PKO 22.03.2015
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°19/2015
Dimanche 22 mars 2015 – 5ème Dimanche du Temps de Carême – Année B
Mange ta soupe
« Mange ta soupe.
Tiens-toi droit.
Mange lentement.
Ne mange pas si vite.
Bois en mangeant.
Coupe ta viande en petits morceaux.
Tu ne fais que tordre et avaler.
Ne joue pas avec ton couteau.
Ce n’est pas comme ça qu’on tient sa fourchette.
On ne chante pas à table.
Vide ton assiette.
Ne te balance pas sur ta chaise.
Finis ton pain.
Pousse ton pain.
Mâche.
Ne parle pas la bouche pleine.
Ne mets pas tes coudes sur la table.
Ramasse ta serviette.
Ne fais pas de bruit en mangeant.
Tu sortiras de table quand on aura fini.
Essuie ta bouche avant de m’embrasser.
Cette petite liste réveille une foule de souvenirs, ceux de l’enfance... C’est très longtemps après qu’on arrive à comprendre qu’un dîner peut être un véritable chef-d’œuvre. » - Lettre de Jean COCTEAU – 1919
Dans l’Église, ne fait-on pas de même avec la prière et la foi ? Au point d’en oublier que croire et prier sont essentiellement joie et lumière ?
Chronique de la roue qui tourne
Toute personne est digne
« Toute personne, qu’elle soit handicapée ou non, est digne - telle qu’elle est et pas comme on voudrait qu’elle soit - d’un égal et imprescriptible respect ; que toute personne est capable de progrès, de réussites, de beautés et de fécondités ; et que chacun a besoin pour grandir de l’aide d’une communauté, et de sa famille au premier rang. ». Cette belle citation nous vient de M. Emmanuel Belluteau expert du Saint-Siège pour les réunions du Conseil de l’Europe dans le domaine du handicap.
Je ne vais pas vous parler d'handicap, ça serait de regarder mon pito d'un peu trop près. La vie offre tant de sujets intéressants qu'il serait malheureux de s'enfermer. Aujourd'hui, j'ai envie de « philosopher » pour comprendre ce qu'est la dignité et comment être digne. Souvent on a tendance à croire qu'une « personne digne » est une personne qui est conforme à toute une liste de critères comme avoir une maison, avoir un bon travail... Pourtant...
La dignité ne s'obtient pas avec un record du monde, elle ne dépend pas d'une action particulière, donc nul besoin de faire. La dignité ne s'achète pas, donc nul besoin de posséder. La dignité n'est pas sensible à la flatterie, donc nul besoin de parler. La dignité est équitable, elle ne connaît pas de rang et se fout bien de l'apparence, donc nul besoin de pavaner.
Mais...
La dignité, c'est ce souffle qui nous fait exister. La dignité, c'est cette volonté de vivre alors que tout est perdu. La dignité, c'est être à l'unisson avec les battements de notre cœur. La dignité, c'est cette petite voix qui nous dit « continue », alors que nous sommes sur le point d'abandonner. La dignité, c'est cette simple présence, ce petit bonjour, ce sourire donné car rien de plus ne peut être donné.
Voilà la dignité ! Sachons la reconnaître dans chaque regard croisé. Il nous sera alors difficile de nous détourner des autres, qu'ils soient handicapés, vieux ou sdf. Une chose est sûre, personne ne choisit d'être exclu par bonheur.
Pas même les sdf. Ils diront qu'ils préfèrent être dans la rue. Ils ont un repas, des soins médicaux si besoin est, des vêtements si l'armoire est fournie et peut-être que l'attention que leur porte Père Christophe est la seule qu'ils connaissent. Il serait facile de croire qu'ils sont heureux, il serait facile de croire qu'ils ont choisi leur sort. Mais l'histoire et les réactions d'un homme sont trop complexes pour des conclusions rapides. N'oublions pas que, lorsque la nuit tombe, alors que nous partageons un repas chaud en famille pour ensuite aller dans notre lit douillet, eux n'auront qu'un carton pour ne pas toucher le sol. Et lorsque nous les voyons arpenter les rues de Papeete, nous, demandons-nous ce qu'ils fuient pour pouvoir accepter cette nouvelle vie.
Ce ne sont pas des enfants de cœur, on est d'accord. Ils peuvent être violents et grossiers mais la vie leur a-t-elle seulement montré une autre façon d'exister. Pas besoin d'être fin psychologue pour savoir que l'homme reproduit ce qu'il a toujours connu. Seuls quelques uns arrivent à briser ce cercle vicieux, cela nécessite des conditions de vie ultra parfaites.
Mais à force de vivre dans la rue, ces sdf ne savent plus comment vivre en société. Ils ont perdu tous les repères nécessaires pour bâtir une vie stable. L'isolement et l'exclusion n'arrangent rien, ils attisent la colère et l'orgueil. On ne peut apprendre dans ces conditions. L'homme a besoin d'interaction et de limites pour évoluer. Cependant, qui prend le temps de leur apprendre, de leur parler, de les écouter, bref de les considérer comme des personnes à part entière ? En refusant tout contact, sommes-nous en droit de les juger ? Et sont-ils vraiment si condamnables ?
Après tout, tout adulte n'est qu'un enfant qui apprend à être meilleur jour après jour. Aussi apprenons mutuellement à être meilleurs.
La chaise masquée
Une société sans enfant est une société triste et grise
Audience générale du mercredi 18 mars 2015 – Pape François
Le pape François évoque le « grand cadeau que sont les enfants pour l’humanité ». Le pape indique dans la façon dont on accueille les enfants une jauge pour l’état de la société : « C’est à la manière dont sont traités les enfants qu’on peut juger la société, mais pas seulement moralement, sociologiquement aussi, si c’est une société libre ou une société esclave d’intérêts internationaux. »
Chers frères et sœurs, bonjour !
Après avoir passé en revue les différentes figures de la vie familiale – la mère, le père, les enfants, les frères et sœurs, les grands-parents – je voudrais conclure ce premier ensemble de catéchèses sur la famille en parlant des petits enfants.
Je le ferai en deux fois : aujourd’hui, je m’arrêterai sur le grand cadeau que sont les enfants pour l’humanité – c’est vrai, ils sont un grand cadeau pour l’humanité, mais ce sont aussi les grands exclus parce qu’on ne les laisse même pas naître – et la prochaine fois, je m’arrêterai sur quelques blessures qui, malheureusement, font du mal à l’enfance.
J’ai à l’esprit les nombreux enfants que j’ai rencontrés pendant mon dernier voyage en Asie : plein de vie, d’enthousiasme et, d’autre part, je vois que dans le monde, beaucoup d’entre eux vivent dans des conditions qui ne sont pas dignes… En effet, à la manière dont sont traités les enfants, on peut juger la société, mais pas seulement moralement, sociologiquement aussi, si c’est une société libre ou une société esclave d’intérêts internationaux.
En premier lieu, les petits enfants nous rappellent que tous, dans les premières années de la vie, nous avons été totalement dépendants des soins et de la bienveillance des autres. Et le Fils de Dieu ne s’est pas épargné ce passage. C’est le mystère que nous contemplons tous les ans à Noël. La crèche est l’icône qui nous communique cette réalité de la manière la plus simple et directe. Mais c’est curieux : Dieu n’a pas de difficultés à se faire comprendre des enfants, et les enfants n’ont pas de problèmes pour comprendre Dieu. Ce n’est pas le hasard si, dans l’Évangile, il y a quelques paroles très belles et fortes de Jésus sur les « petits ». Ce terme de « petits » indique toutes les personnes qui dépendent de l’aide des autres, et en particulier les enfants. Jésus dit par exemple : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11,25) et encore : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 18,10).
Par conséquent, les enfants sont en soi une richesse pour l’humanité et aussi pour l’Église, parce qu’ils nous rappellent constamment la condition nécessaire pour entrer dans le Royaume de Dieu : ne pas se considérer comme se suffisant à soi-même mais comme ayant besoin d’aide, d’amour, de pardon. Et tous, nous avons besoin d’aide, d’amour et de pardon !
Les enfants nous rappellent autre chose de beau : ils nous rappellent que nous sommes toujours des enfants: même si l’on devient adulte, ou âgé, même si l’on devient un père ou une mère, si l’on occupe un poste de responsabilité, en-dessous de tout cela, demeure l’identité d’enfant. Nous sommes tous des enfants. Et cela nous conduit toujours au fait que nous ne nous donnons pas la vie à nous-mêmes mais nous l’avons reçue. Le grand don de la vie est le premier cadeau que nous ayons reçu. Parfois, nous risquons de vivre en oubliant cela, comme si nous étions nous-mêmes maîtres de notre existence, et au contraire nous sommes radicalement dépendants. En réalité, c’est un motif de grande joie de sentir qu’à tous les âges de la vie, dans toutes les situations, dans toutes les conditions sociales, nous sommes et nous demeurons des enfants. C’est le message principal que les enfants nous donnent, par leur présence même : rien que par leur présence, ils nous rappellent que nous sommes tous et chacun des enfants.
Mais il y a tellement de dons, tellement de richesses que les enfants apportent à l’humanité. J’en évoque seulement quelques-uns.
Ils apportent leur façon de voir la réalité, avec un regard confiant et pur. L’enfant a une confiance spontanée dans son papa et dans sa maman ; il a une confiance spontanée en Dieu, en Jésus, en la Vierge Marie. En même temps, son regard intérieur est pur, pas encore pollué par la malice, par les duplicités, par les « incrustations » de la vie qui endurcissent le cœur. Nous savons que les enfants aussi ont le péché originel, qu’ils ont leurs égoïsmes, mais ils conservent une pureté et une simplicité intérieures. Mais les enfants ne sont pas diplomates : ils disent ce qu’ils sentent, ils disent ce qu’ils voient, directement. Et bien souvent ils mettent leurs parents en difficulté, en disant devant les autres personnes : « Ceci ne me plaît pas parce que ce n’est pas beau ». Mais les enfants disent ce qu’ils voient, ce ne sont pas des personnes doubles, ils n’ont pas encore appris cette science de la duplicité que nous autres, adultes, nous avons malheureusement apprise.
D’autre part, dans leur simplicité intérieure, les enfants portent en eux la capacité de recevoir et de donner de la tendresse. La tendresse, c’est avoir un cœur « de chair » et non « de pierre », comme le dit la Bible (cf. Éz. 36,26). La tendresse est aussi poésie : c’est « sentir » les choses et les événements, ne pas les traiter comme de simples objets, juste pour les utiliser, parce qu’ils servent…
Les enfants ont la capacité de sourire et de pleurer. Quand je les prends pour les embrasser, certains sourient ; d’autres me voient habillé en blanc et croient que je suis le médecin et que je viens leur faire un vaccin, et ils pleurent… mais spontanément ! Les enfants sont comme cela : ils sourient et ils pleurent, deux choses qui chez nous, les grands, « se bloquent » souvent, nous ne sommes plus capables… Si souvent notre sourire devient un sourire en carton, quelque chose qui est sans vie, un sourire qui n’est pas vivant, et même un sourire artificiel, de guignol.
Les enfants sourient spontanément et pleurent spontanément. Cela dépend toujours du cœur, et souvent notre cœur se bloque et perd cette capacité de sourire, de pleurer. Et alors les enfants peuvent nous enseigner de nouveau à sourire et à pleurer. Mais, nous-mêmes, nous devons nous demander : est-ce que je souris spontanément, avec fraîcheur, avec amour ou mon sourire est-il artificiel ? Est-ce que je pleure encore ou bien ai-je perdu la capacité de pleurer ? Deux questions très humaines que nous enseignent les enfants.
Pour toutes ces raisons, Jésus invite ses disciples à « devenir comme les enfants » parce que « le Royaume de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent » (cf. Mt 18,3 ; Mc 10,14).
Chers frères et sœurs, les enfants apportent la vie, la joie, l’espérance, et aussi des ennuis. Mais la vie est comme cela. Ils apportent aussi, certainement, des préoccupations et parfois beaucoup de problèmes ; mais il vaut mieux une société avec ces préoccupations et ces problèmes qu’une société triste et grise parce qu’elle est restée sans enfants ! Et quand nous voyons que le taux de naissance d’une société arrive à peine à un pour cent, nous pouvons dire que cette société est triste, qu’elle est grise parce qu’elle est restée sans enfants.
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Une Année Sainte extraordinaire de la Miséricorde
Célébration pénitentielle présidée par le Pape François le 13 mars 2015
Le 3 mars, au cours d’une liturgie pénitentielle, dans la basilique Saint-Pierre, le Pape François a annoncé la convocation d’une Année Sainte de la Miséricorde. Elle commencera le 8 décembre 2015, solennité de l’Immaculée Conception, par l’ouverture de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre et s’achèvera le 20 novembre 2016, en la fête du Christ Roi.
Cette année aussi, à la veille du quatrième Dimanche de Carême, nous nous sommes réunis pour célébrer la liturgie pénitentielle. Nous sommes unis à tant de chrétiens qui, aujourd'hui, dans toutes les parties du monde, ont accueilli l'invitation à vivre ce moment comme un signe de la bonté du Seigneur. En fait, le sacrement de la Réconciliation permet de s’approcher du Père avec confiance pour avoir la certitude de son pardon. Il est vraiment « riche en miséricorde » et il l'étend avec abondance sur tous ceux qui recourent à Lui d’un cœur sincère.
Etre ici pour faire l'expérience de son amour c'est de toute façon, avant tout, le fruit de sa grâce. Comme l’apôtre Paul nous l'a rappelé, Dieu ne cesse jamais de montrer la richesse de sa miséricorde au cours de siècles. La transformation du cœur qui nous porte à confesser nos péchés est un « don de Dieu ». Par nous même, nous ne pouvons pas. La possibilité de confesser nos péchés est un don de Dieu, c'est un cadeau, c'est « son œuvre » (cf. Ephésiens 2, 8-10). Être touchés avec tendresse par sa main et modelés par sa grâce nous permet, par conséquent de nous approcher du prêtre sans crainte pour nos fautes, mais avec la certitude d'être accueillis par lui au nom de Dieu, et d’être compris malgré nos misères ; mais aussi de nous approcher sans avocat de la défense : nous n'en avons qu'un seul, qui a donné sa vie pour nos péchés ! C'est Lui qui, avec le Père, nous défend toujours. En sortant du confessionnal, nous sentirons sa force qui redonne la vie et restitue l'enthousiasme de la foi. Après la confession nous seront nés à nouveau.
L’Évangile que nous avons écouté (cf. Luc 7,36-50) nous ouvre un chemin d'espérance et de réconfort. C'est bon de sentir sur nous le regard même de Jésus, plein de compassion, comme l'a perçu la femme pécheresse dans la maison du pharisien. Dans ce passage deux mots reviennent avec insistance : amour et jugement.
Il y a l'amour de la femme pécheresse qui s'humilie devant le Seigneur ; mais auparavant encore, il y a l'amour miséricordieux de Jésus pour elle, qui la pousse à s'avancer. Ses larmes de repentir et de joie lavent les pieds du Maître, et ses cheveux les essuient avec gratitude ; ses baisers sont l'expression de son affection pure ; et l’onguent parfumé versé en abondance atteste combien Il est précieux à ses yeux. Chaque geste de cette femme parle d'amour et exprime son désir d'avoir une certitude inébranlable dans sa vie : celle d'avoir été pardonnée. Et cette certitude est très belle ! Et Jésus lui donne cette certitude : en l'accueillant, il lui manifeste l'amour de Dieu pour elle, pour elle justement, une pécheresse publique ! L'amour et le pardon sont simultanés : Dieu lui pardonne beaucoup, lui pardonne tout, parce qu’« elle a beaucoup aimé » (Luc 7,47).
Et elle, elle adore Jésus parce qu'elle sent qu'en Lui il y a la miséricorde et pas de condamnation. Elle sent que Jésus la comprend avec amour, elle, qui est une pécheresse. Grâce à Jésus, ses nombreux péchés Dieu les rejette derrière lui, il ne s’en souvient plus (cf. Is 43,25). Parce que cela aussi est vrai : quand Dieu pardonne, il oublie. Il est grand le pardon de Dieu ! Pour elle, une nouvelle période commence maintenant; elle est née à nouveau dans l'amour à une vie nouvelle.
Cette femme a vraiment rencontré le Seigneur. Dans le silence, elle lui a ouvert son cœur ; dans la douleur, elle lui a manifester son repentir pour ses péchés ; par ses larmes, elle a fait appel à la bonté divine pour recevoir le pardon. Il n'y aura pour elle aucun jugement sinon celui qui vient de Dieu, et c'est le jugement de la miséricorde. Le protagoniste de cette rencontre est certainement l'amour, la miséricorde qui va au-delà de la justice.
Simon, le maître de maison, le pharisien, au contraire, ne réussit pas à trouver le chemin de l'amour. Tout est calculé, tout est pensé,… Il s’arrête sur le seuil du formalisme. Ce n’est pas beau, l'amour formel, on ne le comprend pas. Il n'est pas capable d'accomplir le pas suivant pour aller à la rencontre de Jésus qui lui apporte le salut. Simon s'est limité à inviter Jésus à déjeuner, mais il ne l'a pas vraiment accueilli. En pensée, il invoque seulement la justice et en faisant ainsi il se trompe. Son jugement sur la femme l'éloigne de la vérité et il ne lui permet pas non plus de comprendre qui est son hôte. Il s'est arrêté à la superficie – au formalisme – il n'a pas été capable de regarder le cœur. Face à la parabole de Jésus et à la question : quel serviteur a aimé le plus ? le pharisien répond correctement : « Celui auquel il a remis le plus ». Et Jésus ne manque pas de lui faire observer : « Tu as bien jugé » (Lc 7,43). C’est seulement quand le jugement de Simon tourné vers l'amour, qu’il est dans le juste.
Le rappel de Jésus pousse chacun de nous à ne jamais s'arrêter à la superficie des choses, surtout quand nous sommes face à une personne. Nous sommes appelés à voir au-delà, à miser sur le cœur pour voir de quelle générosité chacun est capable. Personne ne peut être exclu de la miséricorde de Dieu. Tous connaissent le chemin pour y accéder et l’Église est la maison qui accueille tout le monde et ne refuse personne. Ses portes sont en permanence grandes ouvertes, pour que tous ceux qui sont touchés par la grâce puissent trouver la certitude du pardon. Plus grand est le péché et encore plus grand doit être l'amour que l’Église exprime à ceux qui se convertissent.
Avec combien d’amour Jésus nous regarde ! Avec combien d’amour il guérit notre cœur de pécheur ! Jamais il ne s'effraye de nos péchés. Pensons au fils prodigue qui, quand il décide de retourner chez son père, pense lui faire un discours, mais son père ne le laisse pas parler, il l'embrasse (cf. Luc 15, 17-24). Jésus fait ainsi avec nous. « Père, j'ai tant de péchés... » - « Mais lui sera content si tu vas : il t'embrassera avec tant d'amour ! N’aie pas peur ».
Chers frères et sœurs, j'ai souvent pensé à la façon dont l’Église pourrait rendre plus évidente sa mission d'être témoin de la miséricorde. C'est un chemin qui commence par une conversion spirituelle ; nous devons faire ce chemin. C’est pour cela que j'ai décidé l’indiction d’un Jubilé extraordinaire qui ait à son centre la miséricorde de Dieu. Ce sera une Année Sainte de la Miséricorde. Nous voulons la vivre à la lumière de la parole du Seigneur : « Soyez miséricordieux comme votre Père » (cf. Luc 6,36). Et ceci spécialement pour les confesseurs ! Tant de miséricorde !
Cette Année Sainte commencera à la prochaine solennité de l'Immaculée Conception et se conclura le 20 novembre 2016, le Dimanche de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'univers et visage vivant de la miséricorde du Père. Je confie l'organisation de ce Jubilé au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, pour qu'il puisse l'animer comme une nouvelle étape du chemin de l’Église dans sa mission d’apporter à chaque personne l’Évangile de la miséricorde.
Je suis convaincu que toute l’Église, qui a tellement besoin de recevoir la miséricorde, parce que nous sommes des pêcheurs, pourra trouver dans ce Jubilé la joie de redécouvrir et rendre féconde la miséricorde de Dieu, par laquelle nous sommes tous appelés à apporter la consolation à tout homme et à toute femme de notre temps. N'oublions pas que Dieu pardonne tout, et que Dieu pardonne toujours. Ne nous lassons pas de demander pardon. Confions dès maintenant cette Année à la Mère de la Miséricorde, pour qu’elle tourne vers nous son regard et qu’elle veille sur notre chemin : notre chemin pénitentiel, notre chemin le cœur ouvert, pendant un an, pour recevoir l'indulgence de Dieu, pour recevoir la miséricorde de Dieu.
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Conseil de l’Europe : un expert du Vatican dans le domaine du handicap
Emmanuel BELLUTEAU, président de l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH)
La secrétairerie d’État a nommé M. Emmanuel Belluteau expert du Saint-Siège pour les réunions du Conseil de l’Europe dans le domaine du handicap. Magistrat à la Cour des comptes, Emmanuel Belluteau est président de la Fondation Office chrétien des personnes handicapées (OCH). À cette fonction d’expert du Saint-Siège, il succède à Henri Faivre et à Marie-Hélène Mathieu, fondatrice de l’OCH et, avec Jean Vanier, du mouvement Foi et Lumière. Il confie à Zenit en quoi consiste cette mission.
Zenit - En quoi consiste la mission que vous confie la secrétairerie d'État ?
M. Emmanuel Belluteau - Le Conseil de l'Europe est composé de 47 Etats-membres qui s'efforcent de définir des politiques communes - ou au moins des principes communs pour inspirer leurs politiques respectives - dans un certain nombre de domaines. C'est le cas pour l'action en faveur des personnes handicapées.
En se référant aux orientations fixées en la matière par l’ONU, et notamment par la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, les membres du Conseil ont élaboré un plan d’action dit « pour la promotion des droits et la pleine participation des personnes handicapées à la société » et ils se réunissent régulièrement pour faire le point sur sa mise en œuvre dans chacun des États. Un nouveau plan est en préparation pour les prochaines années.
Le Saint-Siège n'est pas membre du Conseil de l'Europe mais il y est associé comme « observateur ». Il désigne des « experts » pour le représenter aux réunions techniques organisées dans les différents domaines de la compétence du Conseil. C’est à ce titre que la Secrétairerie d'Etat m'a demandé de la représenter aux réunions organisées dans le domaine du handicap.
Zenit - Quels fruits attendre de cette présence de l'OCH au Conseil de l'Europe ?
M. Emmanuel Belluteau - Ce n'est pas l'Office chrétien des personnes handicapées en tant que tel qui est présent au Conseil de l'Europe. C’est bien le Saint-Siège et non l’OCH qu’il s’agit de représenter, même si je prends comme une marque de confiance à l’égard de l’OCH le fait que ce soit à nouveau un de ses membres, après Marie-Hélène Mathieu, sa fondatrice, et Henri Faivre, décédé récemment, qui ait été choisi pour assurer cette représentation.
Au cœur de la vocation de l’OCH, il y a une double mission: d’abord celle de susciter des réponses concrètes aux besoins et aux attentes des personnes malades ou handicapées, de leur famille et de tous ceux qui les accompagnent ; ensuite, le souci de prendre part à la réflexion sur le handicap en témoignant de son espérance, avec le souci que la personne soit - y compris dans les politiques publiques - prise en compte et accueillie dans toutes ses dimensions : physique, affective, intellectuelle, familiale, sociale, spirituelle, religieuse...
Cette action, l’OCH la conduit « à la lumière de la foi chrétienne » et, pour reprendre les termes même de sa charte, en puisant dans la Bible et dans l’enseignement de l’Église. Le premier fruit que j’ose espérer, c’est, pour l’OCH lui-même, la force de savoir témoigner d’une manière chaque jour un peu plus efficace, humblement et fermement à la fois, auprès de ceux qui ont à prendre des décisions qui risquent d’engager ou de concerner la vie des plus fragiles. Et ils sont nombreux puisqu’on estime à plus ou moins 80 millions le nombre des personnes qui, en Europe, souffrent d’un handicap !
Zenit - Qu’est-ce que l’Église a à dire aux décideurs européens ?
M. Emmanuel Belluteau - Je crois que la première chose à dire et à redire, ce ne sont pas des conseils techniques, des demandes ou des revendications, même si cela est important aussi quand il le faut ; mais cela, d’autres le font aussi très bien. Ce que le Saint-Siège peut annoncer au monde, y compris aux représentants des Etats dans une enceinte comme le Conseil de l’Europe, c’est d’abord que toute personne, qu’elle soit handicapée ou non, est digne - telle qu’elle est et pas comme on voudrait qu’elle soit - d’un égal et imprescriptible respect ; que toute personne est capable de progrès, de réussites, de beautés et de fécondités ; et que chacun a besoin pour grandir de l’aide d’une communauté, et de sa famille au premier rang.
Zenit - Magistrat à la Cour des comptes, comment êtes-vous venu à vous engager à l'OCH ?
M. Emmanuel Belluteau - Mon engagement à l'OCH est sans rapport direct avec ma qualité de magistrat à la Cour. Il est venu tout naturellement. C'est d'abord parce que nous sommes les parents d'une jeune femme polyhandicapée, Armelle, qui aura bientôt 30 ans, que ma femme et moi avons créé avec quelques amis une communauté Foi et lumière, où les personnes avec un handicap sont accueillies tout simplement, chaque mois, avec leurs parents et des amis, pour la messe, un repas et un moment d’amitié généralement festif et joyeux. Le mouvement Foi et Lumière a été fondé en 1963 par Marie-Hélène MATHIEU et Jean VANIER, pour que les familles touchées par le handicap ne restent pas seules, et il y a aujourd’hui plus de 1 500 communautés dans le monde.
Nous avons trouvé là un lieu où notre fille est toujours considérée avec bienveillance et avec le souci d’accueillir ce qu’elle peut avoir à nous apprendre, notamment sur ce que signifie aimer vraiment. Une préoccupation constante que j’ai retrouvée aussi à l’OCH, une autre création de Marie-Hélène MATHIEU, dont il m’a été demandé de rejoindre le conseil d’administration puis d’en être le trésorier et, en décembre dernier, le président.
Zenit - Quels projets l'OCH propose-t-il dans les semaines ou les mois qui viennent ?
M. Emmanuel Belluteau - Je ne peux pas tous les évoquer. Je citerais volontiers quelques événements qui interviendront dans les toutes prochaines semaines : la 20ème journée des frères et sœurs d’une personne malade ou handicapée, intitulée « Choisis la vie ! », qui aura lieu 28 mars, à Paris et à Tours ; l’organisation, le 11 avril à Paris, d’un atelier pour les personnes ayant grandi avec un père ou une mère malade ou handicapée, sur le thème « Comment j’ose bâtir ma vie ? » ; la Journée des mamans d’une personne malade ou handicapée, le 18 mars à Lille, le 28 mai à Lyon, Nantes, Paris et le 30 mai en Alsace, à Avignon et à Bordeaux (« La confiance, un choix quotidien ? ») ; enfin, aura lieu le 12 juin à Paris une Journée exceptionnelle de partage pour les conjoints d’une personne malade ou handicapée. Sur ces projets comme sur toutes les autres actions de l’OCH, on peut se renseigner sur le site de la fondation (www.och.fr).
© Zenit.org - 2015
Le Pape François et les vocations
La vie consacrée au cœur de l’Église
Dimanche 11 mai a lieu la Journée Mondiale de prière pour les Vocations sur le thème donné par le Pape, « Les vocations, témoignage de la vérité » et articulé avec l’appel lancé aux jeunes aux JMJ de Rio : « Allez, sans peur, pour servir ! ». Depuis son élection, le pape François aborde souvent le thème des vocations dans ses discours et ses écrits. En voici des extraits.
À l’origine de toute vocation : une expérience forte de Dieu
À l’origine de toute vocation à la vie consacrée il y a toujours une expérience forte de Dieu, une expérience qui ne s’oublie pas, on s’en souvient toute sa vie ! C’est celle qu’a eue François [d’Assise]. Et cela nous ne pouvons pas le calculer ni le programmer. Dieu nous surprend toujours ! C’est Dieu qui appelle ; mais il est important d’avoir un rapport quotidien avec Lui, de l’écouter en silence devant le tabernacle et à l’intime de nous-mêmes, de Lui parler, de s’approcher des sacrements. Avoir ce rapport familier avec le Seigneur c’est comme tenir ouverte la fenêtre de notre vie pour qu’Il nous fasse entendre sa voix, ce qu’Il veut de nous.
Aux jeunes à Assise, 4 octobre 2013
Dieu a un chemin heureux pour chacun
Dieu appelle à des choix définitifs ; il a un projet sur chacun : le découvrir, répondre à sa propre vocation est une marche vers la réalisation heureuse de soi-même. Dieu nous appelle tous à la sainteté, à vivre sa vie, mais il a un chemin pour chacun. Certains sont appelés à se sanctifier en constituant une famille par le sacrement du mariage. Il y a ceux qui disent qu’aujourd’hui le mariage est « démodé » ; dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de « jouir » du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, « pour toujours », car on ne sait pas ce que nous réserve demain. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d’aller à contre-courant. Ayez le courage d’être heureux.
Rencontre avec les volontaires, JMJ de Rio, 28 juillet 2013
Le mariage, une vraie vocation
Merci d’être venus, merci de cette fête ! Et merci pour vos questions, très importantes. Je suis heureux que la première question soit venue d’un jeune couple. Un beau témoignage ! Deux jeunes qui ont choisi, ont décidé, avec joie et courage de former une famille. Si, c’est vrai, il faut du courage pour former une famille ! Il faut du courage. Et votre question, jeunes époux, rejoint celle de la vocation. Qu’est-ce que le mariage ? C’est une vraie vocation, comme le sont le sacerdoce et la vie religieuse. Deux chrétiens qui se marient ont reconnu dans leur histoire d’amour l’appel du Seigneur, la vocation à faire de deux, homme et femme, une seule chair, une seule vie. Et le sacrement du mariage enveloppe cet amour avec la grâce de Dieu, il l’enracine en Dieu même. Avec ce don, avec la certitude de cet appel, on peut partir en sécurité, on n’a peur de rien, on peut tout affronter, ensemble.
Aux jeunes à Assise, 4 octobre 2013
Rester avec le Seigneur
Dans l’Église il y a variété de vocations et variété de formes spirituelles ; ce qui est important, c’est de trouver la façon convenable pour rester avec le Seigneur ; et cela est possible, c’est possible dans chaque état de vie. En ce moment, chacun peut se demander : comment je vis « ce fait de rester » avec Jésus ? C’est une question que je vous pose : « Comment est-ce que je vis ce fait de rester avec Jésus, ce fait de demeurer en Jésus ? » Ai-je des moments durant lesquels je reste en sa présence, en silence, je me laisse regarder par Lui ? Est-ce que je laisse son feu réchauffer mon cœur ? Si dans notre cœur il n’y a pas la chaleur de Dieu, de son amour, de sa tendresse, comment pouvons-nous, nous, pauvres pécheurs, réchauffer le cœur des autres ?
Discours aux catéchistes en pèlerinage à Rome à l’occasion de l’Année de la foi et du congrès international des catéchistes, 27 septembre 2013
J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que « personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ». Celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts.
Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n°3
Une communauté appelante
Là où il y a vie, ferveur, envie de porter le Christ aux autres, surgissent des vocations authentiques. […] C’est la vie fraternelle et fervente de la communauté qui réveille le désir de se consacrer entièrement à Dieu et à l’évangélisation, surtout si cette communauté vivante prie avec insistance pour les vocations et a le courage de proposer à ses jeunes un chemin de consécration spéciale.
Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n°107
La joie de suivre Jésus
Partout où il y a les consacrés, les séminaristes, les religieuses et les religieux, il y a de la joie, il y a toujours de la joie ! C’est la joie de la fraîcheur, c’est la joie de suivre Jésus, la joie que nous donne le Saint-Esprit, pas la joie du monde. Il y a de la joie ! Mais où naît la joie ? […]
Elle naît de la rencontre, de la relation avec les autres, elle naît du fait de se sentir acceptés, compris, aimés, du fait d’accepter, de comprendre et d’aimer, et ceci non pas en raison de l’intérêt d’un moment, mais parce que l’autre, homme, femme, est une personne. La joie naît de la gratuité d’une rencontre ! C’est s’entendre dire : « Tu es important pour moi », pas nécessairement avec des paroles. C’est beau… Et c’est précisément cela que Dieu nous fait comprendre. En vous appelant, Dieu vous dit : « Tu es important pour moi, je t’aime, je compte sur toi. » Jésus dit ceci à chacun de nous ! C’est de là que naît la joie ! La joie du moment où Jésus m’a regardé. Comprendre et sentir cela est le secret de notre joie. Se sentir aimé de Dieu, sentir que pour lui nous ne sommes pas des numéros, mais des personnes, et sentir que c’est Lui qui nous appelle. Devenir prêtre, religieux, religieuse n’est pas d’abord notre choix. […] Mais c’est la réponse à un appel et à un appel d’amour. Je sens quelque chose à l’intérieur, qui me trouble, et je réponds oui. Dans la prière, le Seigneur nous fait sentir cet amour, mais aussi à travers tant de signes que nous pouvons lire dans notre vie, toutes les personnes qu’il met sur notre chemin. Et la joie de la rencontre avec lui et de son appel pousse à ne pas se renfermer, mais à s’ouvrir. Elle nous conduit au service dans l’Église. Saint Thomas disait : « Bonum est diffusivum sui » – ce n’est pas du latin trop difficile ! – « le bien se diffuse ». Et la joie aussi se diffuse. N’ayez pas peur de montrer votre joie d’avoir répondu à l’appel du Seigneur, à son choix d’amour, et de témoigner de son Évangile dans le service de l’Église. Et la joie, la vraie, est contagieuse, elle contamine… elle fait avancer.
Rencontre avec les séminaristes et les novices à l›occasion de l’Année de la foi, 6 juillet 2013
L’initiative vient de Dieu
Bien que cette mission nous demande un engagement généreux, ce serait une erreur de la comprendre comme une tâche personnelle héroïque, puisque l’œuvre est avant tout la sienne, au-delà de ce que nous pouvons découvrir et comprendre. Jésus est « le tout premier et le plus grand évangélisateur ». Dans toute forme d’évangélisation, la primauté revient toujours à Dieu, qui a voulu nous appeler à collaborer avec lui et nous stimuler avec la force de son Esprit. La véritable nouveauté est celle que Dieu lui-même veut produire de façon mystérieuse, celle qu’il inspire, celle qu’il provoque, celle qu’il oriente et accompagne de mille manières. Dans toute la vie de l’Église, on doit toujours manifester que l’initiative vient de Dieu.
Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n° 12
Suivre Jésus
Jésus nous demande de le suivre toute la vie, il nous demande d’être ses disciples, de « jouer dans son équipe ». La majorité d’entre vous aime le sport. Et ici, au Brésil, comme en d’autres pays, le football est une passion nationale. Oui ou non ? Et bien, que fait un joueur quand il est appelé à faire partie d’une équipe ? Il doit s’entraîner, et s’entraîner beaucoup ! Il en est ainsi de notre vie de disciple du Seigneur. Saint Paul, en décrivant les chrétiens, nous dit : « Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne qui va se faner, et nous pour une couronne qui ne se fane pas » (1 Co 9, 25). Jésus nous offre quelque chose de supérieur à la Coupe du monde ! Quelque chose de supérieur à la Coupe du monde ! Jésus nous offre la possibilité d’une vie féconde, d’une vie heureuse, et il nous offre aussi un avenir avec lui qui n’aura pas de fin, dans la vie éternelle. C’est ce que nous offre Jésus.
Veillée de prière avec les jeunes, JMJ de Rio, 27 juillet 2013
© Blog.jeunes.cathos.fr
Méditation sur la Parole
La liturgie de ce 5ème dimanche de Carême nous donne la possibilité de choisir entre différentes lectures. Quel que soit le choix que nous ferons, nous serons invités à réfléchir sur la vie : la vie que nous attendons, que nous espérons, que nous désirons. Les prophètes – autrefois – ont interpellé le peuple d’Israël sur ce qui avait du prix à ses yeux. Ils ont aidé les hommes et les femmes de leur temps à ne pas se tromper sur ce qui est le vrai bien : une vie de relations avec Dieu, avec les autres et avec soi-même.
Il ne nous est pas si facile d’entrer dans une telle perspective. Pour nous, vivre peut signifier rechercher le confort, être en bonne santé, avoir des biens… et ce sont là des désirs dont la tradition biblique ne nie pas la légitimité. Mais la tradition biblique nous alerte sur le côté réducteur de telles aspirations. En recherchant exclusivement le bien-être et l’aisance matérielle, nous risquons de nous placer nous-mêmes au centre du monde, et nous risquons d’oublier que nous sommes appelés à devenir, toujours plus, des êtres de relations. Jésus est ici pour nous un exemple. Il aurait eu mille occasions de devenir un homme puissant, riche et respecté ; il aurait pu s’imposer comme un chef entouré de gloire et d’honneurs ; il aurait pu répondre aux attentes que bien des personnes projetaient sur lui. Jésus ne fait rien de tout cela. Il parcourt les routes de Galilée. Il enseigne les foules et guérit les malades, il se fait proche des petits, des pauvres et des humiliés mais il s’adresse aussi aux lettrés et aux riches. À tous, et à chacun, il rappelle l’importance des relations, non pas pour devenir riche et puissant, mais pour aimer et donner la vie. Lorsque Lazare meurt, Jésus se laisse toucher par ce décès, et il ne craint pas de montrer combien il est atteint par cet événement ; il va jusqu’au lieu même de la mort – le tombeau où Lazare a été déposé – pour rendre Lazare à l’affection de ses proches : « Lazare, viens dehors ! ». Lorsque Jésus marche vers la passion, il annonce ce qui va lui arriver en utilisant l’image du grain de blé tombé en terre qui, parce qu’il meurt, donne beaucoup de fruit. Ce n’est pas en s’accrochant à la vie que l’on rend possible l’éclosion de la vie autour de soi ; c’est en donnant sa vie qu’on suscite la vie en autrui.
Pendant ce temps de Carême, nous cherchons à nous laisser enseigner par Jésus. Nous voyons que Jésus est un homme de prière, quelqu’un qui parvient à s’arrêter et à faire silence pour se mettre à l’écoute de Celui qu’il appelle son Père. Il ne se laisse pas emporter par le flot des émotions, des attentes et des succès, mais il se laisse guider par sa relation à Celui qu’il appelle son Père. Jésus apprend à ses disciples à entrer dans une même attitude car, lorsqu’il leur laisse la prière du « Notre Père », il leur apprend que Celui qu’il appelle son Père est aussi leur Père. Cet enseignement de Jésus s’adresse également à nous qui disons souvent la prière du « Notre Père ». Enfants d’un même Père, nous sommes frères et sœurs. Poursuivant la voie montrée par les prophètes qui l’ont précédé, Jésus souligne combien nous sommes des êtres pour la relation : relation filiale avec le Père, relations fraternelles avec autrui, et relations de respect avec nous-mêmes.
Alors que, à la fin de ce temps de Carême, nous nous préparons à célébrer le mystère de la passion et de la résurrection, que le Seigneur nous aide à découvrir la grandeur de cette vie de relations vers laquelle il nous conduit.
© Libreria Editrice Vaticana
Saint Joseph,
Gardien du Rédempteur
et très chaste Epoux de la bienheureuse Vierge Marie,
accueille avec bienveillance l'acte de dévotion
et de consécration que nous t'adressons aujourd'hui.
Protège cette terre et donne-lui la paix :
elle a été baignée par le sang de saint Pierre
et des premiers martyrs romains ;
protège nous et ravive la grâce du baptême
de ceux qui y vivent et y travaillent ;
protège et augmente la foi des pèlerins
qui viennent ici de toutes les régions du monde.
Nous te consacrons les fatigues et les joies de chaque jour ;
nous te consacrons les attentes et les espérances de l'Eglise ;
nous te consacrons les pensées, les désirs et les œuvres :
que tout s'accomplisse dans le Nom du Seigneur Jésus.
Ta protection douce, ferme et silencieuse
a soutenu, guidé et consolé la vie cachée
de la sainte Famille de Nazareth :
protège nos familles
renouvelle aussi pour nous ta paternité
et garde nous fidèles jusqu'à la fin.
Nous plaçons aujourd'hui, avec une confiance renouvelée,
sous ton regard bienveillant et sage,
les évêques et les prêtres,
les personnes consacrées et les fidèles laïcs,
qui travaillent et vivent au Vatican :
protège leur vocation,
et enrichis-la de toutes les vertus nécessaires
pour grandir dans la sainteté.
Amen