Pko 25.09.2016

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°53/2016

Dimanche 25 septembre 2016 – XXVIème Dimanche du Temps ordinaire – Année C

Humeurs…

« Les Champignons de Paris »… à voir absolument !

Le 20 mars dernier nous avions eu le privilège de participer à la « répétition générale » de la pièce intitulée « Les Champignons de Paris ». Vous pourrez désormais la voir du 30 septembre au 9 octobre au petit théâtre. Voilà ce que nous en disions il y a six mois…

Le thème de la pièce est une réflexion sur les 193 essais nucléaires opérés par la France en Polynésie. Une pièce jouée d’une façon sobre et admirable par trois acteurs dont deux jeunes polynésiens…

Nous avons eu l’occasion de lire, voir et entendre beaucoup de choses sur les essais nucléaires : articles, rapports, documentaires, débats… mais c’est la première fois que ce thème est mis en scène pour une pièce de théâtre. Une pièce qui ne cherche pas la polémique mais qui veut simplement aider à se poser les vraies questions… « Pourquoi ? », les nombreux « pourquoi ? ». C’est clairement le but des auteurs et metteurs en scène qui ont mis en exergue cette phrase du philosophe Spinoza : « Ni rire, ni pleurer mais comprendre. »

Une heure et demie « non stop » sans longueur, d’une grande sobriété dans les textes, dans les gestes et attitudes des acteurs, dans les éléments d’archives vidéo et audio qui accompagnent et illustrent le spectacle.

La représentation terminée, quelques soient nos convictions, nos prises de position… on n‘est plus le même… quelque chose a changé au fond de notre âme. Se mêlent colère, révolte, culpabilité, honte, peur, angoisse… Puis avec le temps, nous prenons petit à petit conscience que les contradictions ne sont pas seulement dans les débats des uns et des autres… mais qu’elles sont d’abord au fond de nous-mêmes.

Commence alors un long chemin, ou il nous faut identifier ces contradictions dans nos vies, les reconnaître, les assumer pour enfin essayer de se les pardonner… pour pouvoir demain à la fois oser demander pardon et pardonner !

Et c’est bien tout l’enjeu de nos vies, de nos communautés, de notre société. Vivre avec nos contradictions… en acceptant les contradictions des autres… pour chercher ensemble cette vérité dont personne n’est dépositaire… mais qu’ensemble nous pouvons atteindre…

Qu’en cette fête du Christ Ressuscité, nous trouvions la force d’aimer au-delà de nous-même !

À voir absolument !

Chronique de la roue qui tourne

Le doute

« Le doute est le plus religieux des actes de la pensée humaine. » Jean-Marie Guyau

Par notre nature humaine, beaucoup de choses échappent à notre contrôle. Et, il suffit qu’un doute pointe le bout de son ombre pour que nous soyons démunis face à la réalité. Le doute dérange car il nous ramène devant notre faillibilité, devant nos limites. Avec lui, nous ne pouvons rien considérer comme acquis, nous poussant à revoir chaque chose au jour le jour. Nous devons réagir comme nous pouvons devant ce que nous ne maîtrisons pas.

Le doute est cette possibilité qui assombrit le rêveur qui sommeille en nous.

Le doute est cette question qui défie le scientifique qui sommeille en nous.

Le doute est ce poids qui fige le pessimiste qui sommeille en nous.

Le doute est cette ombre qui motive l’audacieux qui sommeille en nous.

Le doute est cette arme qui profite au méchant qui sommeille en nous.

Le doute est cette énigme qui émoustille le philosophe qui sommeille en nous.

Le doute est cette réalité que méconnait l’insouciant qui sommeille en nous.

Le doute est ce malheur qui tourmente l’angoissé qui sommeille en nous.

Le doute est ce « peut-être » qui titille qui sommeille en nous.

Le doute est ce murmure qui offense le confiant qui sommeille en nous.

Le doute est ce mal qui torture l’amoureux qui sommeille en nous.

Mais, le doute est aussi une force qui affermit la Foi du croyant que nous sommes.

Dans un doute, c’est la vie qui cherche, sort de sa routine en s’offrant de multiples possibilités pour mieux grandir. Dans un doute, c’est la raison humaine qui avoue ses limites en préférant se taire pour laisser la parole à la Foi. Dans un doute, c’est la Foi qui essaye de se faire une petite place dans notre vie. Donc, si un doute s’impose à nous, prenons le temps nécessaire pour apprendre de lui !

La chaise masquée

© Nathalie SH – P.K.0 – 2016

Le grand séminaire fait sa rentrée

En marge de l’actualité du mercredi 21 septembre 2016

L'année académique du Grand Séminaire a débuté il y a peu. L'occasion est donnée d'évoquer une institution qui a beaucoup d'importance pour notre diocèse. Le Grand Séminaire est le lieu de formation des futurs prêtres et, à ce titre, il est au service de l'édification de notre Église locale.

Ouvert en 1984, le Grand Séminaire a participé depuis à la formation de 23 prêtres diocésains et religieux, dont un qui est devenu l'évêque des Marquises, Mgr Pascal Chang-Soi, des religieuses et religieux, des laïcs, des élèves diacres.

Rien n'aurait été possible au départ sans la force de conviction de Mgr Michel Coppenrath. Mgr Michel voulait que les séminaristes évoluent parmi les fidèles qu'ils auraient à servir. Il souhaitait aussi faire changer les mentalités. Il y avait notamment cette idée que la prêtrise est réservée à des gens de l'extérieur et que les polynésiens ne possèdent pas les aptitudes requises.

Sur le plan de la formation elle-même, rien n'aurait pu se faire sans l'aide des formateurs qui se sont succédé. Les différentes congrégations religieuses ont beaucoup aidé : les Oblats de Marie-Immaculée, les Pères des Sacrés-Cœurs, les Frères de Ploërmel, les Filles de la Charité, les Frères du Sacré-Cœur ; sans oublier la Compagnie de Saint-Sulpice, des prêtres diocésains et des laïcs.

Bien qu'importante, l'institution du Grand Séminaire est fragile car son existence dépend avant tout des entrées de séminaristes. Cette année, il y a (seulement ?) 6 séminaristes. Bien que ce chiffre soit bon par rapport au nombre de catholiques, il est inférieur à des espérances légitimes au regard de la pratique religieuse plutôt forte dans notre pays.

Il est capital que nos fidèles soient sensibles à la pastorale des vocations. Cela se joue pour beaucoup au sein même des familles qui peuvent prier et surtout encourager leurs enfants. Nos communautés paroissiales aussi, avec leurs pasteurs, peuvent avoir le souci de faire naître chez des jeunes le désir de suivre le Christ dans la vie sacerdotale ou religieuse.

Jésus nous invite toujours à prier « le maître de la moisson ». Mais nous avons aussi à poser des actes concrets en encourageant par exemple la participation à des retraites vocationnelles organisées par notre Service diocésain des vocations, et à envisager par-dessus tout que la vie à la suite du Christ est l'assurance d'une vie pleine et heureuse.

+ R.P. Jean Pierre COTTANCEAU

© Archidiocèse de Papeete – 2016

La parole aux sans paroles – 53

Portrait d’homme : Jacob

Devenu solitaire par les mauvaises expériences de la vie, Jacob reste pourtant à l’affût du moindre geste de gentillesse. Toujours là pour aider… sans se plaindre et en toute discrétion !

D’où tu viens ?

« Je suis de Papeete. »

Tu as grandi avec tes parents ?

« Mes parents sont morts. J’ai grandi avec mes grands-parents. »

Des frères et sœurs ?

« Ma sœur aînée est morte. Je suis tout seul. Je n’ai jamais vu ma maman et ma sœur. Ce n’est pas aussi facile de vivre comme ça ! »

Ton école ?

« J’étais au Lycée Taaone. J’ai fait mécanique. Après, j’ai travaillé dans une grande société, "Maeva transport". Mais la société est tombée en faillite. Du coup, je n’ai plus de travail. J’ai commencé là-bas à l’âge de 16 ans et j’ai quitté à 40 ans. »

Donc tu te retrouves à la rue…

« Non, je suis venu jeune dans la rue. Même quand je travaillais, je vivais dans la rue. »

Tu n’as nulle part où te loger ?

« Non. »

Et chez tes grands-parents ?

« Tu vois, dans la famille de ma maman, on ne m’aime pas. Et je n’ai jamais connu la famille à mon papa. »

Donc tu n’as pas de terrain ?

« Non, je n’ai rien. Et, tu sais, je n’aime pas vivre avec la famille. Je préfère être seul. »

Où dors-tu alors ?

« Je dors au centre de Tipaerui. On fait pai mon pansement là-bas. (Il me montre ses jambes complètement bandées.) C’est des varices. »

Tu as mal ?

« Non. »

Jusqu’à quand tu auras ces bandages ?

« Ça ne va jamais guérir ça. »

Tu n’as pas chaud avec ça

« Non, on met quelque chose à l’intérieur exprès pour absorber. En ce moment, je suis en train de faire mon dossier à la COTOREP. J’ai déjà déposé, j’attends maintenant la réponse. »

Et tu marches tous les matins jusqu’ici.

« Ça dépend des matins. Si j’ai une visite médicale, je ne viens pas. Mon docteur est en ville. Mais, quand il n’y a pas visite, je viens. Ça va pour marcher, ce n’est pas trop loin. »

Et quand Te Vaiete est fermé ?

« On va trouver un moyen. Mais tu sais, j’ai pris l’habitude de ne pas manger à chaque repas. Et puis, j’ai plein d’amis dans la rue pour m’aider. Il n’y a pas de problème. C’est comme Père Christophe, ça fait longtemps que je le connais. »

Un beau souvenir de la rue ?

« C’est vivre comme tout le monde, avoir des amis. »

Le plus dur ?

« Ce n’est pas dur dans la rue, c’est dans la tête. Si quelqu’un dit que c’est dur, c’est dans son cerveau le problème. Dans la rue, quand c’est dur, c’est à toi à réagir. C’est dur si tu ne bouges pas. Mais, si tu te bouges, ce n’est pas dur ! »

Comment tu vois ta vie dans 10 ans ?

« On verra ! (Rires) »

© Nathalie SH - Accueil Te Vai-ete - 2016

Pardonner pour témoigner de la Miséricorde

Audience générale du mercredi 21 septembre 2016

Lors de l’audience générale, ce mercredi 21 septembre 2016, le Pape François est revenu sur le slogan de l’année sainte : « Miséricordieux avec le Père », qui constitue un « engagement de vie ». Comme l’explique saint Luc, « la perfection est l’amour miséricordieux : être parfait signifie être miséricordieux ».

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous venons d’écouter un passage de l’Évangile de Luc (6,36-38) d’où est tiré le thème de cette Année sainte extraordinaire : Miséricordieux comme le Père. L’expression complète est : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (v.36). Il ne s’agit pas d’un slogan pour faire de l’effet mais d’un engagement de vie. Pour bien comprendre cette expression, nous pouvons faire un parallèle avec l’évangile de Matthieu, dans lequel Jésus dit : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (5,48). Dans le discours sur la montagne, qui s’ouvre par les Béatitudes, le Seigneur enseigne que la perfection réside dans l’amour, accomplissement de tous les préceptes de la Loi.

Dans cette même perspective, saint Luc explicite que l’amour miséricordieux est « la perfection » : être parfaits signifie être miséricordieux. Une personne qui n’est pas miséricordieuse est-elle parfaite ? Non ! Une personne qui n’est pas miséricordieuse est-elle bonne ? Non ! La bonté et la perfection s’enracinent dans la miséricorde. Certes, Dieu est parfait. Toutefois, vu comme cela, il devient impossible pour les hommes de tendre vers cette perfection absolue. Par contre, le voir en Père miséricordieux, nous permet de mieux comprendre en quoi consiste sa perfection et nous pousse à être comme Lui, pleins d’amour, de compassion, de miséricorde.

Mais je me demande : les paroles de Jésus sont-elles réalistes ? Est-il vraiment possible d’aimer comme Dieu aime et d’être miséricordieux comme Lui ? L’histoire du salut nous montre que toute la révélation de Dieu repose sur un incessant, un inlassable, amour : Dieu est comme un père ou comme une mère qui aime d’un amour insondable et le répand avec abondance sur toute créature. La mort de Jésus en croix est le sommet de cette histoire d’amour de Dieu avec l’homme. Un amour tellement grand que Lui seul peut le réaliser. Il est évident que notre amour, rapporté à un tel amour, sans mesure, sera toujours défaillant. Mais quand Jésus nous demande d’être miséricordieux comme le Père, il ne pense pas à la quantité ! Il demande à ses disciples de devenir signe, canaux, témoins de sa miséricorde.

Et l’Eglise ne peut qu’être « sacrement » de la miséricorde de Dieu dans le monde, à tout moment et envers l’humanité entière. Tout chrétien est donc appelé à être un témoin de miséricorde, sur le chemin qui porte à la sainteté. Pensons à tous ces saints devenus miséricordieux parce qu’ils ont laissé leur cœur s’emplir de la miséricorde de Dieu. Ils ont donné corps à l’amour du Seigneur en le répandant sur les multiples besoins de l’humanité souffrante. Il existe une floraison de tant de formes de charité dans lesquelles il est possible de voir des reflets du visage miséricordieux de Jésus. Nous nous demandons : Que signifie pour les disciples être miséricordieux ? Jésus l’explique en prononçant deux verbes : « pardonner » (v.37) et «donner» (v.38).

La miséricorde s’exprime avant tout dans le pardon : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez et vous serez pardonnés » (v.37). Jésus ne veut pas bouleverser le cours de la justice humaine, mais il rappelle aux disciples que, pour avoir des relations fraternelles il faut arrêter de juger et condamner. Le pardon est en effet le pilier qui régit toute la vie de la communauté chrétienne, car il montre la gratuité de l’amour par lequel Dieu nous a aimés en premier.

Le chrétien doit pardonner ! Mais pourquoi ? Parce qu’il a été pardonné. Nous tous, ici, aujourd’hui, sur la place, nous avons été pardonnés. Personne d’entre nous, dans sa vie, n’a eu besoin du pardon de Dieu. Et parce que nous avons été pardonnés, nous devons pardonner. Nous le disons tous les jours dans le Notre Père: « Pardonne nous nos offenses comme nous avons pardonné à ceux qui nous ont offensé ». Autrement dit, pardonner les offenses, pardonner tant de choses, parce que nous avons été pardonnés de tant d’offenses, tant de péchés. Alors, c’est facile de pardonner : si Dieu m’a pardonné, pourquoi ne devrais-je pas pardonner aux autres ? Suis-je plus grand que Dieu ?

Le pardon est ce pilier qui nous montre la gratuité de l’amour de Dieu, qui fut le premier à nous aimer.  Juger et condamner son frère parce qu’il a péché n’est pas bien. Non pas qu’on veuille reconnaître le péché, mais parce qu’en condamnant le pécheur, on brise les liens de fraternité qui nous unissent à lui, et méprise la miséricorde de Dieu qui, Lui, au contraire, ne veut renoncer à aucun de ses enfants. Nous n’avons pas le pouvoir de condamner notre frère qui commet une faute, nous ne sommes pas au-dessus de lui : nous avons plutôt le devoir de lui faire retrouver sa dignité d’enfant de Dieu, et de l’accompagner sur le chemin de sa conversion.

À son Église, à nous, Jésus indique une second pilier : « donner ». Pardonner c’est le premier pilier ; donner c’est le second pilier. « Donnez et il vous sera donné […] la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. » (v.38). Dieu donne bien au-delà de nos mérites, mais il sera encore plus généreux avec tous ceux qui, sur terre, auront été généreux. Jésus ne dit pas ce qui arrivera à ceux qui ne donnent pas, mais l’image de la « mesure » constitue un avertissement : par la mesure de l’amour que nous donnons, c’est nous qui décidons comment nous serons jugés, comment nous serons aimés. En y regardant bien, on voit que c’est logique, cohérent : dans la mesure où l’on reçoit de Dieu, on donne au frère, et dans la mesure où l’on donne au frère, on reçoit de Dieu !

L’amour miséricordieux est donc le seul chemin à parcourir. Combien avons-nous tous besoin d’être un peu plus miséricordieux, de ne pas parler dans le dos des gens, de ne pas juger, de ne pas ‘plumer’ les autres par nos critiques, par envie ou par jalousie. Nous devons pardonner, être miséricordieux, vivre notre vie dans l’amour.

Cet amour permet aux disciples de Jésus de ne pas perdre l’identité reçue de Lui, et de se reconnaître « enfants du même Père ». Dans l’amour que ceux-ci manifestent dans leur vie se reflète cette miséricorde qui ne finira jamais (cf. 1 Co 13,1-12).

Mais n’oubliez pas ceci : miséricorde et don. Ainsi le cœur s’élargit, il s’élargit dans l’amour. Contrairement à l’égoïsme, la colère, qui rendent le cœur tout petit, dur comme une pierre. Vous, que préférez-vous ? Un cœur de pierre ou un cœur plein d’amour ? Si vous préférez un cœur plein d’amour, soyez miséricordieux !

© Libreria Editrice Vaticana - 2016

Tourisme pour tous : promouvoir l’accessibilité universelle

Journée mondiale du Tourisme 2016 – Message du Conseil pontifical

À l’occasion de la Journée mondiale du Tourisme qui sera célébrée le 27 septembre 2016, le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement a publié un message. La Journée est placée cette année sous le thème du « Tourisme pour tous : promouvoir l’accessibilité universelle », choisi par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT).

Le Saint-Siège a adhéré à cette initiative dès sa première édition, conscient de la grande importance de ce secteur, ainsi que des défis qu’il pose et des opportunités qu’il offre pour l’évangélisation. Ces dernières décennies, le nombre de personnes qui peuvent bénéficier d’un temps de vacances a considérablement augmenté. Selon le dernier Baromètre de l’Organisation Mondiale du Tourisme, se rapportant à l’année 2015, le nombre d’arrivées touristiques internationales s’élève à 1184 millions et, selon les prévisions, il atteindra la barre des deux milliards en 2030. Il faut y ajouter les chiffres plus élevés encore du tourisme local.

Cette augmentation numérique a entraîné une prise de conscience toujours plus grande de l’influence positive exercée par le tourisme dans de nombreux secteurs de la vie, avec ses nombreuses vertus et potentialités. Sans ignorer certains de ses éléments ambigus ou négatifs, nous sommes convaincus que le tourisme humanise car il procure une occasion de repos, des opportunités de connaissance réciproque entre les peuples et les cultures; il constitue un instrument de développement économique, favorise la paix et le dialogue, fournit des possibilités d’éducation et de croissance personnelle et des temps de rencontre avec la nature, ainsi qu’un espace de croissance spirituelle, pour ne citer que quelques-unes de ses caractéristiques positives.

Sur la base de cette évaluation positive et en étant conscients que le tourisme en particulier et le temps libre en général sont une « exigence de la nature humaine, qui manifeste en elle-même une valeur inaliénable », nous devons conclure, soutenus en cela par le Magistère ecclésial, que le tourisme n’est pas seulement une opportunité, mais doit être un droit pour tous, qui ne peut pas être limité à certaines couches sociales ou à certaines zones géographiques précises. De son côté, l’Organisation Mondiale du Tourisme affirme, elle aussi, que le tourisme « constitue un droit également ouvert à tous les habitants du monde [...], et ne pas se voir opposer d’obstacles ».

Il est donc possible de parler d’un « droit au tourisme », qui est certainement la concrétisation du droit « au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques » reconnu par l’article 24 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948.

Mais la constatation de la réalité démontre qu’il n’est pas à la portée de tous et que beaucoup sont encore ceux qui continuent d’être exclus de ce droit. Avant tout, dans de nombreux pays en voie de développement, où les besoins fondamentaux ne sont pas garantis, ce droit semble vraiment quelque chose de lointain et en parler peut même apparaître comme une frivolité, alors même que cette activité se présente actuellement comme une ressource dans la lutte contre la pauvreté. Mais également dans les pays économiquement plus développés, nous trouvons d’importantes couches de la société qui n’ont pas facilement accès au tourisme. Voilà pourquoi, au niveau international, on encourage ce qu’on appelle le « tourisme pour tous », dont chacun peut bénéficier et qui englobe les concepts de « tourisme accessible », « tourisme durable » et « tourisme social ».

Par « tourisme accessible », on entend l’effort visant à garantir que les destinations et les services touristiques soient accessibles à tous, indépendamment du profil culturel, des limitations permanentes ou temporaires (physiques, mentales ou sensorielles) ou des besoins particuliers comme ceux que requièrent, par exemple, les enfants et les personnes âgées.

Le concept de « tourisme durable » inclut l’effort pour obtenir que cette activité humaine soit la plus respectueuse possible de la diversité culturelle et environnementale du lieu qui accueille, en prenant en considération les répercussions présentes et futures. L’encyclique Laudato si’ du Pape François peut être d’une grande aide pour la bonne gestion de la création que Dieu a confiée à l’être humain.

Le « tourisme social », de son côté, prétend que ne soient pas exclus ceux qui ont une culture différente, moins de ressources économiques ou qui vivent dans des régions plus défavorisées. Parmi les groupes destinataires des interventions de ce secteur se trouvent les jeunes, les familles nombreuses, les personnes porteuses de handicap et les personnes âgées, comme le rappelle le Code mondial d’éthique du tourisme.

Par conséquent, il est nécessaire de promouvoir un « tourisme pour tous » qui soit éthique et durable, où soit garanti un réel accès physique, économique et social, en évitant toute sorte de discrimination. Atteindre un objectif de ce type ne sera possible que si l’on peut compter sur les efforts de tous, hommes politiques, entrepreneurs, consommateurs, comme sur ceux des associations engagées dans ce milieu.

L’Église évalue d’une manière positive les efforts qui sont accomplis en faveur d’un « tourisme pour tous » et les initiatives « qui placent réellement le tourisme au service de la réalisation de la personne et du développement social ». Depuis longtemps, elle offre également sa contribution, tant par sa réflexion théorique que par ses nombreuses initiatives concrètes, dont beaucoup ont joué un rôle de pionnières, bien que réalisées avec des ressources économiques limitées, avec beaucoup de dévouement, obtenant ainsi de bons résultats.

Que l’engagement ecclésial en faveur d’un « tourisme pour tous » soit vécu et compris comme un « témoignage de la prédilection particulière de Dieu pour les plus humbles ».

Cité du Vatican, 24 juin 2016

Antonio Maria Card. Vegliò Président

+ Joseph Kalathiparambil Secrétaire

© Radio Vatican - 2016

Changer l’ennemi en adversaire, puis en prochain

Tribune de Mgr Marc Stenger à propos des « chrétiens et la violence »

À la suite des événements de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray, Mgr Stenger, évêque de Troyes et président de Pax Christi France, a publié une tribune en août 2016 intitulée « La force intérieure qui mise sur l’"humanité" ». Pour Mgr Stenger, ces événements dramatiques sont des « marqueurs essentiels », le signe « de la présence de la violence aveugle dans notre “faire société” (…) » Rappelant « qu’il n’y a pas de manière spécifiquement chrétienne de gérer la violence », il repère toutefois « quelques dispositions fondamentales » qui peuvent aider à ne pas « se laisser broyer par le choc de cette violence aveugle ». Comme de savoir reconnaître sa propre violence ou ne pas oublier que la haine de soi conduit finalement à l’agression sur l’autre. « L’antidote des conflits, c’est “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” » (Mt 22, 39), explique-t-il.

Les évènements de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray ne sont pas simplement des évènements d’actualité qui nous accablent et sont vite remplacés par d’autres dans la chaîne de l’histoire. Il s’agit de marqueurs essentiels par rapport à tout ce qui arrive. Ils sont le signe de la présence de la violence aveugle dans notre « faire société », une violence incompréhensible pour les gens raisonnables civilisés que nous sommes, une violence qui nous oblige de ce fait à revisiter notre manière de nous situer par rapport à elle et à ceux qui en sont les auteurs. Au sortir de célébrations qui parlent d’amour des ennemis et de pardon, il a fallu pour beaucoup de chrétiens reconnaître douloureusement que notre ressenti, nos émotions étaient en contradiction avec cet impératif évangélique.

Il n’y a pas de manière spécifiquement chrétienne de gérer la violence. On ne trouve pas dans l’Évangile de recettes pour la surmonter. Mais on peut y repérer quelques dispositions fondamentales qui peuvent nous aider à ne pas nous laisser broyer par le choc de cette violence aveugle, quand elle nous agresse aussi directement.

Il faut sans doute commencer par reconnaître sa propre violence. Nous sommes tous des êtres ambivalents parcourus de forces constructives et destructrices. Au lieu de nier notre propre violence, nos répulsions et nos peurs, au lieu de les oublier derrière l’horreur de la violence d’autrui, il est essentiel de les identifier et de les accueillir, afin de les canaliser. Alors les crimes qui nous laissent abattus, nous les mettons moins à distance de nous-même.

Il ne faut pas oublier non plus que la haine de soi conduit à toutes sortes de projections de jalousies et finalement d’agressions sur l’autre. L’antidote des conflits, c’est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 39). Il faut s’aimer soi-même, avec sa propre violence, pour arriver à assumer la violence de l’autre. Les injustices et les violences sont l’ennemi parce qu’elles anéantissent la qualité d’être humain de celui qui les commet. Les chrétiens doivent être en première ligne pour provoquer les violents et les injustes à un changement qui leur permette de retrouver en eux-mêmes l’image de Dieu qu’ils ont défigurée en faisant souffrir tant d’innocents. Quand la violence nous éclate à la figure, comme c’est le cas en ce moment, sans doute ne devons-nous pas en rester au rejet et à la haine de l’autre, mais nous demander aussi si nous avons su voir l’injustice dont sont victimes tant d’hommes et de femmes parmi les plus vulnérables.

Le durcissement bien compréhensible du regard porté sur l’autre renforce l’inimitié. Changer l’ennemi en adversaire, puis en prochain, c’est d’abord une question de conversion du regard. Il s’agit de restaurer une image juste de l’autre, et ne pas le laisser dans les ténèbres extérieures où nous aurions tendance à le précipiter. C’est dans ce travail de reconstruction que s’inscrit le pardon. Le pardon n’est pas l’oubli, mais l’instauration de relations nouvelles malgré la gravité de l’offense commise (Mt 6, 12). Chacun doit sortir d’un conflit en ayant gagné au moins un accroissement de son humanité.

Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus invite à ne pas répliquer à la violence par la violence, mais à montrer à l’autre qu’on croit en sa possibilité de changer. Il s’agit d’opposer à la violence la force intérieure qui mise sur l’« humanité » à restaurer de l’autre. Jésus veille à ne jamais détruire ce qui existe chez son interlocuteur, même celui qui cherchait à le faire mourir. La violence au contraire détruit. Elle ne respecte pas le sacré et la dignité de chaque créature. L’Évangile nous invite à redécouvrir la force intérieure qui est en nous. Elle peut permettre de provoquer les acteurs de violence ou d’injustice à retrouver en eux-mêmes le précieux de leur propre humanité qu’ils ont oublié ou méprisé.

Que tout cela est difficile quand l’émotion nous submerge ! Certains, même des chrétiens, ne peuvent pas entendre un tel discours. L’enjeu c’est pourtant bien de se préoccuper, par-delà la tristesse, l’angoisse, et même la haine, de retrouver la dignité d’enfant de Dieu chez l’autre. Quel qu’il soit, cette trace de Dieu en lui nous est confiée pour que nous la maintenions en vie dans nos actes, quand nous sommes protagonistes d’un conflit, dans notre cœur, quand nous en sommes les témoins accablés et profondément blessés.

© Urbi et orbi - 2016

L’oubli des pauvres

Médiation de Jean-Claude Guillebaud, journaliste, écrivain et essayiste

J’aimerais revenir sur la passionnante interview du géographe Christophe Guilluy publiée la semaine dernière et réalisée par mon confrère Henrik ­Lindell. Dans son dernier livre, le Crépuscule de la France d’en haut, Guilluy attire à nouveau notre attention sur l’exclusion progressive des classes dites populaires, confrontées à l’arrogance de la France d’en haut. Longtemps critiquées, ses analyses sont plus actuelles que jamais.

Je pense aux rapports et études qui nous alertent aujourd’hui sur l’aggravation du niveau de pauvreté en France et en Europe, y compris en Allemagne. Chez nous, le dernier rapport, daté du 6 septembre, est celui du Secours populaire. Venant après ceux du Secours catholique ou avant celui d’ATD-Quart monde (« En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté »), il montre que si la pauvreté a très légèrement diminué en valeur absolue, la proportion de Français affirmant l’avoir connue a augmenté. La crise économique persistante jette une proportion importante de nos compatriotes dans la pauvreté, ou la crainte de cette dernière. Plus de la moitié des Français (55%) pensent aujourd’hui que leur vie quotidienne est placée sous cette menace.

C’est surtout vrai bien sûr pour les plus défavorisés. Au tourment de la pauvreté s’ajoute, comme on le sait, celui de ­l’inégalité. Sans oublier celui de la ­désespérance politique, ce qui est un autre problème. Pour les classes moyennes, c’est un « horizon d’espérance » qui disparaît, pour reprendre une expression du philosophe Emmanuel Levinas.

Certains indices chiffrés sont stupéfiants. Un exemple : pour la première fois depuis 1969 – et selon le bilan annuel de l’Insee –, l’espérance de vie des Français a légèrement diminué en 2015. Une première depuis 47 ans ! Or cette baisse de l’espérance de vie dans un grand pays développé comme le nôtre est un événement considérable. Il mériterait l’ouverture des journaux télévisés et de vrais débats, au lieu et place de ceux – médiocres – qui peuplent l’espace public à l’approche des primaires.

En parlant de vrais débats, je songe à des échanges qui ne seraient pas des règlements de comptes entre la droite et la gauche, le centre ou les extrêmes. Rien ne serait plus absurde que d’imputer la responsabilité de cette dérive à un camp ou à un autre. C’est une inversion qui s’opère peu à peu dans les tréfonds du pays. Au demeurant, comme le souligne l’Insee, certains « accidents » sanitaires, comme les épidémies de grippe ou les canicules, jouent un rôle dans cette inversion et en faussent la signification.

Pas complètement tout de même. Une des conséquences de la pauvreté est mentionnée dans les rapports cités plus haut. Confrontés à la baisse de leurs revenus, les gens en arrivent à ne plus se faire soigner comme auparavant, voire plus du tout. Comme l’écrit le Secours populaire, « le renoncement aux soins est devenu en 2016 une réalité qui accroît la vulnérabilité des plus pauvres ». Les soins dentaires sont les plus affectés. Et sur ce chapitre, les parents préfèrent réserver leur budget à leurs enfants. Tout cela se passe en France. Que nos politiciens se réveillent !

© La Vie - 2016

Commentaire des lectures du dimanche

1. « Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles en Sion, et à ceux qui se croient en sécurité… couchés sur des lits d’ivoire » (Am 6, 1.4), ils mangent, ils boivent, ils se divertissent et ils ne s’occupent pas des problèmes des autres.

Paroles dures, que celles du prophète Amos, mais qui nous mettent en garde contre un danger que nous courons tous. Que dénonce ce messager de Dieu, qu’est-ce qu’il met sous les yeux de ses contemporains et aussi sous nos yeux aujourd’hui ? Le risque de se complaire, du confort, de la mondanité dans la vie et dans le cœur, d’avoir comme centre notre bien-être. C’est l’expérience même du riche de l’Évangile, qui portait des vêtements de luxe et se donnait, chaque jour, à de copieux banquets ; cela était important pour lui. Et le pauvre qui était à sa porte et qui n’avait pas de quoi se nourrir ? Ce n’était pas son affaire, cela ne le regardait pas. Si les choses, l’argent, la mondanité deviennent le centre de la vie, ils nous saisissent, ils nous possèdent et nous perdons notre identité-même d’êtres humains : écoutez bien, le riche de l’Évangile n’a pas de nom, il est simplement « un riche ». Les choses, ce qu’il possède sont son visage, il n’en a pas d’autres.

Mais essayons de nous demander : comment se fait-il que cela arrive ? Comment se fait-il que les hommes, peut-être nous aussi, nous tombons dans le danger de nous renfermer, de mettre notre sécurité dans les choses, qui, au final, nous volent le visage, notre visage humain ? Cela arrive quand nous perdons la mémoire de Dieu. « Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles en Sion » disait le prophète. Si la mémoire de Dieu fait défaut, tout s’aplatit, tout va sur le moi, sur mon bien-être. La vie, le monde, les autres, perdent leur consistance, ils ne comptent pour rien, tout se réduit à une seule dimension : l’avoir. Si nous perdons la mémoire de Dieu, nous aussi nous perdons de notre consistance, nous nous vidons aussi, nous perdons notre visage comme le riche de l’Évangile ! Celui qui court derrière le néant devient lui-même nullité – comme le dit un autre grand prophète, Jérémie (cf. Jr 2, 5). Nous sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, non pas à l’image et à la ressemblance des choses, des idoles !

2. Alors, en vous regardant, je me demande : qui est le catéchiste ? C’est celui garde et alimente la mémoire de Dieu, la garde en lui-même et sait l’éveiller chez les autres. C’est beau cela, faire mémoire de Dieu, comme la Vierge Marie qui, face à l’action merveilleuse de Dieu dans sa vie, ne pense pas à l’honneur, au prestige, aux richesses, elle ne s’enferme pas sur elle-même. Au contraire, après avoir accueilli l’annonce de l’Ange et après avoir conçu le Fils de Dieu, que fait-elle ? Elle part, elle va chez sa vieille parente Élisabeth, elle-aussi enceinte, pour l’aider ; et dans la rencontre avec elle, son premier acte est la mémoire de l’agir de Dieu, de la fidélité de Dieu dans sa vie, dans l’histoire de son peuple, dans notre histoire : « Mon âme exalte le Seigneur… Il s’est penché sur son humble servante… Son amour s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 46.48.50). Marie a mémoire de Dieu.

Dans ce cantique de Marie il y a aussi la mémoire de son histoire personnelle, l’histoire de Dieu avec elle, sa propre expérience de foi. Et c’est ainsi pour chacun de nous, pour chaque chrétien : la foi contient vraiment la mémoire de l’histoire de Dieu avec nous, la mémoire de la rencontre avec Dieu qui, le premier, se met en mouvement, qui crée et sauve, qui nous transforme ; la foi est mémoire de sa Parole qui réchauffe le cœur, de ses actions de salut par lesquelles il nous donne vie, nous purifie, prend soin de nous, nous nourrit. Le catéchiste est vraiment un chrétien qui met cette mémoire au service de l’annonce ; non pas pour se faire voir, non pas pour parler de lui-même, mais pour parler de Dieu, de son amour, de sa fidélité. Dire et transmettre tout ce que Dieu a révélé, c'est-à-dire la doctrine dans sa totalité, sans retrancher ni ajouter.

Saint Paul recommande surtout une chose à son disciple et collaborateur Timothée : souviens-toi, souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, que j’annonce et pour qui je souffre (cf. 2Tm 2, 8-9). Mais l’Apôtre peut dire cela parce que lui, le premier, s’est souvenu du Christ qui l’a appelé quand il était persécuteur des chrétiens, l’a touché et transformé par sa Grâce.

Le catéchiste alors est un chrétien qui porte en lui la mémoire de Dieu, qui se laisse guider par la mémoire de Dieu dans toute sa vie, et qui sait l’éveiller dans le cœur des autres. C’est impératif cela ! ça engage toute la vie ! Le Catéchisme lui-même, qu’est-ce que c'est sinon la mémoire de Dieu, mémoire de son action dans l’histoire, du fait qu’il s’est fait proche de nous dans le Christ, présent dans sa Parole, dans les Sacrements, dans son Église, dans son amour ? Chers catéchistes, je vous demande : sommes-nous la mémoire de Dieu ? Sommes-nous vraiment comme des sentinelles qui éveillent chez les autres la mémoire de Dieu, qui réchauffe le cœur ?

3. « Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles dans Jérusalem », dit le prophète. Quelle route parcourir pour ne pas être des personnes « bien tranquilles », qui mettent leur sécurité en elles-mêmes et dans les choses, mais des hommes et des femmes de la mémoire de Dieu ? Dans la deuxième lecture saint Paul, toujours en écrivant à Timothée, donne quelques indications qui peuvent marquer aussi le chemin du catéchiste, notre chemin : tendre à la justice, à la piété, à la foi, à la charité, à la patience, à la douceur (cf. 1 Tm 6, 11).

Le catéchiste est un homme de la mémoire de Dieu s’il a une relation constante et vitale avec Lui et avec son prochain ; s’il est un homme de foi, qui a vraiment confiance en Dieu et met en Lui sa sécurité ; s’il est un homme de charité, d’amour, qui considère chacun comme son frère ; s’il est un homme d’« hypomoné », de patience, de persévérance, qui sait affronter les difficultés, les épreuves, les échecs, avec sérénité et espérance dans le Seigneur ; s’il est un homme doux, capable de compréhension et de miséricorde.

Prions le Seigneur afin que nous soyons tous des hommes et des femmes qui gardent et alimentent la mémoire de Dieu dans notre vie, et qui savent l’éveiller dans le cœur des autres. Amen.

(Homélie du pape François du 29 septembre 2016)

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