Pko 15.05.2016
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°28/2016
Dimanche 15 mai 2016 – Solennité de la Pentecôte – Année C
Humeurs…
Hypertrophie administrative suite à l’ablation du bon sens !!!
L’évolution de la maladie dénommée « hypertrophie administrative » conséquence semble-t-il d’une ablation du « bon sens » s’accélère dans notre beau fenua. Pour preuve trois perles en moins d’un mois.
Le 18 avril dernier courrier de l’OPT… un « Erratum » pour nous informer que le nouveau montant de l’abonnement mensuel téléphonique ne serait pas de 2 655 xfp mais de 2656 xfp ! Si l’on considère qu’une enveloppe, une feuille et l’acheminement de la missive s’élève au minimum à 24 xfp… il faudra deux ans d’abonnement pour que ce 1 xfp soit remboursé… On s’étonne qu’il y ait un déficit !!!
La semaine dernière nous recevons un colis contenant de nouveaux lectionnaires pour la liturgie. Ce matériel à l’usage des ministres du culte pour le culte bénéficie de l’exonération prévue par la loi de pays n°2 de 2011. On se présente avec les documents idoines à la douane qui nous informe qu’il y aura un résidu de 85 xfp de taxes à payer. Toutefois et pour cela nous devons passer d’abord par un transitaire : coût 7 196 xfp puis par la Poste : coût 80 xfp. Finalement nous en avons eu pour 7 276 xfp pour une taxe de 85 xfp !!! Trouvez le gag !!!
Cerise sur le gâteau… Une lettre recommandée avec accusé de réception de la C.P.S. reçue, par un S.D.F., (coût 590 xfp de frais postaux !!!) l’informant que n’ayant pas renouvelé à temps son dossier R.S.T., il est affilié automatiquement au régime R.N.S. avec une cotisation automatique de 7 172 xfp par mois, non négociable et avec majoration de 10% si cela n’est pas payé avant le 15 juin !!! Il eut été moins couteux d’envoyer à temps un courrier « ordinaire » pour rappeler à la personne qu’elle ne doit pas oublier de renouveler son R.S.T.… mais cela aurait supposé une organisation efficace empreinte d’un peu d’humanité de la part d’une administration déconnecter de la réalité !
La Polynésie se meurt non pas par absence de ressources ou de touristes, mais d’une Administration et de Politiques qui se regardent le nombril, totalement déconnectés du monde qui les entoure… se comportant comme si l’ensemble de la population vivait avec des revenus à 6 ou 7 chiffres.
Mesdames et Messieurs qui nous gouvernez… Réveillez-vous… Osez-vous affirmer par vos réflexions et dans vos décisions. Travaillez pour vos administrés et arrêtez de reproduire des modèles inadaptés, soyez créatifs, courageux et mettez-vous au diapason de notre réalité et ne vous trompez plus de réformes… Peut-être même que votre gloire s’en trouvera grandie… vous aurez osé la véritable solidarité celle qui construit un monde plus juste auquel vous aurez collaboré et ainsi nous…
arrêterons de marcher sur la tête !
Chronique de la roue qui tourne
La conscience
« Rien ne dompte la conscience de l'homme, car la conscience de l'homme c'est la pensée de Dieu. » Victor Hugo
Prendre conscience, avoir quelque chose sur la conscience, être en paix avec sa conscience, nombreuses sont les expressions évoquant la conscience, cette chose que l’on porte presque comme un fardeau. Et pourtant !
Elle est cette voix qui refuse de nous laisser oisifs.
Elle est cette voix sourde mais claire
qui dénonce chacun de nos écarts.
Elle est cette voix qui nous empêche de nuire
gratuitement à autrui.
Elle est cette voix qui nous montre bien souvent
l’évidence restée cachée à notre raison.
Elle est cette voix qui ne faillit pas,
même en plein doute.
Elle est cette voix qui nous rend meilleurs
à chaque fois que nous prenons la peine de l’écouter.
Elle est cette mère discrète qui ne cesse de nous éduquer.
Elle est ce phare qui ne peut se résoudre
à laisser notre humanité se perdre dans l’obscurité.
Ce dimanche, nous allons prier pour recevoir l’Esprit Saint. Nous allons prier pour qu’il nous guide, qu’il nous apprenne, qu’il nous conseille. Pourtant, il ne sera qu’une petite voix dans nos vies. Il nous parle depuis toujours… nous lui avons juste donné un autre nom !
La chaise masquée
© Nathalie SH – P.K.0 – 2016
La parole aux sans paroles – 35
Portrait de femme - Maiana
En ces temps difficile, nul ne peut dire jamais à la rue. Une mauvaise passe à traverser suffit pour vous entrainer dans la rue. Le tout est de savoir pour combien de temps. Maiana connait déjà la rue, ça a été son seul refuge lors d’une période difficile il y a longtemps. Aujourd’hui un nouveau coup dur la ramène dans la rue.
Vous êtes nouveaux à Te Vaiete ?
« Oui, ça fait 5 jours qu’on est à la rue. Mais ce n’est pas la première fois ! En 2012, on est resté 3 semaines dans la rue. Et on a eu notre maison. »
Et là, pourquoi vous êtes encore dans la rue ?
« On habitait Arue et on a été chassé. Enfin, si tu veux, on louait une maison, on était locataire d’une maison du centre "Huma mero". Mais on n’arrivait plus à payer. Et mon tane touche une pension, comme il a perdu une jambe. Mais on a préféré rendre quand même la maison. On n’a plus rien. On est 3 à la rue. »
C’est votre fils ?
« Non, c’est le neveu de mon tane. Il préfère être avec nous. C’est lui qui veille sur nous, quand on dort. »
Et là, où vous dormez ?
« Tu vois l’ancien Pitate. On dort juste à côté. »
Raconte-moi ta première nuit ?
« Dans la rue, ce n’est pas un jeu. Déjà, tu ne dors pas, tu as peur de tout. La deuxième nuit, tu arrives à t’endormir vers minuit mais tu te réveilles à 3h. Quand c’est comme ça, tu es obligé de récupérer dans la journée, au parc Chirac, à l’ombre. Mais il faut faire attention aux vigiles. »
Et pour votre douche ?
« On va au parc Bougainville, comme ce n’est pas loin aussi. Ou sinon, au parc Chirac, là où il y a les pirogues. »
Le plus dur dans la rue ?
« C’est d’avoir des sous pour s’acheter à manger et s’en sortir. Là, mon mari est resté au parc. Il se déplace en béquilles et Te Vaiete est trop loin pour lui. »
Comment vous vous en sortez alors ?
« Là, aujourd’hui, je vais aller voir ma maman qui habite Paea pour lui demander un peu d’argent. Elle veut bien nous aider. Elle nous a même proposé d’habiter avec elle. Mais mon tane ne veut pas trop, il préfère qu’on s’en sorte seul. Et comme on attend notre maison par les Affaires Sociales, mon mari a droit. On doit m’appeler là. »
Comment tu vois ta vie dans 10 ans ?
« Dure ! Mais au moins, on s’en sortira seul. On ne dépendra plus de quelqu’un. »
© Nathalie SH - Accueil Te Vai-ete - 2016
Notre dignité d’enfant de Dieu dépend de l’Amour gratuit du Père
Audience générale du mercredi 11 mai 2016 - pape François
La parabole du Fils prodigue, en St Luc : c’est sur cette parabole dite « de miséricorde » que le Pape François a centré sa catéchèse de ce mercredi. Un épisode évangélique qui, selon François, montre que « notre dignité d’enfant de Dieu ne dépend ni de nos mérites, ni de nos actions, mais de l’amour gratuit du Père ».
Chers frères et sœurs, bonjour !
Aujourd’hui, cette audience se déroule en deux lieux : comme il risquait de pleuvoir, les personnes malades sont dans la Salle Paul VI, reliées à nous par grand écran ; deux lieux mais une seule audience. Nous saluons les malades qui sont dans la Salle Paul VI. Nous voulons réfléchir aujourd’hui sur la parabole du Père miséricordieux. Elle parle d’un père et de ses deux fils, et nous fait connaître la miséricorde infinie de Dieu.
Partons de la fin, c’est-à-dire de la joie du cœur du Père, qui dit : « Festoyons, car mon fils que voilà était mort… » (vv.23-24). Par ces paroles, le père a interrompu son plus jeune fils au moment où il était en train de confesser sa faute : « Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils… » (v.19). Mais cette expression est insupportable pour le cœur du père qui, au contraire, se dépêche de restituer à son fils les signes de sa dignité : le beau vêtement, l’anneau, les chaussures. Jésus ne décrit pas un père offensé et plein de ressentiment, un père, par exemple, qui dit à son fils : « Tu me le paieras » ; non, le père l’embrasse, il l’attend avec amour. Au contraire, l’unique chose que le père a à cœur, c’est que ce fils soit devant lui saint et sauf et cela le rend heureux et il festoie. L’accueil du fils qui revient est décrite de manière émouvante : « Quand il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion, il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers » (v.20). Quelle tendresse !
Il le vit de loin : qu’est-ce que cela signifie ? Que le père montait continuellement sur la terrasse pour regarder la route et voir si son fils revenait ; ce fils qui en avait fait de belles, mais son père l’attendait. Comme c’est beau, la tendresse du père ! La miséricorde du père est débordante, inconditionnelle, et elle se manifeste avant même que le fils ne parle. Certes, le fils sait qu’il s’est trompé et il le reconnaît : « J’ai péché… traite-moi comme un de tes ouvriers » (v.19). Mais ces paroles fondent devant le pardon du père. L’étreinte et le baiser de son papa lui font comprendre qu’il a toujours été considéré comme son fils, malgré tout. Cet enseignement de Jésus est important : notre condition d’enfant de Dieu est le fruit de l’amour du cœur du Père ; elle ne dépend pas de nos mérites ou de nos actions et par conséquent, personne ne peut nous l’enlever, pas même le diable ! Personne ne peut nous enlever cette dignité.
Cette parole de Jésus nous encourage à ne jamais désespérer. Je pense aux mamans et aux papas qui appréhendent lorsqu’ils voient leurs enfants s’éloigner en empruntant des routes dangereuses. Je pense aux curés de paroisse et aux catéchistes qui se demandent parfois si leur travail a été vain. Mais je pense aussi à celui qui se trouve en prison et à qui il semble que sa vie soit finie ; à ceux qui ont fait des choix erronés et qui ne parviennent pas à regarder l’avenir ; à tous ceux qui ont faim de miséricorde et de pardon et qui croient ne pas le mériter… Quelle que soit ma situation de vie, je ne dois pas oublier que je ne cesserai jamais d’être enfant de Dieu, d’être enfant d’un Père qui m’aime et qui attend mon retour. Même dans la pire situation de vie, Dieu m’attend, Dieu veut m’embrasser, Dieu m’attend.
Dans la parabole, il y a un autre fils, l’aîné ; lui aussi a besoin de découvrir la miséricorde du Père. Il est toujours resté à la maison, mais il est tellement différent de son père ! Ses paroles manquent de tendresse : « Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres… mais quand ton fils que voilà est revenu… » (vv. 29-30). Nous voyons son mépris : il ne dit jamais « père », il ne dit jamais « frère », il ne pense qu’à lui, il se vante d’être toujours resté auprès de son père et de l’avoir servi ; et pourtant il n’a jamais vécu cette proximité joyeusement. Et maintenant, il accuse son père de ne jamais lui avoir donné de chevreau pour festoyer. Pauvre père ! Un fils qui était parti et l’autre qui ne lui a jamais été vraiment proche ! La souffrance du père est comme la souffrance de Dieu, la souffrance de Jésus quand nous nous éloignons, soit parce que nous partons loin soit parce que nous sommes proches mais sans être proches.
Le fils aîné a besoin lui aussi de miséricorde. Les justes, ceux qui se croient justes, ont eux aussi besoin de miséricorde. Ce fils nous représente lorsque nous nous demandons si cela vaut la peine de se fatiguer tant si nous ne recevons rien, ensuite, en échange. Jésus nous rappelle qu’on ne reste pas dans la maison du Père pour avoir une compensation, mais parce qu’on a la dignité de fils coresponsables. Il ne s’agit pas d’un « troc » avec Dieu, mais de rester à la suite de Jésus qui s’est donné lui-même sur la croix sans mesure.
« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir » (v. 31). C’est ainsi que le Père s’adresse à son fils aîné. Sa logique est celle de la miséricorde ! Le plus jeune fils pensait mériter une punition à cause de ses péchés, le fils aîné s’attendait à une récompense pour ses services. Les deux frères ne se parlent pas entre eux, ils vivent des histoires différentes mais tous deux raisonnent selon une logique étrangère à Jésus : si tu fais bien, tu reçois un prix, si tu fais mal, tu es puni ; et ceci n’est pas la logique de Jésus, ce n’est pas cela ! Cette logique est renversée par les paroles du père : « Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! » (v. 31). Le père a récupéré son fils perdu et il peut maintenant aussi le restituer à son frère ! Sans le plus jeune, le fils aîné lui-même cesse d’être un « frère ». La plus grande joie pour le père, c’est de voir que ses fils se reconnaissent comme frères.
Les fils peuvent décider de s’unir à la joie de leur père ou de refuser. Ils doivent s’interroger sur leurs propres désirs et sur la vision qu’ils ont de la vie. La parabole se termine en laissant la fin en suspens : nous ne savons pas ce qu’a décidé de faire le fils aîné. Et c’est un stimulant pour nous. Cet Évangile nous enseigne que nous avons tous besoin d’entrer dans la maison du Père et de participer à sa joie, à sa fête de la miséricorde et de la fraternité. Frères et sœurs, ouvrons notre cœur pour être « miséricordieux comme le Père » !
© Libreria Editrice Vaticana - 2016
« Quand une femme dit “non”, c’est “non” »
Les informulés d’une rhétorique sexiste
Souligner la respectabilité de l'accusé, l'importance du personnage, l'étendue de son pouvoir, ses innombrables qualités, et lui chercher toutes les excuses possibles ; entourer la plaignante d'un soupçon systématique, l'accabler de reproches, lui prêter des intentions machiavéliques... Dès l'inculpation du directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de New York, on a vu ressurgir, en France, les réflexes et les grilles de lecture archaïques qui dominent invariablement dans ce genre de mises en cause. « Nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York samedi 14 mai, mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine », dit la pétition lancée le 21 mai par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes.
Comme lors de l'arrestation en Suisse, à l'automne 2009, du cinéaste Roman Polanski, recherché par la justice américaine pour le viol d'une adolescente en 1977, un paramètre semble se dérober avec une remarquable constance à l'entendement des commentateurs : celui du consentement féminin. On entend parler, à nouveau, d'« affaire de mœurs ». L'épouse de M. Strauss-Kahn, Mme Anne Sinclair, est assimilée à une « femme trompée » (France-Soir, 19 mai 2011). Le thème du « puritanisme américain », quoique résolument hors sujet s'agissant d'une accusation de viol, fait son grand retour : « L'homme de Washington est rattrapé au sein même du FMI par cette fameuse “culture anglo-saxonne” qu'en France on tient parfois pour de la pudibonderie », analyse Le Nouvel Observateur (18 mai). Le député socialiste Jean-Marie Le Guen met en garde contre toute contamination : il invoque « l'esprit des Lumières et l'exemple des libertins » qui ont « lié étroitement la liberté politique, économique et celles de mœurs, ce qui a permis la paix et l'émancipation des individus » (Le Monde, 21 mai).
Si la question du consentement n'était pas ainsi éludée, le débat fleuve dans lequel se sont lancés les médias sur le thème : « Fallait-il évoquer les rumeurs qui circulaient ? » aurait été tranché assez vite, ou n'aurait même pas été entamé. Il a donné aux journalistes l'occasion de réitérer toute l'horreur que leur inspire l'idée de tomber dans la « presse de caniveau » en évoquant la « vie privée » ou les « infidélités » des hommes politiques. Nicolas Demorand offre sa poitrine aux flèches de la persécution (18 mai 2011) : « Quitte à ramer à contre-courant de l'époque et contrairement aux injonctions entendues ici et là, Libération continuera, premier principe, à respecter la vie privée des hommes et des femmes politiques. »
Le Canard Enchaîné clame le même jour que, pour lui, « l'information s'arrête toujours à la porte de la chambre à coucher ».
Or, dans le cas de M. Strauss-Kahn, les rumeurs n'évoquaient pas simplement un « séducteur », même « compulsif », mais un homme « lourd » ou « insistant », c'est-à-dire incapable d'entendre un refus et d'en prendre acte. Cette attitude créait autour de lui un climat qui débordait largement le cadre de sa « vie privée ». Des journalistes de sexe féminin redoutaient ou refusaient d'aller l'interviewer. Au FMI, « la consigne était de ne jamais le laisser seul avec une femme dans un bureau » (Le Nouvel Observateur, 19 mai). Certaines de ses consœurs en politique devaient elles aussi veiller, comme en a témoigné Mme Aurélie Filippetti, à « ne pas se retrouver seules avec lui dans un endroit fermé ». Mais, face au « droit à la vie privée » des hommes politiques, que vaut le droit des femmes à évoluer dans un environnement où elles ne sont pas réduites au statut d'objet sexuel dépourvu de libre arbitre ?
« Est-ce qu'une journaliste qui, par exemple, interviewant DSK et l'ayant trouvé un peu lourd dans sa façon de tenter sa chance, aurait dû dire à ses lecteurs: “DSK m'a draguée” ? Poser la question dans un pays latin, c'est y répondre. Non, bien sûr », décrète l'éditorialiste de France Inter Thomas Legrand, le 18 mai. Il est seulement regrettable que le charme latin passe si malles frontières. Et que certaines femelles autochtones elles-mêmes y demeurent insensibles. En 2000, la journaliste du Monde Sylvie Kerviel avait jugé digne d'intérêt de raconter le déroulement de son entretien avec Bruno Gaccio, l'un des auteurs des « Guignols de l'info » de Canal + : « II pose son index juste entre mes seins et me dit : “Je peux t'apprendre des positions que tu ne connais pas”. » Car, dans son infini raffinement, le French lover est volontiers contorsionniste.
Un corps féminin est un objet public
Dans le cas Polanski, Alain Finkielkraut avait souligné - sur France Inter, le 9 octobre 2009 - que la victime « n'était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits », comme si une jeune fille pubère ou une femme adulte ne pouvait pas faire l'objet d'un viol. S'entendant rappeler l'âge de la plaignante (13 ans), le cinéaste Costa-Gavras, pour sa part, avait eu ce cri du cœur : « Mais elle en fait 25 ! » L'indifférence à la réciprocité du désir traduit la conviction généralisée qu'une femme, avant d'être un individu doté d'une subjectivité, est un corps offert aux regards, aux jugements esthétiques, à la convoitise : pour elle, pas de « droit à la vie privée ». L'accusatrice de M. Strauss-Kahn est ainsi ramenée au cliché érotique dépersonnalisant de la « soubrette ». L'ancien journaliste Jean-François Kahn s'est illustré en parlant de « troussage de domestique » (France Cultu re, 16 mai).
On attend la photo de la plaignante avec fébrilité : RMC (16 mai) croit savoir que les avocats de l'accusé « auraient été surpris, lors de la comparution, de voir arriver une jeune femme très peu séduisante », tandis que Le Parisien du même jour rapporte qu'elle a « de gros seins et de jolies fesses », l'une et l'autre hypothèses étant susceptibles de la décrédibiliser. On retrouve cette distinction sexiste entre les femmes « baisables » et les autres - qui n'auraient pas l'honneur d'éveiller les instincts du prédateur - dans le billet fameux de l'humoriste Stéphane Guillon sur M. Strauss-Kahn, en février 2009 sur France Inter , ou encore dans un sketch des « Guignols de l'info » sur l'affaire de New York (16 mai).
Dès lors qu'un corps féminin est par définition un objet public, existant avant tout pour autrui, la gravité d'un viol, l'infraction qu'il représente, ont du mal à s'imposer dans les esprits. D'autant plus lorsque la victime exerce un métier lié à ce statut féminin (mannequin, prostituée) : Finkielkraut avait insisté sur le fait que la jeune fille dont Polanski avait abusé était « une adolescente qui posait dénudée pour Vogue Homme », comme si cela changeait quelque chose. Dans l'affaire Strauss-Kahn, l'ancien ministre de la culture socialiste Jack Lang a choqué en estimant qu'il n'y avait « pas mort d'homme » (France 2, 16 mai). Pour entendre parler de « droit de cuissage » dans un éditorial, il faut lire ... Le Quotidien d'Oran.
Dans un curieux renversement des rôles, les agresseurs, avérés ou présumés, sont présentés comme de petites choses sans défense à qui on a tendu un traquenard. Polanski avait été « pris au piège » lors de son arrestation en Suisse, selon le ministre de la culture Frédéric Mitterrand (communiqué du 27 septembre 2009). Le Nouvel Observateur (1er octobre 2009), sous le titre « Qui en veut à Roman Polanski ? », résumait ainsi les faits : « La mère, une actrice en mal de rôles, a laissé volontairement sa fille seule avec Polanski, pour une série de photos. Le cinéaste, qui a la réputation d'aimer les jeunes filles, ne résiste pas. » Costa-Gavras dépeignait le milieu corrupteur dans lequel le pauvre homme était plongé : « À Hollywood, les metteurs en scène, les producteurs sont entourés de très beaux jeunes hommes, de très belles jeunes femmes, qui sont grands, blonds, bien bronzés, et prêts à tout. » On en frémit pour eux. De même, Mme Christine Boutin, ancienne ministre du logement, pense qu'« on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu'il y est tombé ».
Empathie à géométrie variable
Spontanément, c'est à l'accusé que l'on s'identifie. Durant la courte détention de M. Strauss-Kahn au pénitencier de Rikers Island, le mensuel Capital explique sur son site la procédure à suivre pour lui faire un don et l'aider ainsi à « cantiner ». On scrute sa psychologie, discutant l'hypothèse d'un « acte manqué ». Le psychanalyste Serge Hefez, dans Le Monde (19 mai), identifie chez lui une « ambivalence fondamentale entre la volonté de construire, d'aimer, de devenir et celle plus sournoise de renouer avec le pulsionnel, l'infantile, l'inanimé ». À l'inverse, la psychologie de la plaignante, et avec elle celle de toutes les victimes de harcèlement ou de violences, est traitée avec une totale désinvolture. On soupçonne Mme Nafissatou Diallo de rechercher la notoriété, comme s'il y avait quoi que ce soit d'enviable dans son sort, alors que les avocats de celui qu'elle accuse, réputés pour avoir toujours tiré d'affaire leurs clients célèbres, s'apprêtent à ruiner sa vie pour exhumer chaque détail de son passé susceptible d'être retenu contre elle.
Les défenseurs de Polanski - le plus ardent étant, déjà, Bernard-Henri Lévy - allaient répétant que la victime elle-même demandait l'abandon des poursuites (Finkielkraut : « la plaignante, qui a retiré sa plainte, qui n'a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation... »). Or cette demande ne traduisait rien d'autre que l'épuisement de Mme Samantha Geimer face à ce genre de notoriété, justement. Cela n'empêche pas les amis de M. Strauss-Kahn de pratiquer le même genre de ventriloquie avec Mme Piroska Nagy, l'économiste hongroise avec qui il a eu une liaison au FMI : il a été blanchi de l'accusation d'avoir abusé de sa position dans cette affaire, rappellent-ils. Sa subordonnée avait pourtant écrit dans une lettre aux enquêteurs : « Je n'étais pas préparée aux avances du directeur général du FMI. (...) J'avais le sentiment que j'étais perdante si j'acceptais, et perdante si je refusais. (...) Je crains que cet homme n'ait un problème qui, peut-être, le rend peu apte à diriger une organisation où travailleraient des femmes. » Un témoignage brut de passion brûlante, comme on voit.
Personne ne semble avoir entendu parler de la difficulté des victimes d'agressions sexuelles à porter plainte, pourtant prise en compte par le législateur à travers le délai de prescription. Tristane Banon, la journaliste française qui accuse elle aussi M. Strauss-Kahn d'avoir tenté de la violer, dit y avoir renoncé pour ne pas « rester à vie celle qui avait eu un problème avec un homme politique », et parce que - ironie - elle ne voulait pas qu'on la soupçonne « d'avoir voulu se faire de la pub ». En outre, sa mère l'en avait dissuadée, les deux familles étant liées. Le Canard Enchaîné ne voit rien de problématique dans les « raisons simples » qui ont motivé sa décision : la « peur du tsunami médiatique » ainsi que « sa grande amitié pour sa marraine, la deuxième épouse de DSK, et pour Camille, la fille de celui qu'elle accuse de l'avoir agressée ». Pour l'hebdomadaire, « la victime concernée et sa famille réclamaient le silence... au nom du respect de la vie privée. Tout était dit ! ». Les victimes n'osent pas demander justice quand l'agresseur est un homme puissant et célèbre ou quand il s'agit d'un membre de leur entourage - c'est-à-dire dans 85% des cas -, mais tout va bien dans le meilleur des mondes.
Puisqu'une femme n'est pas censée se formaliser pour si peu, seule la vénalité peut la pousser à aller au procès. Faisant allusion à Tristane Banon, Bernard-Henri Lévy parle de « cette autre jeune femme qui s'est tue pendant huit ans mais qui, sentant l'aubaine, ressort son vieux dossier et vient le vendre sur les plateaux télé ». Un étalage de misogynie qui figure, sur le site de sa revue, sous un bandeau appelant à sauver Mme Sakineh Ashtiani, menacée de lapidation en Iran.
« Sous-judiciarisation » du viol au sein des milieux aisés
La représentation que les défenseurs de M. Strauss-Kahn se font d'un violeur est d'une touchante ingénuité. Alors qu'il suffit de s'être intéressé cinq minutes aux violences sexuelles au cours de sa vie pour savoir qu'il n'y a pas de profil « type », son biographe Michel Taubmann assure qu'il n'a « pas les caractéristiques d'un violeur » et qu'on « ne l'imagine pas en bête sauvage » (Libé.fr, 17 mai). Polanski, s'était auparavant indigné Finkielkraut, n'est pas « le violeur de l'Essonne ». Or les violeurs, comme les auteurs de violences conjugales, appartiennent à toutes les classes sociales ; ils sont seulement moins souvent traduits en justice lorsqu'ils appartiennent aux classes supérieures. Le sociologue Laurent Mucchielli l'explique par deux mécanismes : « Le premier est un phénomène de sous-judiciarisation des faits au sein des milieux aisés qui disposent de relations, de pouvoir, d'argent, de bons avocats, de moyens de pression, pour prévenir la divulgation des faits et, le cas échéant, pour se prémunir face à l'action de la police et de la justice et tenter de conserver malgré le crime leurs positions et leurs réputations. Le second mécanisme est l'attention particulière qui est au contraire portée en permanence aux populations défavorisées par les services médico-sociaux, les services éducatifs, la police et la justice, ce qui conduit à une plus forte détection des faits illicites commis en leur sein. »
On voit ressurgir l'argument selon lequel un homme puissant et célèbre subirait une « double peine » lorsque la justice ne lui réserve pas un traitement de faveur - manière plus ou moins déguisée de réclamer, précisément, ce traitement de faveur, au nom du statut social de l'accusé : Polanski est un « grand artiste » ; M. Strauss-Kahn, sorte de Superman français, s'apprêtait à sauver tout à la fois la Grèce et l'euro... L'ancien ministre de la justice Robert Badinter s'étrangle à l'idée que le directeur du FMI soit « ravalé délibérément au rang de dealer » (France Inter, 17 mai) : manière de suggérer que la justice, c'est pour les pauvres. Chez des personnages d'ordinaire si prompts à en accuser leurs adversaires politiques, c'est un déchaînement de « complotisme » et d'« anti-américanisme » : « J'en veux à un système judiciaire que l'on appelle pudiquement “accusatoire” pour dire que n'importe quel quidam peut venir accuser n'importe quel autre de n'importe quel crime », écrit BHL dans son billet. Un scandale, en effet. Sur le site du Nouvel Observateur (17 mai), Jean Daniel en arrive à la conclusion « que le peuple américain et nous n'appartenons pas à la même civilisation ». Dans l'affaire Polanski, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand avait vu une manifestation de « l'Amérique qui fait peur ».
Quant à l'argument selon lequel M. Strauss-Kahn aurait « beaucoup plus à perdre » qu'un justiciable ordinaire, il laisse sans voix. Le cinéaste Patrie Jean a filmé dans La Raison du plus fort (2003) la façon dont la justice d'abattage, en France, broie tous les jours des vies - parfois innocentes - sans que quiconque s'en émeuve, et a réalisé en 2009 un documentaire sur le sexisme, La Domination masculine. Il est donc doublement bien placé pour remettre les choses en perspective : « Difficile après cette expérience de s'apitoyer sur un homme hautement soupçonné de viol et qui peut encore se payer les meilleurs avocats de la planète. »
Mona CHOLLET
© Le Monde diplomatique - 2016
Commentaire des lectures du dimanche
Chers frères et sœurs !
En ce jour, nous contemplons et revivons dans la liturgie l’effusion de l’Esprit Saint opérée par le Christ ressuscité sur son Église ; un évènement de grâce qui a rempli le cénacle de Jérusalem pour se répandre dans le monde entier.
Mais que se passe-t-il en ce jour si éloigné de nous, et pourtant si proche au point de rejoindre l’intime de notre cœur ? Saint Luc nous offre la réponse dans le passage des Actes des apôtres que nous avons entendu (2, 1-11). L’évangéliste nous ramène à Jérusalem, à l’étage supérieur de la maison dans laquelle sont réunis les Apôtres. Le premier élément qui attire notre attention est le fracas qui vint soudain du ciel, « pareil à celui d’un violent coup de vent » et remplit la maison ; puis « une sorte de feu qui se partageait en langues », et se posait sur chacun des Apôtres. Fracas et langues de feu sont des signes précis et concrets qui frappent les Apôtres, non seulement extérieurement, mais aussi au plus profond d’eux-mêmes : dans l’esprit et dans le cœur. La conséquence est que « tous furent remplis du Saint Esprit » qui libère son dynamisme irrésistible, avec des résultats surprenants : « Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit ». S’ouvre alors devant nos yeux un tableau tout à fait inattendu : une grande foule se rassemble et s’émerveille parce que chacun entend parler les Apôtres dans sa propre langue. Tous font une expérience nouvelle, jamais arrivée auparavant : « Nous les entendons parler dans nos langues ». Et de quoi parlent-ils ? « Des merveilles de Dieu ».
À la lumière de ce passage des Actes, je voudrais réfléchir sur trois paroles liées à l’action de l’Esprit : nouveauté, harmonie, mission.
1. La nouveauté nous fait toujours un peu peur, parce que nous nous sentons plus rassurés si nous avons tout sous contrôle, si c’est nous-mêmes qui construisons, programmons, faisons des projets pour notre vie selon nos plans, nos sécurités, nos goûts. Et cela arrive aussi avec Dieu. Souvent, nous le suivons, nous l’accueillons, mais jusqu’à un certain point ; il nous est difficile de nous abandonner à Lui avec pleine confiance, laissant l’Esprit Saint être l’âme, le guide de notre vie dans tous les choix ; nous avons peur que Dieu nous fasse parcourir des chemins nouveaux, nous fasse sortir de notre horizon souvent limité, fermé, égoïste, pour nous ouvrir à ses horizons. Mais, dans toute l’histoire du salut, quand Dieu se révèle, il apporte la nouveauté - Dieu apporte toujours la nouveauté -, il transforme et demande de se confier totalement à Lui : Noé construit une arche, raillé par tous, et il se sauve ; Abraham laisse sa terre avec seulement une promesse en main ; Moïse affronte la puissance du pharaon et guide le peuple vers la liberté ; les Apôtres, craintifs et enfermés dans le cénacle, sortent avec courage pour annoncer l’Évangile. Ce n’est pas la nouveauté pour la nouveauté, la recherche du nouveau pour dépasser l’ennui, comme il arrive souvent de nos jours. La nouveauté que Dieu apporte dans notre vie est ce qui vraiment nous réalise, ce qui nous donne la vraie joie, la vraie sérénité, parce que Dieu nous aime et veut seulement notre bien. Demandons-nous aujourd’hui : sommes-nous ouverts aux « surprises de Dieu » ? Ou bien nous fermons-nous, avec peur, à la nouveauté de l’Esprit Saint ? Sommes-nous courageux pour aller par les nouveaux chemins que la nouveauté de Dieu nous offre ou bien nous défendons-nous, enfermés dans des structures caduques qui ont perdu la capacité d’accueil ? Cela nous fera du bien de nous poser cette question durant toute la journée.
2. Une seconde idée : l’Esprit Saint, apparemment, semble créer du désordre dans l’Église, parce qu’il apporte la diversité des charismes, des dons ; mais tout cela au contraire, sous son action, est une grande richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unité, qui ne signifie pas uniformité, mais ramène le tout à l’harmonie. Dans l’Église, c’est l’Esprit Saint qui la fait, l’harmonie. Un des Pères de l’Église a une expression qui me plaît beaucoup : l’Esprit Saint « ipse harmonia est ». Il est précisément l’harmonie. Lui seul peut susciter la diversité, la pluralité, la multiplicité et, en même temps, opérer l’unité. Ici aussi, quand c’est nous qui voulons faire la diversité et que nous nous fermons sur nos particularismes, sur nos exclusivismes, nous apportons la division ; et quand c’est nous qui voulons faire l’unité selon nos desseins humains, nous finissons par apporter l’uniformité, l’homogénéité. Si au contraire, nous nous laissons guider par l’Esprit, la richesse, la variété, la diversité ne deviennent jamais conflit, parce qu’il nous pousse à vivre la variété dans la communion de l’Église. Le fait de marcher ensemble dans l’Église, guidés par les pasteurs qui ont un charisme et un ministère particuliers, est signe de l’action de l’Esprit Saint ; l’ecclésialité est une caractéristique fondamentale pour chaque chrétien, pour chaque communauté, pour chaque mouvement. C’est l’Église qui me porte le Christ et qui me porte au Christ ; les chemins parallèles sont si dangereux ! Quand on s’aventure, en allant au-delà de (proagon) la doctrine et de la Communauté ecclésiale – dit l’Apôtre Jean dans sa deuxième lettre – et qu’on ne demeure pas en elles, on ne s’est pas unis au Dieu de Jésus Christ (cf. 2 Jn v. 9). Demandons-nous alors : suis-je ouvert à l’harmonie de l’Esprit Saint, en dépassant tout exclusivisme ? Est-ce que je me laisse guider par lui en vivant dans l’Église et avec l’Église ?
3. Le dernier point. Les théologiens anciens disaient : l’âme est une espèce de bateau à voile, l’Esprit Saint est le vent qui souffle dans la voile pour le faire avancer, les impulsions et les poussées du vent sont les dons de l’Esprit. Sans sa poussée, sans sa grâce, nous n’avançons pas. L’Esprit Saint nous fait entrer dans le mystère du Dieu vivant et nous sauve du danger d’une Église gnostique et d’une Église auto-référentielle, fermée sur elle-même ; il nous pousse à ouvrir les portes pour sortir, pour annoncer et témoigner la bonne vie de l’Évangile, pour communiquer la joie de la foi, de la rencontre avec le Christ. L’Esprit Saint est l’âme de la mission. Ce qui est arrivé à Jérusalem il y a près de deux-mille ans n’est pas un événement éloigné de nous, c’est un événement qui nous rejoint, qui se fait expérience vivante en chacun de nous. La Pentecôte du cénacle de Jérusalem est le commencement, un commencement qui se prolonge. L’Esprit Saint est le don par excellence du Christ ressuscité à ses Apôtres, mais il veut qu’il parvienne à tous. Jésus, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, dit : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous » (Jn 14, 16). C’est l’Esprit Paraclet, le « Consolateur », qui donne le courage de parcourir les routes du monde en portant l’Évangile ! L’Esprit Saint nous fait voir l’horizon et nous pousse jusqu’aux périphéries existentielles pour annoncer la vie de Jésus Christ. Demandons-nous si nous avons tendance à nous enfermer en nous-mêmes, dans notre groupe, ou si nous laissons l’Esprit nous ouvrir à la mission. Rappelons-nous aujourd’hui ces trois mots : nouveauté, harmonie, mission.
La liturgie d’aujourd’hui est une grande prière que l’Église avec Jésus élève vers le Père, pour qu’il renouvelle l’effusion de l’Esprit Saint. Que chacun de nous, chaque groupe, chaque mouvement, dans l’harmonie de l’Église, se tourne vers le Père pour demander ce don. Aujourd’hui encore, comme à sa naissance, avec Marie, l’Église invoque : « Veni Sancte Spiritus ! – Viens, Esprit-Saint, pénètre le cœur de tes fidèles ! Qu’ils soient brûlés au feu de ton amour ! ». Amen.
[Homélie du Pape François – Dimanche 19 mai 2013]
© Libreria Editrice Vaticana – 2013