PKO 22.02.2015

Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°14/2015
Dimanche 22 février 2015 – 1er Dimanche du Temps de Carême – Année B

Humeurs

Être chrétien en France, aujourd’hui !

Aujourd’hui en France les chrétiens ont-ils encore leur place ? Ce sont plusieurs évènements qui nous conduisent à cette choquante question…

En effet, nous assistons aux vœux pour le Ramadan de la part des plus hautes autorités de l’État à la communauté musulmane, au déplacement du Président de la République en Alsace sur le cimetière de la communauté juive vandalisé en début de semaine… Rien à redire… bien au contraire puisqu’il s’agit de l’expression d’une saine laïcité qui reconnaît la place des religions dans la société…

Mais pourquoi deux poids, deux mesures…

- Dégradations de cimetière Tracy-sur-Mer « plusieurs dizaines de crucifix ont été déplacés, certains d'entre eux retournés et plantés dans le sol »… pas de déplacement du Président ou de ministre…

- Dans le diocèse d’Ars, l’évêque a dû prendre la douloureuse décision de faire retirer le Saint Sacrement de tous les tabernacles du diocèse en raison de la multiplication des profanations… aucune réaction des hautes autorités de la République…

Et, cerise sur le gâteau,  dans son communiqué condamnant dimanche 15 février l’assassinat en Libye de 21 coptes par des djihadistes, l’Élysée s’est borné à parler de « ressortissants égyptiens ». Surtout aucune mention du fait qu’ils étaient coptes et tués à ce titre-là ?

A cela il convient d’ajouter l’attaque explicite, au sujet des jours fériés chrétiens en Outre-Mer,  à l’Assemblée nationale dans l’amendement de la Loi Macron. Une rédaction qui « montre bien qu'il s'agit d'une attaque forte contre la religion catholique, nous ne pouvons l'accepter » (Mgr Olivier Ribadeau Dumas, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France).

Alors oui, la question est légitime,  les chrétiens en France aujourd’hui… ont-ils encore leur place ?

Regard sur l’actualité

Rassemblement annuel de l’U.F.C.

Samedi 28 février 2015 se tiendra le rassemblement annuel de l’Union des Femmes Catholiques (U.F.C.).

Cette année, c’est la paroisse de Christ-Roi de Pamatai qui aura la joie d’accueillir 12 paroisses de Tahiti.

Une journée placée sous le thème de la Famille : « Famille Esperance d’Amour, Berceau de la Vie Consacree »

Une journée festive dédiée à la FEMME !

Le programme du matin sera réservé à l’accueil et à l’intervention des personnalités religieuses et politiques. À 10h30, la messe clôturera la matinée.

Après la messe, ce sera l’heure de déguster un bon repas. Il vous sera possible de déjeuner sur place : des stands de repas seront à votre disposition pour un prix très attractif !

De 13h30 à 16h30, chaque paroisse présentera son matutu en tahitien illustré par des saynètes et des danses !

L’UFC de la Cathédrale sera en noir et blanc illustrant par cela leur partie du matutu sur « les faiblesses de la chair de l’être humain ». Comme chaque année, la chorale « Kikiria Peata »  avec son maestro Ludo, apportera son soutien en complétant le matutu par des chants.

Sylviane, responsable de l’UFC à la Paroisse Notre Dame de l’Immaculée Conception de la Cathédrale de Papeete. Si vous désirez me joindre pour plus de renseignements, je serai très heureuse de vous répondre au  87 78 73 17.

Femmes de Polynésie avec vos familles, venez passer un bon moment avec l’UFC !

L’entrée pour assister au spectacle est gratuite ! Il y a des parkings à votre disposition !

 

Couleurs de mots L’Année de la Chèvre

Même si tous les peuples de la terre subissent pareillement les atteintes du temps, ils ne lisent pas sur le même calendrier la fuite inexorable des jours. Les juifs se réfèrent à la création du monde telle que l'indique le livre de la Genèse dans la Bible. Ainsi, ils fêteront le nouvel an 5776 le 14 septembre 2015 lors des célébrations de Rosh Hashana. Les musulmans débutent leur chronologie officielle bien plus tard, à l'Hégire, c'est-à-dire à la journée du 16 juillet 622 après Jésus-Christ, lorsque le prophète Mahomet et ses compagnons durent quitter la Mecque pour se réfugier dans la ville de Médine. Depuis le 25 octobre 2014, les croyants qui pratiquent l'islam sont entrés dans l'année 1436 de l'hégire, c'est la fête de l'Achoura. Plus proches de nous, les chrétiens de tradition orthodoxe, du moins ceux qui n'ont pas adopté le calendrier réformé par le pape Grégoire XIII en 1582, se basent toujours sur l'ancien calendrier julien imaginé par Jules César. De ce fait, ils ont accumulé un certain retard et ont un décalage d'une quinzaine de jours avec nos propres fêtes.

Dans une grande partie de l'Asie, surtout influencée par le bouddhisme, c'est encore bien différent. Ainsi, le nouvel an chinois, traditionnellement marqué par de grandes fêtes très colorées, a débuté cette année la semaine passée, le 19 février très précisément. C'est le premier jour de la nouvelle lune. Les années qui passent, comme les signes astrologiques chinois d'ailleurs, sont représentées par un animal familier. La légende prétend qu'un soir de nouvel an Bouddha aurait invité les animaux de son royaume à venir le voir pour fêter avec eux l'avènement d'une nouvelle année. Douze d'entre eux auraient répondu à son invitation, et pour les remercier le Sage aurait dédié à chacun d'eux une année. En plus, et c'est là où l'astrologie rejoint le passage du temps, les enfants nés sous le signe de ces animaux hériteraient de leurs principales caractéristiques, y compris de leurs qualités et de leurs défauts. C'est pourquoi, au lendemain du jour où les chrétiens acceptent de recevoir les cendres et de commencer la longue purification du Carême, beaucoup d'Asiatiques sont entrés dans l'année de la chèvre, nommée encore année du bouc ou du mouton. Après l'année du cheval et avant l'année du singe, l'année de la chèvre marquerait l'année du refus de la solitude. En effet, toujours selon l'horoscope chinois, la chèvre serait romantique et d'humeur très variable. Elle aurait un besoin énorme de vivre en famille et de rencontrer ses amis. Tout cela est donc de bon augure même pour nous, et si cela ne vous convainc pas méditez la maxime du sage Lao-Tseu : « Savoir se contenter de ce que l'on a, c'est être riche ! »

Bemard Robin

© Copyright 2015 – L’Ami hebdo

 

Le christiannisme aime beaucoup les « frères » et « sœurs »

Audience générale du mercredi 18 février 2015 – Pape François

Lors de l’audience générale, de ce mercredi, le Pape François a poursuivi sa catéchèse sur la famille. Après avoir évoqué le rôle de la mère, du père, puis celui des enfants, il parle aujourd’hui des frères et sœurs.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans notre chemin de catéchèses sur la famille, après avoir considéré le rôle de la mère, du père et des enfants, aujourd’hui, c’est au tour des frères. « Frère » et « sœur » sont des mots que le christianisme aime beaucoup. Et, grâce à l’expérience familiale, ce sont des mots que toutes les cultures et toutes les époques comprennent.

Le lien fraternel a une place spéciale dans l’histoire du peuple de Dieu, qui reçoit sa révélation dans le vif de l’expérience humaine. Le psalmiste chante la beauté du lien fraternel : « Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble » (Ps 132,1). Et c’est vrai, la fraternité est belle ! Jésus-Christ a mené à sa plénitude cette expérience humaine qui est d’être frères et sœurs, en l’assumant dans l’amour trinitaire et en la développant au point qu’elle va bien au-delà des liens de parenté et qu’elle peut surmonter tous les murs de l’inconnu.

Nous savons que quand la relation fraternelle se détruit, quand se détruit la relation entre frères, la voie est ouverte vers des expériences douloureuses de conflit, de trahison, de haine. Le récit biblique de Caïn et Abel présente l’exemple de cette issue négative. Après le meurtre d’Abel, Dieu demande à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » (Gn 4,9a). C’est une question que le Seigneur continue de répéter à toutes les générations. Et pourtant, à toutes les générations, la dramatique réponse de Caïn se répète aussi : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gn, 4,9b). La rupture du lien entre frères est quelque chose de grave et de mauvais pour l’humanité. Même en famille, quand des frères se disputent pour de petites choses, ou pour un héritage, et qu’ils ne se parlent plus, ne se saluent plus. C’est grave ! La fraternité est quelque chose de grand, quand on pense que tous les frères ont habité dans le sein de la même maman pendant neuf mois, qu’ils viennent de la chair de leur mère ! Et on ne peut pas détruire la fraternité. Réfléchissons un peu : nous connaissons tous des familles qui ont des frères divisés, qui se sont disputés ; demandons au Seigneur, pour ces familles – peut-être existe-t-il des cas dans notre famille – de les aider à réunir ces frères, à reconstruire la famille. La fraternité ne doit pas être détruite et quand elle est détruite, il se produit ce qui s’est passé avec Caïn et Abel. Quand le Seigneur demande à Caïn où est son frère, il répond : « Mais je ne sais pas, mon frère ne m’intéresse pas ». C’est grave, c’est quelque chose de très, très douloureux d’entendre cela. Dans nos prières, prions toujours pour les frères qui sont divisés.

S’il existe dans un climat d’éducation à l’ouverture aux autres, le lien de fraternité qui se forme en famille entre les enfants est une grande école de liberté et de paix. En famille, on apprend entre frères la cohabitation humaine, comment on doit vivre avec les autres en société. Peut-être n’en sommes-nous pas toujours conscients, mais c’est précisément la famille qui introduit la fraternité dans le monde ! À partir de cette première expérience de fraternité, nourrie par les sentiments et par l’éducation familiale, le style de la fraternité irradie comme une promesse sur la société tout entière et sur les relations entre les peuples.

La bénédiction que Dieu, en Jésus-Christ, répand sur ce lien de fraternité le dilate d’une façon inimaginable, le rendant capable de surpasser toutes les différences de nations, de langues, de cultures et même de religions.

Pensez à ce que devient le lien entre les hommes, même s’ils sont très différents les uns des autres, quand ils peuvent dire de l’autre : « Celui-ci est vraiment comme un frère, celle-ci est vraiment comme une sœur pour moi » ! C’est beau, cela ! L’histoire a montré suffisamment, du reste, que même la liberté et l’égalité, sans la fraternité, peuvent se remplir d’individualisme et de conformisme, et même d’intérêt personnel.

La fraternité en famille resplendit de manière spéciale quand nous voyons la prévenance, la patience, l’affection dont sont entourés le petit frère ou la petite sœur plus faibles, malades, ou porteurs de handicap. Les frères et sœurs qui font cela sont très nombreux, dans le monde entier, et nous n’apprécions peut-être pas suffisamment leur générosité. Et quand les frères sont nombreux dans la famille – aujourd’hui, j’ai salué une famille qui a neuf enfants – le plus grand, ou la plus grande, aide le papa, la maman à prendre soin des plus petits. Et c’est beau, ce travail d’entraide entre des frères.

Avoir un frère, une sœur qui t’aime est une expérience forte, inestimable, irremplaçable. C’est la même chose pour la fraternité chrétienne. Les plus petits, les plus faibles, les plus pauvres doivent nous attendrir ; ils ont le « droit » de nous prendre notre âme et notre cœur. Oui, ce sont nos frères et, comme tels, nous devons les aimer et nous en occuper. Quand cela se produit, quand les pauvres sont comme chez eux, notre fraternité chrétienne elle-même reprend vie. Les chrétiens, en effet, vont à la rencontre des pauvres et des faibles, non pas pour obéir à un programme idéologique, mais parce que la parole et l’exemple du Seigneur nous disent que nous sommes tous frères. C’est le principe de l’amour de Dieu et de toute justice entre les hommes. Je vous suggère une chose : avant de finir - il me reste quelques lignes - en silence, chacun de nous, pensons à nos frères, à nos sœurs, et en silence, dans notre cœur, prions pour eux. Un instant de silence.

Voilà ! Avec cette prière, nous les avons tous portés, nos frères et sœurs, par la pensée, dans notre cœur, ici, sur la place, pour recevoir la bénédiction.

Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de remettre la fraternité au centre de notre société technocratique et bureaucratique : alors, la liberté et l’égalité prendront elles aussi leur juste tonalité. C’est pourquoi, ne privons pas à la légère nos familles, par impulsion ou par peur, de la beauté d’une ample expérience fraternelle de fils et de filles. Et ne perdons pas notre confiance dans le vaste horizon que la foi est capable de tirer de cette expérience, illuminée par la bénédiction de Dieu.

© Copyright 2015 – Libreria Editrice Vaticana

 

Places et responsabilités pour les femmes dans l’Église

Assemblée plénière du Dicastère de la Culture – 7 février 2015 – Pape François

Le pape François appelle « à offrir de l'espace aux femmes dans la vie de l’Église » : « il faut une présence féminine plus répandue et incisive dans les communautés », « dans des responsabilités pastorales, dans l'accompagnement des personnes, familles, et groupes, ainsi que dans la réflexion théologique ».

Chers frères et chères sœurs,

Je vous accueille avec plaisir pour la clôture de votre Assemblée plénière qui vous a vu engagés dans la réflexion et la recherche sur le thème des femmes et de la culture : égalité et différences. Je remercie le cardinal Ravasi pour les paroles qu'il m'a adressées en votre nom à tous. Je désirerais exprimer ma reconnaissance en particulier aux femmes présentes mais aussi à toutes celles – et elles sont nombreuses – qui ont contribué de diverses manières à la préparation et à la réalisation de ce travail.

Le thème que vous avez choisi me tient à cœur, déjà en diverses occasions j'ai pu l'évoquer et inviter à l'approfondir. Il s'agit d'étudier des critères et des modalités nouvelles afin que les femmes n'aient pas l'impression d'être hébergées, mais pleinement participantes dans les divers environnements de la vie sociale et ecclésiale. L’Église est femme, c'est une Église et non Un Église. Ceci est un défi qu'on ne peut plus différer. Je le dis aux pasteurs de la communauté chrétienne, représentant l’Église universelle, mais aussi aux laïques et laïcs engagés de diverses manières dans la culture, l'éducation, l'économie, la politique, dans le monde du travail, dans les familles et les institutions religieuses.

L'ordre des thématiques que vous avez programmé pour le développement de ces journées – travail qui se poursuivra aussi dans le futur – me permet de vous indiquer un itinéraire, de vous offrir quelques lignes de conduite pour développer un tel travail partout dans le monde, dans le cœur de toutes les cultures, dans le dialogue avec les différentes appartenances religieuses.

La première thématique est : Entre égalité et différences : la recherche d'un équilibre. Mais un équilibre qui soit harmonieux, pas seulement équilibré. Cet aspect ne doit pas être affronté idéologiquement, parce que la « loupe » de l'idéologie empêche de bien voir la réalité. L'égalité et la différence des femmes – comme d'ailleurs celle des hommes – se perçoivent mieux dans la perspective du « avec », de la relation, que dans celle du « contre ». Depuis longtemps nous avons tourné le dos, au-moins dans les sociétés occidentales, au modèle de la subordination sociale de la femme à l'homme, un modèle séculaire dont, cependant, tous les effets négatifs n'ont jamais été complètement expurgés. Nous avons dépassé aussi un second modèle, celui de la pure et simple parité, appliquée mécaniquement, et celle de l'égalité absolue. Il s'est constitué ainsi un nouveau paradigme, celui de la réciprocité dans l'équivalence et dans la différence. Donc, la relation homme-femme devrait reconnaître que l'un et l'autre sont nécessaires, car ils possèdent, oui, une nature identique, mais avec des modalités propres. L'une est nécessaire à l'autre et vice-versa, afin que s'accomplisse vraiment la plénitude de la personne.

La seconde thématique : La « générativité » comme code symbolique. Elle adresse un regard intense sur toutes les mères, élargit l'horizon à la transmission ou à la tutelle de la vie, non limitée à la sphère biologique, que nous pourrons synthétiser autour de quatre verbes : désirer, mettre au monde, prendre soin et laisser partir.

Dans cet environnement, j'ai montré et j'encourage la contribution de tant de femmes qui œuvrent dans la famille, dans le champ de l'éducation à la foi, dans l'activité pastorale, dans la formation scolastique, mais aussi dans les structures sociales, culturelles et économiques. Vous les femmes vous savez incarner le côté tendre de Dieu, sa miséricorde, qui se traduit en disponibilité à donner du temps plutôt que d'occuper de l'espace, à accueillir au lieu d'exclure. En ce sens, j'ai plaisir à décrire la dimension féminine de l’Église comme le sein accueillant qui régénère la vie.

La troisième thématique : Le corps féminin entre culture et biologie, nous rappelle la beauté et l'harmonie du corps que Dieu a donné à la femme, mais aussi les douloureuses blessures qui leur sont infligées en tant que femmes, parfois avec une violence odieuse. Symbole de vie, le corps féminin est, et ce n'est pas rare hélas, agressé et défiguré par ceux-là mêmes qui en devraient être les gardiens et compagnons de vie.

Les multiples formes d'esclavage, de marchandisation, de mutilation du corps des femmes, nous engagent donc à travailler pour combattre cette forme de dégradation qui le réduit à être un simple objet de vente sur les différents marchés. Dans ce contexte, je désirerais attirer l'attention sur la douloureuse situation de tant de femmes pauvres, contraintes à vivre dans des conditions dangereuses, d'exploitation, réduites aux marges de la société et rendues victimes d'une culture de l'exclusion.

Quatrième thématique : Les femmes et la religion : abandon ou recherche de nouvelles formes de participation à la vie de l’Église ? Ici les croyants sont interpellés d'une manière particulière. Je suis convaincu de l'urgence à offrir de l'espace aux femmes dans la vie de l’Église et de les accueillir, en tenant compte des sensibilités culturelles et sociales spécifiques et en bouleversement. Par conséquent, il faut une présence féminine plus répandue et incisive dans les communautés, de sorte que nous puissions voir beaucoup de femmes engagées dans des responsabilités pastorales, dans l'accompagnement des personnes, familles, et groupes, ainsi que dans la réflexion théologique.

On ne peut pas oublier le rôle irremplaçable de la femme dans la famille. Les dons de délicatesse, de sensibilité particulière et de tendresse dont l'âme féminine est riche, représentent non seulement une force authentique pour la vie de la famille, pour diffuser un climat de sérénité et d'harmonie, mais aussi une réalité sans laquelle la vocation humaine serait irréalisable.

En outre, il s'agit d'encourager et de promouvoir la présence efficace des femmes dans de nombreux environnements de la sphère publique, dans le monde du travail et dans les lieux où sont adoptées les décisions les plus importantes, et en même temps de maintenir leur présence et leur attention préférentielles et tout à fait spéciale dans et pour la famille. Il n'est pas nécessaire de laisser les femmes seules porter ce poids et prendre les décisions, mais toutes les institutions, y compris la communauté ecclésiale, sont appelées à garantir la liberté de choix pour les femmes, afin qu'elles aient la possibilité d'assumer les responsabilités sociales et ecclésiales, dans un monde en harmonie avec la vie familiale.

Chers amis et chères amies, je vous encourage à poursuivre ce travail, que je confie à l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, exemple concret et sublime d'une femme et d'une mère. S'il vous plaît, je vous demande de prier pour moi et de tout cœur je vous bénis. Merci.

© Zenit.org - 2015

Les mariages qui durent dépendent de deux facteurs

Résultats d’une étude au sujet des raisons du succès ou de l’échec des mariage

Malgré le nombre élevé de divorces, les amoureux continuent de se marier. Ainsi, aux États-Unis, rien qu'en juin, également appelé « mois des épouses », la moyenne est de 13 000 mariages. Cependant, sur ces milliers de couples qui s'engagent, bon nombre ne seront pas en mesure de maintenir longtemps la relation. Qui n'a pas des amis proches dont le mariage s'est hélas soldé par un divorce ?

Partant de ce constat, John et Julie Gottman, un couple de psychologues, ont décidé de réaliser une étude approfondie, en suivant des mariés dans leur quotidien, afin de comprendre les raisons principales du succès ou de l'échec de leur mariage. Les conclusions de cette étude peuvent sembler évidentes, mais elles alertent sur certains aspects simples de la vie à deux qui méritent d'être davantage pris en compte.

Un « laboratoire de l'amour »

Les deux psychologues ont mis en place ce qu'ils ont surnommé « le laboratoire de l'Amour » et y ont invité 130 couples mariés. Chacun d'eux y a passé une journée, accomplissant les tâches quotidiennes – repas, cuisine, ménage, etc. – sous le regard des scientifiques. Et cela pendant six ans. À la fin de l'étude, les couples ont été classés en deux grandes catégories : les masters (ou experts), et les disasters (ou désastres). Au bout de six ans, les couples ont de nouveau été appelés par les psychologues. Les masters étaient encore ensemble, heureux et épanouis. Les disasters n'étaient plus mariés, ou étaient encore mariés, mais malheureux.

Les conclusions de l'étude

En observant les couples, les scientifiques en sont arrivés à la conclusion que la bienveillance et la gentillesse étaient la clé de la longévité du mariage. Le simple fait de répondre aux questions quotidiennes avec agressivité ou gentillesse peut affecter l'avenir et la qualité de la relation.

Des questions comme : « Tu connais la dernière ? », peuvent être l'occasion pour un conjoint de faire preuve de plus d'intérêt pour les goûts de l'autre, en agissant avec bienveillance et gentillesse, ce qui conduit à créer une plus grande connexion entre eux. Ne pas faire attention à ce que l'autre a dit, répondre d'un ton revêche, avec manque d'intérêt voire indifférence, peut dissimuler beaucoup plus qu'un simple manque de temps ou de la fatigue. Par conséquent, les scientifiques invitent les couples à prêter attention à tous ces détails.

Nous avons toujours la possibilité, la liberté de répondre à notre conjoint avec chaleur ou durement. Les masters ont témoigné de l'intérêt pour les besoins émotionnels de l'autre, cherchant à créer un climat d'admiration et de gratitude pour ce que ce dernier accomplissait. Quant aux couples disasters, ils ont au contraire créé un climat d'insatisfaction, pointant les erreurs de l'autre, tout ce qu'il n'avait pas fait, allant jusqu'à oublier totalement les qualités de leur conjoint.

Gentillesse et bienveillance peuvent sauver un mariage

Par conséquent, gentillesse et bienveillance peuvent sauver un mariage. Il ne s'agit pas seulement de faire une belle surprise le jour de son anniversaire de mariage. Ce que l'étude a révélé implique la mise en pratique de petites doses de gentillesse dans la vie quotidienne : être aimable, faire des compliments, éviter les frais inutiles, se centrer sur le positif de son conjoint et non sur le négatif, etc. Nous avons le choix entre féliciter notre conjoint pour le bien qu'il a fait ou nous plaindre de ce qu'il n'a pas fait. C'est notre volonté. Et notre mariage peut en dépendre !

Les Gottman ont installé sur certains couples des électrodes au cours de l'entretien final et ont découvert que ceux de la catégorie disasters étaient, physiquement parlant, stressés lorsqu'ils s'adressaient à leur conjoint – dans le même état physiologique que s'ils se battaient. Tandis que les masters faisaient preuve de passivité, apparaissaient tranquilles et détendus dans leurs conversations.

Et vous, dans quel groupe vous situez-vous ? Il est sûrement encore temps d'appliquer à votre vie de couple ces conseils simples et pratiques au quotidien.

© Aleteia.org - 2015

 

L’œuvre missionnaire des Oblats à Tahiti – 1977-2004 (7)

Au service des vocations et de la formation sacerdotale

Nous continuons notre parcours de l’histoire des Congrégations religieuses en Polynésie dans le cadre de l’Année de la Vie consacrée avec cette historique de la communauté des Pères O.M.I. par le R.P. Patrice Morel.

E. Engagement pastoral

Par tout ce qui précède, il est aisé de voir que les Oblats à Tahiti se sont pleinement investis dans la formation des futurs prêtres. Pour autant, ils n'ont pas oublié qu'ils étaient envoyés pour l'ensemble de l'Église locale. Voyons maintenant comment sur le plan pastoral ils ont contribué à la structuration de l'Église.

Ce qui a été entrepris pour les vocations n'aurait pu se réaliser si, de l'extérieur, des renforts n'avaient pas été envoyés. Plusieurs fois dans nos rencontres avec l'archevêque, il nous a redit combien il appréciait le soutien de l'Administration générale ou provinciale oblate. Suivons en deux volets le travail pastoral des Oblats : en premier lieu sur l'île de Tahiti et, en second lieu, dans les autres îles.

1. Tahiti

L'esprit missionnaire qui guidait le P. Jules Guy en s'installant à Saint-Joseph de Faaa en juillet 1978 a été l'inspirateur des Oblats venus plus tard étoffer la communauté : c'est l'esprit missionnaire oblat tel qu'il est exprimé dans nos Constitutions et Règles, spécialement dans la Préface et le premier chapitre, et qui est vécu dans les différentes missions confiées aux Oblats à travers le monde.

Ce qui ressort plus particulièrement à Tahiti, je crois, c'est la proximité des Oblats avec ceux qui leur sont confiés, et aussi l'esprit de famille qu'ils vivent en communauté, esprit que nous avons essayé d'instaurer dans les paroisses que nous avons eues à administrer.

Le service des paroisses

Sur la paroisse de Saint-Joseph de Faaa, le développement démographique obligeait à créer des structures d'accueil, de culte, de catéchèse pour les gens qui venaient s'installer sur les contreforts montagneux. Après les salles de catéchèse à Pamatai, ce fut le centre de Puurai qui fut développé. Une église comprenant un soubassement divisé en plusieurs salles de catéchèse et une chambre pour un Père, permit de rassembler les chrétiens de ce quartier en expansion. Ce centre fut béni le 10 juin 1984. Peu à peu les habitants venant d'horizons différents apprirent à se connaître, à travailler ensemble et à former une communauté heureuse. Le P. Roger Roy, à mi-temps à Puurai et mi-temps au Séminaire, fut le premier Oblat à loger dans ce centre.

Autre construction qui était nécessaire : celle d'une nouvelle église à Saint-Joseph. Aidé du Conseil paroissial, le P. Jules s'est lancé dans cette aventure, d'abord pour trouver les fonds indispensables, récoltés en grande majorité chez les paroissiens eux-mêmes par des cotisations mensuelles, des kermesses, des soirées de cinéma, etc. Mais surtout, ce fut une aventure due à l'indélicatesse de l'entrepreneur qui pourtant nous avait été chaudement recommandé. Ces soucis détériorèrent la santé du P. Jules qui dut aller d'urgence aux États-Unis pour se faire soigner en juillet 85. À son retour, il reprit sa place à la paroisse et malgré d'autres péripéties, avec l'architecte cette fois, l'église sera finalement consacrée le 7 octobre 1989 par Mgr Michel. Le P. Jules avec tous les paroissiens aura la fierté de présenter au diocèse une église totalement payée, sans un centime de dette.

Puisqu'il est question de constructions, il faut signaler un autre ensemble qui a été réalisé au Christ-Roi de Pamatai. Cette agglomération, comme tout le reste de la commune de Faaa où elle est située, ne cesse de voir grandir le nombre de ses habitants. Les six premières salles de catéchèse, construites sous l'impulsion du P. Jules, devenaient insuffisantes. Après que le P. Roy fut devenu responsable du Christ-Roi, de 1989 à 1998, il entreprit la construction d'un autre bâtiment comprenant des salles de catéchèse, de réunions pour les différents mouvements et associations, une salle qui servirait d'entrepôt pour une antenne du Secours catholique.

Durant son absence en 1985, le P. Jules fut remplacé par le P. Gilmond Boucher, de la Province de Saint-Jean-Baptiste. Il avait reçu son obédience pour rejoindre Tahiti en novembre 1983, et passé une année à l'université de Hawaï où il avait appris le tahitien. Il arrivait ainsi prêt pour le ministère.

En cette année 1985, le P. Patrice Kintzmann, SSCC, âgé de 73 ans, qui s'occupait de la desserte du Christ-Roi de Pamatai, fut déchargé de ce poste. Ainsi, la totalité de la paroisse Saint-Joseph, avec ses trois églises, se trouvait sous la responsabilité des Oblats. Une grande entente régnait entre nous pour aider au ministère paroissial, pour les messes dominicales et les confessions. Et cette entente était un exemple vivant pour que les paroissiens sachent aussi collaborer les uns avec les autres et éviter les querelles de clocher. La paroisse Saint-Joseph restera confiée aux Oblats jusqu'en fin 2001, quand un prêtre tahitien formé au Grand Séminaire, le P. Bruno Mai, en deviendra le curé.

Entre 1985 et 2001, plusieurs Oblats ont résidé à Saint-Joseph, soit comme curés, soit comme vicaires. Parmi eux, deux noms à signaler : les PP. André Chataigner et Paul Siebert.

Le premier, originaire de France, est arrivé en janvier 1992. Il venait pour seconder le ministère paroissial, mais également pour prospecter les possibilités d'ouvrir un noviciat oblat à Tahiti. Cette tentative faisait suite à la visite du Supérieur général, le P. Marcello Zago, en 1990, dont il sera question ultérieurement. Lorsque le P. Chataigner fut nommé curé à Saint-Joseph, il accentua la communication entre pasteur et paroissiens par la valorisation des messes de quartier, le rôle des « katekita » et des groupes du Rosaire Vivant.

Le second, le P. Siebert, venait de la province d'Australie. Il avait étudié à Rome et au Canada, et connaissait le français. Arrivé en octobre 1990, il prit d'abord en charge la desserte Notre-Dame de Grâces à Puurai, avant d'être nommé curé à Saint-Joseph pour remplacer le P. Chataigner. Spécialisé dans les retraites paroissiales et la formation, le P. Siebert mit ses talents et compétences à former des ministres et des aides paroissiaux. Il obtint un grand succès lors d'une de ses premières homélies à Saint-Joseph en utilisant des marionnettes pour visualiser et mimer son enseignement. S'absentant rarement de la paroisse qu'il visitait et connaissait bien, il fut le conseiller spirituel de nombreux paroissiens. Durant le temps qu'il passa à Saint-Joseph, il finit de structurer la paroisse. Les quartiers devinrent des entités vivantes si bien que les centres de Pamatai et de Puurai, sans être des paroisses au sens canonique, étaient indépendants avec leur conseil paroissial et leur budget propre, tout en demeurant en relation les uns avec les autres. Cette structuration se fit en donnant des responsabilités à des laïcs que le père préparait en leur faisant confiance : préparation de baptêmes, veillées funéraires, voire obsèques, création de plusieurs chorales, préparation des lecteurs pour les eucharisties.

La préparation au mariage, on l'a vu, est un des ministères où les Oblats se sont particulièrement engagés. L'expérience mondiale démontre toutefois que, même là où la préparation au mariage est bien faite, les services d'un tribunal matrimonial diocésain sont nécessaires. En 1989, le P. Francis Demers, qui faisait partie de tribunaux ecclésiastiques aux États-Unis, est venu à Tahiti pour s'occuper de cas de mariage. Il reviendra ainsi chaque année pour trois mois (excepté en 1994), et donnera aussi des cours de droit canonique au Grand Séminaire.

Retraites, sessions

Depuis leur arrivée en Polynésie, tous les Oblats, à l'exception de l'un ou l'autre, se sont employés à la formation des laïcs soit dans le ministère paroissial, soit dans la direction et l'accompagnement de divers mouvements : le Rosaire Vivant, « Te Nuu a Maria » (Légion de Marie), le Renouveau charismatique. Mgr Michel, soucieux de cette formation des laïcs, fit construire à cette fin en 1984 un centre de retraites et de sessions où les laïcs pourraient venir se ressourcer spirituellement.

Les Oblats vinrent souvent y assurer les enseignements et les confessions. Leur exemple, à la suite de ce qu'avait commencé le P. Hubert Coppenrath avec l'École des « katekita », a créé un courant à travers tout le diocèse, si bien que dans les années suivantes d'autres centres se sont ouverts où les enseignements sont assurés également par des diacres permanents et même des laïcs.

C'est dans ce souci de la formation des chrétiens que le P. Roger Roy, devenu directeur spirituel de « Te Nuu a Maria », avec l'aide de Sr Saint-Fidèle Théroux, MNDA, a commencé le mouvement Te Vai Ora (L'Eau vive). Adapté du Cursillo, il se veut un moyen de formation chrétienne pour que les participants vivent leur foi plus authentiquement et d'une manière plus apostolique. À l'origine, le P. Roy et Sr Saint-Fidèle avaient uniquement en vue la formation des membres de « Te Nuu a Maria », mais au fur et à mesure des années et du succès, d'autres fidèles se sont ressourcés à ces rencontres. En dix ans, plus de 8 000 chrétiens ont suivi cette formation, ce qui représente une grande force de rayonnement. Le succès des retraites et le nombre croissant des chrétiens capables de les diriger ont aussi permis de faire bénéficier de ces grâces les îles éloignées.

Les Polynésiens ont toujours eu le goût des rencontres communautaires avec chants et discours. Les vestiges des « marae », lieux de réunions autant religieuses que sociales, sont les témoins de ces rencontres. Autrefois, elles étaient interdites aux femmes, mais les esprits ont évolué. Ces rencontres favorisent les rassemblements pour les célébrations, pèlerinages, retraites, sessions et autres. Lorsque les missionnaires protestants sont arrivés en 1797, ils ont introduit le goût de la Bible, ce que les missionnaires catholiques ont continué en y ajoutant le culte de l'Eucharistie et la dévotion mariale par le chapelet. C'est tout ce fondement culturel et historique qui favorisa le ministère des Oblats pour l'œuvre des retraites et de la formation des laïcs.

2. Dans les îles

Comme pour le ministère des missions paroissiales, les Oblats ont toujours été disponibles pour se rendre dans les îles qui se trouvaient privées d'une présence sacerdotale, parfois pendant des mois. Ce service pastoral se faisait au cas par cas dans les premiers temps de leur arrivée. C'était l'époque où la pastorale des îles est passée d'un service assuré par un prêtre résident en un secteur à un service assuré toujours par secteur, mais par des prêtres résidant à Tahiti. Au cours des 27 années de présence oblate, rares sont les îles qui n'ont pas vu un Oblat, ne serait-ce qu'une fois. Par exemple, le P. Laliberté, après son temps de provincialat, est venu en 1986 passer une partie de son année sabbatique à Mangareva, archipel des Gambier ; ou encore, le P. Ulric Turcotte, venu à l'âge de 80 ans pour des vacances avec ses confrères, qui répondit oui à Mgr Michel qui lui demandait de se rendre aux Îles Australes pour la fête de Noël de 1990.

En quoi consistait ce ministère des îles ? Ces îles sont pour la majorité des atolls, à la population très réduite, en général moins de 500 habitants. Sur ces îles cohabitent diverses dénominations religieuses: catholiques, protestants, mormons, sanitos. À cause de la situation insulaire et de la faible population, les heurts, les affrontements, inévitables en toute communauté prennent une ampleur qui peut parfois tourner au drame. Lorsque le prêtre arrive, il doit écouter les doléances des uns et des autres, essayer d'atténuer les dissensions et d'amener les opposants à se réconcilier. Finalement, puisque ces chrétiens ont une grande soif de l'Eucharistie et qu'ils ne communieront pas sans s'être réconciliés, le tissu paroissial se reforme.

3. Les médias

Le diocèse de Papeete possédait, avant l'arrivée des Oblats, un service de presse avec deux publications, l'une en tahitien et l'autre en français. Il avait également un studio d'enregistrement, le Centre Tepano Jaussen, où étaient préparées des émissions hebdomadaires diffusées par la radio de Papeete. Le P. Bevil Bramwell, arrivé en janvier 1986, contribua par ses connaissances en informatique à développer le studio diocésain et à initier des laïcs à la télévision.

(à suivre)

© Vie Oblate Life n°64 - 2005

Méditation sur la Parole

Vivre le Carême dans la vérité du cœur

Les chrétiens, spécialement pendant la période du Carême, sont appelés à vivre de façon cohérente l’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain. Méfions-nous de celui qui envoie un chèque à l’Église et qui ensuite, se comporte injustement avec ses employés.

Le peuple proteste devant le Seigneur parce qu’il n’écoute pas leurs jeûnes. Il faut opérer une distinction entre le formel et le réel. Pour le Seigneur, il ne s’agit pas de faire le jeûne, de ne pas manger de viande et ensuite de se disputer et exploiter les ouvriers. Voilà pourquoi Jésus a condamné les pharisiens qui accomplissaient tant d’actes extérieurs mais sans la vérité du cœur.

Au contraire, le jeûne que désire Jésus est celui qui défait les chaînes injustes, qui libère les opprimés, qui habille les pauvres, qui fait justice. Ceci est le vrai jeûne, le jeûne qui n’est pas seulement extérieur, comme une application externe, mais un jeûne qui vient du cœur.

Sur les Tables de la loi, il y a la loi sur Dieu et la loi sur le prochain et tous deux vont ensemble. Je ne peux pas dire : J’accomplis les trois premiers commandements… et les autres, plus ou moins. Non, si tu fais ceci, tu ne peux pas faire cela et si tu fais cela, tu dois faire ceci. L’amour pour Dieu et l’amour du prochain sont une unité et si tu veux faire une pénitence qui soit réelle et non formelle, tu dois la faire devant Dieu et avec ton frère, avec ton prochain.

C’est un grave péché que d’utiliser Dieu pour masquer l’injustice

On peut avoir la foi, mais - comme le dit l’apôtre Jacques - sans œuvres, la foi est comme morte. À quoi cela sert-il ? Ainsi, si une personne assiste à la messe tous les dimanches et communie, on peut lui poser les questions suivantes : Quel est ton rapport avec tes employés ? Les paies-tu au noir ? Leur paies-tu un juste salaire ? Leur verses-tu une contribution pour leur pension ? Leur assures-tu les soins de santé ?

Combien sont les hommes et les femmes de foi, qui ont la foi mais qui ne partagent pas les Tables de la loi. Oui, je fais cela - Mais donnes-tu l’aumône ? - Oui, j’envoie toujours un chèque à l’Église - Ah, d’accord. Mais avec ton Église, chez toi, avec ceux qui dépendent de toi - que ce soit tes enfants, tes grands-parents, tes employés - es-tu généreux ? Es-tu juste ? Tu ne peux pas faire d’offres à l’Église pour camoufler l’injustice que tu accomplis avec tes employés. C’est un péché très grave : c’est utiliser Dieu pour masquer l’injustice.

Et ça, c’est ce que le prophète Isaïe nous fait comprendre aujourd’hui au nom du Seigneur : Celui qui ne fait pas justice avec les personnes qui dépendent de lui n’est pas un bon chrétien. Et n’est pas un bon chrétien, celui qui ne se défait pas de quelque chose qui lui est nécessaire pour le donner à un autre qui en a besoin. Le chemin de Carême est double, envers Dieu et envers le prochain : c’est-à-dire qu’il est réel et pas seulement formel. Ce n’est pas seulement ne pas manger de viande le vendredi, faire quelque chose et puis, accroître l’égoïsme, l’exploitation du prochain, l’ignorance des pauvres. Il y a celui qui, s’il a besoin de se soigner, se rend à l’hôpital et comme il est affilié à une mutuelle, il est tout de suite pris en charge. C’est une bonne chose, il remercie le Seigneur. Mais, dis-moi, as-tu pensé à ceux qui n’ont pas ce même rapport social avec l’hôpital et qui lorsqu’ils arrivent, doivent attendre 6, 7 ou 8 heures, même pour quelque chose d’urgent.

Il y a des personnes, à Rome, qui vivent ainsi et le Carême est le moment pour penser à eux : que puis-je faire pour les enfants, pour les personnes âgées qui n’ont pas la possibilité d’être visitées par un médecin, qui attendent peut-être huit heures et ensuite, obtiennent un rendez-vous pour la semaine prochaine. Que fais-tu pour ces personnes ? Grâce à Dieu, j’ai une famille qui accomplit les commandements, qui n’ont pas de problèmes… Mais en cette période de Carême, y a-t-il dans ton cœur un endroit pour ceux qui n’ont pas accompli les commandements ? Qui ont mal agi et sont en prison ?

Non, pas ces personnes… Mais lui se trouve en prison : si tu n’es pas en prison, c’est parce que le Seigneur t’a aidé à ne pas tomber. Dans ton cœur, les prisonniers ont-ils une place ? Pries-tu pour eux afin que le Seigneur les aide à changer de vie ? Accompagne, Seigneur, notre chemin de Carême pour que l’observation extérieure corresponde à un profond renouvellement de l’Esprit. Voilà notre prière. Que le Seigneur nous donne cette grâce.

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