clairement à la santé des gens. Selon l'Organisation mondiale de la santé, fumer chaque année est la cause de plus de sept millions de décès dans le monde.
Bien que les cigarettes vendues aux employés et aux retraités du Vatican à un prix réduit soient une source de revenus pour le Saint-Siège, aucun profit ne peut être légitime s'il met en danger la vie des gens ».
Cette semaine aussi, le président de la Polynésie a été reçu avec une délégation de chefs d’État et de gouvernements de pays membre du Forum du Pacifique, en audience privée, par le pape François… Au-delà du thème prévu pour la rencontre : le réchauffement climatique, espérons qu’il trouvera auprès du Saint Père l’audace et le courage de prendre des décisions pour notre Fenua ni agréables, ni populaires mais indispensable à l’assainissement de mauvaises habitudes locales : favoritisme, népotisme… ce qui ne semble pas encore totalement acquis si l’on en croit l’Avis du Conseil des Ministres du 31 octobre au sujet du « projet de décret relatif au remboursement par l’autorité territoriale des sommes versées en violation de l’interdiction d’emploi de membres de sa famille comme collaborateur de cabinet » (Avis n° 1957 CM du 31 octobre 2017) : « Il convient d'émettre les plus grandes réserves sur le projet… »
La rencontre avec le Pape, nous n’en doutons pas armera notre Président de courage face aux adversités du pouvoir !
Laissez-moi vous dire…
Dimanche 19 novembre : Journée mondiale des Pauvres
Un pauvre crie… qui l’entend ?
Chine, province du Shaanxi, riche en gaz naturel, charbon, ressources minières et en arbres fruitiers ; pourtant au Nord dans la région de Yan’an on trouve de pauvres paysans. Je rencontre Wei, 12 ans, au retour de l’école, portant sur ses épaules une perche en bambou reliée à son front par une lanière de cuir, il transporte deux grands seaux remplis d’excréments… Il va les porter à son père pour arroser le maigre potager familial. J’engage la conversation avec une interprète. Wei regarde de tous côtés, peur d’être surpris avec un étranger. Après quelques minutes il explique qu’il vit avec son père, sa mère et ses grands-parents dans une petite cabane sans électricité. Il fait cela tous les jours. Pour récompense il aura un bol de soupe aux nouilles agrémentée de quelques légumes qui n’ont pas été vendus au marché. Il fait cela tous les jours pour aider ses parents.
Une rue de Papeete peu fréquentée. Une jeune fille s’affaire à fouiller les poubelles vertes d’un immeuble cossu. J’engage la conversation, elle s’appelle Marereva, elle dit avoir 18 ans (elle en paraît moins) comme cela la police et les services sociaux la laissent tranquille. Elle a trouvé un squat avec deux copines non loin d’un immeuble où vivent des « raerae », leur présence les sécurise. En fait elle a quitté sa famille car le « tane » de sa mère n’arrêtait pas de la harceler. Elle fouille les poubelles, « souvent on y trouve des choses intéressantes que les riches ne veulent plus ». Elle va régulièrement à Te Vai Ete pour y manger et surtout pour faire sa toilette et laver son linge.
Sénégal, dans la périphérie de Thiès (à 75 km de Dakar). Au nord-ouest de Thiès on se trouve dans un paysage presque sahélien, savane parsemée ici et là de baobabs et de rôniers. Sur la route je rencontre Mansour (âgé de 11 ans) il porte sur la tête un lourd seau d’eau et devant lui gambadent deux chèvres. Il aime parler avec les toubabs (dans l’espoir de recevoir quelques pièces de monnaie) : « Je reviens de chez les frères, tous les soirs ils mettent en route la pompe du puits, les femmes viennent faire leur provision d’eau. J’aide maman. » J’apprends qu’il vit dans une petite cabane de branchages, il s’occupe des chèvres ; son papa fait un peu d’artisanat car il n’a pas pu se faire embaucher dans les mines de phosphate… Mansour a la chance d’aller à l’école ce qui n’est pas le cas de son cousin Ali, orphelin, qui a rejoint un marabout à Dakar pour lequel il mendie tous les jours.
La pauvreté est relative selon les régions, les pays, les climats. La Banque Mondiale a fixé en 2015 un seuil international de pauvreté relative à 1,90 $ US [soit 171 F CFP] par jour. Essayez de vivre avec 171 F par jour ! 2,6 milliards de personnes se trouvent sous ce seuil, dont 840 millions souffrent de la faim.
« L'homme le plus pauvre du monde est sans doute un paysan d’Afrique subsaharienne. C'est une femme, une femme africaine. » (Daniel Cohen, Richesse du Monde, pauvreté des Nations, Paris 1997, Flammarion) « Tous les jours elle doit marcher plus de deux heures pour se rendre à son lieu de travail. Elle porte sur sa tête jusqu'à 50 kg de charges, sur son dos son dernier enfant et dans le ventre, bien souvent, un enfant à naitre. » (René Dumont, Démocratie pour l'Afrique, Paris Le Seuil 1991)
Dans son message (§5 et 7) pour cette journée mondiale des pauvres, le Pape François rappelle : « (la pauvreté) elle nous interpelle chaque jour par ses mille visages marqués par la douleur, par la marginalisation, par l’abus, par la violence, par les tortures et par l’emprisonnement, par la guerre, par la privation de la liberté et de la dignité, par l’ignorance et par l’analphabétisme, par l’urgence sanitaire et par le manque de travail, par les traites et par les esclavages, par l’exil et par la misère, par la migration forcée. (…)
Je souhaite que les communautés chrétiennes, au cours de la semaine qui précède la Journée Mondiale des Pauvres, (…), œuvrent pour créer de nombreux moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète. Ils pourront, ensuite, inviter les pauvres et les volontaires à participer ensemble à l’Eucharistie de ce dimanche… »
« Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend » (Ps 33,7) Et nous ? si rapides à juger : c’est un « paresseux », "il se complait dans sa situation", « ce n’est pas mon problème, c’est celui du gouvernement, de la société… » et nous ? entendons-nous ce pauvre qui n’ose pas frapper à notre porte ?
D.S.
Suggestion pour le dimanche 19 novembre : et si nous essayions de vivre la journée avec 171 F ? Attention : pas de consommation d’eau, on n’ouvre pas le réfrigérateur, le congélateur, pas de voiture (!), on n’allume pas la télé, l’ordinateur, la radio, les lampes, la climatisation, les ventilateurs, on coupe la pompe de la piscine, on ne fume pas … adieu le petit cochon du dimanche, le poisson cru, les viennoiseries … Bon dimanche à toutes et tous…
© Cathédrale de Papeete - 2017
En marge de l’actualité…
Faut-il dormir ou pas ?
L’expression est à la mode dans tous les milieux, dans toutes sortes de contextes. « Djeuns », sportifs, consommateurs d’ice… – nous l’avons aussi entendu dans la bouche de retraitants, et sans doute que des prédicateurs y ont souvent recours en ce moment. Bref, l’expression est sur toutes les lèvres : « Pas dormir ! »
Mais interrogeons-nous un peu. Est-ce bien raisonnable de ne pas dormir ? Nous savons bien que le manque de sommeil peut être très dommageable pour la santé : pertes de concentration, nervosité, trous de mémoire, état dépressif. Ceux qui prennent de l’ice, les malheureux, payent très chèrement l’euphorie de longue durée que procure cette saleté.
Hasard ou heureuse coïncidence, les textes de la messe de ce dimanche font référence au sommeil. « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure », dit Jésus dans l’évangile de ce dimanche. Car l’enjeu est de taille : il faut absolument rester éveillé au risque de rater l’époux qui arrive dans la nuit, autrement dit Jésus lui-même qui passe dans nos vies. En somme : « Pas dormir ! »
La première lecture tirée du livre de la Sagesse est presque aussi éloquente. Par exemple : « Celui qui (…) cherche [la Sagesse] dès l’aurore ne se fatiguera pas » ; ou encore : « celui qui veille à cause d’elle [la Sagesse toujours !] sera bientôt délivré du souci ». Se lever de bon matin, garder les yeux ouverts dans la nuit… une fois de plus : « Pas dormir ! »
Alors, faut-il dormir ou pas ? Pour sa santé, c’est évident, dormir est essentiel pour reprendre des forces, reposer son esprit et son corps… Souvenons-nous de ce que dit Matthieu à propos de Jésus. Après une journée harassante marquée par une longue prédication et des miracles, Jésus monte dans la barque avec ses disciples. Tandis que les vagues recouvrent celle-ci, Matthieu indique que « lui dormait » (Mt 8, 24).
Et puis, n’est-ce pas dans son sommeil que Joseph voit l’Ange lui apparaître en songe, lui enjoignant de garder Marie, son épouse, car le fils qu’elle attend « vient de l’Esprit Saint » ? En remontant plus loin en arrière, n’est-ce pas durant le « sommeil mystérieux » d’Adam que Dieu façonne la femme ?
En fait, il semble qu’il y ait des bons comme des mauvais sommeils, de bonnes comme de mauvaises manières de rester éveillés. L’extrait de la lettre de saint Paul que nous lisons ce dimanche offre une bonne synthèse (1 Th 4, 13-18). La mort, endormissement ultime qui nous attend tous, est un passage obligé. Signe que nos corps ne sont pas infatigables. Que les vivants, pourtant éveillés, fassent donc attention ! Le Seigneur peut venir à tout moment pour nous emporter « sur les nuées du Ciel ».
Reste une question à cent points : au paradis, dormirons-nous ?
R.P. Vetea BESSERT
© Archidiocèse de Papeete - 2017
Audience générale…
Redécouvrir le sens profond de l’Eucharistie
Le Pape François, lors de l’audience générale, ce mercredi 8 novembre 2017, a débuté un nouveau cycle de catéchèse. Après plusieurs mois consacrés à l’espérance chrétienne, le Saint-Père entame une réflexion sur le « cœur » de l’Église, à savoir l’Eucharistie. Et il propose de « répondre à certaines questions importantes sur l’Eucharistie et la messe pour découvrir ou redécouvrir comment à travers ce mystère de la foi resplendit l’amour de Dieu ».
Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série de catéchèses qui tournera notre regard vers le « cœur » de l’Église, c’est-à-dire l’Eucharistie. Pour nous chrétiens, il est fondamental de bien comprendre la valeur et la signification de la sainte messe, pour vivre toujours plus pleinement notre relation à Dieu.
Nous ne pouvons pas oublier le grand nombre des chrétiens qui, dans le monde entier, pendant deux mille ans d’histoire, ont résisté jusqu’à la mort pour défendre l’Eucharistie ; et combien, aujourd’hui encore, risquent leur vie pour participer à la messe dominicale. En 304, pendant les persécutions de Dioclétien, un groupe de chrétiens du nord de l’Afrique furent surpris pendant qu’ils célébraient la messe dans une maison et ils furent arrêtés. Le proconsul romain, dans l’interrogatoire, leur demanda pourquoi ils avaient fait cela, sachant que c’était absolument interdit. Et ils répondirent : « Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre », ce qui voulait dire : si nous ne pouvons pas célébrer l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre, notre vie chrétienne mourrait.
En effet, Jésus a dit à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,53-54).
Ces chrétiens d’Afrique du nord furent tués parce qu’ils célébraient l’Eucharistie. Ils ont laissé le témoignage selon lequel on peut renoncer à la vie terrestre pour l’Eucharistie, parce qu’elle nous donne la vie éternelle, nous rendant participants de la victoire du Christ sur la mort. Un témoignage qui nous interpelle tous et qui demande une réponse sur ce que signifie pour chacun de nous participer au sacrifice de la messe et nous approcher de la Table du Seigneur. Cherchons-nous cette source d’où « jaillit l’eau vive » pour la vie éternelle ?… Qui fait de notre vie un sacrifice spirituel de louange et de remerciement et qui fait de nous un seul corps avec le Christ ? C’est le sens le plus profond de la sainte Eucharistie, qui signifie « remerciement » : Remerciement à Dieu Père, Fils et Esprit-Saint, qui nous implique et nous transforme dans sa communion d’amour.
Dans les prochaines catéchèses, je voudrais donner une réponse à quelques questions importantes sur l’Eucharistie et la messe, pour redécouvrir, ou découvrir combien resplendit l’amour de Dieu à travers ce mystère de la foi.
Le Concile Vatican II a été fortement animé par le désir de conduire les chrétiens à comprendre la grandeur de la foi et la beauté de la rencontre avec le Christ. Pour ce motif, il était avant tout nécessaire de mettre en œuvre, sous la conduite de l’Esprit-Saint, un renouveau adéquat de la liturgie, parce que l’Église vit continuellement de celle-ci et se renouvelle grâce à elle.
Un thème central que les Pères conciliaires ont souligné est la formation liturgique des fidèles, indispensable pour un véritable renouveau. Et c’est précisément aussi cela le but de ce cycle de catéchèses que nous commençons aujourd’hui : grandir dans la connaissance du grand don que Dieu nous a fait dans l’Eucharistie.
L’Eucharistie est un événement merveilleux dans lequel Jésus-Christ, notre vie, se rend présent. Participer à la messe, « c’est vivre une autre fois la passion et la mort rédemptrice du Seigneur. C’est une théophanie : le Seigneur se rend présent sur l’autel pour être offert au Père pour le salut du monde » (Homélie de la messe, Maison Sainte-Marthe, 10 février 2014). Le Seigneur est là avec nous, présent. Si souvent, nous y allons, nous regardons les choses, nous bavardons entre nous pendant que le prêtre célèbre l’Eucharistie… et nous ne célébrons pas près de lui. Mais c’est le Seigneur ! Si, aujourd’hui, le président de la République ou quelque personnage très important du monde venait ici, il est certain que nous serions tous à ses côtés, que nous voudrions le saluer. Mais réfléchis : quand tu vas à la messe, le Seigneur est là ! Et tu es distrait. C’est le Seigneur ! Nous devons y réfléchir. « Père, c’est que les messes sont ennuyeuses. – Mais que dis-tu, le Seigneur est ennuyeux ? – Non, non, la messe non, mais les prêtres. – Ah, il faut que les prêtres se convertissent, mais c’est le Seigneur qui est là ! ». Compris ? Ne l’oubliez pas ! « Participer à la messe, c’est vivre une autre fois la passion et la mort rédemptrice du Seigneur ».
Essayons maintenant de nous poser quelques questions simples. Par exemple, pourquoi fait-on le signe de croix et l’acte pénitentiel au début de la messe ? Et ici, je voudrais ouvrir une parenthèse. Vous avez vu comment les enfants font le signe de croix. Tu ne sais pas ce qu’ils font, si c’est le signe de croix ou un dessin. Ils font comme cela [il fait un geste confus]. Il faut enseigner aux enfants à bien faire le signe de croix. C’est ainsi que commence la messe, ainsi que commence la vie, ainsi que commence la journée. Cela veut dire que nous sommes rachetés par la croix du Seigneur. Regardez les enfants et enseignez-leur à bien faire le signe de croix. Et ces Lectures, pendant la messe, pourquoi sont-elles là ? Pourquoi lit-on trois lectures le dimanche et deux les autres jours ? Ou encore, pourquoi, à un certain moment, le prêtre qui préside la célébration dit-il : « Élevons notre cœur ? ». Il ne dit pas : « Élevons nos portables pour faire une photo ! ». Non, ce n’est pas bien ! Et je vous dis que cela me procure beaucoup de tristesse quand je célèbre ici, sur la Place ou dans la Basilique, et que je vois tous ces portables levés, non seulement ceux des fidèles, mais aussi ceux de certains prêtres et même d’évêques. Mais s’il vous plaît ! La messe n’est pas un spectacle : c’est aller à la rencontre de la passion et de la résurrection du Seigneur. C’est pourquoi le prêtre dit : « Élevons notre cœur ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Souvenez-vous, pas de portables !
Il est très important de revenir aux fondements, de redécouvrir ce qui est l’essentiel, à travers ce qu’on touche et voit dans la célébration des sacrements. La question de l’apôtre saint Thomas (Jn 20,25), de pouvoir voir et toucher les blessures des clous dans le corps de Jésus, est le désir de pouvoir d’une certaine manière « toucher » Dieu pour croire en lui. Ce que saint Thomas demande au Seigneur est ce dont nous avons tous besoin : le voir, et le toucher pour pouvoir le reconnaître. Les sacrements viennent au-devant de cette exigence humaine. Les sacrements, et la célébration eucharistique en particulier, sont les signes de l’amour de Dieu, les voies privilégiées pour le rencontrer.
Ainsi, à travers ces catéchèses qui commencent aujourd’hui, je voudrais redécouvrir avec vous la beauté cachée dans la célébration eucharistique et qui, une fois dévoilée, donne un sens plein à la vie de chacun. Que la Vierge Marie nous accompagne sur ce nouveau tronçon de route. Merci.
© Libreria Editrice Vaticana- 2017
Robert Redeker…
Le « géroncide » sera-t-il le génocide du XXIème siècle ?
À l'occasion de la sortie de son dernier livre Bienheureuse vieillesse, Robert Redeker a accordé un grand entretien à FigaroVox. Pour le philosophe, il faut sauver la vieillesse de l'élimination : car sans elle, c'est notre civilisation qui risque de s'éteindre.
Le Figaro : Votre dernier livre Bienheureuse vieillesse est un éloge de l'âge. Faut-il se réjouir de de vieillir ?
Robert Redeker : La vieillesse nous libère de bien des fardeaux, dictés par la biologie et l'imaginaire, qui pèsent sur la jeunesse et l'âge mûr. Cicéron et Sénèque le savaient, notre société l'ignore : la vieillesse est libération. Elle débarrasse l'être humain de certains obstacles à sa liberté. La vieillesse est l'âge du bonheur, de la sagesse.
L'habitude n'existe pas de présenter la vieillesse comme une libération. Il est vrai qu'elle peut, à l'extrémité de la vie, enchaîner au corps, servitude qui peut rendre enviable l'euthanasie. Pourtant la vieillesse, ce que les Stoïciens avaient remarqué, libère les êtres humains des fardeaux liés aux désirs qui rendent intempérants, qui soulèvent des tempêtes de chair, en particulier les désirs sexuels. Ces désirs rendent esclaves, c'est un fait. Mais souvent aussi ils se transforment en passions dévastatrices empêchant toute forme de bonheur. Ils partent en guerre contre le bonheur, que souvent ils détruisent. Livré à eux-mêmes, les désirs de cette farine empêchent, contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire, un bonheur durable et serein (dont l'éternité en paradis, une éternité, j'insiste sur ce point, du corps et de l'âme, de la personne ressuscitée avec son corps, est la figure métaphorique) de s'installer. Cette idée-là de l'éternité laisse entendre la possibilité d'un corps non enchaîné aux désirs. La vieillesse rend plus facile l'exercice des aspirants à la sagesse et des mystiques, auquel la plupart des humains échouent quand ils veulent s'y essayer : le renoncement.
Libération, la vieillesse est surtout une chance. Celle de redécouvrir le temps et la consistance des choses.
Le Figaro : Selon vous, la société contemporaine serait obsédée par la jeunesse. Pourquoi ?
Robert Redeker : Alain Finkielkraut en a établi le constat bien avant moi, et l'a bien mieux dit. C'est parce qu'elle refuse le temps et sa caducité que notre société ontologise la jeunesse. Rappelons-nous de l'opposition entre Parménide, le philosophe de l'Être, et Héraclite, le philosophe du Devenir. Tout est, affirmait Parménide. Rien n'est, tout passe, on ne se rebaigne jamais dans le même fleuve, prétendait Héraclite. Ontologie est le nom du discours sur l'Être, celui de Parménide. Depuis les années 60, en lien avec le triomphe planétaire de la société de consommation, la jeunesse a été ontologisée. Elle a été figée en Être excluant le Devenir. De cette ontologisation découle l'impératif collectif de rester jeune jusqu'aux bords du tombeau. Pour nos contemporains, ne plus être jeune, c'est ne plus être. Nous avons refusé de voir dans la jeunesse un devenir sans retour, une transition, un passage, une étape sur le chemin de la vie, un moment dans son écoulement. Disciples de Parménide sans le savoir, nous avons figé la vie dans un seul de ses âges, la jeunesse, déclassant tous les autres, favorisant la honte de ne plus être jeune. Le Tartuffe contemporain, au temps où les corps s'exposent volontiers dans tous leurs charmes, dira plutôt : cachez votre vieillesse que nous ne saurions voir. Oui, nous avons arrêté la jeunesse dans une trompeuse éternité.
Le Figaro : Vous abordez assez peu la question du jeunisme sous l'angle économique. Mais l'autre nom de cette idéologie n'est-il pas tout simplement le capitalisme?
Robert Redeker : Le fanatisme de la jeunesse est lié à la modernité bien plus largement qu'au seul capitalisme. Dans « Notre avant-guerre », lorsqu'il conte son périple dans l'Italie mussolinienne, Brasillach observe que « jeunesse » est «e mot de passe» du fascisme. En même temps, l'U.R.S.S. exaltait la jeunesse comme jamais. Sous toutes ses formes - fascistes, communistes ou consuméristes - le jeunisme est surtout anti-bourgeois, il est un anti-bourgeoisisme systématique.
Par-delà leurs abyssales différences, en particulier l'opposition entre l'hédonisme et l'héroïsme, l'ontologisation de la jeunesse hissée au rang de valeur suprême couplée à la haine du bourgeois, rassemble les contestataires de Mai 68 et les jeunes fascistes des années 30.
Le Figaro : Derrière la question de la vieillesse, il y a aussi la question du passé. Le jeunisme est-il aussi un moyen de faire table rase de celui-ci ?
Robert Redeker : Le jeunisme est l'idéologie d'un temps qui veut faire table rase du passé. « Du passé faisons table rase », était l'hymne du progressisme - à tout le moins du progressisme mal compris, éradicateur. Mais l'époque actuelle veut aussi supprimer l'avenir. Elle ne veut de racines ni dans le passé ni dans l'avenir. Elle ne veut être ni redevable ni responsable. Ni redevable au passé ni responsable devant l'avenir - d'où la crise de l'éducation. La destruction irréversible de l'école par Mme Valaud-Belkacem est une suite logique de ce double refus. Comment éduquer quand il n'y plus rien à transmettre et plus rien à promettre ? Voilà pourquoi les vieux inquiètent : au sein de ce vide temporel qu'est devenu notre société, ils sont la présence du passé, la présence et le présent des racines, leur présence témoigne en faveur de l'exigence de transmettre, pour que ce qui fut par le passé soit dans l'avenir (les œuvres, la langue, les bonnes meurs). Parallèlement à son « du passé faisons table rase », l'hymne de notre époque pourrait aussi être la chanson des Sex Pistols, le groupe punk des années 80, « No future ». Or, les vieux et la vieillesse représentent une promesse d'avenir. L'impératif que nous impose le jeunisme, « rester jeune », ce n'est pas seulement arracher les racines, c'est aussi, c'est surtout, refuser qu'on ait un avenir. C'est refuser l'avenir, tout simplement parce que l'idée d'avenir suppose celle de passage. Que la vieillesse soit une promesse d'avenir est, tout en restant incompréhensible à nos contemporains, l'une des plus fortes suggestions de l'idée chrétienne de résurrection.
Le Figaro : On a le sentiment que la génération 68, obsédée par son éternelle jeunesse, a refusé l'idée même de transmission. Finalement, les jeunes ne sont-ils pas les premières victimes du jeunisme ?
Robert Redeker : Il est manifeste que les plus âgés détiennent les pouvoirs, tous les pouvoirs, qu'ils n'ouvrent pas la porte aux plus jeunes, qu'ils ne s'effacent pas. Cette vérité touche la politique, l'industrie, la culture, la presse, les professions prestigieuses et valorisantes. Il y a une gérontocratie - rien de plus exact ! - mais qui exerce son pouvoir selon une idéologie qui dit l'inverse, une idéologie anti-vieux, une gérontophobie, autrement dit une peur et haine de la vieillesse, le jeunisme. Gérontocratie et gérontophobie sont les deux faces de la même médaille. Les vieux sont les plus nombreux, la pyramide des âges est renversée, mais la jeunesse est tellement adulée que tout le monde veut rester jeune. Pourtant, cet amour déraisonnable, inhumain dans la mesure où il est un mépris pour les périodes ultérieures de la vie, bloque la fluidité des âges, contrairement à ce qui s'est toujours passé. Un seul âge, dans notre société, demeure légitime : la jeunesse. Du coup, personne ne veut la quitter. Un inquiétant paradoxe en résulte : les jeunes sont empêchés d'entrer dans la vie parce que la jeunesse est trop aimée (les vieux gardent le plus longtemps possible les postes et les pouvoirs, les places et privilèges, s'il le faut en étant, pour parler comme Philippe Muray, des rebellocrates). La domination de l'idéologie jeuniste est néfaste aux vieux et aux jeunes, bref à l'ensemble de la société.
Le Figaro : Selon vous, le « gérontocide » peut devenir le génocide du XXIème siècle. Vous exagérez...
Robert Redeker : L'histoire, a dit Hegel, est celle du malheur des peuples, les pages de bonheur restant des pages blanches. L'humanité a toujours fait preuve d'une grande inventivité dans l'art de massacrer. Devant les problèmes démographiques et de confort, l'infanticide est dans les sociétés humaines, comme l'a montré Gaston Bouthoul, la norme. Tantôt, il l'est directement à la naissance, tantôt différé sous la forme des guerres, ou encore, comme aujourd'hui, sous la forme de l'avortement qui est pour nous l'infanticide moralement acceptable. Dans mon livre Bienheureuse vieillesse, l'idée de gérontocide est méthodologique : raisonnons comme si ce massacre correspondait à une certitude afin de pouvoir l'empêcher. Le modèle logique de ce type de raisonnement réside dans l'état de nature chez Rousseau : il n'a jamais existé, il n'existe pas, il n'existera probablement jamais, mais il faut pour comprendre l'homme raisonner comme s'il existait. L'état de nature est une fiction théorique qui permet de découvrir la vérité. Ainsi aussi fonctionne le gérontocide dans mon livre.
Le Figaro : Que répondez-vous à ceux qui estime que l'euthanasie est un moyen de combattre, non pas la vieillesse ou la faiblesse, mais la souffrance ?
Robert Redeker : Le mot d'euthanasie, qui signifie bonne mort, mort douce voire heureuse, est un mensonge, un mot totalitaire qui contient une contradiction : camoufler une mise-à-mort en opération humanitaire. On peut bien sûr en comprendre les raisons, l'approcher avec empathie, mais on ne peut accepter le mensonge. Il y a une grande différence entre laisser mourir et mettre à mort. Il est vrai aussi que, d'une part, la mort et la souffrance sont devenues dans nos sociétés insupportables, et que, d'autre part nous sommes devenus incapables de les penser. Généraliser l'euthanasie signe la fin d'une civilisation, celle dans laquelle le « Tu ne tueras point » est un principe fondamental. C'est entrer dans une civilisation dans laquelle « tuer pour le bien-être » devient la norme. Serons-nous en état d'en fixer les limites ? C'est, quoi qu'il en soir, banaliser ce geste de tuer, au nom même du bien de celui qui est tué. Comme il y a l'avortement de confort, il y a aura les euthanasies de confort, comme il y a l'avortement-contraception, il y aura l'euthanasie-tranquillisation. Nous nous apprêtons à ouvrir une terrifiante boîte de Pandore.
Le Figaro : À l'inverse, vous dénoncez également l'idéologie « immortaliste ». De quoi s'agit-il ?
Robert Redeker : L'immortalisme est l'opposé de la résurrection. Notre société est la société du refus de la vieillesse - donc du passé et de l'avenir - qui est aussi la société de l'immortalisme. Ce refus de la vieillesse est partout signifié, dans le sport, la publicité, le show business, le cinéma, et aussi dans notre vie quotidienne. Partout il s'agit de cacher l'âge, de le nier. Ainsi, lorsqu'on évoque les performances de la championne cycliste Jeannie Longo, c'est pour bien préciser que ses exploits ne sont pas de son âge, qu'à 50 ans largement passés elle en a toujours 25 biologiquement, sportivement, bref qu'elle est toujours jeune, que le temps ne passe pas sur elle, sur ses muscles, son cœur, ses cuisses et ses mollets, qu'elle n'est pas de son âge. Elle fait son âge, car elle a l'aspect d'une quinquagénaire, mais elle n'est pas de son âge. Il est bien évident qu'à travers une pareille présentation de cette championne, le fait de ne pas être de son âge lorsqu'on n'a plus 25 ans est proposé à tous comme un modèle et comme un idéal, éventuellement comme un impératif. Un immortalisme implicite perce à travers de pareils propos, un pareil idéal comme il perce chez la dame de plus de 50 ans qui se vêt encore comme une poupée Barbie. Les poupées sont immortelles n'est-ce pas, comme les déesses de l'Antiquité ? L'immortalisme a deux aspects : vivre comme si on était immortel, et le transhumanisme (fabrique artificielle de l'humain par emplacement des pièces obsolètes). L'immortalisme est inhumain parce qu'il repose sur la négation de la mort. L'immortalité inhumaine qu'il propose se différencie de la résurrection, laquelle exige le passage par la mort.
Le Figaro : Avec les progrès technologiques, ce fantasme prométhéen n'est-il pas en train de devenir réalité ?
Robert Redeker : Il l'essaie. Mais on peut résister, par exemple en sauvant la vieillesse.
Le Figaro : La condition humaine est-elle en train de disparaître ?
Robert Redeker : La condition humaine est bien décrite par Pascal. L'idée de péché originel - le plus puissant garde-fou contre l'inhumain que la sagesse ait pu inventer - exprime à merveille à la fois la persistance de cette condition et la finitude à laquelle l'homme est vouée par essence. Le péché originel pose une limite, un mur, laissant entendre que passer de l'autre côté de ce mur revient à sortir de l'humain, à verser dans l'inhumanité, à transformer l'homme en autre chose, ni un ange ni une bête mais un monstre. Dans la mesure où notre modernité tardive cherche à construire un homme nouveau, hors-sol et hors-nature (ce dont témoigne la faveur de la théorie du genre), régénérable à volonté, interminablement réparable, la réponse est oui. Effacer les limitations - dont, également la vieillesse et la mort, sur lesquelles le péché originel insiste - équivaut à travailler à l'effacement de la condition humaine.
© Figaro - 2015
Commentaire des lectures du dimanche
Celles qui étaient prêtes entrèrent dans la salle de noces
L'Église nous propose, en ces derniers dimanches de l’année liturgique, des passages d'évangile, où Matthieu a regroupé les enseignements du Seigneur sur les « derniers Temps » : annonce de la destruction du Temple, invitation à la vigilance, le serviteur qui attend son maître, les jeunes filles qui doivent accompagner le marié, la parabole des talents, le jugement dernier. Il faut se rappeler que l'évangéliste écrit son texte quelques années seulement après la destruction de la ville et du Temple de Jérusalem. Ceci lui apparaît comme le signe évident de la fin d'un monde qui est disparu à jamais.
L’évangile d’aujourd’hui nous parle de jeunes femmes sages et de jeunes femmes folles. Le mot « folles », « môrai », ne signifie pas tellement une personne sans intelligence, mais plutôt une personne impie, celui ou celle qui est assez fou pour s'opposer à Dieu. Le Psaume 14, 1 nous dit : «Le fou (môros) dit en son cœur : il n'y a pas de Dieu!». Dans les évangiles, « môros » désigne « celui ou celle qui bâtit sa maison sur le sable et ne met pas en pratique les paroles de Jésus » (Mt 7, 24)... Il s’agit donc d’une attitude spirituelle.
Cette parabole s’applique à chacun de nous : parfois, nous sommes comme les jeunes filles prudentes qui ont su se faire des réserves et parfois nous sommes comme les jeunes filles sottes qui ne pensent qu’à l’instant présent.
L’être humain et l’animal ont l’habitude de prévoir et faire des provisions. À l'approche de l'hiver, les ours se préparent au sommeil hivernal, les castors et les ratons-laveurs recherchent des endroits chauds et protégés. Les écureuils ramassent des glands et des noix qu'ils entreposent afin de subsister jusqu'au printemps. Nous équipons nos voitures de pneus d'hiver, sortons nos manteaux et nos bottes, achetons du bois et de l’huile à chauffage. Les humains comme les animaux sont à la fois avisés et prudents, sages et vigilants, dans leur manière d'agir.
Au cours de notre vie, nous avons sans doute connu des moments difficiles où une réserve d’amour, de tendresse et de compréhension nous ont permis « de passer à travers ». Nous nous sommes alors posé la question : « Comment ai-je pu traverser tout cela ? » La force de caractère, la persévérance, l'espérance et l'amour nous ont permis de recoller les fruits d'une prévoyance riche en patience et en compréhension. Par contre, Nous avons peut-être expérimenté personnellement le coût du manque de prévoyance : lorsqu’une perte d’emploi ou une grève inattendue nous prend au dépourvu, lorsque le manque de solidarité provoque la fin d’une grande amitié, lorsque des mésententes continuelles conduisent à la séparation ou au divorce.
Nous ne pouvons espérer qu’un projet se prolonge quand les ressources sont épuisées, nous ne pouvons atteindre le printemps sans avoir, à l'automne, constitué des réserves. La différence entre les jeunes filles sages et les jeunes filles étourdies est la capacité de faire des réserves.
Certaines personnes pensent que les « sages » sont égoïstes parce qu’elles ne veulent pas partager leur huile, mais l’évangile souligne ici qu’en fin de compte nous devons seuls assumer la responsabilité de nos choix. Nous ne serons pas sauvés parce que nous avons une tante religieuse, une mère qui priait le chapelet chaque jour, des parents qui allaient à la messe régulièrement, un fils qui travaillait avec les immigrants et les pauvres. On devra répondre personnellement de ce que nous avons fait ou manquer de faire. Le Christ insiste sur la responsabilité de chacun et de chacune.
Dans le roman de Thorton Wilder, Le Pont de San Luis Rey, où l’action se déroule au Pérou, l’auteur raconte l’histoire de quelques personnes qui voyagent sur une diligence, au 19e siècle. Arrivés à San Luis Rey, le vieux pont s’effondre sous le poids de la diligence et tous les passagers perdent la vie. Wilder raconte ensuite l’histoire de chacun des voyageurs : un avocat, un prêtre, une infirmière, un homme d’affaire, une mère d’une famille, un travailleur de la construction, une servante de famille bourgeoise. À la fin de chaque chapitre racontant la vie d’un des figurants, Wilder se demande : était-elle, était-il prêt à rencontrer son créateur ? La même question pourrait se poser pour les quelque 3 000 personnes qui ont perdu la vie lors de l’attaque terroriste du 11 septembre, ou encore, lorsque quelqu’un est tué dans un accident, meurt d’un cancer, est victime d’un tsunami ou d’un tremblement de terre.
Certaines personnes croient que la foi chrétienne est une sorte d’aliénation, une croyance qui n’a d’influence qu’après la mort et que les chrétiens ne sont pas intéressés au temps présent… c’est exactement le contraire. La foi chrétienne nous invite à agir maintenant, à ne pas gaspiller le temps qui nous est donné. L’éternité commence maintenant et le temps nous est offert comme un cadeau pour que nous ouvrions les yeux et le cœur afin de faire autant de bien que possible.
« Soyez prêts ! » Il ne s’agit pas de deviner quand le moment de la mort arrivera, mais bien d’être toujours prêts à rencontrer le Seigneur.
Nous les chrétiens ne vivons pas avec un calendrier dans les mains, essayant de découvrir le jour où le Seigneur viendra, nous vivons avec une boussole qui nous indique la direction à suivre pour arriver à bon port. Et lorsque le jour de la mort arrivera, que ce soit dans une semaine ou dans plusieurs années, nous serons prêts, avec de l’huile en réserve.
L’huile de la charité permet à notre lampe de rester allumée : « Chaque fois que vous l’avez fait pour l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait. » Dieu nous donne le temps pour que nous puissions bien nous préparer à sa venue. « Celles qui étaient prêtes entrèrent dans la salle de noces. »
L’évangile souligne ici qu’en fin de compte nous devons seuls assumer la responsabilité de nos choix.
La foi chrétienne nous invite à agir maintenant, à ne pas gaspiller le temps qui nous est donné.
© Cursillo – 201