PKO 12.07.2015
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete n°38/2015
Dimanche 12 juillet 2015 – 15ème Dimanche du Temps ordinaire – Année B
Humeurs
L’écologie, une urgence fraternelle
L’écologie est devenue une préoccupation de tous, citoyens du monde, croyants ou non, car tous nous habitons la même terre, tous nous sommes solidaires de cette terre nourricière et solidaires les uns des autres.
Durant quelques mois qui nous préparent à la Conférence Mondiale sur le Climat qui se tiendra début décembre 2015 à Paris, il est essentiel que les chrétiens unissent œcuméniquement leurs efforts, et posent des actes qui expriment, avec les autres citoyens, leur souci de l’écologie.
Groupes de lecture de l'Encyclique, conférences et engagements pratiques, sont encouragés dans nos institutions éducatives, nos paroisses et nos mouvements d'Église, dont beaucoup sont déjà sensibilisés et actifs en ce domaine. Prises de conscience, partenariats et actions concrètes sont nécessaires, mais aussi, selon notre belle tradition religieuse, jeûne et prière.
Je vous invite donc à jeûner et à prier Dieu, si possible à plusieurs, chaque premier jour des mois qui précèdent la Conférence sur le Climat, pour que nous respections notre terre et tous ses habitants, avec plus de vraie justice, de joyeuse sobriété et de confiante fraternité… Notre avenir en dépend !
Si un premier jour du mois est un jour de fête, comme la Toussaint, gardons l'esprit de la démarche et choisissons un autre jour plus adapté : l'essentiel est de participer !
« Les jeunes nous réclament un changement », lance le Pape au début de son encyclique. « Ils se demandent comment il est possible de prétendre construire un avenir meilleur sans penser à la crise de l'environnement et aux souffrances des exclus. J'adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l'avenir de la planète. Nous avons besoin d'une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous ».
Accueillons avec générosité cet appel !
Mgr Jean-Pierre Grallet
Archevêque de Strasbourg
Chronique de la roue qui tourne
Du bruit pour exister
« Toute société, pour se maintenir et vivre, a besoin absolument de respecter quelqu'un. » Fiodor Dostoïevski
Depuis quelques années, nous sommes entrés dans une nouvelle ère, une ère de bruits. Plus personne ne sait parler sans crier. Plus personne ne sait apprécier une musique ou regarder une émission de télé sans l'imposer au voisin. Plus personne ne sait conduire sans klaxonner et injurier. Plus personne ne sait bricoler à des heures convenables.
Bien sûr, à chacun son trip. Mais force est de constater que le plaisir des uns se fait souvent au détriment des autres.
Difficile maintenant de marcher dans la rue sans être agressé par un appareil de musique portatif. Je ne vous parle pas des petits vinis rikikis, non mais des « booses » assez puissants pour vous faire exploser les tympans. Les jeunes se rassemblent autour de cette musique audible à 3 kilomètres et crient pour pouvoir se parler. Et là, ils ne peuvent faire de longues phrases correctes. Non, tout se fera par des cris ! Essayez un jour de leur proposer des écouteurs. Je suis prête à parier que tous refuseront. Alors, est-ce vraiment pour la musique tout ce vacarme ?
Difficile maintenant d'avoir un week-end au calme. Tout le monde bricole quand l'envie lui prend. Le vendredi, c'est le voisin de gauche qui tond sa pelouse, le samedi c'est le voisin de droite qui coupe du fer et le dimanche (le respect du repos dominical a disparu comme les dinosaures) c'est le voisin d'en face qui utilise un souffleur pour balayer sa maison. Sans compter, que ces « travaux » ne peuvent se faire sans une « petite » musique à côté. Et le week-end est passé.
Difficile de ne pas sursauter avec les nombreux coups de klaxon qui rythment la circulation urbaine. Sans compter la brochette de mots grossiers qui suit. C'est clair, pour enrichir votre vocabulaire d'insultes, postez-vous à un carrefour et écoutez. Vous repartirez de là bilingue voire trilingue... ou complètement sourd à cause des klaxons !
Je plaisante mais le constat est déplorable. Dans tout ce bruit, on ne perçoit plus le rire des autres, le jeu des enfants, ces bruits tellement plaisants de la vie. Dans tout ce bruit, l'égoïsme a remplacé le savoir vivre ensemble. Dans tout ce bruit, imposer à l'autre est devenu un moyen de s'affirmer. Dans tout ce bruit, on se donne tous les droits. Dans tout ce bruit, le respect a disparu. Alors espérons que Fiodor Dostoïevski aie tort !
Le meilleur des vins reste à venir pour la famille
Homélie à Guayaquil le 6 juillet 2015 – Pape François
À Guayaquil, le pape a rendu hommage à la famille, qui est « l’hôpital le plus proche, la première école des enfants, le groupe de référence indispensable des jeunes, la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées ».
Le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre est le premier signe prodigieux qui se réalise dans le récit de l’Évangile de Jean. La préoccupation de Marie, devenue requête à Jésus : « Ils n’ont pas de vin » – lui a-t-elle dit – la référence à « l’heure », cette préoccupation se comprendra grâce aux récits de la Passion.
Et c’est bien qu’il en soit ainsi, parce que cela nous permet de voir la détermination de Jésus à enseigner, à accompagner, à guérir et à donner la joie à partir de cet appel au secours de la part de sa mère : « Ils n’ont pas de vin ».
Les noces de Cana se répètent avec chaque génération, avec chaque famille, avec chacun de nous et nos tentatives pour faire en sorte que notre cœur arrive à se fixer sur des amours durables, sur des amours féconds, sur des amours joyeux. Donnons à Marie une place ; « la mère » comme le dit l’évangéliste. Et faisons avec elle maintenant l’itinéraire de Cana.
Marie recourt à Jésus avec confiance
Marie est attentive, elle est attentive à ces noces déjà commencées, elle est sensible aux besoins des fiancés. Elle ne se replie pas sur elle-même, elle ne s’enferme pas, son amour fait d’elle un « être vers » les autres. Elle ne cherche pas non plus des amies pour parler de ce qui est en train de se passer et critiquer la mauvaise préparation des noces. Et comme elle est attentive, avec sa discrétion, elle se rend compte que manque le vin. Le vin est signe de joie, d’amour, d’abondance. Combien de nos adolescents et jeunes perçoivent que dans leurs maisons depuis un moment il n’y a plus de ce vin ! Combien de femmes seules et attristées se demandent quand l’amour s’en est allé, quand l’amour s’est dérobé de leur vie ! Combien de personnes âgées se sentent exclues de la fête de leurs familles, marginalisées et ne s’abreuvant pas de l’amour quotidien de ses enfants, de ses petits-fils, de ses arrière-petits-fils. Le manque de ce vin peut aussi être l’effet du manque de travail, l’effet de maladies, de situations problématiques que nos familles dans le monde entier traversent. Marie n’est pas une mère « qui réclame », elle n’est pas non plus une belle-mère qui surveille pour s’amuser de nos incapacités, de nos erreurs ou manques d’attention. Marie est simplement mère ! Elle est là, pleine d’attention et de sollicitude. C’est beau d’écouter cela : Marie est mère ! Voulez-vous le dire tous ensemble avec moi ? Allons : Marie est mère ! Une fois encore : Marie est mère ! Une fois encore : Marie est mère !
Mais Marie, au moment où elle se rend compte qu’il manque du vin, recourt à Jésus en toute confiance : cela signifie que Marie prie. Elle s’adresse à Jésus, elle prie. Elle ne s’adresse pas au majordome ; directement, elle présente la difficulté des mariés à son Fils. La réponse qu’elle reçoit semble décourageante : « Que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue » (Jn 2, 4). Cependant, entre-temps, elle a déjà remis le problème entre les mains de Dieu. Sa hâte quand il s’agit des besoins des autres accélère l’« heure » de Jésus. Et Marie fait partie de cette heure, depuis la crèche jusqu’à la croix. Elle qui a su « transformer une grotte pour des animaux en maison de Jésus, avec de pauvres langes et une montagne de tendresse » (Evangelii gaudium, n.286) et qui nous a reçus comme fils quand une épée a traversé le cœur. Elle nous enseigne à remettre nos familles entre les mains de Dieu ; elle nous enseigne à prier, en allumant l’espérance qui nous indique que nos préoccupations aussi sont celles de Dieu.
Et prier nous fait toujours sortir du périmètre de nos soucis, nous fait transcender ce qui nous fait mal, ce qui nous secoue ou ce qui nous manque à nous-mêmes et ce qui nous aide à nous mettre dans la peau des autres, à nous mettre dans leurs souliers. La famille est une école où la prière nous rappelle aussi qu’il y a un nous, qu’il y a un prochain proche, sous les yeux : qui vit sous le même toit, qui partage la vie et se trouve dans le besoin.
La famille constitue la grande « richesse sociale »
Et, enfin, Marie agit. Les paroles « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5), adressées à ceux qui servaient, sont une invitation à nous aussi, invitation à nous mettre à la disposition de Jésus, qui est venu servir et non pour être servi. Le service est le critère du vrai amour. Celui qui aime sert, il se met au service des autres. Et cela s’apprend spécialement en famille, où nous nous faisons par amour serviteurs les uns des autres. Au sein de la famille, personne n’est marginalisé ; tous sont égaux.
Je me souviens qu’une fois, on a demandé à ma maman lequel de ses cinq enfants – nous sommes cinq frères – lequel de ses cinq enfants elle aimait le plus. Et elle a dit [elle montre la main] : comme les doigts, si l’on pique celui-ci, cela me fait mal de la même manière que si l’on pique celui-là. Une mère aime ses fils tels qu’ils sont. Et dans une famille les frères s’aiment tels qu’ils sont. Personne n’est rejeté.
Là en famille « on apprend à demander une permission avec respect, à dire “merci” comme expression d’une juste évaluation des choses qu’on reçoit, à dominer l’agressivité ou la voracité, et là on apprend également à demander pardon quand on cause un dommage, quand nous nous querellons. Car dans toutes les familles il y a des querelles. Le problème, c’est demander pardon après. Ces petits gestes de sincère courtoisie aident à construire une culture de la vie partagée et du respect pour ce qui nous entoure » (Laudato si’, n.213). La famille est l’hôpital le plus proche, quand on est malade on y est soigné, tant que c’est possible. La famille, c’est la première école des enfants, c’est le groupe de référence indispensable des jeunes, c’est la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées. La famille constitue la grande « richesse sociale » que d’autres institutions ne peuvent pas remplacer, qui doit être aidée et renforcée, pour ne jamais perdre le sens juste des services que la société prête à ses citoyens. En effet, ces services que la société prête aux citoyens ne sont pas une aumône, mais une vraie « dette sociale » à l’endroit de l’institution familiale, qui est la base et qui apporte tant au bien commun de tous.
La famille forme aussi une petite Église, nous l’appelons « Église domestique » qui, avec la vie, achemine la tendresse et la miséricorde divine. Dans la famille, la foi se mélange au lait maternel : en expérimentant l’amour des parents, on sent plus proche l’amour de Dieu.
Trouver des solutions concrètes aux difficultés des familles
Et dans la famille – nous en sommes tous témoins – les miracles se réalisent avec ce qu’il y a, avec ce que nous sommes, avec ce que l’on a à portée de main… bien souvent ce n’est pas l’idéal, ce n’est pas ce dont nous rêvons, ni ce qui « devrait être ». Il y a un détail qui doit nous faire réfléchir : le vin nouveau, ce vin si bon selon le majordome des noces de Cana provient des jarres de purification, c’est-à-dire de l’endroit où tous avaient laissé leurs péchés… Il provient du « pire » parce que « là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20). Et dans la famille de chacun d’entre nous et dans la famille commune que nous formons tous, rien n’est écarté, rien n’est inutile. Peu avant le début de l’Année jubilaire de la miséricorde, l’Église célèbrera le Synode ordinaire consacré aux familles, pour faire mûrir un vrai discernement spirituel et trouver des solutions et des aides concrètes aux nombreuses difficultés et aux importants défis que la famille doit affronter aujourd’hui. Je vous invite à intensifier votre prière à cette intention, pour que même ce qui nous semble encore impur, comme l’eau dans les jarres, nous scandalise ou nous effraie, Dieu – en le faisant passer par son « heure » – puisse le transformer en miracle. La famille a besoin aujourd’hui de ce miracle.
Le meilleur des vins reste à venir
Et toute cette histoire a commencé parce qu’« ils n’avaient pas de vin », et tout a pu se réaliser parce qu’une femme – la Vierge – était attentive, a su remettre dans les mains de Dieu ses préoccupations, et a agi avec bon sens et courage. Mais il y a un détail, le résultat final n’est pas moindre : ils ont goûté le meilleur des vins. Et voici la bonne nouvelle : le meilleur des vins est sur le point d’être savouré, le plus admirable, le plus profond et le plus beau pour la famille reste à venir. Le temps reste à venir, où nous savourerons l’amour quotidien, où nos enfants redécouvriront l’espace que nous partageons, et les personnes âgées seront présentes dans la joie de chaque jour. Le meilleur des vins est en espérance, il reste à venir pour chaque personne qui se risque à l’amour. Et en famille, il faut se risquer à l’amour, il faut se risquer à aimer. Et le meilleur des vins reste à venir même si tous les paramètres et les statistiques disent le contraire. Le meilleur vin reste à venir en ceux qui aujourd’hui voient tout s’effondrer. Murmurez-le jusqu’à le croire : le meilleur vin reste à venir. Murmurez-le, chacun dans son cœur : le meilleur vin reste à venir. Et susurrez-le aux désespérés ou aux mal-aimés. Soyez patients, ayez de l’espérance, faites comme Marie, priez, agissez, ouvrez votre cœur, parce que le meilleur des vins va venir. Dieu s’approche toujours des périphéries de ceux qui sont restés sans vin, de ceux à qui il ne reste à boire que le découragement ; Jésus a un faible pour offrir en abondance le meilleur des vins à ceux qui pour une raison ou une autre, sentent déjà que toutes leurs jarres se sont cassées.
Comme Marie nous y invite, faisons « tout ce que Seigneur dira ». Faites ce qu’il vous dira. Et soyons reconnaissants que, à notre temps et à notre heure, le vin nouveau, le meilleur, nous fasse récupérer la joie de la famille, la joie de vivre en famille. Ainsi soit-il.
Que Dieu vous bénisse, vous accompagne. Je prie pour la famille de chacun d’entre vous, et vous, faites comme Marie. Et, s’il vous plaît, je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi.
Au revoir !
© Libreria Editrice Vaticana - 2015
Dimanche de la mer : un dimanche pour dire merci
Message pour le Dimanche de la mer – 12 juillet 2015
« Nous voulons exprimer toute notre gratitude aux marins », dit ce message pour le « Dimanche de la mer ». Le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement – en somme toute la « mobilité humaine » - publie ce message notamment en action de grâce non seulement pour le service rendu par les marins par leur activité, mais aussi pour les secours en mer devenus spécialement nécessaires en Méditerrannée.
Pour transporter les marchandises et les produits dans le monde entier, l'économie mondiale s'appuie en large mesure sur l'industrie maritime, soutenue par une force de travail de 1,2 millions de marins environ qui, sur les mers et les océans, pilotent des bateaux de tous genres et toutes dimensions et, souvent, affrontent les forces puissantes de la nature.
Du fait que les ports sont construits loin des villes, et en raison de la rapidité du chargement et déchargement des marchandises, les équipages de ces bateaux sont souvent des personnes « invisibles ». En tant qu'individus, et bien que ne reconnaissant pas l'importance et les avantages que la profession de marin apporte à notre vie, nous avons conscience de leur travail et de leurs sacrifices uniquement lorsque se produit quelque tragédie.
Malgré le développement technologique qui rend la vie à bord plus confortable et facilite la communication avec les personnes qu'ils aiment, les marins sont contraints à passer de longs mois dans un espace restreint, loin de leurs familles. Des normes restrictives et injustes les empêchent souvent de descendre à terre lorsque le bateau est au port, et la menace permanente de la piraterie sur de nombreuses routes maritimes ajoute encore du stress pendant la navigation. Nous sommes toujours convaincus que la ratification et l'entrée en vigueur de la Convention du Travail Maritime (2006) dans un nombre croissant de pays, accompagnées de contrôles efficaces de la part des Gouvernements individuellement, se traduiront par une amélioration concrète des conditions de travail à bord de tous les bateaux.
La situation actuelle de guerre, violence et instabilité politique dans différents pays1, a créé un phénomène nouveau qui conditionne le secteur des transports maritimes. Depuis l'année dernière, avec la Garde-côte et les forces navales d'Italie, de Malte et de l'Union Européenne, les navires marchands qui transitent en Méditerranée sont activement engagés dans ce qui est devenu le sauvetage quotidien de milliers et milliers de migrants qui tentent d'atteindre les côtes italiennes2 principalement sur tous les types possibles d'embarcations surchargées et inappropriées à la navigation.
Depuis des temps immémoriaux, les marins honorent le devoir de prêter assistance aux personnes se trouvant en difficulté en mer, dans m'importe quelles conditions. Cependant, comme d'autres organisations maritimes l'ont souligné, pour les navires marchands sauver les migrants en mer demeure un risque pour la santé, le bien-être et la sécurité des équipages eux-mêmes. Les bateaux de commerce sont projetés pour transporter des marchandises (containers, pétrole, gaz, etc...), tandis que les services de bord (logement, cuisine, toilettes, etc...) sont construits en fonction du nombre limité des membres de l'équipage. Aussi, ces navires ne sont pas équipés pour fournir une assistance à un nombre important de migrants.
Les marins sont professionnellement qualifiés dans leur travail et formés pour gérer certaines situations d'urgence, mais le sauvetage de centaines d'hommes, femmes et enfants qui cherchent frénétiquement à monter à bord pour se mettre en sécurité est quelque chose pour laquelle aucun cours de formation dispensé dans les écoles maritimes les a préparés. De plus, l'effort mis en acte pour sauver le plus grand nombre possible de personnes, et parfois la vision de corps sans vie flottant dans la mer, représentent une expérience traumatisante qui laisse les membres des équipages épuisés et stressés au plan psychologique, au point d'avoir besoin d'un soutien psychologique et spirituel spécifique.
En ce Dimanche de la Mer, en tant qu'Église catholique nous voulons exprimer toute notre gratitude aux marins en général, pour leur contribution fondamentale au commerce international. Cette année plus particulièrement, nous avons à cœur de reconnaître l'immense effort humanitaire accompli par les équipages des navires marchands qui, sans aucune hésitation et parfois au risque de leur propre vie, ont fait tout ce qu'ils ont pu dans de nombreuses opérations de sauvetage, en sauvant la vie de milliers de migrants.
Notre reconnaissance va aussi à tous les aumôniers et aux volontaires de l'Apostolat de la Mer, pour leur engagement au service des gens de la mer ; leur présence dans les ports est le signe de l'Église parmi eux et elle montre le visage compatissant et miséricordieux du Christ.
Pour conclure, en appelant aux Gouvernants européens et des pays d’origine des flux migratoires, ainsi qu’aux organisations internationales pour qu'ils collaborent dans la recherche d'une solution politique durable et définitive, qui mette fin à l'instabilité que connaissent ces pays, nous demandons aussi que davantage de ressources puissent être employées non seulement pour des missions de recherche et de secours, mais aussi pour prévenir la traite et l'exploitation de personnes fuyant des conditions de conflit et de pauvreté.
Cardinal Antonio Maria Vegliò
Président
Mgr Joseph Kalathiparambil
Secrétaire
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1 Plus de 43 % des personnes ayant voyagé en Méditerranée en 2014 étaient des réfugiés prima facie. Selon les sources de l'agence Frontex, c'étaient des Syriens, des Erythréens, des Somaliens, qui représentaient 46 % des 170 000 personnes et plus qui sont arrivées en Italie par la mer. Ils sont suivis, en grand nombre, par des citoyens du Soudan, d'Afghanistan et d'Iraq.
2 Uniquement en 2014, quelques 800 navires marchands ont sauvé 40.000 migrants environ.
© Libreria Editrice Vaticana - 2015
Le fait religieux à Tahiti, obstacle ou vecteur de progrès ? [2]
Réflexion de Mr Dominique SOUPE - 2002
Porter un regard objectif sur la société polynésienne et y mesurer l'influence du fait religieux, alors qu'on est l'une des chevilles ouvrières de l'archidiocèse de Papeete, relève du défi. Toutefois, l'avis d'un acteur fortement impliqué dans le rapport du religieux au sociétal peut aider à mieux comprendre les lignes de force et les contradictions d'une organisation humaine qui, en l'occurrence, connaît depuis quarante des mutations profondes.
Éducation et développement
L'Église catholique se référant à la Parole du Christ : « Allez, enseignez », a toujours considéré l'enseignement comme une de ses missions essentielles. Or, le nombre des missionnaires ne cesse de diminuer et leur moyenne d'âge d'augmenter ; la relève des jeunes prêtres polynésiens n'est pas encore suffisante pour assumer les attentes de la communauté des catholiques. Comment, dans ces conditions, répondre à la demande pressante d'éducation et de formation ?
L'enseignement privé confessionnel est un atout pour les églises. Historiquement, il est reconnu, tant par l'autorité publique que par la population. Il a connu des mutations, mais faute de vocations religieuses, confier des établissements scolaires confessionnels à des laïcs dans une période de changements profonds de société met réellement dans l'embarras ceux qui en ont la responsabilité.
Dès 1986, les responsables des trois enseignements privés ont dû mener une réflexion sur l'avenir de leurs institutions respectives et les secteurs à développer. L'enseignement catholique a retenu trois axes prioritaires : porter attention aux plus pauvres et aux élèves en difficulté, « océaniser » les cadres, mieux former les maîtres et les formateurs.
Dans ce cadre d'action, la création des Centres d'éducation au développement (CED) s'avère riche d'enseignement. Mgr Michel Coppenrath, mesurant les difficultés en matière de formation auxquelles sont confrontés les jeunes des atolls et leurs familles et les problèmes de développement des îles, a décidé en effet, en 1981, d'imaginer et de réaliser une école polytechnique dans un site isolé, celui de Mangareva, située à 1 800 kilomètres de Papeete, avec l'aide de quatre frères canadiens, sur un financement strictement privé.
Quel défi ! L'UNESCO, en 1976, émettait l'idée de repenser le développement, conçu jusque-là exclusivement en termes économiques. Apparaissait, par la suite, la notion de « développement endogène intégré » et adapté à la population autochtone. Les CED de Rikitea (1982) et de Makemo (1989) furent ainsi conçus de façon à ce que les jeunes puissent devenir des acteurs du développement dans et pour leur île d'origine. Une formation polyvalente en maçonnerie, menuiserie, plomberie, électricité, mécanique, petit élevage, apiculture, bijouterie de la nacre, cuisine, couture ... permet depuis à chacun de construire son « fare » et d'assurer la maintenance des matériels courants.
Avec la même volonté de participer au développement intégré du Territoire, des filières professionnelles spécialisées ont été mises en place à la suite de ces expériences : classes-ateliers, lycée professionnel (financé en partie par le Territoire), CETAD aux Marquises, BTS « maintenance informatique ». Dans le même esprit de complémentarité avec l'enseignement public, un Institut d'enseignement supérieur a été ouvert. L'enseignement protestant, longtemps hésitant, animé par un directeur dynamique, joue également la carte « professionnelle » en rénovant son lycée professionnel à Uturoa, sur l'île de Raiatea, et en créant un nouveau lycée polyvalent à Arue, dans l'agglomération de Papeete. Un plan de formation des enseignants et des personnels techniques accompagne l'ensemble. Les trois enseignements privés confessionnels - adventiste, catholique et protestant - sont ainsi associés dans deux structures interconfessionnelles : une école normale privée et une Association pour la formation et la promotion des personnels de l'enseignement privé. Indéniablement, ces initiatives donnent une image positive et dynamique des relations entre l'Église catholique, l'Église évangélique et l'Église adventiste du 7e jour, bien qu'on ait encore à approfondir le dialogue œcuménique attendu par beaucoup comme un élément essentiel de rénovation des solidarités interpersonnelles en Polynésie.
Lent et difficile dialogue inter-religieux
Durant l'Année sainte 2000, le pape Jean-Paul II a multiplié les gestes en faveur de l'œcuménisme et du dialogue inter-religieux. En Polynésie, quelques marques de ce dialogue peuvent être repérées : 1963, célébration de l'autonomie de l'Église évangélique, le président Marc Bœgner pose les jalons d'un dialogue réciproque ; 1977, aménagement par les églises catholique et protestante de la salle « Tenete » (Genèse) du musée de Tahiti et des Îles ; octobre 1982, première visite d'une équipe interconfessionnelle envoyée par le COE, un premier grand culte commun fut célébré ; 1997, participation record des jeunes catholiques aux fêtes du bicentenaire de l'arrivée de l'Évangile ; 1999, une formation inter-confessionnelle à l'accompagnement des malades du sida est animée par une femme pasteur de l'église de Genève.
Plus importants, la reconnaissance mutuelle de la validité du sacrement de baptême, les mariages mixtes, le brassage confessionnel au sein des familles sont autant de signes concrets et réalistes en faveur de l'affermissement de l'unité de la société locale. Et surtout, deux déclarations récentes des responsables des deux églises à leurs fidèles respectifs témoignent, qu'au-delà des faiblesses et des différences, le dialogue va s'accentuer :
- « Il est (donc) très important de développer une spiritualité de la communion fraternelle. Cette spiritualité sera une attention à tout ce qui fait l'unité des chrétiens, une lutte continuelle contre tout ce qui les divise... » (Mgr H. Coppenrath, « Lettre pastorale », Le Semeur tahitien, n°4, 25 février 2001) ;
- « … le Conseil supérieur exhorte tous les fidèles qui confessent Jésus Christ comme Dieu et Sauveur, de vivre l'unité voulue par le Seigneur... » (Communiqué final du 117e Synode de l'Église évangélique en Polynésie française, 12 août 2001).
Le dialogue avec les religions qui ne reconnaissent pas la divinité du Christ est plus ardu. Mais le consensus sur les questions touchant la famille, la défense de la vie, la dignité de la personne humaine est un signe d'espérance. Ainsi, le temps du prosélytisme, la course aux conversions et aux baptêmes rapides sont révolus. Il ne s'agit pas d'imposer une perspective de foi, mais de défendre des valeurs fondées sur la nature même de l'être humain, pour développer « une culture de la vie et de la solidarité ». L'Église pourra-t-elle infléchir le cours de l'Histoire ?
Quel progrès ? Pour qui ?
L'Église, depuis Vatican II, prône une évangélisation qui consiste à transmettre l'Évangile en s'appuyant sur certaines valeurs locales, reconnues utiles par les populations elles-mêmes. Jean-Paul II ne cesse d'affirmer que l'Église sert le progrès. Mgr Michel Coppenrath aime à dire que « la justice sociale est très proche d'une justice à rendre à la culture polynésienne ». Le président de l'Église évangélique en Polynésie française, le pasteur Jacques Ihorai, utilise une métaphore riche de signification : « Être libre pour être soi-même, responsable de sa propre vie, c'est être à la barre de la pirogue jadis occupée par le “farani” (le Français). L'un et l'autre ne quittent pas la pirogue : ils changent simplement de place dans la pirogue. Le farani devient le rameur, et le maohi le barreur. » J. Ihorai, « Lettre au directeur du journal », La Dépêche de Tahiti, 13 juin 2001).
Le choc de l'arrêt des essais nucléaires souterrains, annoncé en avril 1992, a sonné l'avènement d'une ère nouvelle, celle de « l'après-CEP », avec le Pacte de progrès et l'élargissement du statut d'autonomie du Territoire. Ce « nouveau » statut permettra-t-il de réaliser la « solution miracle » imaginée par des démocrates français pour que la décentralisation du pouvoir ait son plein effet ? Selon le « principe de subsidiarité », l'État reconnaissant enfin l'aptitude des élus territoriaux à assumer pleinement certaines compétences saura-t-il s'effacer ?
Les églises ne s'y sont pas trompées ; la population polynésienne n'est pas préparée à cette nouvelle répartition des compétences. Mgr Michel Coppenrath le souligne dans son rapport quinquennal : « Pour entrer dans cette société nouvelle où nous avons à maintenir l'unité de plusieurs populations différentes, le souci permanent et de beaucoup le plus important de l'Église, est la formation dans tous les domaines... » (M. Coppenrath, Rapport quinquennal (1993-1997), Papeete, mars 1998). Le Conseil supérieur de l'Église évangélique en Polynésie française, dans son communiqué final d'août 2001, « réaffirme sa préoccupation de l'éduquer [le peuple Maohi] tout en s'appuyant sur la Parole créatrice de Dieu. Ce qui motive ce projet, c'est de rendre le Peuple libre de sa destinée ». En arrière-plan, on perçoit le constat implicite d'un échec du système éducatif français qui n'a pas su garantir une formation adaptée au « peuple maohi » et un appel à réagir en peuple responsable.
L'éducation et la formation sont les moteurs du progrès affirmait Paul VI (Populorum progression, n° 36). Nous souscrivons volontiers à la définition très explicite du Cardinal Etcheygaray : le progrès est « le passage de conditions de vie moins humaines à des conditions de vie plus humaines » (Card. Etcheygaray, Message pour le XXe anniversaire de Popularum progressio, 1987, n°6).
Au total, on constate que le fait religieux en Polynésie est pluriel, tout comme la culture. À la grande différence de ce que nous proposent les principaux pays du monde occidental, cette pluralité est à forte dominante chrétienne. Elle s'exprime encore très symboliquement dans un acte religieux public. De cette façon, au sein de la société civile, les églises peuvent peser sur les choix politiques, obligeant les leaders à prendre des décisions visant à un développement équilibré, dans le respect de la diversité des cultures et des archipels. L'introduction toute récente de la parité hommes-femmes au sein de l'Assemblée de Polynésie montre déjà qu'un rééquilibrage des responsabilités va dans le sens d'un mieux être pour les personnes les moins favorisées. Les femmes semblent être davantage sensibles que les hommes au message chrétien centré sur l'altruisme, fondement de ce que le pape Jean-Paul II appelle « civilisation de l'amour ».
© Hermes 32-33 - 2002
Méditation sur la Parole
Jésus se mit à les envoyer en mission deux par deux…
Dès le début de sa vie publique, le Seigneur choisit des collaborateurs. Dieu a confiance en nous. Il nous invite à travailler avec lui. Dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, les gens que Dieu appelle sont des gens ordinaires comme vous et moi : Amos était fermier, Pierre, un pêcheur de métier, Matthieu, un comptable à la solde des Romains, Paul, un tisseur de tentes.
Le Christ les invite d’abord à rester avec lui pendant quelque temps, afin de recevoir une formation de base. Au début des évangiles, nous voyons les apôtres accompagner Jésus dans ses pérégrinations. Ils le regardent agir et reçoivent de lui un enseignement important, une nouvelle façon de vivre. Jésus les prépare à la mission.
C’est le modèle que nous, les chrétiens, avons retenu à travers les siècles. Le jour du Seigneur, nous nous rassemblons autour de Jésus, pour écouter sa parole et partager sa vie. Ensuite, nous nous dispersons dans notre milieu de vie. À la fin de la célébration, nous sommes envoyés dans notre famille, dans notre milieu de travail : « Allez dans la paix du Christ… Gratuitement vous avez reçu, donnez gratuitement ! »
En lisant l’évangile, nous constatons que Jésus ne fait pas de recommandations sur le contenu doctrinal de la « mission ». Il ne dit pas à ses apôtres « ce qu’ils doivent prêcher ». Mais il entre dans les détails pour leur dire « ce qu’ils doivent être » : des voyageurs qui se déplacent avec peu de choses, qui profitent de l’hospitalité des gens, qui sont des promoteurs de paix et de réconciliation, qui accompagnent les malades, etc. Pour Jésus, le témoignage de vie est plus important que celui de la parole. Il fait confiance à ses disciples, il croit en l’être humain, il a foi en nous, alors que nous doutons si souvent de lui. Il a tellement confiance en nous qu’il nous laisse libres d’agir comme bon nous semble dans l’œuvre d’évangélisation.
Le Christ nous dit qu’à cause de chacun de nous, le monde peut devenir meilleur : « Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient ». Quels sont les démons de notre temps ? Comment pouvons-nous améliorer le monde autour de nous ?
Jésus nous fait confiance. Nous devons être ses mains et son cœur dans un monde qui a besoin d’amour et de tendresse.
Le vocabulaire utilisé par le Christ dans l’évangile est celui de son temps. Mais nous comprenons facilement que les disciples sont envoyés pour faire ce que Jésus lui-même a fait. Le contenu de leur mission se résume dans les trois phrases suivantes :
a- Annoncer le Royaume, ce qui demande une conversion, une façon différente de vivre sa vie.
b- Combattre le mal et chasser les démons qui nous empêchent de vivre librement.
c- Agir en faveur de ceux et de celles qui souffrent et sont démunis, afin d’améliorer leur qualité de vie.
a) Nous Convertir veut dire changer notre mentalité trop égoïste. Il faut savoir accepter nos responsabilités et essayer d’améliorer notre monde, en évitant d’ajouter au mal et en aidant ceux et celles dans le besoin.
Je lisais dernièrement un texte qui disait : « Aujourd’hui, dans tous les pays, nous nous plaignons de ne pas avoir assez d’argent pour les hôpitaux, la santé, les personnes âgées, l’éducation des jeunes, etc... Imaginez si les différentes nations pouvaient se convertir : au lieu d’engloutir des sommes colossales dans la course aux armements, les guerres interminables, les jeux de hasard, les sports, l’alcool, la drogue… Si une bonne partie de cet argent était consacrée à l’éducation, à la recherche médicale, à l’édification de digues, de bâtiments antisismiques, à l’irrigation des déserts et l’assèchement des marécages ! Imaginez, si l’on utilisait une partie de cet argent pour aider ceux et celles qui sont dans le besoin! Cela changerait la face de la terre !... »
b) Chasser les démons aujourd’hui signifie aider les personnes seules et sans défense à se libérer de la solitude, de la peur, de l’injustice, de la crainte, de la maladie. Ça veut dire aussi nous libérer de la nicotine, de l’abus d’alcool, du matérialisme qui tue la vie de famille, de l’addiction aux jeux de hasard... ça veut dire lutter contre tous nos esclavages !
c) Guérir les malades. Il y a bien des façons de le faire : savoir aimer, accompagner, encourager, aider, pardonner. Je pense aux bénévoles dans les hôpitaux, aux gens qui visitent les malades, à ceux et celles qui apportent la communion dans les résidences de personnes âgées, qui distribuent les repas de la popotes roulantes, etc.
Jésus envoie ses disciples deux par deux car la mission est une aventure communautaire. Notre foi est enrichie par la foi des autres, par la foi de nos parents, de nos grands parents, de nos amis, et notre foi contribue à la foi des autres. La première règle de l’apostolat, c’est de « faire équipe » : la vie fraternelle est déjà un symbole de l’amour : « Voyez comme ils s’aiment », disaient les gens au sujet des premiers chrétiens.
Jésus nous envoie aujourd’hui comme il envoie ses apôtres. Il nous invite à évangéliser, à annoncer la Bonne Nouvelle, à combattre le mal et à venir en aide à ceux et celles qui souffrent. L’évangélisation proclame qu’ensembles nous pouvons vaincre la violence, l’injustice, la solitude et le découragement. Le Christ nous envoie. Il a besoin de nous. Il nous fait confiance. Nous devons être ses mains et son cœur dans un monde qui a besoin d’amour et de tendresse. « Le Christ se mit à les envoyer en mission ».
© Cursillo - 2015
Quand elle écrit cela, Mère Javouhey est à la fin de sa vie. Elle parle d’expérience ; pendant huit ans, elle a cherché où réaliser sa vocation religieuse. Elle a fondé la Congrégation le 12 mai 1807 et attendu encore presque dix ans la lumière sur son appel aux missions lointaines.
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En pleine Révolution française, Anne-Marie Javouhey se consacre à Dieu lors d'une messe clandestine. Elle donne l'instruction aux enfants pauvres en leur ouvrant des classes dans les villages environnants. Elle catéchise. Après avoir cherché sa voie auprès de plusieurs maisons religieuses, elle fonde la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny. Devant le succès de cette maison ouverte par les sœurs à Paris, le ministre de la Marine et des Colonies leur demande de tenter l'aventure Outre-mer. Elles embarquent pour l'île de la Réunion en 1817. Il en est de même en Guyane, où le gouvernement lui confie la préparation de 500 esclaves à la liberté. En France, elle fonde un petit séminaire d'où sortiront les premiers prêtres indigènes du Sénégal. La croissance de la Congrégation est rapide. Femme forte, entreprenante et réfléchie, Anne-Marie Javouhey sait tout accueillir et y discerner l'essentiel. Elle ne se contente pas de soulager la misère; elle travaille aussi à instaurer un ordre social plus conforme à l'Évangile. A sa mort, 1200 religieuses se trouvent sur les 5 continents.
Décède à Paris, en 1851, la bienheureuse Anne-Marie Javouhey, vierge, qui fonda la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny pour le soin des malades et la formation chrétienne des jeunes filles, et la répandit dans les terres de mission.
Martyrologe romain
© cef.fr
Bienheureuse Anne Marie Javouhey
accueillante à tous,
apprends-nous à dépasser les apparences
pour voir en chaque personne
un frère ou une sœur à aimer, à aider, à soutenir.
Apprends-nous à recevoir d’elle
ce qui peut nous faire grandir ensemble.
Inspire-nous le geste à faire, la parole à dire
pour que chacun reconnaisse l’Amour de Dieu à travers nous.
Transforme le cœur de tes filles
d’aujourd’hui et de demain
pour qu’en elles la Mission du Christ
se réalise en tout temps et en tout lieu.
Obtiens-nous de vivre en plénitude, à ta manière,
le don que nous avons reçu par notre baptême
et notre consécration religieuse.
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